Coopération avec le PNUD : 42 projets au profit du développement socioéconomique du Burkina Faso
Le ministère de l’Économie, des finances et de la prospective en partenariat avec le Programme des nations unis pour le développement (PNUD), a organisé ce jeudi 22 février 2024, à Ouagadougou, la revue annuelle des projets du programme de coopération-pays pour la période 2018-2025. La cérémonie d’ouverture a été présidée par la représentante du ministre de l’économie, Aminata Ouédraogo/Semdé. Au total, il est enregistré 42 projets mis en œuvre pour certains, et en cours de mise en œuvre pour d’autres. Ces projets sont financés par le PNUD à plus de 153 000 000 de dollars US soit plus de 92 000 000 000 FCFA ou une prévision de 204 000 000 de dollars US, soit environ 123 000 000 000 FCFA. Cette réunion revêt une importance capitale dans le cadre du développement socioéconomique du Burkina Faso.
Au Burkina Faso, la revue annuelle du Programme de coopération-pays (CPD) offre une opportunité à l’État burkinabè et le PNUD de dresser le bilan de la mise en œuvre des projets et programmes. Il s’agit spécifiquement, d’apprécier les résultats et les progrès obtenus, de partager les succès, et de tirer les leçons des échecs pour mieux envisager le futur dans la perspective du développement, de la paix et du bien-être des populations.
Selon la représentante du ministre de l’économie, Aminata Ouédraogo/Semdé, depuis la signature du programme de coopération-pays en 2018, trois extensions successives dudit programme ont été opérées. Cela, afin de prendre en compte les différentes priorités du moment dans un contexte de crise multidimensionnelle, fortement marqué par les domaines sécuritaire et humanitaire au Burkina Faso.
42 projets du PNUD au profit du Burkina
« Au total, il est enregistré 42 projets mis en œuvre pour certains, et en cours de mise en œuvre pour d’autres. Ces projets sont financés par le PNUD à plus de 153 000 000 de dollars US soit plus de 92 000 000 000 FCFA ou une prévision de 204 000 000 de dollars US soit environ 123 000 000 000 FCFA », a indiqué Aminata Ouédraogo.
Si la situation a causé un retard dans la mise en œuvre de certains projets, le représentant résident du PNUD au Burkina, Alfredo Teixeira, souligne qu’il a fallu avec les différents partenaires, adapter la manière de travailler et trouver des stratégies de mitigation des risques sécuritaires.
« Pour 2023, les dépenses, y compris les engagements, s’élèvent à plus de 45 millions de dollars US (environ 27 000 000 000 FCFA), soit un taux d’exécution financière d’environ 170% par rapport à la cible annuelle de décaissement fixée à 27 millions de dollars US (près de 16 000 000 000 FCFA) », a fait savoir Alfredo Teixeira. Ces chiffres signifient pour lui, que la performance du PNUD a été satisfaisante. Et ce, malgré le contexte difficile.
Les acquis obtenus en 2023
Monsieur Teixeira relève plusieurs acquis obtenus avec l’appui du PNUD au cours de l’année dernière, à divers niveaux.
Domaine de la gouvernance et de la paix durable
Dans le domaine de la gouvernance et de la paix durable, M. Teixeira fait cas de l’appui à l’amélioration des capacités des FDS avec la construction de 25 infrastructures (dont 12 terminées), la mise à disposition de 30 pickups, la formation de plus de 3 000 FDS. Il ajoute aussi, la digitalisation des services publics avec plusieurs plateformes finalisées ou en cours dont : E-concours, E-casier judiciaires, le portail de gestion de l’expertise nationale, le mini data center de la fonction publique etc. Le représentant résident du PNUD au Burkina, relève particulièrement dans le domaine de l’état civil, une réduction des délais de délivrance de trois jours à un jour en moyenne, malgré une augmentation de la demande due à l’affluence des PDI.
