Nous sommes le  
LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : «La mémoire doit être un tremplin pour l’avenir.» Joseph Ki-Zerbo

Littérature : Avec son deuxième roman, Hugues Zongo dévoile "La face cachée des Hommes"

Accueil > En librairie • LEFASO.NET • mercredi 22 février 2023 à 12h56min
Littérature : Avec son deuxième roman, Hugues Zongo dévoile

Jeune écrivain de son état, Piga Wilfried Hugues Zongo a déjà deux ouvrages à son actif, parus en moins de deux ans d’intervalle. Du roman ‘’Les larmes d’un amour scolaire’’ à celui de ‘’La face cachée des Hommes’’, le jeune écrivain revient sur son parcours et ses motivations dans un entretien accordé au journal Lefaso.net. Il revient également sur les difficultés d’édition des livres qui pour lui, « n’est pas une mince affaire pour les jeunes auteurs burkinabè », contraints souvent de ranger leurs manuscrits dans les tiroirs, faute de soutien.

Lefaso.net : Bonjour, présentez-vous à nos lecteurs ?

Piga Wilfried Hugues Zongo : Je suis Piga Wilfried Hugues Zongo. Je suis communicateur pour le développement de formation et actuellement community manager dans une entreprise de la place.

Vous êtes l’auteur de deux ouvrages, quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous lancer dans cette aventure ?

J’écris par passion pour partager ma vision et ma modeste expérience de la vie.

Deux romans déjà, d’où vous vient cette inspiration ?

Mon environnement est ma source de motivation. Quant à ma motivation d’écrire, c’est la volonté plus une dose de discipline.

Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré dans cette aventure ?

J’ai lu de nombreux auteurs du lycée à l’université. Le choix est difficile mais les auteurs qui m’ont inspiré sont essentiellement Hamadou Hampaté Ba et Jean-Marie Adiaffi.

Comment s’est passée la rédaction de ces deux œuvres ?

Faites le travail qui vous plaît et vous n’aurez pas à travailler toute votre vie dit-on. L’amour pour la littérature, l’écriture ont guidé la rédaction de mes romans. Ce qui m’a fait rédiger sans grandes difficultés, en sept (7) mois mon dernier roman.

Les couvertures des deux ouvrages

Pouvez-vous nous parler du premier roman ‘’Les Larmes d’un amour scolaire’’ ?

Les Larmes d’un amour scolaire, notre première œuvre, publiée le 14 août 2021 traite substantiellement des relations amoureuses en milieu scolaire, d’une part entre les élèves et d’autres part, entre élève et enseignant. Partant de l’idylle de Will et de Claire, tous deux élèves, interrompue par leur enseignant avec qui flirtait Claire. Les frasques de Claire conduiront Will dans la dépression au point d’échouer à son examen de baccalauréat. Je mets alors en scène les conséquences des relations amoureuses en milieu scolaire sur les résultats.

‘’La Face cachée des Hommes’’, de quoi parle ce deuxième roman ?

La Face cachée des Hommes (sourire). Le fameux titre ! Notre deuxième roman traite essentiellement de la maltraitance des orphelins et de l’hypocrisie humaine. Ces thématiques sont des cris du ressenti de mon âme face aux douleurs que vivent les orphelins du fait de l’hypocrisie humaine, de la course effrénée de la recherche du luxe, du bien matériel, de la gloire au point de tuer leur frère du même sang et lait. Cette hypocrisie entre les hommes est à la cause de tous ces maux qui déshumanisent notre monde aux couleurs désormais sombres.

Lequel de ces deux ouvrages préférez-vous et pourquoi ?

Aucune préférence. Tous deux sont le fruit de ma réflexion. Je suis fier de mes œuvres, quand je regarde le chemin parcouru.

Comment vous vivez votre de vie de jeune écrivain ?

Aucun changement ! Je vis toujours ma modeste vie, la tête sur les épaules. Pour moi, être écrivain est une passion que je vis. Donc, il n’y a pas de raison que je me prenne la tête.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans la rédaction, la publication et la distribution de ces deux ouvrages ?

Pour la rédaction, je n’ai pratiquement pas eu de difficulté. Par contre pour l’édition et la distribution, les difficultés sont légions. La chaîne du livre est chère. L’édition n’est pas une mince affaire pour les jeunes auteurs. La passion et la volonté d’écrire animent nombre de jeunes. Mais les conditions d’édition les contraignent à ranger les manuscrits dans les tiroirs. Quant à la distribution, elle est encore plus difficile. Le livre est le parent pauvre du développement au Burkina Faso. L’auteur est dans l’obligation de faire sa promotion. Ce qui montre que la chaîne du livre manque encore de véritables chaînons comme des structures ou agences littéraires qui prennent la promotion et la distribution du livre. Ce chaînon étant en manque ou en miniature, l’auteur écrit et fait sa promotion. Nous nous démêlons pour vendre nos productions intellectuelles dans un monde (Burkina Faso) où acheter un livre est un luxe (sourire).

