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Hauts Bassins : Paul Kabré présente les sites touristiques de la région en Photobook

Publié le mardi 30 janvier 2024 à 13h14min

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Hauts Bassins : Paul Kabré présente les sites touristiques de la région en Photobook

A travers un Photobook sur le patrimoine culturel et touristique de la région des Hauts-Bassins, Paul Kabré, photographe à Bobo-Dioulasso, fait découvrir les merveilles touristiques des Hauts-Bassins. Les photographies conduisent sur les sites touristiques de la province du Houet, du Kénédougou et du Tuy. Cette œuvre s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC), financé à hauteur de 6,3 milliards de francs CFA par l’Union européenne.

Ce Photobook est un résumé de photos sur de merveilleux sites touristiques de la région des Hauts-Bassins. Au-delà, des sites, ce Photobook présente une diversité culturelle allant dans le domaine de la coiffure traditionnelle, des artistes aux personnalités, à la culture, des tenues et mets locaux…

Houet

Du côté de Bobo-Dioulasso et environs, figurent dans le Photobook les bâtiments du Conseil régional des Hauts-Bassins, la mairie centrale de Bobo-Dioulasso, la galerie d’art à Bobo-Dioulasso, la place du Paysan, la poterie de Dioulassoba, du village de Pala et de Morolaba. Le monument de la place de la femme, la Maison de la culture (bâtisse se présentant sous forme de cercle et de coupole), le monument du cinquantenaire, la place de la nation, le monument de la CAF, une boutique Faso Dan Fani (pagne tissé de la patrie, symbole national, savoir-faire local), la rizière de Bama, la Guinguette… y sont également présentés…

Parmi les manifestations culturelles, il y a la sortie des masques de Dioulassoba (masques en lianes herbacées, les masques en fibres, les masques en feuille de palmier, les masques en tissu) en fonction des évènements, le Djon mênê (qui correspond à la nouvelle année Achoura dans le calendrier musulman, fête commémorée chaque année avec faste par la communauté bobo-dioula). La particularité de la célébration du Djon mènè réside surtout dans l’activité phare dénommée Gouroun qui se déroule de 22h au petit matin. Le Gouroun est une activité dont la substance est le carnaval au cours duquel les hommes se déguisent en femmes ou portent des habits extravagants afin de ne pas être reconnus…

Paul Kabré, photographe

Comme habitats culturels, Paul Kabré présente la maison mère de Dioulassoba (qui abrite la première maison de l’ancêtre bobo, fondateur de la ville de Sya, maison construite au XIe siècle, le centre Senoufo (René Fourrier), le musée de la musique d’hier et d’aujourd’hui, le mausolée de la princesse Guimbi Ouattara, qui jouit d’une grande considération. Elle possédait des esclaves et entretenait quelques guerriers en armes dont elle louait les services ; ce qui lui procurait de confortables revenus. Femme au grand cœur, elle accueillit des explorateurs européens de passage à Bobo-Dioulasso.

Le marché central de Bobo-Dioulasso, le marché de fruits et légumes, la SNC (Semaine nationale de la culture), la place Tiefo Amoro située en face de la gare ferroviaire (roi Tiefo Amoro, qui a résisté à l’armée française et fut défait en 1897 lors de la bataille de Noumoundara), la Cathédrale Notre- Dames-de-Lourdes, le musée Sogossira Sanou, le Magiland parc d’attraction, l’espace Sainte Isabelle (espace de loisirs et de détente), le ciné Sanyon à Bobo-Dioulasso, ciné Guimbi à Bobo-Dioulasso ne sont pas en reste dans ce Photobook.

Que dire des photos des silures sacrés de Dafra, ces poissons génies perçues par les bobo-mandarê comme leurs aïeux. On ne les tue pas, on ne les mange pas. Le lac de Dafra est un lieu de culte plein de mystères qui attire de nombreuses personnes en quête de grâces des aïeux situé à 8 kilomètres au sud de Bobo-Dioulasso, dans le quartier Bolomakoté. Sur les sites, la couleur rouge y est formellement interdite de même que les bijoux en or. L’œuvre immortalise aussi un défilé en tenue de coton, un concert live de Volta Jazz, la cachette de Samory Touré à Mê, le village artisanal de Bobo-Dioulasso, les puits artésiens de Djigouera, le village de Koro perché sur une colline rocailleuse avec une vue panoramique situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Bobo-Dioulasso, la mosquée de Dioulassoba (construite vers 1880), les tisserands de Kotédougou, les hippopotames de Bala, pour mieux connaître les sites touristiques de Bobo-Dioulasso !

Les mets et aliments locaux à l’image des chenilles de karité (plat identitaire du grand Ouest), le Soumbala, le poulet flambé (recette faite à base de poulet local communément appelé poulet bicyclette), le fonio, le dolo, le maïs grillé… sont aussi des photographies présentées dans cette œuvre de Paul Kabré.

Village de Koro 50 à quelques kilomètres de Bobo-Dioulasso

TUY

Houndé joue sa partition et séduit avec les photographies de ses activités traditionnelles avec les teinturières de Houndé, la place Mathias Sorgho (homme politique de la Haute-Volta, a fait partie de l’équipe qui a piloté le passage de la tutelle française à l’autonomie, puis l’indépendance de la Haute-Volta), la mosquée Coulibaly Damio de Kari Lunkuy (édifice de type soudanais construit banco) …

KENEDOUGOU

La région du Kénédougou présente pour sa part de belles photos sur l’architecture de Koumi (construction en terre crue), le site métallurgique de Bekuy (ancien site d’exploitation de fer, site qui s’étend sur une superficie d’1 ha, composé de fourneaux et d’amas de scories), les gravures rupestres de Wampéa (les populations anciennement installées ont immortalisé leurs vécus à travers des témoignages picturaux sur des formations rocheuses situées aux environs de Toussiana), la forêt classée de Bala, les grottes de Kuini (vue d’ensemble de dômes s’étalant à perte de vue).

Parmi les métiers présentés dans le Photobook, c’est notamment celui des forgerons de Koumi, le mausolée Tiéfo Amoro à Noumoudara (il s’est opposé à la pénétration coloniale en refusant de recevoir Binger à son passage à Noumoundara. Son nom rappelle surtout la bataille de 1897 contre Samory Touré), l’arbre mystique de Samogohiri (fromager géant avec un creux assez volumineux à l’intérieur duquel aurait existé un baobab. L’arbre abrite des abeilles sacrées) …

Les gravures rupestres de Wampea vers Toussiana

PERSONNALITES

Au titre de personnalités et confréries traditionnelles, on a les confréries africaines de chasseurs que constituent les dozos, les Trésors humains vivants avec Konomba Traoré (nom très rare qui lui a été donné par le Konon, le fétiche de son père, quand celui-ci avait prédit sa naissance future et le jour même de sa naissance. Il symbolise donc le fils du fêtiche dont il est une réincarnation. Il est lui-même adepte des croyances traditionnelles, culturelles africaines. Il est aussi artiste aux talents multiples : peintre, écrivain, professeur de musique traditionnelle…), Ky Victorine Toé (surnommée la maman de l’armée pour avoir élaboré les motifs et confectionné les tenues des forces armées et de la gendarmerie sous la révolution).

Par ailleurs, on a les photographies de scarification qui signifient une appartenance à un clan, croyance à une divinité, appartenance à une classe sociale, ou symbole de franchissement d’une vie.

Du parcours de l’auteur

Avec ce Photobook de 107 pages, l’auteur de l’œuvre, Paul Kabré, se présente comme un photographe arrivé par curiosité et par passion dans ce domaine qu’il ne compte quitter pour rien au monde.

En effet, Paul Kabré confie qu’au départ, il voulait savoir comment on arrive à imprimer quelqu’un sur du papier. Cette curiosité l’a conduit ainsi à s’acheter un petit appareil au début des années 70, où il a commencé à faire de la photographie de manière autodidacte. Néanmoins, il suit des cours par correspondance à l’ISEC, à Liège, en Belgique. Malheureusement par faute de moyens, il ne pourra achever ces cours.

Pour la réalisation de ce Photobook sur le patrimoine culturel et touristique de la région des Hauts-Bassins, Paul Kabré indique que c’est suite à un appel d’offres lancé par le Conseil régional des Hauts-Bassins qu’il a soumissionné et a été agréablement surpris d’être retenu.

La Place Mathias Sorgho à Houndé

Pour Paul Kabré, ces photos de sites et autres domaines touristiques méritent d’être vus par les nationaux avant les touristes parce que « nombreux sont ceux qui ne savent pas que nous avons ces merveilles au Burkina, particulièrement au niveau de la région des Hauts-Bassins » affirme-t-il.

La réalisation du Photobook ne s’est pas cependant faite sans difficultés pour Paul Kabré. « Il n’a pas été simple de voyager partout. Il y a des trajets que je comptais faire en un jour mais j’étais obligé de le faire en deux étapes. Ça n’a pas été simple mais malgré tout ça, je me dis qu’il n’y a pas d’obstacles pour un artiste qui veut atteindre son but », confie-t-il.

Pour une meilleure promotion de ce Photobook, Paul Kabré invite le Conseil régional des Hauts-Bassins, détenteur officiel de l’œuvre, à le vulgariser afin qu’il soit à la portée de tous. « Il mérite d’être déposé dans des représentations diplomatiques du pays, les agences de voyage et un peu partout si on veut vraiment faire la promotion de la destination Burkina Faso. Le livre n’est pas disponible sur le marché, il est actuellement dans les tiroirs du Conseil régional et j’espère que d’ici peu, ils vont pouvoir le mettre à disposition ».

Paul Kabré a, au passage, remercié Lefaso.net pour l’intérêt porté à sa modeste personne et à son Photobook. Il a également remercié le Conseil régional des Hauts-Bassins, l’ONTB (Office national du tourisme burkinabè), son assistant Théodore Sanou et tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce livre.

Enfin il laisse ce message motivant à tout travailleur : « Je lance un appel à tous ceux qui travaillent, quel que soit le métier qu’on exerce, d’avoir l’amour de ce qu’on fait, là vous ne travaillez pas, vous faites ce qui vous plaît et peut-être l’argent vient après. Bonne et heureuse année à tous et à toutes ».

Haoua Touré
Lefaso.net

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