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Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

Publié le vendredi 22 avril 2022 à 17h11min

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Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

S’il faut, non par les religieux eux-mêmes mais par la puissance publique (l’Etat) en appeler à Dieu pour arrêter les armes des terroristes, pourquoi pas également des prières publiques contre tous les autres maux du Burkina ?

Après tout le terrorisme est un mal récent que le pays ne subit que depuis six ans, pendant que d’autres maux et fléaux, naturels, sociaux et politiques le minent depuis toujours et durablement : pourquoi pas des prières publiques contre la corruption, contre l’incivisme, contre les intempéries des pluies trop abondantes qui gâchent les récoltes et exposent à la famine, ou au contraire contre les sécheresses ? Pourquoi pas des prières contre la mauvaise gouvernance, la pauvreté et le sous-développement ? Et pourquoi pas même des prières publiques pour et contre les coups d’Etat ?...

Pourquoi pas : car si Dieu nous entend et exauce nos prières pour la paix, il peut aussi, Lui le Tout-puissant, et à condition que nous priions assidûment, nous effacer et épargner tous les autres maux. Du coup, avec les prières publiques, ce sont les miracles qui (re)font surface et irruption dans la politique. Qu’elles soient « publiques » ne veut pas dire que des citoyens prient assemblés sur la place publique (une sorte d’assemblée nationale et démocratique par la prière), cela veut dire que ces prières sont politiques, suggérées ou proposées ou imposées par l’autorité publique, l’Etat. Des prières politiques ou politisées : voilà qui n’est pas rassurant du tout, mais gravement inquiétant, et pour les religions et pour la politique.

De quelle laïcité le Burkina Faso est-il dit « laïc » ?

Non moins inquiétantes, mais sans surprise, sont la complaisance et la passivité avec lesquelles ces prières politiques sont accueillies au Burkina. Sans surprise, parce que la ferveur religieuse et ses superstitions sont dans l’air du temps en Afrique de l’Ouest notamment : même en se faisant nommer et passer pour Jésus, des individus ont de pieux fidèles qui les adulent et écoutent. (Au passage, les protestations bruyantes contre le verdict du procès de Thomas SANKARA et ses compagnons ont une teneur religieuse indéniable, en ce sens : Diendéré et Blaise sont des dieux, à ne pas condamner, pas aussi lourdement ; eux seuls pourraient, dieux, nous sauver contre le terrorisme)…
Dans ce contexte d’inflation religieuse, ces prières sont évidemment les bienvenues ; chaque croyant, de quelque confession qu’il soit (musulmane, catholique ou protestante), peut jubiler et remercier son Dieu /Allah de ce que même la politique va dans le sens de sa religion et de sa foi. Alléluia ! Qui dira non à des journées nationales de prière ? Qui osera réfléchir et protester, à moins d’être un incroyant égaré ?

C’est peut-être même encore, qui sait, une bénédiction de Dieu/Allah qui ramène tous ses enfants sur le bon et droit chemin, celui de la foi, et les y fait communier. Alors le fameux « allons à la réconciliation nationale » se transforme maintenant en « allons à la prière nationale », à la mosquée ou à l’église. Mais, de la réconciliation nationale à la prière nationale, c’est un malheureux et maladroit pas qui est fait vers le bas (le pas du bas), pendant que l’on lève les yeux vers le Très Haut…

L’autre signe de la complaisance nationale qui accueille ces prières politiques est le silence des diplômés, prolifiques écrivains et tous savants éclairés quand la Loi fondamentale est renversée par un coup d’Etat, mais étrangement sans plumes et sans claviers pour écrire quand un principe du Faso comme République n’est pas respecté par les premières autorités du pays : la laïcité
Le principe de la laïcité est pourtant recopié (au regard de l’usage qui en est fait, on peut se rendre compte qu’il vient d’ailleurs) dans la Loi fondamentale du Burkina, puis photocopié dans l’Acte fondamental du MPSR (art.24) : le Burkina est dit Etat « laïc ».

