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Forum SOFITEX : A Safané et Ouarkoye, les producteurs attendent de relever un nouveau défi

Publié le mercredi 28 avril 2004 à 09h53min

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Safané et Ouarkoye, deux bastions de la production cotonnière de la Boucle du Mouhoun ont reçu les 22 et 26 avril derniers, des équipes de la SOFITEX dans le cadre du 18ème forum préparatoire de la campagne cotonnière 2004-2005. Au menu de ces rencontres avec les producteurs : le bilan de la campagne écoulée et les échanges sur les grands axes de la prochaine campagne.

Qui veut voyager loin ménage sa monture dit-on ! A ce sujet la Société des fibres et textiles du Burkina Faso (SOFITEX) mise sur la concertation avec ses partenaires . C’est dans ce cadre que s’inscrit justement le forum d’échanges de début de campagne cotonnière. Le XVIIIème du genre depuis 1995. Un cadre où producteurs, structures financières et techniciens de la SOFITEX débattent à bâtons rompus des difficultés et des voies et moyens pour en sortir. C’est également l’occasion pour eux de faire des projections. L’expérience a montré que le forum institué par la SOFITEX est nécessaire à plus d’un titre. Non seulement il permet de laver le linge sale en famille mais aussi d’harmoniser les points de vue. Ce qui a été particulièrement remarquable au cours de ce 18ème forum , c’est le climat qui a prévalu pendant les échanges. Les débats autrefois très houleux et frôlant souvent la rupture ont fait place actuellement à des échanges plus courtois et détendus. Est-ce la preuve que les difficultés s’amenuisent ? Toujours est-il que c’est grâce à l’effort conjugué de la SOFITEX et des producteurs organisés au sein de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNCPB) que le ton est plus mesuré. Une nouvelle vision s’impose désormais, celle de capitaliser les efforts pour un objectif commun : sortir notre pays de son état de sous-développement.

600000 tonnes en 2004-2005

Fort des résultats très encourageants obtenus lors de la campagne écoulée avec un record de 500.000 tonnes de coton graine qui l’a propulsé au 2ème rang en Afrique des pays producteurs de coton après le Mali, le Burkina Faso envisage cette fois-ci de pousser la barre plus haut pour produire 600.000 tonnes de coton graine en 2004-2005.

Connaissant l’ardeur au travail des producteurs, relever ce nouveau challenge ne doit souffrir d’aucun scepticisme car les potentialités existent. Le directeur général de la SOFITEX, M. Célestin Tiendrébéobo très confiant a déjà donné le ton :"Nous avons les moyens de prendre la tête". Et pour atteindre cet objectif, la SOFITEX table sur un ensemble de mesures. Il s’agit d’abord du prix d’achat au kg du coton graine qui a été revu à la hausse. Ce prix incitatif passe dorénavant de 175 FCFA à 210 FCFA le kg pour le premier choix, 140F à 175 F pour le deuxième choix et de 120 à 155F le kg pour le troisième choix. Du côté des producteurs tout comme de la SOFITEX, on se réjouit du fait que c’est une première dans la sous-région qu’une ristourne de 35F soit versée aux producteurs de coton. Les intrants cotonniers aussi n’ont pas été en reste. Des efforts consentis par la SOFITEX, le gouvernement et les partenaires financiers ont permis de maintenir les prix à leur niveau de la campagne passée malgré le renchérissement du coût des transports. Trois milliards de FCFA, c’est le montant de la subvention des intrants cotonniers pour cette campagne. Autrement dit le sac d’engrais de 50 kg aurait pu coûter 15000 F au lieu de 12500 FCFA actuel.

