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Littérature : Sayouba Traoré dédicace son nouvel essai, « Lettre à la jeunesse burkinabè »

Publié le samedi 15 avril 2023 à 18h28min

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Littérature : Sayouba Traoré dédicace son nouvel essai, « Lettre à la jeunesse burkinabè »

Guider la jeunesse pour qu’elle ne se perde pas, voilà tout l’objectif de la nouvelle œuvre de l’écrivain Sayouba Traoré, « Lettre à la jeunesse burkinabè ». Dédicacé dans la matinée du samedi 15 avril 2023 au siège de Plum’Afrik éditions, l’essai compte 78 pages, composé de deux prologues, huit feuillets et un épilogue. L’auteur entend par là dire ce qu’il sait ou pense savoir de la jeunesse, ce qu’elle vit, ce qu’elle ressent, ce dont elle a besoin et comment elle peut obtenir des réponses à ses questions.

« Avant toute chose, je vous écris cette lettre parce que je devais le faire. Dans les discussions, il y a comme un divorce entre les générations. Ce divorce n’est qu’apparent. Les sociétés existent pour transmettre des valeurs. En retour, les sociétés perdurent quand elles savent transmettre des valeurs. Il y a donc un aller et retour permanent entre le passé et le présent. Les humains n’ont pas trouvé une autre façon pour envisager l’avenir. Les anciens ont un pied dans le passé, et parlent du présent. Les jeunes empoignent le présent, pendant qu’ils entrevoient un avenir que personne ne peut décrire avec certitude... ». Voilà quelques mots du prologue 1 de la nouvelle œuvre littéraire de l’écrivain Sayouba Traoré intitulée « Lettre à la jeunesse burkinabè ».

Une vue du prologue 1 de l’œuvre de Sayouba Traoré.

Loin de ce que l’on peut avoir comme pressentiment à première vue du titre, l’œuvre s’adresse à toutes les tranches d’âge et non exclusivement aux jeunes. Selon Youssouf Ouédraogo, directeur général de Plum’Afrik éditions, à travers ce livre, c’est jeunesse et sagesse qui s’entremêlent. « Quand vous lisez, on sent la fougue et vous avez l’impression qu’il à 20, voire 30 ans. Dans le même temps, on sent la sagesse de l’homme. Quelqu’un qui a une expérience de vie et qui tient mordicus à la transmettre aux plus jeunes », dira-t-il à ce propos.

D’ailleurs, et à ce titre, l’auteur dépeint à travers son œuvre un contraste entre les générations, chacun se posant des questions auxquelles il pourrait trouver des réponses si toutefois il apprend à communiquer. « Il n’y a pas un parent qui a mis au monde son fils et qui ne l’aime pas. Ça n’existe pas. Ne serait-ce que par égoïsme personnel, on veut le meilleur pour son enfant. Seulement, on n’imagine pas combien est difficile la vie d’un parent qui doit se saigner pour sa famille. De l’autre côté, on a une jeunesse qui se cherche. Une jeunesse qui se bat, qui passe son temps à étudier. Une jeunesse qui a besoin de réponses. Généralement si vous demandez aux jeunes ce dont ils rêvent, ils ne peuvent pas vous le dire. Ils savent seulement qu’ils ne veulent plus ce qu’ils ont aujourd’hui. Entre ces deux-là, il faut une transmission. Il faut des relais sociaux pour transmettre les savoirs, les traditions. C’est comme ça que les sociétés évoluent mais en restant les mêmes », résume-t-il dans son œuvre.

« C’est facile de dire que la jeunesse est sans repères, mais qui a pensé à lui donné ces repères-là ? », s’interroge Sayouba Traoré.

Pour le critique de l’œuvre, Oumarou Ouédraogo, il s’agit d’un essai de style épistolaire, digeste et facile à lire. « C’est vraiment une œuvre qui s’adresse à tous, car vous n’avez pas besoin de la lire avec un dictionnaire. C’est écrit de façon simple, claire et compréhensible par toute personne, peu importe son âge », a-t-il apprécié.

« Les couleurs jaunes et à la fois blanche sur la couverture du livre symbolisent les deux générations », Oumarou Ouédraogo, critique littéraire.

Pour l’écrivain Ali Beydgèm Komi, l’essai est un vrai chef-d’œuvre car il dit de manière concise ce dont on a besoin pour mieux nous construire et, ce, en peu de mots. « Le volume de l’œuvre est bien étudié parce qu’aujourd’hui, les gens n’aiment pas lire. Avec ce volume-là, on peut épuiser le livre en une journée. C’est assez pratique. Aussi, la jeunesse, dans le sens propre du terme, veut rêver beaucoup et ne cherche qu’à réussir. Malheureusement, elle ne sait plus à quoi se fier pour atteindre ses objectifs. Mais à travers cette œuvre, Sayouba Traoré lui donne ce qui est utile. Il emmène les jeunes et apprendre des anciens et incitent les anciens à donner des réponses aux questions des jeunes. Il leur donne des conseils et c’est ce qui est le plus important », a-t-il relevé.

L’œuvre est disponible aux points de vente habituels au prix unitaire de 5 000 F CFA.

En rappel, Sayouba Traoré est journaliste de presse écrite et de radio, romancier, poète et nouvelliste de langue française. Il a à son actif plusieurs œuvres rédigées que sont « Loin de mon village c’est la brousse » paru en 2005 ; « Les moustaches du chat » en 2007 ; « L’héritier » en 2008 ; « Belle en savane » en 2011 ; « La complainte des oiseaux » en 2022 ; enfin son nouvel essai « Lettre à la jeunesse ».

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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