Être écrivain nourrit-il son homme ?

Pour ma modeste expérience, je réponds par l’affirmatif. Je mets les moyens nécessaires pour promouvoir mes productions intellectuelles afin de les rentabiliser.

Comment vous appréciez l’industrie du livre au Burkina Faso ?

Industrie du livre ? Existe-t-elle ? Je ne le pense. On n’a pas encore une industrie structurée du livre. Des chaînons manquent à la chaîne industrielle du livre. Ce qui rend embryonnaire ou presque inexistante l’industrie du livre. Il n’y a que des auteurs qui se battent comme des beaux diables pour vendre leurs œuvres.

Piga Wilfried Hugues Zongo, auteur de ‘’Les larmes d’un amour scolaire’’ et ‘’La face cachée des Hommes’’

On reproche souvent aux jeunes d’abandonner la lecture au profit des réseaux sociaux, votre avis ?

C’est une triste réalité. Les réseaux sociaux en eux-mêmes ne constituent pas d’obstacles à la promotion du livre. L’utilisation des jeunes de ma génération et même des aînés nous éloigne de la lecture. Nous passons la majeure partie de la journée sur ces réseaux à lire des histoires drôles, à regarder des images et vidéos souvent sans intérêt pour notre éducation ou notre culture générale. C’est malheureusement la triste réalité. Une éducation aux médias s’impose.

Selon vous, que peut-on faire pour redonner à la lecture, ses lettres de noblesse ?

L’implication de tous les acteurs. Au niveau du public ou du privé, il faut nécessairement créer une véritable industrie du livre qui s’observe dans la production, la distribution et la promotion du livre et de la lecture. L’éducation à la lecture à l’école et à la maison par les parents, pourrait aussi contribuer à promouvoir la culture de la lecture. Dans le programme scolaire, inclure la lecture surveillée comme à l’école primaire. L’objectif n’est pas que pour apprendre à lire ou écrire aux élèves mais plutôt pour créer des conditions de lecture obligatoire, qui pourrait par la suite faire naître la culture de la lecture. Car dit-on, l’habitude est une seconde nature. Le chapelet est long à égrener.

Des anecdotes dans la distribution ou la rédaction de vos ouvrages ?

Pour la distribution (sourire aux lèvres), des lecteurs ont demandé à me voir pour rentrer en possession de leurs exemplaires dédicacés et certains sont surpris de me savoir l’auteur des œuvres. Toujours les mêmes phrases : êtes-vous l’auteur ? Vous êtes jeune. A chaque occasion, je ris.

Votre mot de fin ?

J’invite les Burkinabè à lire car c’est la seule manière d’encourager les écrivains. En premier lieu, soutenir les écrivains mais surtout en second lieu, se cultiver. Le roman ‘’Les larmes d’un amour scolaire’’ coûte 2 500 FCFA l’unité et ‘’La face cachée des Hommes’’ est accessible au prix unitaire de 3000 FCFA.

Propos recueillis par Mamadou ZONGO
Lefaso.net

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina/Littérature : L’ancien ministre Abdoul Karim Sango « plaide pour la culture »
Littérature : William Bationo décortique le traitement de l’information climatique dans les médias burkinabè
Burkina/Littérature : L’ancien ministre Dr Harouna Kaboré parle de l’« Influence de l’intelligence économique sur la prospective »
Littérature : L’œuvre « Mgr Anselme Titianma Sanon, Prêtre et authentiquement citoyen » dédicacée à la SNC 2023
Littérature au Burkina : Soungalo Apollinaire Ouattara passe en revue les problèmes de gouvernance des États avec "Plaidoyer pour l’État"
Littérature : Soungalo Apollinaire Ouattara passe en revue les problèmes de gouvernance des États avec "Plaidoyer pour l’État"
Littérature : Sayouba Traoré dédicace son nouvel essai, « Lettre à la jeunesse burkinabè »
Recherche scientifique : « Le terrorisme au Burkina Faso : négocier ou pas ? », un ouvrage de Boniface Somé dans les librairies
Littérature burkinabè : Le lieutenant-colonel William Combary défend les femmes dans deux nouveaux ouvrages
Débat sur les religions : « C’est à force de dire que telle question est tabou qu’un jour, une crise éclate » (Pr Magloire Somé, historien)
Littérature : « L’Afrique n’a ni langue, ni monnaie, ni religion. Comment les autres peuvent-ils nous respecter dans ce contexte ? » (l’écrivain autodidacte, Raphaël Kouama)
Burkina : “Les archives ont un pouvoir de contribution à la stabilité d’une nation” (Youssouf Sawadogo, écrivain)
  Newsletter

Chaque matin, recevez gratuitement toute l'actualité du jour par mail. Inscrivez-vous à la newsletter



LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés