LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

Dossier Norbert ZONGO : L’exploitation sans limites

Publié le jeudi 8 février 2007 à 08h10min

PARTAGER :                          

Jamais dans l’histoire de notre pays, un dossier judiciaire n’a été autant exploité à seule fin d’assouvir des desseins bassement politiques et mercantiles.

Aux heures chaudes de la crise (années1999 -2000- 2001), un Tibault NANA, membre du collectif contre l’impunité pour lequel son talent de mobilisateur maniant avec dextérité la langue des descendants de Yennega (le mooré) attirait foule, avait, au vu des trafics qui s’y déroulaient, claqué la porte , prononçant cette fameuse phrase dénudant ses compagnons d’hier : « l’Affaire Norbert ZONGO est devenue un champ de café pour certains ». Une phrase à apprécier à sa juste valeur car dit-on, quand le crapaud sort de l’eau et dit que le caïman a les yeux rouges peut-on le contredire ?

A l’époque, M. NANA savait de quoi il parlait. C’est dire que l’occurrence du drame de Sapouy était du pain béni pour certains qui, sous le couvert de la lutte contre l’impunité et pour la vérité dans le dossier Norbert ZONGO, ramaient fort pour des intérêts personnels inavoués et inavouables. En effet des gens à l’intérieur du pays comme à l’extérieur étaient convaincus qu’avec la crise « le pouvoir était dans la rue », et n’ont pas hésité à délier le cordon de la bourse pour « intensifier la pression sur un pouvoir de la IV République aux abois ». Mais c’était sans compter avec la clairvoyance alliée à une tempérance hors du commun des autorités gouvernementales qui n’ont pas cédé au chantage et se sont refusées à suivre leurs pourfendeurs dans l’aventure guerrière qu’ils voulaient susciter.

Et le temps , comme on dit, a fait son effet. Le peuple infantilisé que l’on faisait descendre dans la rue a fini par véritablement s’interroger sur les motivations réelles d’une telle façon de mener un combat qui s’apparentait à lutter contre des moulins à vents invisibles sous la houlette de personnages aussi atypiques que pleins de contradictions.

Ainsi la houle de passion va s’estomper et « les bailleurs de la pression » vont devoir revoir leurs financements occultes à la baisse s’ils ne l’arrêtent pas purement et simplement d’autant que les résultats sont en-delà des attentes. D’où la diminution puis l’arrêt des manifestations de rue et autres actes de vandalisme. D’ailleurs, certains responsables du collectif à l’époque, ont été obligés d’avouer que « l’organisation des marches coûte chère », comme pour dire que les caisses étaient devenues vides.

On ne pouvait plus, c’était un secret de Polichinelle, motiver les meneurs surtout dans les lycées et collèges qui avaient des enveloppes consistantes pour faire sortir les élèves des classes et les jeter dans les rues.
L’autre aspect de l’exploitation du dossier Norbert ZONGO est sans conteste la floraison des associations et autres organisations supposées lutter pour la vérité et la justice (flambeau Norbert ZONGO, COFANZO, collectif d’avocats, femmes en noir, etc....).

A l’intérieur comme à l’extérieur du pays ces associations se signalent. Et comme il s’agit d’une affaire de droit de l’homme, les financements ne manquent pas. En effet ; comme pour se donner bonne conscience, certaines chancelleries au pays occidentaux qui oeuvrent sous le couvert d’organisations diverses sont prêts à inonder d’argent ces gens outre Atlantique qui peuvent les aider à lustrer leur image au prétexte de la défense des droit humains.

Quand on sait que chez eux et à leur barbe ces droits sont constamment bafoués, ce ne sont pas lesdits marginaux ou autres altermondialistes qui diront le contraire, il n’y a plus question de se demander si l’on n’assiste pas à une aide très intéressée. Mais si cela peut contribuer à lutter contre la pauvreté de ceux qui misent sur ce filon et à apporter des devises à nos pays appauvris doit-on s’en plaindre ?

En tout cas dans cette logique de « prends, mange et occupe-toi de tes oignons afin que je dorme tranquille », certains au Faso ont su tirer les marrons du feu car de toute évidence, le constat Norbert ZONGO qui aujourd’hui est qu’avec cette affaire ils son nombreux à voir leur patrimoine croître et leur train de vie avoisiner celui de nababs quoiqu’on ne leur connaisse aucun héritage ou un changement de statut au plan socioéconomique, professionnel où même politique qui serait à même de « booster » leurs affaires. La preuve est ainsi faite que l’affaire Norbert ZONGO dans cette galaxie nourrit son homme. Alors, pourquoi voudrait-on que tout s’arrête du jour au lendemain ? Pour eux, pourvu que ça dure !

En définitive, si côté finance, certains dans l’exploitation du dossier Norbert ZONGO, se sont tirés d’affaire, côté politique, ils ont compris que « le pouvoir n’est pas dans la rue », mais dans les urnes. Le Burkina revient de loin. Pouvait-il en être autrement quand la sagesse et le pardon guident l’action de ses dirigeants ?

Par Ben Alex Béogo

L’Opinion

P.-S.

Lire aussi :
Affaire Norbert Zongo

PARTAGER :                              

Vos réactions (5)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique