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Mare de Dori : Lutte contre l’ensablement

Publié le jeudi 8 février 2007 à 07h23min

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La mare qui entoure Dori, capitale du Sahel est en train de se boucher au fil des ans. L’ensablement qui menace les milieux aquatiques et la biodiversité est pris à bras-le-corps par le Programme de lutte contre l’ensablement dans le Bassin du Niger (PLCE/BN) mobilisant les populations autour d’actions de sauvegarde.

Région aride, malmenée par les changements climatiques, les mares du Sahel burkinabè sont en voie de disparition comme la mare d’Oursi, celle qui jadis faisait la fierté de Dori ressemble aujourd’hui presqu’à un terrain de football. Tarie, polluée, les éleveurs reconvertis en agriculteurs ont pris position dans son lit.

Quatre mois après la saison des pluies, sans eaux, la mare de Dori sert à confectionner des briques et de zone de pâturage pour le bétail. Face à l’ampleur de l’ensablement de la mare, le Programme de lutte contre l’ensablement dans le Bassin du Niger (PLCE/BN) a initié des actions de fixations dunaires pour freiner le phénomène.

En attentant l’élaboration d’un schéma directeur d’aménagement, le programme entend lutter contre l’ensablement à travers des actions de fixation de dunes, de récupération des terres dégradées et de protection des berges avec la participation des populations, a expliqué le responsable de l’unité d’aménagement au sein de la cellule de coordination nationale du PLCE/BN, Jean Louis Dabiré.

Il justifie l’ensablement par le fait que l’érosion hybride déverse, charrie des matériaux comme le sable qui bouche la mare. A cela s’ajoutent les pratiques agricoles néfastes et l’érosion éolienne.

Pour M. Dabiré, les actions du PLCE/BN consistent à faire en sorte que ces matériaux ne soient pas transportés ou déversés par l’eau et le vent dans le lit de la marre. "Imaginez que cette mare disparaisse ; c’est un cauchemar. Son importance n’est plus à démontrer ici", clame le directeur régional de l’Environnement et du Cadre de vie, Ibrahim Kaboré. "La mare sert de zones de fourrage, à abreuver le bétail, aux activités domestiques et à la culture maraîchère.

Elle joue un rôle économique important", a précisé M. Kaboré, affirmant que la maîtrise de l’eau est un des facteurs clés de développement du Sahel. Si cette mare disparaît, Dori en pâtira, les hommes et les animaux aussi, a-t-il observé.

Pour lutter contre l’ensablement, le programme a mis sur pied deux méthodes. L’une, dite mécanique, s’applique sur les dunes vives. Il s’agit d’installer des carrés de 10 mètres selon l’importance de la dune à l’aide de matériaux inertes (branches mortes, tiges de mil etc.). L’autre dite biologique consiste en des boutures d’euphorbes.

Cette méthode repose sur la valorisation des expériences locales des populations qui s’en servaient pour délimiter leur champ. Cette démarche a permis de fixer 53 ha de dunes aux alentours de la mare, a expliqué M. Dabiré ajoutant que ce sont des actions pilotes en attendant l’élaboration d’un schéma directeur d’aménagement du bassin du Niger qui va y consacrer un budget à partir des enseignements tirés.

D’un coût global d’environ 4,130 milliards de FCFA, le PLCE/BN sera exécuté sur la période 2004-2008 avec trois composantes essentielles : étude du schéma directeur de lutte contre l’ensablement dans le bassin du Niger, renforcement institutionnel et actions de protection et de lutte contre l’ensablement (Burkina, Niger, Mali).

S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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