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Situation des sociétés de trading au Burkina : « Il est impossible de désintéresser les victimes en comptant sur le patrimoine des personnes poursuivies », selon le ministre Nacanabo

Publié le mardi 18 avril 2023 à 22h07min

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Situation des sociétés de trading au Burkina :  « Il est impossible de désintéresser les victimes en comptant sur le patrimoine des personnes poursuivies », selon le ministre Nacanabo

L’Assemblée législative de transition (ALT) était en séance plénière, ce mardi 18 avril 2023. Quatre questions orales étaient à l’ordre du jour. Parmi celles-ci, la situation des sociétés de « Trading » ainsi que celle de leurs investisseurs après les décisions de justice suite à la requête de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTF). C’est le ministre en charge de l’économie, Aboubacar Nacanabo, qui s’est présenté devant l’ALT pour donner des éléments de réponses.

Le député à l’origine de cette question orale est l’honorable Daniel Zoungrana. L’interpellation porte sur la situation des sociétés de « Trading » ainsi que celle de leurs investisseurs après les décisions de justice suite à la requête de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTF). Adressée au Premier ministre, c’est son ministre de l’économie, des finances et de la prospective, Aboubacar Nacanabo, qui s’est présenté devant les députés de l’ALT pour apporter des éléments de réponses.

Tout d’abord, il faut rappeler que les sociétés de trading ayant exercé au Burkina Faso et interpellées par le ministère en charge des finances sont GLOBUMI, la société Royal finance et l’Association club des entrepreneurs du Burkina Faso dans le cadre de leur projet GLOFAS « Global family ».

Outre ces sociétés, des structures comme NISFASO et SOFATO de droit burkinabè ont été épinglées par l’autorité des marchés financiers de l’UEMOA pour activités illégales de réception de fonds du public. Des milliers de personnes ont été victimes de ces sociétés et le préjudice subit est estimé à près de 20 milliards de francs CFA. Neuf personnes morales et onze personnes physiques sont poursuivies pour escroquerie aggravée, complicité d’escroquerie aggravée, délit d’apparence, soustraction de capitaux, blanchiment de capitaux et complicité de blanchiment de capitaux.

Le ministre en charge de l’économie a indiqué que dès l’entame de la procédure judiciaire, des comptes ont été gelés et plusieurs auditions de témoins et de victimes ont été faites. En sus, M. Nacanabo a révélé que des interrogations de personnes mises en examens ont été également effectuées, d’autres sont en fuite. Entre temps, des mesures de dégels ont été prises pour permettre de payer certains investisseurs. A cela s’ajoute l’expertise la plateforme ayant servi dans les transactions, etc.

Du désintéressement des victimes

Pour ce qui concerne les actions en vue, le ministre Nacanabo a mentionné la contre-expertise de la plateforme, la finalisation de la demande d’entraide judiciaire et la mise en examen de certains investisseurs ayant investi de fortes sommes dont l’origine est douteuse. « Il est quasi impossible de désintéresser les victimes en comptant sur le patrimoine des personnes poursuivies », a prévenu le ministre et d’ajouter que l’Etat s’impliquera à ce niveau.

C’est le président de l’ALT, Ousmane Bougma, qui a présidé cette plénière

Le ministre a rassuré que son département poursuivra les échanges au niveau communautaire afin de légiférer sur les activités de trading. Il a d’ailleurs conseillé les uns et les autres à plutôt investir dans ce qui est sûr et non sur du virtuel. Qu’à ce la tienne, la procédure judiciaire suit son cours. A son terme, elle pourra donner lieu à une ordonnance de non-lieu totale ou partielle, à une ordonnance de renvoi devant le tribunal ou à un arrêt de renvoi devant la chambre criminelle. C’est seulement à l’issue de cela, a déclaré le ministre, que le gouvernement pourra donner une suite à cette affaire. Le ministre a terminé en rappelant que le gel des avoirs a été une décision de justice. « Au regard de la séparation des pouvoirs, il n’est pas opportun de s’immiscer dans les décisions de justice », s’est-il défendu.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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