Si le principe de la laïcité n’est pas l’interdiction ou la persécution des religions par la politique, c’est-à-dire l’Etat, comme le croient et redoutent des croyants aveuglés par la ferveur de leur foi, il n’autorise pas non plus l’invasion de la politique par les religions. De ce point de vue, un ministère des « affaires religieuses » qui n’a pas pour mission de protéger les religions (liberté de conscience) et de s’en protéger aussi (sécurité et vivre-ensemble), ce qui relève déjà d’un ministère de l’intérieur, mais qui demande aux citoyens de prier , est incongru et inacceptable dans un Etat dit laïc.

En d’autres termes, si le Burkina est bien un Etat laïc :1/ demander de prier pour la paix, donc contre le terrorisme, n’est pas le rôle d’une autorité politique, président ou ministre, mais des imams, des évêques et prêtres, des pasteurs sérieux. Mais ces religieux le font déjà, sans qu’un président le leur demande. Les liturgies catholiques demandent quotidiennement dans le monde, avant le terrorisme.

2/ Qu’un président ou un ministre évoque, propose des journées nationales de prières est déjà en soit une imposition, puisqu’il va, en tant que représentant de l’Etat, contre le principe républicain de laïcité : c’est ne pas respecter un principe de cohésion sociale, dont on parle pourtant beaucoup ces temps-ci, pour prétendre servir la même cohésion sociale. Il n’y aurait pas d’autres formes de cohésion et de concorde, notamment politique et républicaine, que la communion religieuse des prières nationales.

Le Burkina étant laïc, tout président du Faso, qu’il vienne au pouvoir par les urnes ou par les armes, est tenu de respecter ce principe de la laïcité au risque de renier un des fondements de l’Etat qu’il dirige. Aucun patriotisme véritable ne peut consister à faire entorse à un principe destiné à prévenir la division et la dissolution de la nation dans de possibles conflits et inégalités de religion
Le propre d’un principe est de ne pas être apparent et visible aux yeux visibles du corps. Voilà pourquoi on peut le violer sans que cela se voie, à moins de réfléchir, c’est-à-dire de voir avec les yeux de l’esprit. Le principe est chose spirituelle, une chose de l’esprit. C’est donc par défaut d’esprit plutôt que par souci de spiritualité que sont évoquées et organisées des prières politiques dans un Burkina laïc. La vraie spiritualité est celle de l’esprit, pas de la foi qui, sans esprit, devient superstition et impiété.

S’il faut « raisonner les terroristes de la brousse » (et pourquoi seulement de la brousse, y en aurait-pas aussi dans les villes ? un a priori qui dit beaucoup), c’est avec des Lumières et de l’esprit, pas avec la superstition et des promesses de miracles. On ne combat pas la superstition des candidats à la terreur jihadiste par de la superstition. On ne raisonne pas par des prières.

N’eut été le défaut d’esprit que dissimule mal l’appel au spirituel de la foi dans un Etat laïc, par des autorités politiques, on aurait au moins remarqué que ladite spiritualité que l’on invoque contre le terrorisme et pour la paix est exactement aussi la même qui fait facilement recruter les terroristes. Superstition contre superstition : les uns, jihadistes, croient qu’en tuant le maximum d’ « incroyants » ils iront au paradis ; les autres, autorités politiques du Burkina, pensent qu’en priant ils vaincront les terroristes.

Les prières politiques et nationales donnent dans le superstitieux et le miraculeux. Elles sont l’aveu de l’impuissance de l’Etat du Burkina Faso, l’aveu de l’échec d’une politique sécuritaire qui maintenant s’en remet à Dieu et à Allah.

Qu’on ne nous réponde pas qu’à côté de ces prières il y a aussi les combats sur le terrain, pour prétendre que ces deux actions sont complémentaires, prier et combattre. C’est oser mettre la puissance de Dieu ou d’Allah en balance avec les armes des soldats, ce qui revient, par un paradoxe inouï, faute d’esprit encore, à ne pas croire, tout en priant, mais à douter que Dieu/Allah puisse exaucer les prières pour la victoire et la paix.

