Affaire Perkoa : Une demande de liberté provisoire de 72h pour les accusés rejetée
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Au cours de l’audience de ce jeudi 1er septembre 2022, dans le cadre du procès du drame de la mine de zinc de Perkoa, les avocats des accusés ont demandé une liberté provisoire de 72h pour leurs clients.
Le conseil de Darly Christensen, directeur général de Byrnecut Burkina Faso, entreprise sous-traitante (mine souteraine) de Nantou Mining, a avancé des raisons de santé comme mobile de cette demande. Selon Me Natali, le mécanisme mis en place à la maison d’arrêt ne permet pas un suivi régulier de son client. D’après les récents résultats médicaux, il doit porter un appareil pendant 24h pour relever son rythme cardiaque, foi des avocats.
Quant aux avocats de Hein Frey, directeur général de Nantou Mining Burkina Faso, il s’agit de la bonne foi de leur client. Il a voyagé deux fois après le drame du 16 avril 2022 (date de l’inondation de la mine) mais il est revenu au Burkina Faso. Et depuis l’arrêt des travaux de la mine, la société sous le leadership de Hein Frey a continué de payer les salaires des agents, selon ses avocats.
Les avocats des parents des victimes ont souhaité le rejet de cette demande de liberté provisoire. Comme argument, Me Christophe Birba a affirmé que cette demande vise à "compromettre la manifestation de la vérité". Si c’était un renvoi du dossier pour un mois, selon Me Birba, c’est compréhensible, ce n’est qu’une suspension de trois jours.
Dernier argument, la partie civile a rappelé que les deux accusés sont de nationalité étrangère donc ils peuvent disparaître du Burkina Faso sans regarder en arrière. Me Birba a invité la présidente du tribunal à ne pas prendre le risque, car le lundi, ils n’auront que leurs yeux pour pleurer.
Après plusieurs réactions des avocats de la défense suite aux arguments de la partie civile, le procureur est intervenu en s’opposant à cette demande de liberté provisoire. "Il faut que nous soyons des plaideurs de bonne foi", a déclaré le parquet, qui a dressé un chapelet d’incohérences dans l’argument des avocats de la défense.
"Aujourd’hui, on veut la liberté provisoire pour quoi faire", s’est interrogé le ministère public. Il a demandé le rejet des deux requêtes de la défense.
La présidente du tribunal a tranché sur cette question qui a duré plus d’une heure. La demande est rejetée.
Il faut noter que l’audience est suspendue pour 72h à compter du jeudi 1er septembre 2022. Le lundi 5, l’audience va être consacrée aux réquisitions du parquet et les plaidoiries des avocats (défense et partie civile).
Cryspin Laoundiki
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