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Sahel : Au Burkina Faso, une crise humanitaire sans précédent

Publié le lundi 1er mai 2023 à 18h01min

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Sahel : Au Burkina Faso, une crise humanitaire sans précédent

Dans un contexte de dégradation sécuritaire et humanitaire constant, la riposte humanitaire conjointe des Nations Unies et des autorités burkinabés apparaît comme une nécessité pour sortir la population burkinabè de cette crise. Telle est la conviction de Omar Sylla qui s’explique dans cette tribune.

En 2023, un Burkinabè sur cinq a besoin d’aide humanitaire, soit 4,7 millions de personnes selon un rapport alarmant du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Face à cette crise inédite, un plan de réponse humanitaire national a été lancé dans le but de répondre aux besoins prioritaires des populations les plus vulnérables. En parallèle, l’OCHA a lancé son Plan de réponse humanitaire 2023 (HRP 2023) pour le Burkina Faso, complémentaire au premier. Près de 877 millions de dollars seront nécessaires pour apporter une réponse multisectorielle aux populations vulnérables ciblées à travers 127 communes, soit plus de deux fois le montant alloué au HRP 2022.

« La situation humanitaire au Burkina Faso en 2023 est plus préoccupante que jamais. Ce plan est caractérisé par une priorisation très stricte, ciblant 3,1 millions de femmes, hommes, et enfants qui éprouvent des besoins aigus et urgents », a récemment déclaré Abdouraouf Gnon-Kondé, Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Burkina Faso depuis janvier 2023.

Si cette stratégie de priorisation stricte et ciblée doit permettre de pallier les besoins humanitaires les plus urgents à court et moyen termes, la crise sécuritaire qui fait rage dans le pays devrait considérablement freiner, voire empêcher, l’accès humanitaire. Depuis 2015, la population burkinabè est confrontée à une insécurité croissante liée à la multiplication des attaques des groupes armés terroristes et aux affrontements qui en découlent avec les Forces de défense et de sécurité (FDS).

En 2022, l’action humanitaire a été la cible directe ou indirecte de plus de 60 incidents sécuritaires. Dans le même temps, les attaques ciblant des installations d’approvisionnement en eau ont été quasiment multiplié par trois en un an : 58 en 2022 contre 21 en 2021. Ainsi, plus de 830 000 personnes, dont plus de la moitié sont des enfants, ont été privées d’accès à l’eau potable l’année dernière. Ces centaines de milliers d’enfants courent des risques extrêmement élevés en raison de « la convergence de trois menaces liées à l’eau : l’inadéquation des services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène (EAH) ; les maladies résultant de cette situation ; et les aléas climatiques ».

Cette insécurité hydrique a provoqué le déplacement de nombreuses communautés, notamment dans les régions du Sahel, du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et de la Boucle du Mouhoun. Ces flux de déplacés internes renforcent le défi d’accès à l’aide humanitaire. A cet égard, la Côte d’Ivoire a récemment annoncé l’aménagement de deux sites d’accueil pour plus de 18 000 réfugiés burkinabés.

Toutefois, ce sont près de 90 000 personnes qui se trouvent en situation de catastrophe humanitaire aujourd’hui, un niveau encore jamais atteint dans le pays. Dans un contexte de dégradation sécuritaire et humanitaire constant, la riposte humanitaire conjointe des Nations Unies et des autorités burkinabés apparaît comme une nécessité pour sortir la population burkinabè de cette crise.

Omar Sylla
TW : @le_ndar_nda

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Vos commentaires

  • Le 1er mai 2023 à 19:54, par Sheikhy En réponse à : Sahel : Au Burkina Faso, une crise humanitaire sans précédent

    Bon, quelqu’un pourrait nous dire ce qu’il y a en téléchargement pour la Faso ? Ça ne doit pas être du jeu en tout cas. Depuis le démarrage des frappes aériennes et des missions de sécurisation, il y a des gens qui ne dorment plus à tous les niveaux. Le comble semble avoir été l’adoption du décret sur la mobilisation générale et la.mise en garde. Pour mémoire, On a vu la France mettre en place des.plans vigipirate avec toutes ses couleurs, sans oublier les usa avec l’attentat et Israël le champion du monde en la matière. Pour certains États, c’est une situations de fait depuis la 2ème guerre mondiale. Personne n’a dit mot. Mais pour le Burkina, les choses sont en train de passer à la vitesse supérieure surtout sur le plan international. Ce qui cloche, c’est que malgré les difficultés endurées depuis des années, c’est maintenant que les vrais visages et les vraies stratégies commencent à être dévoilés. Le Burkina a maintenant toutes les plaies d’Égypte. Le Nigeria, le Cameroun et le Tchad gèrent leur terrorisme depuis beaucoup plus longtemps que nous, mais non, il n’y a rien à signaler. Les personnes conscientes comprendront avec 40 ans de retard la vision de Tom Sank sur beaucoup de sujets d’actualité. Regardez le nombre d’ONG qui pullulent actuellement. Mais avec l’expérience de l’esclavage et de la colonisation, on ne.peut en vouloir qu’à nous-mêmes. Rien ne peut nous arriver sans la complicité de nos propres frères. Rien... sauf à procéder à une invasion directe et franche. Même cela ne sera pas simple.
    Que Dieu bénisse notre Faso tant aimé

