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Lutte contre le terrorisme au Burkina : EducommunicAfrik associe les leaders religieux et coutumiers de Ouahigouya

Publié le lundi 5 septembre 2022 à 16h00min

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Lutte contre le terrorisme au Burkina : EducommunicAfrik associe les leaders religieux et coutumiers  de  Ouahigouya

Dans le cadre du projet « Engager les jeunes dans la prévention et la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent au Burkina Faso à travers l’éducation aux médias et à l’information (EMI) », EducommunicAfrik a organisé une caravane de presse les 26 et 27 août 2022. C’était à Ouahigouya, province du Yatenga, région du Nord.

Ce projet a pour objectif de renforcer la résilience des communautés pour rejeter, prévenir, et contrer la radicalisation afin de parvenir à la paix et à la cohésion sociale dans les régions du Sahel, du Nord, de l’Est et du Centre-nord. Dans la mise en place de sa stratégie, EducommunicAfrik et ses quatre volontaires à Ouahigouya ont jugé nécessaire d’impliquer les leaders religieux et coutumiers de la localité. En effet, ces personnalités sont écoutées par les communautés. Le 27 août 2022, les journalistes ont pu constater les actions qu’ils mènent en faveur de la paix et les appréciations qu’ils ont à l’endroit du projet.

A gauche l’abbé Jean Noël Ouédraogo, à droite le chargé de communication d’ EducommunicAfrik , Wémankèwara Zonou

Le premier responsable rencontré a été le représentant de l’église catholique. Il s’agit l’abbé Jean Noël Ouédraogo. Le guide religieux a souligné que l’église subit les conséquences du terrorisme dans la région. Des prêtres ont reçu des menaces, d’autres ont été kidnappés, puis relâchés. Il s’est dit peiné de savoir que dans certaines localités, l’église a préféré plier bagage pour assurer la sécurité des fidèles et des prêtes eux-mêmes. Aussi, des Personnes déplacées internes (PDI) sont venues demander de l’aide.

Pour les soutenir, l’église a lancé un appel à la solidarité auprès des fidèles de la ville. Des vivres et des non vivres ont été collectés pour les soulager. « Si les jeunes sont convaincus qu’il faut arrêter l’hydre terroriste, cela se fera parce que la majorité de ceux qui prennent les armes sont des jeunes. Je sais qu’EducommunicAfrik à travers la radio fait beaucoup de sensibilisation pour éduquer à la paix. Cela est très bien parce qu’actuellement, nous avons besoin d’une éducation de la conscience humaine. L’initiative est louable et est à encourager », a confié l’abbé Jean Noël Ouédraogo dans son intervention.

A droite Romain Zida s’est dit heureux de recevoir des organisations qui sensibilisent les populations sur le vivre ensemble

Après ces échanges, c’était au tour de l’église évangélique de recevoir une visite. Du côté du représentant de cette communauté religieuse, le constat est le même. De nombreuses églises ont été fermées dans des zones en proie au terrorisme. Des pasteurs sont devenus des PDI. Dans cette communauté également, des dons sont régulièrement faits pour atténuer les souffrances des PDI.

Selon le pasteur Romain Zida, toutes les structures qui œuvrent à éradiquer l’extrémisme violent sont à bénir et à féliciter. « Pour trouver une solution à ce phénomène, il faut impliquer tout le monde. Si les jeunes ont été bien enseignés sur Dieu, le bon comportement et sur l’amour, ils vont nous le transmettre en retour. S’ils ont été mal enseignés, ils vont le transmettre aussi à la population. Pour vaincre ce problème, il faut repartir sur les fondamentaux de nos différentes religions. Toutes les religions sont pacifiques et prônent la paix. La religion n’est pas mauvaise. Le problème se situe au niveau des individus, cela signifie qu’il y a des failles dans nos enseignements. Il faut que ceux qui sont en charge de l’enseignement donnent l’exemple », a-t-il conseillé. Le pasteur Romain Zida a invité EducommunicAfrik à poursuivre cette initiative qu’il trouve salutaire.

A gauche, le Toom Naaba échangeant avec l’équipe EducommunicAfrik

Des conseils aux jeunes

Du côté du représentant de la communauté musulmane, Issaka Sibalo, les actions menées par les volontaires sont à multiplier. Pour lui, les leaders religieux doivent toujours « soutenir ces initiatives car elles contribuent efficacement à la sensibilisation de la jeunesse. Aux terroristes, c’est de leur demander de revenir à la raison. Qu’ils reviennent pour qu’on dialogue en tant que frère d’un même pays », a-t-il conclu. Issaka Sibalo a signifié que la communauté musulmane paye également un lourd tribut depuis l’avènement du terrorisme. Des imans sont victimes de menaces.

Issaka Sibalo a appelé à la ‘’non stigmatisation’’ des communautés

La caravane de presse s’est achevée chez le chef coutumier, le Toom Naaba. Il est le chancelier du roi du Yatenga. Cette personnalité coutumière est connue pour être proche des jeunes. Il a profité de l’occasion pour donner des conseils aux jeunes. Le Toom Naaba a affirmé que les jeunes doivent écouter les conseils des aînés. Ils ne doivent pas croire que ces conseils sont dépassés. Le chef les a invités à faire preuve de patience, car c’est en voulant s’enrichir d’un coup que les jeunes peuvent dériver vers les forces obscures à savoir le terrorisme. Il a donné ses bénédictions aux équipes en charge du projet.

En rappel, EducommunicAfrik est une organisation qui a pour mission de promouvoir l’éducation aux médias et à l’information chez les jeunes.

SB
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