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Fespaco 2023 : « Sans vêtements, pas de cinéma », soutient Pathé’O lors d’une master class

Publié le jeudi 2 mars 2023 à 22h00min

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Fespaco 2023 : « Sans vêtements, pas de cinéma », soutient Pathé’O lors d’une master class

Le cinéma n’est pas que l’affaire des acteurs, cadreurs ou réalisateurs. C’est aussi celle des costumiers, qui de par leur créativité dans l’art vestimentaire, arrivent parfois à façonner les personnages à l’écran et à apporter, ainsi, leur grain de sel dans la construction des films. C’est conscient du rôle capital qu’ils jouent au cinéma, que la 28e édition du FESPACO a décidé d’offrir une opportunité aux créateurs de coutume de parler de leur métier. C’était au cours d’une master class, ce jeudi 2 mars 2023, à la mairie centrale de Ouagadougou.

« Le costume donne du tonus au film. Sans vêtement pas de cinéma », dira l’habilleur des présidents Pathé Ouédraogo dit Pathé’O. Selon lui, la création vestimentaire est un travail intellectuel qui mérite au préalable un minimum de préparation avant la réalisation des films. « Les costumes doivent correspondre aux thèmes des films. Quand vous venez voir un couturier pour lui dire qu’on va tourner un film, il faut discuter du thème, du lieu de tournage afin de s’accorder », a déclaré le styliste, qui a habillé les acteurs du mythique film ivoirien « Bal poussière » de Henri Duparc.

Pathé Ouédraogo dit Pathé’O, l’habilleur des présidents et des personnalités est un modèle pour les créateurs de mode

Travail d’équipe

« Si on connaît l’histoire et l’espace dans lequel le film se déroule, on se donne le temps de préparer les costumes qui iront avec. Le costume, c’est un ensemble de choses. Après le réalisateur, on travaille avec le directeur de photo, l’ingénieur de son car il y a des tissus qui font beaucoup de bruit comme le bazin, etc. Le costume doit pouvoir loger dans le décor », a indiqué Martine Somé pour qui le costumier ne peut produire de bons résultats que s’il travaille en symbiose avec les autres techniciens.

Du haut de ses trente ans d’expérience, elle en a profité pour interpeller les réalisateurs de films. « Si vous n’avez pas d’argent, prenez-vous à temps [...] Il y a des moments où on m’appelle deux jours, une semaine avant le tournage. Quand c’est proche, cela rétrécit mon champ de créativité et de recherche. Je suis toujours insatisfaite de mon travail », a confié

Une vue du public qui n’était pas avare en questions

Martine Somé.

Égoïsme ?

La costumière a laissé entendre qu’elle a déjà proposé à des réalisateurs n’ayant pas de grands budget d’associer les maisons de couture à leur projet et de tenir compte d’elles à l’heure de la rétribution. « Ils ne sont pas d’accord et c’est dommage. Pourtant, il y a des acteurs qui sont coproducteurs. Soit ces réalisateurs ne veulent pas accepter que les maisons de couture aient de l’argent, soit ils ne sont pas encore matures pour comprendre que c’est ainsi que les choses peuvent fonctionner », a soutenu Martine Somé, qui a reçu, dimanche 26 février 2023, un trophée de mérite à la 4e édition des Celebrities Days.

Selon Martine Somé, le costumier ne peut produire de bons résultats que s’il travaille en symbiose avec les autres techniciens

« La mode m’a ouvert beaucoup de portes »

Créateur de la marque (OHM), Maurice Herman Ouédraogo reconnaît avoir acquis une certaine renommée avec « Bibata, la cité de la passion », le film de Mamadou Gnanou. Celui qui rêvait de devenir comptable, confie également avoir eu maille à partir avec certains réalisateurs ou artistes qui voulaient, au départ, lui imposer une certaine direction artistique, avant de se raviser. « Malgré tout, la mode m’a ouvert beaucoup de portes et fait rencontrer des personnes que je n’aurais pas rencontrées si j’avais été comptable ».

Maurice Herman Ouédraogo, créateur de la marque OHM

Notons que la master class sur la création vestimentaire est la quatrième master class organisée dans le cadre de la 28e édition du Fespaco, après celles sur la fiction, les séries télévisées et le documentaire. La prochaine master class au programme va porter sur la production. Elle sera animée vendredi 3 mars par la Tunisienne Dora Bouchoucha et le Sud-africain Steven Markovitz à la mairie centrale.

Fredo Bassolé
LeFaso.net

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