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Conseil national du patronat burkinabè : La situation financière est en régression par rapport à l’an 2020

Publié le mercredi 21 décembre 2022 à 22h20min

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Conseil national du patronat burkinabè : La situation financière est en régression par rapport à l’an 2020

« La situation financière du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) est en régression par rapport à l’an 2020 ». C’est ce qu’a affirmé Seydou Diakité, premier vice-président du CNPB. Ce, avec un résultat net de 3 103 279 francs CFA pour l’année 2021, contre 8 522 254 francs CFA pour l’an 2020. Il s’exprimait au nom du président Apollinaire Compaoré, à l’occasion de l’assemblée générale de l’institution, ce mercredi 21 décembre 2022 à Ouagadougou.

La faible mobilisation des ressources auprès des membres du CNPB, confrontés à la décélération de l’économie (impacts du COVID et de la crise sécuritaire), est l’une des causes de la situation financière dépeinte par Seydou Diakité, premier vice-président de l’institution.
En effet, ce sont plus de 208 millions de francs CFA qui ont été enregistrés en termes de cotisations impayées par les membres du CNPB en 2021. Et en vue de combler le manque à gagner, le Conseil estime que des efforts doivent être davantage consentis pour renforcer ses capacités financières.

Apollinaire Compaoré, président du Conseil national du patronat burkinabè (à droite)

En ce sens, M. Diakité annonce qu’un nouveau barème de cotisation a été adopté pour l’année 2022. Et que des lettres de relance ont été adressées aux membres pour pallier cette problématique. Aussi, un développement harmonieux des activités, nécessite souligne-t-il, d’autres ressources alternatives en dehors des cotisations, qui ne représentent qu’une part infirme du fonctionnement du CNPB,

Le CNPB a proposé de relever le SMIG à 37 807 francs CFA

Cependant, en dépit de l’impact de la crise sécuritaire, le CNPB dit avoir réalisé plusieurs activités dans le cadre de la mise en œuvre de son plan annuel de travail et de budget en 2021. Ainsi, l’on note au nombre des activités réalisées, celle de la première réunion du comité de suivi de la mise en œuvre des engagements pris par les gouvernants, lors de la rencontre avec le Patronat. Cette réunion s’est tenue les 12 et 13 juillet 2022.

Quelques participants à la 11e session de l’assemblée générale du CNPB

À cela, s’ajoute la rencontre entre le Patronat, le ministre en charge du travail et le directeur de la CNSS, avec comme objet, la signature de la convention CNSS-CNPB. Mais aussi, la participation du CNPB aux assises nationales de la transition, les 14 et 15 octobre 2022.
Aux côtés de l’Union d’action syndicale (UAS) dans sa lutte pour de meilleures conditions de vie et de travail, le Patronat dit avoir suggéré au gouvernement de revoir à la hausse le montant du SMIG. À cet effet, il déclare avoir proposé de fixer le SMIG à 37 807 francs CFA, soit une augmentation de 23.21%. Une proposition qui a trouvé l’assentiment des autorités, rappelle-t-il.
« Nous avons bon espoir qu’en 2023, les promesses de financement des autorités au profit du CNPB seront tenues », a énoncé Seydou Diakité.

« Le patronat a rassuré le président de la transition, Ibrahim Traoré, de sa disponibilité à l’accompagner pour la restauration de l’intégralité du territoire », Seydou Diakité

Les innovations de la Rencontre des patrons burkinabè (REPAB)

Au titre des perspectives, il est prévu le renouvellement des instances du CNPB pour l’année 2023. Pour ce faire, en prélude aux élections, le bureau prendra les mesures qui s’imposent avant les textes statutaires pour la saisie du répertoire des membres, précise M. Diakité. Il signale également que des concertations avec le gouvernement sont en cours pour définir la part contributive des entreprises au fonds de soutien et de restauration de l’intégralité du territoire.

M. Diakité est également revenu sur la demande du report de la date d’effet de l’arrêté n° 2022-067 portant fixation du plafond des salaires soumis à cotisation du régime de sécurité sociale en faveur des travailleurs salariés et assimilés du Burkina. Les salaires sont désormais plafonnés à 800 000 francs CFA au lieu de 600 000.

