Cette année, à cause de la situation sécuritaire du pays, le village des communautés ne se tiendra pas l’école primaire Tougouait. Il a été délocalisé sur le site du village artisanal de Bobo-Dioulasso, au secteur 14 de la ville. Il accueillera en moyenne 15 000 festivaliers par jour, tout au long de la biennale. Le village des communautés est un espace convivial de brassage culturel, de rencontres d’échanges culturels, institué à chaque édition de la biennale culturelle afin de promouvoir la cohésion sociale.

Pour cette 20e édition de la SNC, le village des communautés reçoit au total 43 communautés dont 29 communautés ethniques du Burkina Faso et treize communautés étrangères. Ce village vise à renforcer les relations entre les communautés, à présenter et magnifier la culture de chaque communauté. C’est aussi une vitrine de l’expression du patrimoine culturel immatériel présent au Burkina Faso et qui se manifeste à travers des pratiques sociales (telles que la parenté à plaisanterie), l’art culinaire (mets et boissons traditionnels), les expressions culturelles et artistiques (musique et danse traditionnelles). Ce village est également ouvert aux communautés des ressortissants de l’UEMOA, de la CEDEAO et à toute autre communauté désireuse d’y prendre part.

Une vue du village des communautés de la 20e édition de la SNC.

La cérémonie d’ouverture officielle a été ponctuée par des allocutions, une coupure symbolique de ruban et la visite des stands des différentes communautés présentes sur le site. Elle a été placée sous le parrainage du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, représenté à cette cérémonie par son ministre délégué, Jean Marie Traoré. Selon lui, le village des communautés témoigne de la riche potentialité culturelle dont regorgent les communautés.

Le village des communautés expose, entre animations et joutes oratoires, le savoir-faire et le savoir-être des différentes ethnies et communautés vivant au Burkina. Entre autres, de fortes délégations venues de la Guinée, du Mali, du Niger, du Tchad, du Sénégal, du Congo, du Burundi, du Togo et de différentes communautés ethniques du Burkina sont en symbiose sur ce site d’échanges culturels. C’est dans une ambiance de parenté à plaisanterie que les différentes communautés se sont côtoyées allègrement. A travers cet espace, les organisateurs de la SNC disent vouloir insister sur la sauvegarde de la dimension immatérielle de notre patrimoine culturel.

Selon le ministre Jean Marie Traoré, le village des communautés témoigne de la riche potentialité culturelle dont regorgent les communautés.

Des autorités satisfaites de la visite du village des communautés

Pour le ministre Jean Marie Traoré, représentant le parrain, cette visite a été plus qu’enrichissante. « Nous terminons cette visite avec beaucoup de satisfaction et d’espoir. Espoir parce que la journée des communautés montre que nous avons encore de la ressource pour construire la paix partout où il en faut », a-t-il dit.
A travers cette visite, il estime avoir effectué un voyage dans des villages du Burkina et à l’intérieur de l’Afrique. « Nous avons voyagé à travers ces communautés qui montrent toute la diversité et l’étendue de la richesse africaine. Nous sommes une soixante d’ethnies et d’autres nationalités vivant au Burkina, et ce rendez-vous donne l’occasion de se découvrir et de s’accepter mutuellement », a souligné Jean Marie Traoré, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères. Avant de rappeler la nécessité de promouvoir la parenté à plaisanterie qui, selon lui, est comme un fusible chez l’électricien.

La communauté guinéenne fortement représentée au village des communautés avec en tête le ministre guinéen en charge de la Culture (deuxième à partir de la gauche).

« La parenté à plaisanterie est un instrument qui nous permet de surmonter beaucoup de difficultés, d’avoir une approche assez particulière pour vivre ensemble et de préserver la cohésion sociale et la paix dans notre pays », a-t-il laissé entendre. C’est pourquoi, il a salué l’engagement des acteurs qui se sont battus pour que cette édition de la SNC puisse se tenir. Pour le ministre guinéen de la Culture, Alpha Soumah, le Burkina Faso est un pays de culture et de fraternité. Il a émis le souhait de voir un jour l’ensemble des peuples africains prendre part aux éditions de la Semaine nationale de la culture.

La communauté du Sud-Ouest présente à la 20e édition de la Semaine nationale de la culture.

« La Guinée a eu le privilège d’être choisie comme pays invité d’honneur et c’est une chance pour nous de venir dans ce pays de culture et de fraternité des hommes intègres pour exprimer notre joie à la fête de la culture. C’est une fête désormais pour toute l’Afrique. Pour les éditions à venir, normalement tous les pays africains devraient venir pour partager avec le Burkina cette joie de vivre, cette façon de faire telle que la parenté à plaisanterie », a-t-il fait savoir. Aussi la volonté affichée du peuple burkinabè de valoriser et de consommer la production locale a séduit le ministre guinéen qui salue également l’effort des autorités à accompagner les producteurs locaux.

Romuald Dofini
Lefaso.net