Autrement dit, on attend des miracles auxquels on ne croit pas soi-même, ce qui rend ces prières doublement inutiles, pour la vraie foi en Dieu, et pour l’Etat laïc (pas besoin de faire entorse à un principe républicain pour rien, pour aucune certitude de résultats )
1/ Si nous avons la paix grâce à Dieu et pas en combattant, il ne sert à rien de combattre, allons tous les jours à la mosquée ou à l’église, pas comme de bons croyants honnêtes le font déjà librement tous les jours, mais sur la recommandation d’un président ou d’un ministre.
2/ Si nous pouvons vaincre les terroristes par les armes, il ne sert à rien de déranger Dieu et d’éprouver ses puissance et bonté, tout en violant le principe républicain de la laïcité (deux impiétés : religieuse et politique).
3/ Et si, enfin, on nous dit que, en combattant, c’est par la force de Dieu/Allah que nous allons vaincre nos ennemis, alors on nage en pleins superstition et phantasme d’un Dieu qui guiderait nos bras et corps, nos balles, obus et autres missiles contre ces ennemis.

La laïcité a une histoire qui est aussi l’histoire d’un pays, la France, dont le principe républicain a été simplement recopié dans notre Constitution, nous le voyons maintenant, sans le respecter parce qu’on en méconnaît l’enjeu et l’esprit. On se dit, d’une part, que puisque la laïcité n’interdit pas la religion dans un Etat laïc (ce qui est vrai), l’Etat a le droit de se mêler des affaires de religions, et on a tout faux :
car un Etat qui vous demande de prier, même pour une bonne cause, peut aussi vous interdire de prier, ou vous demander de prier comme il veut (c’est le fond des débats en France aujourd’hui, autour d’une distinction entre un « islam DE France » plus conforme et acceptable, et un « islam EN France » potentiellement dangereux, à surveiller et contrôler).

D’autre part, et pendant qu’on ne considère que la liberté de conscience que l’Etat laïc n’interdit pas (et ne doit pas interdire), on perd complètement de vue l’autre aspect de la laïcité qui est que l’Etat laïc n’ est pas autorisé à utiliser la religion pour gouverner

L’Eglise catholique burkinabè ne peut pas oublier ou méconnaître (étonnant qu’elle puisse consentir à ces prières politiques dans le silence et la complaisance) les rapports tumultueux que sa religion a entretenu avec l’Etat français depuis le 18è siècle, accusée et mise au ban par les révolutionnaires, puis utilisée dans le Concordat de Napoléon au joli prétexte que la religion est utile à la cohésion sociale, et à la réparation des torts causés par la révolution. Mais cette utilité politique de la religion était aussi une soumission de la religion à l’Etat napoléonien. Le soldat Napoléon avait une excuse et une légitimité par ses victoires militaires qui le faisaient sur toute l’Europe (un grand esprit a vu en lui l’Esprit en personne à cheval à Iéna !)

Avec les prières dictées aujourd’hui par les autorités politiques du Burkina Faso est réédité et répété un simulacre de Concordat qui ne dit pas son nom dans notre pays, entre l’Etat burkinabè des lieutenants-colonels et les religions monothéistes importées, au nom de la concorde nationale, car les religions deviennent des outils de gouvernement, des médias de la politique. Un Concordat qu’aucune victoire militaire ne vient ici excuser et justifier : un concordat de la défaite et de l’impuissance de l’Etat laïc burkinabè.

Mais, déjà, cette utilisation politique des religions transforme, en elle-même, la concorde nationale et la cohésion sociale recherchées en leur exact contraire que la spiritualité politico-religieuse n’est pas capable de percevoir : la division de fait entre croyants et citoyens, la cohésion sociale se passant désormais entre croyants, et pas entre citoyens. Ce qui est politiquement et philosophiquement inacceptable, c’est la relégation du citoyen derrière le croyant ; c’est le petit remplacement du citoyen par le croyant, qui fait que pour être citoyen au Burkina Faso, il faut d’abord être croyant …

Les deux catégories de citoyens au Burkina Faso

Il ne s’agit pas de l’opposition classique entre riches et pauvres, ni entre croyants et incroyants ou athées. Mais, à y réfléchir, il y a désormais au Burkina Faso, d’une part, des citoyens qui prient et participent ainsi à la libération et au salut du pays ; et de l’autre, des citoyens qui ne prient pas. Qui sont-ils ?
Les premiers sont les fidèles croyants des deux grandes religions monothéistes importées et dites civilisées, l’islam et le christianisme (catholicisme et protestantisme). Les seconds, ceux qui ne prient pas, sont les citoyens qui ne sont ni musulmans ni chrétiens, ni athées pour autant : les gardiens de nos traditions et coutumes africaines. Eux ne prient pas ; pas parce qu’ils refusent de prier comme le demandent président et ministre du Faso, mais parce que prier comme les autres (musulmans et chrétiens) ne fait pas partie de leurs traditions. Cela, les autorités politiques burkinabè du moment n’en tiennent pas compte : quand elles demandent de prier pour la paix, elles ne pensent pas aux gardiens de nos ancêtres qui font des sacrifices mais n’ont pas de cérémonies, de postures et gestuelles de prière.

Faut-il demander aussi à ces gardiens de la terre des ancêtres africains des journées de prière ? Non : parce qu’ils sont les plus authentiques de tous, les plus radicaux (rapport, aux racines), ils ne le feront jamais ! Et ils n’ont pas à le faire. Que voudrait dire des journées de sacrifices ? Des sacrifices à qui, à quoi, et pourquoi ?

Les autorités burkinabè pensent réunir ces deux catégories de citoyens en créant un ministère « des affaires religieuses et des coutumes », mais en réalité ne voient pas combien elles les séparent et discriminent : elles attendent beaucoup des religions et leurs prières, rien des coutumes et de leurs gardiens qui ne prient pas. Ce ministère est en lui-même le cache-honte de cette discrimination des citoyens par la religion ; il n’inclut les coutumes et traditions africaines que pour mieux les exclure.

Religions et coutumes n’ont pas le même statut au Burkina Faso ; de sorte que, réunies dans un même ministère qui demande de prier, on voit davantage qu’elles n’ont pas la même utilité nationale, parce qu’elles n’ont pas le même rapport à la spiritualité de la prière qui tient son avantage et son privilège de la nature même de Celui que l’on prie, Dieu/Allah…

Pendant que les autorités politiques appellent à l’endogénéisation des ressources et moyens dans la lutte contre le terrorisme, à leur africanisation donc, ce qui est proprement et traditionnellement africain devient inutile et impropre au salut de la nation car, en utilisant la prière des dieux monothéistes importés comme seule voie du salut et de la concorde nationale, elles excluent de fait les citoyens qui ne prient pas (l’église catholique les appelle « païens »). Or ceux-là sont les plus authentiquement africains !

Dans un Etat républicain et laïc, il est inacceptable et insensé que la concorde nationale doive d’abord être celle des croyants et non celle des citoyens.
Nul n’est obligé de recopier dans sa Constitution qu’il est laïc, alors qu’il ne l’est pas, et ne sait même pas ce que la laïcité veut dire. Non plus, nul n’est obligé de faire un coup d’Etat si ce n’est pas pour véritablement révolutionner la nation, mais pour s’en remettre à Dieu ou à Allah. Donc, une fois qu’on a choisi d’être un Etat laïc (ce qui veut dire que l’on a réfléchi à ce que la laïcité a d’avantageux pour toute la nation, pour tous les citoyens, croyants ou non), et une fois qu’on a choisi de faire un coup d’Etat, il faut assumer : assumer d’une manière à ne pas détruire ce qu’on est venu sauver et refonder.

Car, précisément, pour refonder il faut déjà fonder, ou que quelque chose soit déjà fondé : cela ne se fait pas d’abord avec des lois, ni même la Loi fondamentale (Constitution), mais avec des principes. Fonder c’est poser et asseoir sur un principe, notamment le principe de la laïcité qui renferme la liberté, l’égalité et la cohésion des citoyens. Cela veut dire que l’adoption de ce principe répond moins, et de loin, à un besoin de légalité et de légitimité qu’à un besoin de sens.

Or en ce moment, les premiers dirigeants du pays montrent qu’être laïc pour le Burkina Faso n’a pas de sens, aucun. Que de contradictions et d’incohérences :
1/ On nous chante partout qu’il faut endogénéiser, africaniser les leviers de résolution des problèmes socio-politiques en nous référant à ce que nous sommes, à nos traditions et coutumes. Mais dans le même temps nous méprisons ces traditions et coutumes nôtres.

2/ On nous parle de paix, de réconciliation et de cohésion nationales, mais en même temps l’Etat, à travers ses premiers représentants, est le premier à discriminer et diviser les citoyens, par la religion : en prônant les prières, et en s’immisçant dans les « affaires religieuses », l’Etat burkinabè laïc fait des deux grandes religions monothéistes importées et dites civilisées, l’islam et le christianisme, des religions d’Etat, ses religions (nul n’est citoyen burkinabè s’il n’est croyant qui prie !) ; et il infériorise, voire exclut par là même nos traditions et coutumes africaines. On prétend ainsi « refonder », mais l’on rompt le principe qui fonde une nation et un peuple, l’égalité des citoyens, quelle que soit leur religion.

3/ On en appelle au « patriotisme », mais l’on prie Dieu et Allah pour nous sauver, et l’on attend des miracles. On crie « la patrie ou la mort, nous vaincrons », qui est tout sauf une prière, mais l’on prie pour sauver la nation. L’impiété religieuse (la superstition) et politique (le non-respect de la laïcité) côtoie l’hérésie (anti-)patriotique : Dieu/Allah ou la mort ! En quoi, du coup, serions-nous différents de ceux qui agressent quotidiennement notre patrie ?

Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE

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Vos commentaires

  • Le 22 avril 2022 à 18:18, par QUID En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    Sans commentaire !
    On veut tout et le contraire...
    Actuellement, c’est presque honteux de se présenter comme croyant aux traditions et coutumes.
    Devenus hybrides, les gens ne savent plus QUI ILS SONT vraiment.
    On confond religions et coutumes, on diabolise nos instruments de musique et on joue de l’orgue et on danse le Salou...
    Lorsque je regarde certaines cérémonies religieuses, je ne vois rien de différents avec la plupart des pratiques ( utilisation d’eau, d’encens, de cendre, de tchapalo, de tô, ...).
    Bref !

  • Le 22 avril 2022 à 19:00, par Bernard Luther King ou le Prophète Impie En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    Il me manque du temps. LE debat est interessant. Vous avez raison sur certains points mais peut-etre sous-informés des enjeux spirituels des Nations sur cette Terre. Mais en tout etat de cause, une bonne Republique n’a rien à foutre avec de la mendicité auprès de Dieu pour vaincre. Comme le dit Nabi Moussa (Moise) dans un livre Saint en reponse à la demande du riche qui s’est retrouvé en Enfer : "ils ont dejà la Loi et les Prophètes." Autrement, Dieu a dejà mis tout à notre disposition. On ne devrait pas avoir besoin de bras-long spirituel !
    A bas Dieu et Vive l’Esprit d’universalité.

  • Le 22 avril 2022 à 19:09, par Baoyam En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    Nos idées se rejoignent enfin Dr Dabiré ! N’est pas Sankara qui veut ! Il faut avoir une vision.

    • Le 24 avril 2022 à 12:31, par CDKD En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

      C’est bien la confirmation , rappelez-vous comme je n’ai pas oublié, que vous ne me connaissez pas (intellectuellement et politiquement), et que planter et plaquer des étiquettes sur ce/celui qu’on ne connaît pas (autrement la généralisation et sa confusion inévitable) n’est pas une assurance d’intellectualité du tout ! rappelez-vous comme je n’ai pas oublié, c’était à propos du mouvement politique SENS : ce n’est pas, j’insiste, par la politique que vous apporterez du sens dans une société qui n’en a pas, et qui s’en moque éperdument (la preuve : on nage en plein non-sens avec ces appels officiels aux prières !). Ou si vous voulez, le sens n’est pas d’abord une chose de la politique, une affaire politique, mais de la réflexion et de l’intellect. Or, on le voit encore sous nos yeux, les diplômés burkinabè, dans leur grande majorité (pour ne pas généraliser), refusent ou ne sont pas capables de jouer leur rôle d’intellectuels, et désertent complètement ce terrain du sens quand la nation entière en a besoin. SENS n’apportera pas du sens dans une société qui s’en détourne. Voilà pourquoi j’y aurais adhéré "les yeux fermés", comme on dit (encore qu’on n’a pas le droit de fermer les yeux quand on réfléchit, à moins de ...prier), si SENS était un mouvement intellectuel, avant d’être politique. Il faut donc d’abord créer un tel mouvement intellectuel...
      CDKD