Domaine de l’environnement et de l’énergie
À ce niveau, le PNUD évoque la finalisation de la construction du barrage de Niangdo, localité située au sein de la commune de Poa, dans la région du Centre-ouest. La construction de trois nouvelles fermes agro-écologiques polyvalentes, également appelées fermes de la paix dont les bénéficiaires sont composés de 60% de femmes et 20% de PDI en moyenne, font aussi partie des acquis recensés.
Domaine de la résilience et de la stabilisation
En termes de résilience et de stabilisation, le PNUD annonce que 2 330 personnes supplémentaires ont reçu des appuis pour faire face aux chocs et se relever des crises en boostant leur résilience. Sur ces 2 330 personnes, 2 100, dont 814 femmes et 240 PDI, ont pu entamer un processus de relèvement, précise-t-il.
Aussi, fait partie de la longue liste des acquis, l’autonomisation de près de 4 000 jeunes et femmes dont 1 500 femmes et près de 1 000 PDI. Sans oublier, le renforcement du retour de l’autorité de l’État et des services sociaux essentiels, à travers la mise à disposition de 30 véhicules, 121 motos au profit des forces de sécurité intérieure. Mais aussi la réhabilitation d’infrastructures, l’équipement en matériel informatique et bureautique des services publiques déconcentrés de l’État.
Lors de son discours, la représente du ministre de l’économie a témoigné au PNUD, sa gratitude au nom du gouvernement, pour toutes les actions déployées pendant ces longues années de partenariat, de forte collaboration et d’accompagnement continu.
Les progrès engrangés
En effet, Aminata Ouédraogo a fait mention des progrès engrangés avec le soutien du PNUD, en dépit des difficultés rencontrées. « Le pays a été résilient avec notamment une croissance moyenne de 5,0% sur la période 2016-2022, une reprise de l’activité agricole dans certaines zones jadis occupées ; une croissance moyenne de la valeur ajoutée dans le domaine agricole de 3,2% sur la période 2016-2022 », a-t-elle exposé.
Des propos de madame Ouédraogo, ces progrès sont tangibles à travers l’amélioration de la productivité agricole des petits exploitants, évoluant de 106 693 FCFA/ha en 2019 à 337 883 FCFA/ha en 2021. Elle note en plus de cela, une baisse de toutes les formes de malnutrition avec un taux de prévalence du retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans, passant de 35% en 2010 à 23% en 2021. À ces résultats, vient se greffer, poursuit-elle, une amélioration de l’accès à l’eau potable avec un taux d’accès, progressant de 71,9% à 76,3% entre 2015 et 2022.
La présente rencontre va notamment permettre aux parties prenantes, de se pencher sur les résultats atteints en 2023 des 20 projets en cours d’exécution ainsi que les perspectives pour 2024. Madame Ouédraogo a également exprimé ses remerciements au PNUD pour son accompagnement technique et financier, notamment dans l’élaboration et la présentation du deuxième rapport national volontaire au Forum politique de haut niveau à New York en septembre 2023. À cela s’ajoute, le processus de définition d’un Cadre national de financement intégré (CNFI) et l’élaboration de l’étude nationale prospective post 2025.
À l’issue de la cérémonie d’ouverture, trois principaux stands ont été visités par les officiels. Ces stands ont été repartis sous les différentes dénominations de « Gouvernance », « Résilience » et « Environnement ».
Au niveau du stand “Environnement’’, est représenté le Projet promotion d’une assurance climatique indicielle pour les petits exploitants agricoles au Burkina Faso (PPACI-BF). Son objectif est de renforcer la résilience des petits agriculteurs, y compris les plus vulnérables (femmes et jeunes), face aux effets néfastes des changements climatiques.
La revue annuelle du programme de coopération-pays 2018-2025 à Ouagadougou, témoigne de l’engagement continu du Burkina Faso et de ses partenaires en faveur du développement durable et inclusif. Elle offre une occasion précieuse de réflexion, de partage d’expériences et de mobilisation des énergies pour relever les défis complexes auxquels le pays est confronté. En fédérant leurs efforts, les acteurs impliqués peuvent contribuer de manière significative à la réalisation des aspirations du peuple burkinabè pour un avenir radieux.
Hamed Nanéma
Lefaso.net