Entre valorisation de la culture burkinabè et mise en lumière de sujets de société considérés comme tabous, la série « Dilemme » vous conduit, du lundi au jeudi sur les antennes de la RTB, dans des aventures où s’entremêlent amour, rivalité, jalousie, passion et intrigue. Les scènes se déroulent exclusivement au Burkina Faso. On y découvre une nouvelle histoire pleine de suspens toutes les semaines. Les deux premiers épisodes ont été présentés au public qui a répondu présent à la cérémonie.

Les principaux acteurs de la série « Dilemme ».

La toute première histoire de cette série palpitante est celle de Georges et de son épouse. Le mari a commis une erreur de jeunesse qui l’a rattrapé dans son foyer. Une affaire de viol orchestrée avec l’aide de ses amis pour s’amuser, refait surface. Et sa vie de couple bascule. Sonia Nadège Kontiébo/Bénao est celle qui a joué le rôle de l’épouse de Georges, sous le nom de Miriam. « C’est une femme qui a été violée quand elle était plus jeune. Cette dernière finit par se marier. Cependant, celle-ci s’est mariée sans le savoir à son violeur », a-t-elle conté un bout des premiers épisodes.

Réalisée et produite par la maison de production Léopard Prod by Yan Empire, la série montre au monde, le visage angélique du pays des Hommes intègres. « Nous voulons vendre le Burkina Faso au-delà de nos frontières. Car tout ce que nous avons tendance à voir sur les chaînes internationales ne sont que de belles choses qu’on nous présente. Notre vision est d’aller dans le même sens », a confié Armel Hounsounougan, réalisateur et producteur de la série « Dilemme ».

Armel Hounsounougan, réalisateur et producteur de la série burkinabè « Dilemme ».

Saisissant l’occasion, le réalisateur a déploré la faiblesse de l’industrie du cinéma au Burkina. Pour lui, cela est le résultat du manque de confiance des opérateurs économiques qui investissent à peine dans le secteur, par méconnaissance de la rentabilité du 7e art. A cela s’ajoute, selon Armel Hounsounougan, la méfiance entre les acteurs du cinéma, ce qui crée une certaine division.

Un avis bien partagé par l’un des vétérans du cinéma burkinabè, Gustave Sorgho. De son avis, il est capital que les gens comprennent que le cinéma est un vrai business. Comme illustration, le cinéaste cite le Nigéria et le Ghana où le 7e art se porte à merveille. « Le Burkina Faso n’a pas encore enclenché son système d’industrialisation du cinéma. Parce qu’en plus de la production, il y a l’exploitation et l’économie. On devrait donc faire en sorte que les acteurs puissent vivre de leur art. Mais cela ne sera possible que lorsque les opérateurs économiques vont s’y intéresser », a-t-il souligné.

Gustave Sorgho, comédien burkinabè.

Gustave Sorgho, qui a séduit plus d’un cinéphile par son talent, a avant tout salué l’initiative de cette nouvelle série. « C’est une œuvre à encourager. Parce qu’on aura sur nos écrans du local avec nos valeurs africaines, burkinabè. Bénéficiant de l’appui de la RTB, je suppose que ça a été fait dans les règles de l’art », apprécie le comédien.

Partenaire de diffusion de « Dilemme », la RTB promet en effet d’agréables moments aux téléspectateurs. Ce sera le début d’une belle et longue aventure, à en croire Emmanuel Ouédraogo, directeur de la télévision. « Cette fois, je pense que les téléspectateurs doivent se réjouir. Parce qu’il s’agit d’une série en phase avec nos réalités, qui aborde des thèmes et des phénomènes sociaux de notre quotidien », a-t-il présenté.

« Nous avons fait l’option de donner une coloration locale à nos contenus, surtout en termes de série », a soutenu Emmanuel Ouédraogo, directeur de la RTB.

Poursuivant son propos, Emmanuel Ouédraogo précise que si téléspectateurs réclament de plus en plus de séries locales, elles ne sont pas toujours faciles à obtenir du fait des contraintes économiques. Une situation qui entrave la concrétisation de projets de réalisateurs, malgré leurs belles idées.

La série « Dilemme », c’est une première vague de 96 épisodes de 26 minutes chacun, tous aussi intéressants les uns que les autres. Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou et Zinarié sont les villes qui ont pour l’instant accueilli le tournage, toujours en cours, de cette série. Elle sera diffusée sur « la chaîne au cœur des grands évènements » dès le mois de novembre 2022.

Hamed NANEMA
Lefaso.net