LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Sanmatenga : Le bilan des députés jugé insuffisant

Publié le vendredi 13 avril 2007 à 07h06min

PARTAGER :                          

"Nous exigeons un bilan, l’Assemblée n’est pas un dortoir, ni un cimetière. Qu’avez-vous fait ?" Telle est la substance de l’interpellation que ce responsable UNIR/MS fait aux députés sortants du Sanmatenga.

Honorables députés, permettez-moi en cette fin de législature de vous transmettre mes félicitations pour tout ce que vous avez pu poser comme actes qui seraient de nature à enraciner notre jeune démocratie ; et du même coup, je me hasarderai à vous poser quelques questions.

- Cinq ans après, avez-vous évalué le pourcentage d’exécution des promesses que vous avez faites à ceux qui vous ont ouvert les portes de l’hémicycle ?

- Avez-vous répondu, un tant soit peu, aux attentes de ceux dont vous êtes allés, malgré creux, monts, détours et d’autres obstacles, solliciter les voix dans les profondeurs du Sanmatenga ?

- Avez-vous le courage de serpenter les villages du Sanmatenga pour oser encore promettre certaines choses ?

- Avez-vous encore le courage de vous tenir devant un certain auditoire ?

- Que direz-vous à ceux à qui vous avez fermé les portes après les festivités de votre succès ?

- Que direz-vous à ceux qui, pendant 1825 jours, ont affronté la faim, les délinquants, les manques de soin, la sous-scolarisation, la méningite, en un mot, la misère ?

- Qu’avez-vous fait de leurs doléances, il y a 5 ans ?

Ils ne vous ont pas demandé l’impossible. La population vous a demandé la sécurité, l’alimentation, l’éducation, la santé.

C’est pour ces principales raisons qu’ils ont bravé la chaleur caniculaire de mai 2002 pour vous témoigner leur confiance. Il n’est pas rare de constater que certains élus mal à l’aise en cette fin de mandat prennent les réalisations de l’Etat pour les mettre sous la bannière de leur parti, ou sur leur propre compte pour se justifier.

"C’est à cause de moi que cette route qui traverse votre zone a été bitumée" ; "Je suis à l’origine de l’implantation de telle école, tel forage, tel dispensaire."

Vous exploitez l’analphabétisme, l’ignorance et la pauvreté, mais attention !

En un mot, je vous invite au bilan. Si pendant les cinq ans écoulés vous avez brillé par votre absentéisme et votre indifférence au sein des populations, il y a lieu d’y réfléchir.

Subventionner les funérailles, et les messes de requiem du papa du délégué de votre parti n’est pas la réalisation d’une promesse de campagne.

Il faut prendre en compte les besoins communs de la population.

Si vous n’avez été député que pour vous-même, vous n’êtes pas à l’abri de mauvaises surprises.

Je vous invite donc à répondre individuellement, chacun en ce qui le concerne, à mes questions. Mais, pour sûr, comme vous avez jusqu’à présent refusé de faire votre bilan, nous nous faisons gentiment le devoir, et au nom de notre amour pour la province, de vous aider.

Voilà votre bilan :

- Grâce à vous, honorables députés, le Sanmatenga est divisé, et tout est devenu politique.

- Les députés ont brillé par leur silence à l’Assemblée nationale et ont préféré défendre leurs intérêts égoïstes au détriment des besoins de leurs mandataires. Un député à l’Assemblée nationale qui dort, c’est 100 000 personnes de sa localité qui dorment. Alors, 100 000 personnes ne peuvent dormir dans un chantier et on parlera encore de travail ou de développement.

- Les députés ont œuvré pour qu’aujourd’hui la construction du stade connaisse un échec insultant et révoltant pour tout fils digne de la région du Centre-Nord.

- En 5 ans, aucun député n’a pu œuvré pour l’épanouissement de la jeunesse.

- En somme, aucun député ne mérite d’être réélu.

C’est en dépit de tout cela que nous proposons qu’il y ait d’autres fils à l’Assemblée nationale capables de porter haut les aspirations profondes de la population. C’est pourquoi la fédération UNIR/MS se dit prête à assumer cette responsabilité afin d’essuyer les larmes de tous ceux qui vivaient sans espoir, et de permettre à notre jeunesse de retrouver sa dignité. Mais, pour y arriver, nous invitons toute la population à faire un calcul rapide pour s’imaginer le degré d’insulte porté à l’encontre de leur dignité.

Pensez-vous voter un candidat sur la base d’un tee-shirt, d’un paquet de thé, d’un sachet de sel, d’un billet de 10 000 F, et bien d’autres promesses ? Il suffit de prendre tout ce qu’on vous donne et de le diviser par le nombre de jours en 5 ans. Par exemple, pouvez-vous porter un tee-shirt en 1825 jours ? Vous voyez l’insulte portée à votre propre personne et à votre conscience, à votre famille et à votre village ? Le parti de l’œuf est un parti éducatif et non un parti de campagne. Je vous invite donc à être des "Burkimbi."

En attendant que les citoyens choisissent leurs représentants le 5 mai prochain pour un nouveau mandat. Je vous invite à méditer cette pensée de Monstesquieu dans "L’Esprit des loi" : "Quand dans un royaume, il y a plus d’avantage à faire sa cour qu’à faire son devoir, tout est perdu."

Camarade Ouédraogo Samdpawendé,
Président de la fédération UNIR/MS

Le Pays

P.-S.

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 25 avril 2007 à 12:14, par Hellen En réponse à : > Sanmatenga : Le bilan des députés jugé insuffisant

    Bravo monsieur, il faut un réel changement. Si en 5 ans des députés n’ont pas été capables d’être proches des populations, ce serait une insulte que de revoir ces mêmes gens à l’Assemblée. En démocratie, il faut savoir céder la place.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique