Littérature. : Yacouba Yougbaré dédicace « À l’école de la sagesse », son premier recueil de nouvelles
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Yacouba Abdoul Kader Yougbaré a dédicacé sa toute première œuvre littéraire, ce samedi 14 octobre 2023 à Ouagadougou. Le livre, un recueil de six nouvelles, est intitulé « À l’école de la sagesse ». À travers ces récits qu’il dit avoir écrits depuis 2006, l’auteur invite la jeunesse à un retour aux sources pour y puiser tout ce qu’il y a de nécessaire, afin de définitivement dire adieux à ses vieux démons. Étaient présents à cette cérémonie, parents, amis, connaissances, collègues de l’auteur, sans oublier certains et élèves d’établissements secondaires.
Dans un monde où les valeurs intrinsèques de la société se meurent et où la cohésion sociale est fortement ébranlée, Yacouba Yougbaré veut apporter sa pierre à la conscientisation de la société et plus particulièrement de la jeunesse. Dans son œuvre « À l’école de la sagesse », l’auteur aborde plusieurs thématiques de la vie sociale telles que la cupidité, la sexualité précoce, la corruption, la recherche effrénée du gain facile et autres pratiques avilissantes qui rongent un Burkina Faso présentement en quête des plus précieux repères. « Je veux, à partir de mon expérience, aider la jeune génération à corriger certaines erreurs. Les lignes de cet écrit proposent subtilement ce qu’il faut faire. Il nous faut un développement endogène qui doit se baser sur la culture, celle que nous a laissée nos aïeux », a-t-il laissé entendre.

Sur la couverture du livre, on peut apercevoir une vieille dame avec un voile, les mains sur ses genoux, comme pour implorer la grâce de Dieu. Pour Dr Parfait Ilboudo, critique de l’œuvre, cette image donne déjà un résumé de ce dont il est question dans le contenu : inviter à la sagesse. « Prier ou s’adresser à plus grand que soi avec politesse et humilité, est une preuve qu’on est sage », a poursuivi le critique. Aussi, il relèvera la « sobriété » de la plume de l’écrivain, toute chose qui favorise une saine compréhension du message qu’il véhicule.

Il faut noter qu’outre ce profil d’écrivain, l’auteur est conseiller d’administration scolaire et universitaire. Actuellement, il est chef de service des études et de la planification au Secrétariat technique du développement des établissements publics d’excellence. Mais avant cela, Yacouba Yougbaré était enseignant. C’est donc sans surprise que l’une des nouvelles de son œuvre fait référence à sa vie d’avant. Il s’agit d’« Un amour imparfait ». L’histoire est celle d’une jeune fille qui tombe amoureuse de son enseignant et qui usera de plusieurs stratagèmes pour séduire ce dernier. « Il y a beaucoup de clichés sur les enseignants qui, de plus en plus, sont considérés comme les boucs émissaires de tous les maux de la société. À travers cette nouvelle, on voit un enseignant qui reste digne et transporte les valeurs positives, lesquelles lui permettront de faire face aux avances de son élève. Cette histoire m’a beaucoup marqué car elle montre que l’enseignant peut encore avoir cette personnalité qui lui permettra de canaliser les sentiments des jeunes », a laissé entendre le parrain de la cérémonie, Gaston Gnimien, par ailleurs secrétaire technique de développement des études et de la planification au Secrétariat technique du développement des établissements publics d’excellence.

Pour Dr Fatou Sanou, chef de service des affaires sociales, culturelles et des loisirs à l’université Joseph-Ki-Zerbo, aussi marraine de la cérémonie, ce livre se veut un pont pour trouver quelques réponses à l’interminable débat sur la conciliation des valeurs d’antan jugées trop anciennes avec la modernité. « L’écrivain nous invite à connaître nos sociétés. Cela s’étend jusqu’aux questions de savoirs. Ces savoirs, eux, sont issues de nos communautés, qu’on a tendance à oublier. Alors qu’il est important de connaître nos sociétés dans tous les sens du terme, parce qu’on a des valeurs positives qu’on ne promeut pas. Et à travers "A l’école de la sagesse", l’auteur nous renvoie à cela, allier tradition et modernité », dira-t-elle à ce propos.

Son souhait, c’est que la jeunesse s’approprie cette œuvre pour renouer avec les valeurs qui sont nôtres.
Erwan Compaoré
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