  • Le 22 avril 2022 à 19:27, par Kinkester En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    Quelle lumière Mr Dabiré ! La bondieuserie galopante et omniprésente dans ce pays me désespère. On a vraiment touché le fond avec la création de ce ministère des affaires religieuses. Comme le disait Einstein "La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent". On voit bien que les prières n’ont rien donné dans les pays touchés avant nous par le terroriste (Mali, Nigéria, Irak, Afghanistan, etc.) mais on continue. On mobilise les forces et les énergies tous azimut. On écarte les bras, on joint les mains, on ferme les yeux, on crie, on implore. Et vas-y que je prie en arabe et vas-y que je le fasse en hébreux, en latin ou dans une langue inspirée directement par "le saint esprit" que personne ne comprend. Depuis tout petit je me suis toujours posé la question de savoir quel est ce dieu qu’on dit bon et miséricordieux qui a besoin qu’on le supplie tant, qu’on le glorifie tant comme un vulgaire dictateur pour venir en aide à des gens meurtris qui plus est sont ses enfants ? Beaucoup de ceux qui nous terrorisent le font au nom de "Dieu". Alors de deux choses l’une. Soit il est d’accord avec eux auquel cas les prières pour la paix des autres sont inutiles puisqu’il a déjà choisi son camp, soit il n’est pas d’accord avec eux mais il n’en a rien à faire auquel cas aussi les prières pour la paix des autres sont inutiles puisqu’il n’en a rien à faire. Une assertion Dogon dit que lorsque le créateur a finit sa création, il lui a donné dos et ne s’est plus jamais retourné, laissant aux uns et aux autres grâce au cerveau qu’il leur a donné, le soin de réfléchir et de trouver des solutions à leurs problèmes. Une bonne stratégie militaire, de l’armement adéquat, de l’intégrité dans la gestion des affaires publiques, une meilleure politique de développement de toutes les zones urbaines en faisant la promotion des PMI PME qui aideront à réduire drastiquement le taux de chômage, un service de renseignement efficace pour étouffer tout foyer de radicalisation au stade de balbutiement et une tolérance zéro envers les leaders religieux qui prêchent la haine et l’intolérance et ce pays retrouvera rapidement sa quiétude d’antan

  • Le 22 avril 2022 à 19:53, par Ed51 En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    L’origine de la croyance aux pouvoirs de Dieu est un effet de la colonisation. De nombreux religieux sont venus pour apporter la bonne parole aux africains. A cette époque, tous les colons étaient aussi croyants et persuadés qu’ils avaient la bonne religion.
    A force de l’entendre et de le répéter, le cerveau s’en est imprégné comme une vérité. C’est un des effets pernicieux qui influencent encore.
    Il faut différencier les croyances et la Foi. Les croyances sont un résultat de ce qui a été transmis. La Foi est un ressenti sans lien avec la religion de la grandeur de l’Humanité et de l’Univers.

  • Le 22 avril 2022 à 19:55, par TANGA En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    Monsieur Dabire, mathématiquement il est possible d’arrêter le djihadisme par une seule prière. Mais dans la réalité, cela est impossible.
    Parlant de mathématiques, il faut que le nombre de personnes qui entre en prière soit relatif au nombre de personnes concernées par le fléau (ceux qui subissent plus les terroristes plus ceux qui les envoient plus ceux qui tirent profit) ; combien sont ils ?
    Si on arrivait à avoir approximativement leur nombre, alors il faudra rassembler les prieurs et que tous soient de coeur, sans autre pensée pendant la prière et qu’ils fassent la même prière.
    Vous soyez que c’est difficile. Pas un simple difficile mais un réel difficile.

  • Le 22 avril 2022 à 20:38, par Zimm En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    Cette question ne doit même pas se poser , c’est Malsain et Dangereux !
    Il faut complètement séparer la politique du religieux et de la religion !