Professionnalisme, consensus, unité, solidarité et subsidiarité constituent les valeurs du CNPB

« Le CNPB a demandé au ministre en charge du travail, le report de la date d’effet de l’arrêté fixée au 30 août 2022, qui n’a pas tenu compte du principe de prévisibilité des dépenses des entreprises. En réponse, le ministre a indiqué que des instructions seront données à la CNSS pour qu’il n’y ait pas de pénalité à l’encontre des entreprises qui seront dans l’incapacité de payer des cotisations au profit de salaires de plus 600 000 francs CFA », a mentionné le premier vice-président du CNPB.
Par conséquent, M. Diakité informe que les pénalités ne seront appliquées à partir du 1er juillet 2023. Il renchérit de ce fait qu’une lettre circulaire va être rédigée pour tenir informés les membres du CNPB.

Le premier vice-président du CNPB, Seydou Diakité a saisi l’occasion pour présenter ses meilleurs vœux à l’assistance à l’orée des fêtes de fin d’année

Après la première édition de la rencontre des patrons burkinabè (REPAB), qui s’est tenue les 2 et 3 juin 2022 à Ouagadougou. Le CNPB annonce quelques innovations pour l’année à venir. Ainsi, la prochaine édition de la REPAB est prévue pour les 6 et 7 juillet 2023, sous désormais la domination “Rencontre des patrons africains du Burkina”. Elle abritera l’assemblée générale des Fédérations des organisations patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO).

La vision du CNPB est de se faire le porte-parole du secteur privé auprès des pouvoirs publics, des partenaires sociaux et des partenaires au développement. C’est d’être également, une force proactive impliquée dans les questions économiques du Burkina Faso. Mais aussi, une plateforme de services au profit du secteur privé.

Lire aussi 1ère édition de la Rencontre des patrons burkinabè : Les acteurs réunis à Ouagadougou pour parler des défis du développement de leur secteur

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 décembre 2022 à 05:53, par TANGA En réponse à : Conseil national du patronat burkinabè : La situation financière est en régression par rapport à l’an 2020

    C’est bien de se rencontrer , faire le point et aussi des suggestions. Bravo à vous.
    Il serait judicieux que le nombre de patrons côté Burkinabè soit en hausse ; c’est pour éviter que des secteurs vitaux comme l’agriculture, la pêche et l’alimentation ne soient dominés dans le pays par des multinationales ou par des étrangers qui alors utiliseront nos terres et nos bras valides pour produire à l’exportation laissant le peuple sans capacité réelle de se nourrir. Faisons attention aussi aux opérateurs immobiliers qui s’accaparent des terres cultivables faisant miroiter un faux bien être aux propriétaires terriens ; ils participent à l’exode rurale en envoyant en villes de braves producteurs qui n’ont plus de terres mais des miettes comme argent.
    Tout cela veut dire en gros que nous devons éviter le capitalisme sauvage. L’Occident s’y est mis et paie les pots cassés sans savoir comment s’en remettre et c’est ce qui provoque leur situation actuelle.
    Le plan du président Rock repris par Ibrahim TRAORE sera bon (faire des infrastructures dans les campagnes pour permettre aux producteurs de travailler en toute saison).

  • Le 22 décembre 2022 à 08:16, par Sidbewendin Zoungrana En réponse à : Conseil national du patronat burkinabè : La situation financière est en régression par rapport à l’an 2020

    Étonnant quand-même. Quand on connaît les niveaux de richesses des membres et surtout de ceux qui dirigent le Club, on ne peut que s’en étonner. En effet, le CNPB regroupe essentiellement les Opérateurs Économiques Privés les plus riches du Pays composés des Industriels, Banquiers, Entrepreneurs en BTP et en Mines et plus clairement les Créateurs d’emplois et gérants de plusieurs dizaines, si non de centaines d’emplois exception faite de l’État. Si le volet des Cotisations des membres est en souffrance malgré l’obligation à eux faite en leur qualité de "membres actifs", cela tient et relève plus de la mauvaise foi de certains d’entre eux qui membres, sont mécontents de n’avoir pas obtenu la confiance de l’ensemble des "Électeurs" pour leur confier la Présidence de la Structure, que des incapacités des uns et des autres de pourvoir au respect de leurs engagements statutaires. Cette difficulté n’est qu’une parmi tant d’autres telles que les actions de sabotage de la Présidence du moment.

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