    • Le 4 mai 2023 à 22:26, par Renault HÉLIE En réponse à : Sahel : Au Burkina Faso, une crise humanitaire sans précédent

      @Sheikhy
      Ha, ha, ha !, Messire Sheikhy, je trouve très amusante votre sentence :
      « ... avec l’expérience de l’esclavage ... »

      Vous ne savez donc pas que l’ENSEMBLE du Burkina Faso pratiquait la razzia esclavagiste contre ses voisins forestiers, utilisant la supériorité militaire due à la maîtrise de la cavalerie ? Et ces esclaves travaillaient pour vous (mines d’or), quand ils n’étaient pas vendus aux arabo-musulmans. Devinez qui a aboli l’esclavage en Afrique de l’ouest ; cherchez bien, ce ne sont ni les Mossis, ni des Mandingues, ni des Peuls, ni des Touaregs, ni les Arabes, ni les Turcs, ni les Brésiliens, ni les Étatsuniens, ni les Portugais. Ce sont précisément les Anglo-Français vers 1830-1848 qui ont aboli cette m**de et pourchassé les chefs esclavagistes.
      Mon petit père, avant de grimper à un arbre, assurez-vous que votre derrière est propre...
      Arrêtez d’utiliser l’argument de l’esclavage et renseignez-vous mieux sur l’histoire africaine de l’esclavage. Quand vous serez plus cultivé, vous pourrez enfin écrire des arguments qui ne vous reviennent pas dans la figure comme un boomerang.
      Et ne vous fracassez pas le ciboulot à discuter mon argumentaire, j’ai l’habitude de vérifier mes affirmations, moi...

      • Le 5 mai 2023 à 09:36, par pfff En réponse à : Sahel : Au Burkina Faso, une crise humanitaire sans précédent

        @Renault Hélié. C’est là qu’on voit qu’il y a un soucis avec l’influence culturelle américaine. Aux États-Unis, l’esclavage des noirs et la ségrégation qui s’en est suivie était le fait de blancs. Ce pays fait son autocritique, ça prend du temps, et ça en prendra encore mais ça avance.
        .
        Le soucis, c’est que leur autocritique pertinente chez eux a tendance à être exportée ailleurs de façon aveugle (et souvent volontairement tronquée) : si l’esclavage n’a pas eu lieu qu’aux États-Unis, d’une part il n’a pas concerné que des noirs, il n’a pas été non plus l’exclusivité des blancs, loin s’en faut... Il y a plein de sujets où les faux semblants abondent entre un côté et l’autre de l’Atlantique (la colonisation de pays étrangers n’est pas la ségrégation de compatriotes) et qui souvent nécessitent d’entrer profondément dans des sujets pour en saisir les différences - sans juger quiconque : l’époque est de toutes façons révolue. La pratique d’autant plus compliquée que par nécessité on ne naît que sur une seule des rives de cet océan, mais le propagandiste moyen n’entrera pas dans ces détails trop compliqués pour n’exploiter que ce qui l’intéresse...

  • Le 2 mai 2023 à 08:33, par kwiliga En réponse à : Sahel : Au Burkina Faso, une crise humanitaire sans précédent

    Bonjour Sheikhy,
    Je ne comprends pas bien votre réaction...?
    Seriez-vous en train de nier ce qui est relaté, données chiffrées à l’appui, par l’article ?
    Seriez-vous en train de prétendre que tout va bien, que nous sommes en train de gagner proprement la guerre, grâce à une population unie, qui vit dans de bonnes conditions ?
    Que tout cela, ce n’est que de la propagande impérialiste ?
    Mais où donc vivez-vous ?

    • Le 5 mai 2023 à 10:52, par Gwandba En réponse à : Sahel : Au Burkina Faso, une crise humanitaire sans précédent

      kwiliga

      Je ne comprends pas bien votre réaction...?

      A moins d’avoir lu le poste de monsieur Sheikhy avec la bonne foi qui vous caractérise, vous verrez clairement qu’il ne laisse pas entendre que tout va bien au Burkina.

      Il se base justement sur ce qui ne va pas et explique ce qui serait selon lui les causes de l’acharnement dont le pays fait l’objet ces derniers temps, dès que nous avons repris la main dans cette guerre.

      Quant à ce que prenez pour prenez pour argent content, "relaté, données chiffrées à l’appui, par l’article" là aussi avec la grande bonne foi qui vous caractérise, laissez moi vous dire que ce récit n’engera que ceux qui lui accorderont la moindre importance.

      On leur a fait longtemps confiance avant de se rendre compte de l’arnaque.