  • Le 23 avril 2022 à 01:12, par Zama En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    Analyse très pertinente car à voir ces mrs autoproclamés messis agir on a l’impression que leur coup d’état manque de vision.Nous ne prions pas plus que les irakiens mais quand ils se sont rendus compte que la coalition dite internationale ne faisait qu’entretenir l’état islamique sur leur sol au lieu de le combattre,ils se sont appuyés sur les volontaires(hach al chaabi) pour aider l’armée et le résultat est sans appel.Les houtis au Yémen sont plus proches de la kaaba mais ils se sont appuyés sur le savoir faire des gardiens de la révolution iranienne pour inverser le rapport de force à leur faveur face à la barbarie de la coalition arabe armée par les occidentaux. Abby Hamed à côté à dû laisser la veste pour monter sur le front en personne et ce durant 2semaines,les tigreens armés par les usa ont êtés contraints à la négociation sous les conditions du gouvernement.

  • Le 23 avril 2022 à 08:42, par Pilupiku En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    Analyse très intéressante et pertinente. Il y a cependant beaucoup à redire sur le point de vue adopté sur nos traditions, les gardiens de nos coutumes, notre soit disant identité africaine... Ce qui est dit à ce sujet est totalement irrecevable. Il est inexact de dire que ceux qui font des sacrifices ne prient pas. Il est clair par ailleurs que dans nos traditions, nous avons aussi "notre latin" ; on retrouve aussi un langage ésotérique que seul comprend l’initié, des formules ésotériques... Défendre nos traditions comme définissant notre authentique identité africaine est trop simpliste et risque de nous enfermer simplement dans la culture de l’irrationnel tout le contraire d’une culture de l’esprit dans laquelle tous pourraient se retrouver.

    • Le 24 avril 2022 à 08:05, par CDKD En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

      Que nos traditions et coutumes n’ignorent pas, elles AUSSI (donc comme les religions "civilisées"), la prière, je m’y attendais ! Que notre "authentique identité" ne se réduise pas, sinon de façon "simpliste", à ces traditions et coutumes, je m’y attendais aussi !
      Mais 1/ si nous élargissons la prière à tout ce qui est relation au divin et au surnaturel (donc les sacrifices), évidemment qu’il y a de la prière partout, et parfois de façon inattendue : la philosophie, figurez-vous, serait la première des prières (philosopher, penser, c’est rentrer en soi-même, c’est prier : lisez Malebranche, lisez Hegel, entre autres !). Avant donc de trop élargir le sens du mot "prière" (du reste, ici précisément, quand président et ministre burkinabè demandent de prier, de quelle prière s’agit-il, à quelle prière pensent-ils ?? Pas aux sacrifices où l’on tue des poulets et autres !)...
      Puis 2/ Il y a contradiction à soutenir ensemble que nos traditions et coutumes (et leurs gardiens) connaissent et pratiquent aussi la prière, et que défendre ces traditions et coutumes, qui donc aussi prient, serait un enfermement "dans la culture de l’irrationnel". Prier serait irrationnel, en même temps vous revendiquez la prière dans nos traditions et coutumes. Donc nos coutumes et traditions donnent dans l’irrationnel, et pas dans "la culture de l’esprit" : alors pourquoi toute prière ne serait-elle pas irrationnelle, la musulmane comme la chrétienne, la philosophique aussi, d’une part ? Et pourquoi "la culture de l’esprit" serait-elle dépourvue de prière, d’autre part ?
      3/Ne pas confondre alors irrationnel et spirituel : je soutiens dans ce texte que la vraie spiritualité est celle de l’esprit. Ni confondre identité et authenticité : si nous sommes bien des négro-africains (et nous ne le sommes pas seulement par nos traditions et coutumes !), nous ne sommes pas pour autant authentiques. L’authenticité est toujours relative, au contraire de l’identité, elle ne se définit et ne se comprend que par rapport à de l’inauthentique : on n’est jamais authentique même dans ce que/dans qui l’on EST (identité). On le devient. Vous ne serez pas, ne deviendrez jamais, quant à l’identité, autre chose que négro-africain, quoi que vous fassiez, et même si vous vous éloignez de nos traditions et coutumes africaines (parce qu’encore une fois, il n’y a pas qu’elles qui constituent la négro-africanité), et même si vous vous immergez dans "la culture de l’esprit"...
      CDKD