Comme quoi, la campagne 2004-2005 se déroulera dans une conjoncture nettement plus favorable. Les greniers des producteurs restent pleins avec l’excédent de céréales de 1000000 tonnes de la dernière campagne agricole. La saison prochaine s’annonce très prometteuse au niveau de la pluviométrie. Pas de soucis donc au niveau des besoins en alimentation. Il revient donc aux producteurs de saisir au bond cette aubaine que la SOFITEX leur offre avec le prix d’achat de 210F par une amélioration des rendements à l’hectare. A Safané, Ouarkoye et dans les autres localités, il s’agissait pour les missions de la SOFITEX d’expliquer toutes les opportunités qui s’offrent aux producteurs. Au cours des échanges, ces derniers n’ont pas manqué d’étaler leurs difficultés. D’une manière générale, les problèmes se rejoignent presque partout et se résument au retard d’enlèvement du coton, du paiement et de la mise en place des intrants. S’agissant du retard d’enlèvement du coton graine, la SOFITEX entend renforcer son parc automobile et multiplier par 2 le nombre de chauffeurs. Ce qui permettra un ramassage continu (24h/24) du coton. Et pour répondre au besoin d’égrenage des 600.000 tonnes qui s’annoncent, certaines unités d’égrenage seront modernisées et verront leurs capacités augmenter. Dans la même lancée, les nouvelles usines de Diébougou et Kourouma vont être fonctionnelles. En tout cas, le DG de la SOFITEX, M. Célestin Tiendrebéogo encourage les producteurs à mettre tout en œuvre pour relever ce nouveau défi. La SOFITEX a joué sa partition. Maintenant la balle est dans le camp des producteurs. Il leur reste d’appliquer scrupuleusement les conseils des techniciens. Semer dès les premières pluies, mettre l’engrais à temps, désherber, utiliser les pesticides à bonne dose et au moment opportun et souhaiter que la pluviométrie soit aussi bonne que l’année dernière.

Frédéric OUEDRAOGO


Ousséni Compaoré, secrétaire général de la CO/ONATPI

"Je ne suis pas un syndicaliste de la dernière décennie"

La Classe ouvrière/Organisation nationale des travailleurs du privé et de l’informel (CO/ONATPI), avant-dernière née des centrales syndicales du Burkina est le résultat d’un congrès qui a réuni les différentes bases des secteurs formels et informels pour la création d’un cadre propice à leur épanouissement professionnel. Pour mieux connaître cette structure, nous avons approché son premier responsable, M. Ousséni Compaoré.

Sidwaya (S.) : Depuis quand existe la CO/ONATPI ?

Ousséni Compaoré (O.C.) : Notre organisation est née depuis le 1er août 2001, suite à un grand congrès dont le principal objectif était l’amélioration des conditions de travail des travailleurs du secteur informel et du privé. Notre centrale compte en son sein le syndicat des commerçants et marchands, les syndicats de mécaniciens et bien d’autres syndicats de l’informel.

S. : On sait qu’il existe déjà des centrales syndicales. Avez-vous des objectifs autres que ceux de ces centrales qui vous ont devancé sur le terrain ?

O.C. Qui dit syndicat, dit formation et éducation des militants. Donc je pense que nous avons les mêmes objectifs, c’est peut-être les moyens de les atteindre qui peuvent ne pas être tout à fait les mêmes.

S. : Quelles sont les activités que vous menez concrètement ?

O.C. : Nous avons eu à organiser depuis notre création, une dizaine de séminaires et d’ateliers en partenariat avec certaines sociétés industrielles qui nous ont beaucoup soutenu pour la formation des ouvriers. On peut entre autres, citer la DIACFA, la SAP.

Il faut dire que nous n’avons pas de partenaires ciblés à l’avance. Nous les abordons en fonction de nos besoins. Par exemple, si nous voulons organiser un atelier de formation de mécaniciens, nous approchons la DIACFA ou la SIFA qui le plus souvent accepte bien volontiers de nous aider. Il y a également beaucoup d’ONG qui nous assistent ainsi que le Bureau d’appui aux micro-entreprises (BAME) et le Fonds d’appui au secteur informel (FASI).

S. : Quelles sont vos sources de revenus ?

O.C. : En principe, le syndicat vit des cotisations de ses membres. Nous avons des cotisations mensuelles de 500 F par militant. Mais lorsque nous avons un séminaire qui concerne un secteur donné, nous leur demandons une petite contribution.

S. : Nous sommes à quelques jours du 1er mai, fête du travail. Avez-vous prévu un programme d’activité pour cette fête des travailleurs ?

O.C. : Je crois que nous aurons un programme commun avec tous les syndicats existant à Bobo-Dioulasso. Nous allons mobiliser nos bases et nous retrouver à la bourse du travail pour continuer la lutte que d’autres travailleurs ont entamé au prix de leur vie depuis l’origine du 1er mai.

S. : Qu’avez-vous d’autre à ajouter ?

O.C. : J’invite les militants à considérer la CO/ONATPI comme leur organisation, car c’est ensemble que nous pouvons lutter réellement pour une amélioration concrète de nos conditions de travail. Je ne suis pas un syndicaliste de la dernière décennie. J’ai commencé à lutter dans les organisations syndicales depuis 1964. Donc je sais que la lutte peut être âpre et dure mais elle ne sera jamais vaine.

Propos recueillis par Clarisse HEMA
Sidwaya

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