      Nous sommes en guerre et n’attendons personne pour dire à longueur de journée ce qui ne va pas. L’urgence pour nous est de gagner cette guerre.
      Oui nous sommes entrain de gagner cette guerre. La preuve, vous l’avez mieux que quiconque. Ceux dont vous lécher les pieds à en perdre la langue sortent du bois tout feu tout flame pour qu’elle raison ??

      On ne secoue pas un arbre sans fruits.

      D’ailleurs les traitres lâches et indignes seront désormais mobilisés pour servir à quelque de leurs vies misérables. De sorte à ce qu’ils ne vivent pas inutiles.

      Quand nos combattants, FDS et VDP n’avaient pas les moyens de défendre nos populations décimées à longueurs de trahisons, personne nous fait le bilan de ce qui ne va pas.
      Maintenant que la peur change de camp, ils veulent démoraliser nos braves et dignes combattants avec des énumérations qui vont certainement finir dans nos toilettes.

      Venez sur le champ des combats. Vous serez plus utile. Je vous répond en avance, j’Y suis depuis des mois et pas sur mon clavier d’ordinateur, sans besoin de plaire à qui que ce soit !!!

  • Le 5 mai 2023 à 12:17, par Lom-Lom En réponse à : Sahel : Au Burkina Faso, une crise humanitaire sans précédent

    Y a bien sûr que les petits esprits du reste "aplatis" à croire à ce que les esclavagistes des temps modernes sont entrain de déverser sur les fora comme Lefaso ;net. Ce qu’ils ignorent en plus c’est que ces mêmes peuples "illettrés" ont fini avec eux ! Le Sahel n’est plus le terrain de jeu pour petits français en tourisme pour quelques euros ! Il faut bien débourser des dollars livres sterling ou euro pour payer un billet d’avion et espérer voir de loin la Maison Blanche !

    • Le 6 mai 2023 à 07:20, par pff En réponse à : Sahel : Au Burkina Faso, une crise humanitaire sans précédent

      @Lom-Lom. Techniquement, il est moins cher et plus simple de partir de Paris pour aller voir la maison blanche, et même de s’en approcher un peu, que d’aller en vadrouille dans le Sahel. Sans compter l’aspect sécuritaire, le confort... et l’intérêt de la manœuvre. Mais on peut faire la réciproque : vous pouvez partir de Ouagadougou ou de Washington et aller flâner dans les jardins du Luxembourg, c’est exactement gratuit.

  • Le 5 mai 2023 à 17:07, par Renault HÉLIE En réponse à : Sahel : Au Burkina Faso, une crise humanitaire sans précédent

    Tiens, on voit réapparaître les menaces à peine voilées de « recrutement forcé » envers les « padakkor », ceux qui gardent leur libre arbitre et ne bêlent pas avec la populace sous influence d’un certain impérialisme. Et après, on essaye de placer le terme « démocratique » ; le « fascisme démocratique » serait-il l’invention la plus comique du Burkina Faso ?
    Ça me fait MOURIR DE RIRE de voir de prétendus « patriotes burkinabè », confortablement nourris par une grasse subvention impérialiste, bien planqués au Toubabland, avec un beau petit passeport à la bonne odeur de fric, menacer ainsi des burkinabè qui eux, risquent leur peau tous les jours, et pas bien loin de la capitale.
    Enfin, rire... disons que c’est vraiment de l’humour « noir », pardon, « de l’humour subsaharien ».

    Et je parle là d’un impérialisme un vrai de vrai, çui-là ! 10 millions de km² de colonies en Asie du Nord, pleines de pétrole et d’or, conquises à coup de génocides et terrorisées à coup de tortures et de déportations depuis plus de 400 ans ; rappelez-vous le début des conquêtes coloniales par Иван Грозный, Ivan groznyï ou Ivan le Terrible, premier génocidaire d’Europe dès le 16e siècle. Un impérialisme atroce et hyper-raciste qui donne sans barguigner une indépendance en 1991, puis qui déclenche une guerre de reconquête stupide 31 ans après à une ex-colonie devenu plus riche que l’ex-colonisateur.

    Moi, depuis un an, je suis sidéré que des Burkinabè aient succombé à l’hypnose de l’hyper-impérialiste Vladimir Vladimirovitch. Cela traduit une grave déficience de vos enseignants, incapables de construire l’esprit critique de ceux d’entre vous nés après 1975, plus de 60% de la population, les laissant prêts à gober n’importe quelle intox. Et en plus, plein de pauvres gosses croient que Russie = socialisme marxiste plein de bonté, faut le faire !

    J’insiste sur le fait que menacer un journaliste ou un citoyen libre de recrutement forcé dans une milice douteuse, juste parce qu’il déplait, C’EST DU FASCISME PUR ET DUR ! Burkinabè, réveillez-vous, sinon ça va mal finir...

    Ugh ! Vieux Sachem a parlé !

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