  • Le 23 avril 2022 à 14:13, par Juste En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    Sujet très intéressant qui ne pourrait être épuisé dans ce petit forum ; pour compléter, je compare le Burkina de nos jours à la Gambie d’une période où le Président Yaya DJAME disait "CONFIER LE DESTIN DE LA GAMBIE A DIEU" ; le résultat on le connait. DIEU nous a doté de ressources nécessaires pour faire face à nos problèmes sur terre ; utilisons le plus petit pourcentage de ces ressources et voir si nos problèmes ne trouveront pas solution. Nous ne devons nous référer à DIEU que pour des problèmes dont la solution est divine. Est ce que le racket dont nos frères sont victimes tous les jours sur nos routes par les FDS a besoin d’une solution divine ? Est ce que l’incivisme qui est quotidien dans nos centres urbains a besoin d’une solution divine ? Est ce qu’un président élu qui refuse d’assumer le pouvoir a besoin d’une solution divine ? Est ce qu’un militaire qui refuse le combat et préfère le pouvoir a besoin d’une solution divine ? Est ce est ce que ? On pourrait se poser N questions sans réponse. Ma conviction est établie que si nous voulons gagner le combat terroriste par le prière, les terroristes nous vaincront par les armes.

  • Le 23 avril 2022 à 14:20, par jeunedame seret En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    Notre DABIRÉ lui-même traîne des casseroles. Et il faut un sale bizarre ministère des prières juste pour protéger rassurer ses complices ; endormir les Burkinabè ; masquer le temps et jeter ses dossiers dans la boue sans faire de plouf.

  • Le 23 avril 2022 à 17:35, par Diongwale En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    Merci pour la qualité de cette réflexion, et enfin d’oser parler de religion après m’avoir soutenu, il y a quelques années, qu’il ne fallait pas parler de religion au Burkina. Vous avez levé là le plus mauvais lièvre que le Faso ait "enfanté". Le risque, à mon sens, est qu’un pas a été franchi vers une "république religieuse", qu’elle soit islamique ou chrétienne, avec comme corollaire inévitable la confrontation de ces deux pouvoirs politiques potentiels. Ça ne rend pas l’avenir du pays, ni plus sûr, ni plus serein.
    J.C et J.D

    • Le 24 avril 2022 à 13:05, par CDKD En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

      JC, JZD et JD ! le problème de la laïcité ne se posait pas du tout dans les mêmes termes en 2016 qu’aujourd’hui : vous pointiez je crois l’anarchie religieuse. C’était alors à l’Etat de mettre de l’ordre dans les pratiques religieuses. mais s’il le faisait sans précaution et sans intelligence, cela aurait été vécu comme une atteinte au principe de la laïcité qui n’interdit pas les religions ! Aujourd’hui c’est l’Etat en personne qui appelle à prier. Mais, je vous l’accorde, les deux aspects de la laïcité (liberté de conscience dans la discrétion, mais non intrusion de la religion dans la politique) ne sont pas respectés, hier comme aujourd’hui. C’est, si je ne me trompe, la première fois qu’un président du Faso appelle à prier !! C’est aussi le premier Etat au monde où des dirigeants laïcs en appellent aux prières pour résoudre des problèmes socio-politiques ! Des dirigeants qui n’ont juré sur la Bible ou le Coran ont recours à Dieu qu’ils appellent au secours...
      CDKD

  • Le 24 avril 2022 à 06:45, par Emmy En réponse à : Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour transformer le Burkina Faso en paradis ?

    Ces jeunes soldats n’ont rien préparé de solide avant de faire leur coup, ils essayent maintenant de se raccrocher dangereusement à tout et à n’importe quoi pour diriger le pays. Heureusement qu’il y a encore quelques vrais intellectuels comme vous DABIRE qui nous éclairent et tirent la sonnette d’alarme. Malheureusement il ne faut pas compter sur nos dirigeants politiques et religieux pour vous écouter, c’est vraiment très triste et inquiétant que tous ces gens ne réfléchissent même pas à ce qu’ils font et disent. Ils ne sont pas des exemples et de vrais guides pour le peuple

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