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Royaume Mossi : L’origine des Soronés

Publié le lundi 10 juin 2024 à 21h04min

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Royaume Mossi : L’origine des Soronés

Dans le royaume Mossi, on constate la présence à côté du chef, d’un jeune garçon dont son rôle est parfois d’aider le chef dans ses différentes tâches. Il représente en quelle que sorte un "boy" du chef, son aide de camp ou son protocole si l’on le compare à ceux qui sont aujourd’hui au côté des autorités politiques et militaires. Mais d’où viennent-ils ? Qu’est-ce que le Soroné ? Comment repartent-ils après avoir rendu de bons et loyaux services au chef ?

La légende raconte que l’origine des Soronés remonte au conflit constant qui existait entre Naaba Warga et Risaum Naaba – appelé Mamzi, c’est-à-dire littéralement « moi, sais pas ». Compte tenu de l’ampleur du conflit, Warga a élu domicile sur le champ de bataille et pendant cinq ans n’a pas pu venir à bout de son ennemi qui, avec une foule compacte s’est retranché sur une montagne.

Après avoir essayé vainement toutes les méthodes de combat, Warga opta, on pourrait dire, pour la tactique de la terre brûlée : il coupait toute récolte qui poussait sur la terre et tuait tous les animaux qui descendaient de la montagne. Grosso modo, c’était le pillage à ciel ouvert pour contraindre l’ennemi à capituler. Cette méthode fut un succès car elle pressa tous les habitants de la montagne dans la famine et les obligea à choisir entre la vie du chef et la leur. Le choix fut vite fait : le chef fut livré à Naaba Warga et mis aux fers à Saponé.

Pendant les cinq années que dura cette campagne guerrière, Naaba Warga, les guerriers mis à part, n’avait à son service qu’un jeune garçon, les femmes n’ayant pas pris part aux combats. Ce jeune homme lui servait de boy, de cuisinier et accomplissait toutes les tâches qu’une femme pouvait faire. Naaba Warga content de son travail, lui promit des récompenses. Ainsi, au retour, il libera son fidèle serviteur de ses tâches après avoir lui donné une femme. Naaba Warga retient de cette expérience qu’il pouvait recruter ce genre de jeunes en grand nombre pour les mettre à son service. Il ordonna ainsi un recrutement en nombre important et institua par là le phénomène des « Soronés ». Tous les nanamssés (les chefs) ont suivi l’exemple de Naaba Warga et ont contribué à ériger les Soronés au rang de coutumes.

De par cette coutume, on verra maintenant à côté des chefs ou dans la cour des chefs des jeunes garçons venus d’ailleurs pour le servir- des garçons que l’on nomme habituellement « les Soronés ». Tout garçon recruté comme Soronés s’attend à recevoir une femme de la part du chef après sa "libération". Les Soronés sont considérés au même titre que les femmes du chef – le Napagha portant des ornements. Mais une rangée de bracelets aux poignets distingue le Soroné et le Napagha de la femme libre.

Le rôle principal des Soronés consiste à servir le roi. Ce sont eux qui l’accompagnent dans ses petites promenades et portent le sceptre et tous les signes distinctifs de la chefferie. Ils lui donnent à boire et à manger. Ils forment également un demi-cercle au tour du Naaba lors de ses sorties et l’éventent lors de ses siestes à l’aide d’un instrument appelé « fika ». Ils préparent également le lit du chef et exécutent toutes ses commissions, même à l’endroit de ses femmes.
Il est interdit aux Soronés de porter des culottes. Ils se contentent seulement d’un petit caleçon appelé « Benda ».
Réf : LE MORHO-NABA ET SA COUR, par DIMDÉLOBSOM, p11.

Wendkouni Bertrand Ouedraogo
Lefaso.net
Crédit photo : Tourisme Burkina

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Messages

  • Le royaume mossi n’existe pas comme le royaume de soundjatta.
    Des mensonges pour dominer les autres ethnies

  • Bonjour mon cher et merci pour cet article. En tant que moaga de Bilbalogho, je puis vous dire qu’il n’y a pas de "soroné" dans la Cour de Sa Majesté le Mog-Naaba. Votre article semble plutôt parler de "Sog-nè" si non le mot "soroné" n’est pas du mooré. Merci pour la compréhension.

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