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Ministère du Genre et de la famille : On ne réinvente pas la roue…

Publié le mercredi 20 avril 2022 à 10h36min

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Ministère du Genre et de la famille : On ne réinvente pas la roue…

Le citoyen Michel Zongo estime, à travers les lignes qui suivent, que le ministère du Genre et de la famille n’a pas besoin de réinventer la roue dans sa mission de gommer les inégalités liées au genre au Burkina Faso. Il suffit, pense-t-il, d’exhumer des projets élaborés il y a quelques années et qui sont toujours d’actualité.

La mise en place d’un gouvernement de transition ce 05 mars a permis aux Burkinabè de découvrir la nouvelle configuration des ministères et les personnes en charge de ces ministères. Si pour certains ministères, c’est la proposition de gouvernement de Lacina Zerbo qui demeurent, d’autres comme le Ministère en charge du genre a connu une scission, mettant d’un côté les actions humanitaires et de solidarité et de l’autre côté, le genre et la famille.

En rappel, le Ministère de la femme a été créé par décret N°97-270/PRES/PM le 10 juin 1997 et a connu plusieurs dénominations. Aujourd’hui, avec le décret N°2022-53/PRES du 05 mars 2022, le pays se trouve doté d’un Ministère du genre et de la famille.

S’il est vrai que chaque ministre en charge du genre vient avec sa feuille de route, il me semble opportun de faire une halte ; ceci dans l’optique de faire le point sur ce qui a été fait et qui a permis d’avoir une meilleure compréhension de la question des inégalités de genre au Burkina Faso. Certes, de nombreuses faiblesses sont constatées dans l’exécution des missions assignées au ministère mais le plus important, c’est de voir ce qui peut être fait sans pour autant porter des œillères : ce ministère est tout autant, comme dans les autres ministères, politisé et confisqué par des hommes et des femmes dont les spécialités sont le dénigrement, le mensonge, « squatter » les bureaux et domiciles des responsables du ministère, passer par des proches, etc., pour avoir des postes de nomination et s’y maintenir par les mêmes procédés.

Avons-nous besoin de grands discours pour aborder la question des inégalités de genre au Burkina Faso au ministère en charge du genre ?

A mon avis, c’est non ! De nombreuses études ont été déjà faites par le passé et elles ont mis le doigt sur des éléments qu’il faudrait actionner afin de réduire les inégalités de genre au Burkina. Elles ont également mis à la lumière du jour des questions spécifiques telles que les mariages d’enfants, le veuvage des femmes, etc.

Il y a environ 10 ans, le Ministère de la femme et du genre avait élaboré des programmes prioritaires qui, je pense, sont toujours d’actualité. Il s’agit du :

-  Programme intégré d’appui à l’autonomisation économique des femmes

-  Programme d’appui à l’autonomisation sociopolitique des femmes

-  Programme de renforcement des capacités d’accès des femmes aux services sociaux de base

-  Programme d’appui au dialogue et la concertation avec les chefs coutumiers et les leaders religieux pour la promotion des droits des femmes burkinabés
Généralement, les Burkinabè produisent de bons documents qui dorment dans les tiroirs, sans qu’un effort de communication ne soit fourni pour les vulgariser. Le Ministère en charge du genre doit savoir prioriser ses combats, choisir 1 ou 2 de ces programmes à mettre en œuvre, les actualiser et commencer à agir.

Agissons dans l’intérêt des populations, sans rechercher un profit personnel politique ou économique. Agissons !

Michel ZONGO

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Vos commentaires

  • Le 20 avril 2022 à 11:20, par Justice En réponse à : Ministère du Genre et de la famille : On ne réinvente pas la roue…

    il faut le dire c’est programmes sont rangés dans les tiroirs simplement parce que nous ne faisons pas assez la promotion des nominations par la compétence. je pense qu’il faut défendre la pertinence d’un programme comme l’a fait l’auteur, c’est à dire les revisiter et les adapter au contexte du moment . Il faudra aussi, je ne sais pas si les cadres de ce ministère sont suffisamment outils en matière de politique publique qui est un cours dispensé aux Administrateurs Civils à l’ENAM. mettre l’accent sur la formation en politique publique, en planification, gestion des projet et programme, gestion axée sur les résultats, etc.. pour traduire les programmes en activités bien élaborées avec des prévisions budgétaires (recherche de financement) et assurer le suivi par le rapportage des activités.........

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