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Lutte contre le terrorisme au Burkina/région du Nord : EducommunicAfrik s’implique à Ouahigouya

Publié le lundi 5 septembre 2022 à 16h30min

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Lutte contre le terrorisme au Burkina/région du Nord : EducommunicAfrik s’implique à Ouahigouya

L’organisation de jeunesse EducommunicAfrik a organisé une caravane de presse les 26 et 27 août 2022, à Ouahigouya, région du Nord. Cette sortie de production s’inscrit dans le cadre du projet « Engager les jeunes dans la prévention et la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent au Burkina Faso à travers l’éducation aux médias et à l’information (EMI) ».

Il s’est agi de permettre aux journalistes de constater de visu le travail abattu par EducommunicAfrik en ce qui concerne la prévention et la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent dans cette zone impactée par l’hydre terroriste. La première phase a consisté à organiser une conférence de presse le 26 août dans les locaux de la structure. La rencontre a permis de comprendre les tenants et les aboutissants du projet, d’échanger avec les responsables d’EducommunicAfrik, les volontaires et bénéficiaires du projet.

Les quatre volontaires ont affirmé que 60% des activités ont été réalisées, les 40% vont se faire avant la fin du projet en novembre 2022

« Engager les jeunes dans la prévention et la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent au Burkina Faso à travers l’éducation aux médias et à l’information (EMI) » a démarré en novembre 2020 et va s’achever en novembre 2022. Le projet a été financé par l’ambassade du royaume des Pays-Bas à hauteur de 326 millions de FCFA. Les régions touchées par ce projet sont celles du Nord, du Sahel, de l’Est, et du Centre-nord du Burkina Faso. Dans sa démarche, EducommunicAfrik se fait accompagner par quatre volontaires à Ouahigouya.

Ces jeunes ont été formés par la structure pour prêcher la bonne parole aux différentes communautés, surtout la tranche jeune. Pour y parvenir, ils/elles ont organisé des thés débats, des conférences, des ateliers, des formations, des émissions interactives radiophoniques, des concours d’art oratoire entre les établissements, etc… « C’est de montrer aux jeunes que prendre les armes contre leur pays est un mauvais chemin. C’est également une manière de dissuader tous ceux qui sont tentés de prendre les armes. La lutte contre le terrorisme ne se fait pas seulement avec les armes, d’autres paramètres interviennent », s’est exprimé le chargé de communication d’EducommunicAfrik, Wémankèwara Zonou.

Wémankèwara Zonou a précisé que les volontaires sont des personnes très engagées pour la cause de la paix

Pour un changement des mentalités chez les jeunes

Il faut noter que les quatre volontaires qui interviennent dans la localité ont d’abord été formés sur la thématique par EducommunicAfrik. Durant la conférence de presse, les volontaires ont raconté quelques anecdotes. Il arrive que des jeunes utilisent l’argument du chômage pour justifier l’envie de se faire enrôler par les groupes armés. Dans ce cas de figure, les volontaires leur expliquent que ce n’est pas à l’Etat de toujours trouver du travail pour les jeunes, mais c’est à eux-mêmes de s’investir. Ils/elles peuvent plaider par exemple pour recevoir des financements et investir dans une activité génératrice de revenue. Les volontaires rappellent aux jeunes que le gain facile a disloqué des familles.

Phillippine Ouédraogo a remercié l’équipe pour la qualité des communications

Des Personnes déplacées internes sont invitées à prendre la parole durant les échanges. Elles viennent en appui aux volontaires pour montrer les affres de la guerre. Zainabou Mande fait partie des volontaires. Elle a affirmé que depuis la mise en place des activités dans la région du Nord, il a été constaté de l’engouement chez les jeunes. Elle a notifié qu’ils adhèrent aux idées du projet. « Il y a des bénéficiaires qui nous envoient les messages sur WhatsApp ou nous appellent pour saluer l’initiative. Ils nous promettent de relayer l’information diffusée durant nos activités à la communauté », a-t-elle dit ravie. Phillippine Ouédraogo fait partie des jeunes bénéficiaires. Elle a apprécié positivement les communications initiées par les équipes d’EducommunicAfrik pour bouter hors du Burkina Faso l’extrémisme violent. En outre, elle a suggéré de créer des groupes d’échanges virtuels afin de permettre aux bénéficiaires de continuer à être des relais chez un maximum de jeunes.

La radio ‘’La voix du paysan’’ a, dans le cadre de la convention, produit cinq émissions et sept reportages

La radio, un allié

A la suite de la conférence de presse, la délégation s’est rendue au sein de la radio ‘’La voix du paysan’’. Grâce à une signature de convention avec EducommunicAfrik, cette radio réalise régulièrement des tables rondes. Concrètement, des personnes ressources sont invitées à débattre sur la thématique de la prévention et la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent.

Moussa Ouédraogo, à droite, en train d’échanger avec l’équipe d’EducommunicAfrik

Des leaders religieux lancent des appels à la communauté dans l’optique de l’inciter à la cohésion sociale. Des jeunes participent aussi aux débats. « Nous avons pensé que si les jeunes se parlent entre eux et si l’appel vient des jeunes, on allait constater un changement de comportement chez eux. Nous avons réalisé des micros-trottoirs. C’était des émissions interactives afin que chacun puisse apporter sa contribution à la lutte. On a le sentiment qu’on a pas prêché dans le désert », a justifié le chef de programme de la radio, Moussa Ouédraogo.
La journée du 27 août 2022 a été axée sur des rencontres avec des leaders religieux et coutumiers.

SB
Lefaso.net

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