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Afrique : Pourquoi la croyance à la sorcellerie reste presqu’intacte chez les Africains depuis des générations ?

Publié le vendredi 15 avril 2022 à 11h50min

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Afrique : Pourquoi la croyance à la sorcellerie reste presqu’intacte chez les Africains depuis des générations ?

Les intellectuels africains doivent mobiliser leurs énergies pour décrypter le langage des confréries de sorciers et les indices laissés par elles. C’est la conviction de Bali Nébié, enseignant à la retraite et écrivain, qui estime dans la tribune qui suit que c’est la seule voie qui s’offre à eux pour démystifier la sorcellerie qui, au XXIème siècle, constitue un obstacle majeur au développement socio-économique et politique du continent noir.

« La sorcellerie, considérée comme une pratique qui confère à un individu des pouvoirs surnaturels, a existé dans toutes les sociétés humaines. Si sur certains continents, elle a pris des formes voilées et subtiles de nos jours, en Afrique, surtout dans sa partie subsaharienne, la pratique a peu évolué dans sa forme en dépit des avancées fulgurantes des sciences et des technologies pendant ces deux derniers siècles.

En Afrique subsaharienne, la sorcellerie est indissociable de l’existence des confréries, structures probablement héritées de l’application d’une méthode millénaire à laquelle avaient toujours eu recours les classes dirigeantes pour rassurer leurs populations confrontées aux calamités souvent naturelles (épidémies de maladies infectieuses, accidents cardio-vasculaires, noyades, foudroiements, sécheresses, vents violents, troubles nerveux, etc.) : la méthode du « bouc émissaire ».

En effet, les classes dirigeantes, confrontées à ces calamités dont elles-mêmes ignoraient les causes, calmaient la colère des populations en leur livrant des « coupables » qui n’étaient autres que les personnes indexées comme étant des « fauteurs de trouble » par les confréries (contestataires de l’ordre social, rivaux des dirigeants, égoïstes, marginaux, rebelles etc.) ; et malheureusement de nos jours, de pauvres personnes du troisième âge sans soutien devenues de trop lourdes « charges » pour leur famille.

Dans les villages, les sorciers étaient organisés en sociétés secrètes ou confréries. L’Afrique comptait une demi-douzaine de confréries dont les plus répandues et les plus redoutables étaient les confréries des hommes-lions et celles des hommes-léopards ou hommes-panthères.

Les confréries étaient animées uniquement par des hommes compte tenu des nombreuses contraintes liées à la nature et aux activités de ces sectes. Les femmes n’étaient que des jouets entre leurs mains : elles pouvaient servir de boucs émissaires dans les procès en sorcellerie. Sur le plateau mossi au Burkina Faso, ces boucs émissaires étaient invariablement des femmes généralement du troisième âge.

Les garçons sélectionnés par les Anciens pour faire partie de la secte devaient être moralement et physiquement irréprochables. Si certaines confréries exigeaient le versement d’un droit forfaitaire en nature et en espèces, d’autres par contre, telles que les confréries des hommes-lions et des hommes-léopards exigeaient le don d’une vie humaine. Chaque néophyte avait un parrain à qui il devait allégeance de façon absolue. La devise des sectes était : “solidarité absolue entre les initiés et respect absolu du secret”.

Les confréries se donnaient pour mission de défendre les traditions et d’instaurer l’ordre, la discipline et la justice au sein des communautés. Une sorte de brigade des mœurs. Leurs ambitions étaient d’exercer une influence sur la vie sociale, religieuse et politique des communautés de façon souterraine. Pour ce faire, elles infiltraient les organes décisionnels des communautés et contrôlaient ceux chargés de la répression. La sanction appliquée en cas de violation d’un interdit variait en fonction de la gravité de la faute commise : amendes en nature ou en espèce, bannissement et peine de mort. Les deux dernières sanctions étaient strictement contrôlées par les confréries.

Au Cours de leur formation assurée par de vieux Maîtres érudits, les néophytes s’ouvraient petit à petit aux mystères de la vie. Ils apprenaient à connaitre véritablement la nature et les lois de l’univers. Ils découvraient le gouffre qui séparait la réalité de la vie, des contes qu’on leur débitait sur les « pouvoirs » des sorciers. Ils apprenaient alors à trouver des explications rationnelles aux phénomènes dits mystérieux et à faire la différence entre la Légende et l’Histoire d’une communauté. Ils gardaient jalousement ces connaissances acquises qui leur donnaient le sentiment de « puissance » et de supériorité par rapport aux autres membres de la communauté.

La méthode de prédilection utilisée par les confréries pour atteindre leurs objectifs était celle du « bouc émissaire » ; et les techniques étaient la peur, la mystification, le chantage et la répression. Elles avaient fait de la peur un puissant instrument de domination des consciences des membres des communautés. Elles savaient que la peur tirait sa source de l’inconnu, du mystère. Et comme dit Guy de Maupassant, « on n’a vraiment peur que de ce qu’on ne comprend point ».

La sorcellerie était présentée comme étant l’inconnu, le mystère, la chose inaccessible aux Hommes ordinaires. Les sorciers devenaient du coup pour les membres de la communauté, de redoutables et potentiels prédateurs. Personne ne pouvait leur échapper. La mort, présentée comme un épouvantail terrible, rôdait partout. Et pour éviter toute complicité entre les membres des communautés, elles les mettaient en conflit les uns contre les autres.

Les confréries se nourrissaient de mystifications et, en vraies opportunistes, elles étaient promptes à s’attribuer la paternité des phénomènes tout à fait naturels sur lesquels elles n’avaient aucune influence tels que la foudre, les orages, les vents violents, les épidémies de maladies infectieuses, la sècheresse, etc.

Toutes les idées qui entouraient la sorcellerie étaient conçues et diffusées par les membres des confréries. Ils créaient dans chaque village un environnement de peur permanente qu’ils entretenaient par l’exécution de scénarii surtout la nuit. Ainsi, étaient conditionnées et mises en coupe réglée les communautés.

Pour perpétuer ce système de domination des consciences des populations pendant des générations, les confréries ont utilisé le système éducatif. Selon Gunther Anders « Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente…Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées »

Les classes dirigeantes africaines, par l’entremise des confréries, appliquaient cette recette avec succès depuis des millénaires. En effet, les réactions des membres des communautés vis-à-vis de tout ce qui concernait la sorcellerie étaient presqu’intactes depuis des générations. Elles avaient instauré un système éducatif fondé sur la répression de la curiosité chez l’adulte et l’étouffement de la curiosité chez l’enfant.

La première étape de ce système éducatif consistait à étouffer chez l’enfant dès le bas âge, la curiosité. Dans le processus d’apprentissage chez l’enfant, étaient proscrits les mots “comment” et “pourquoi”. Les confréries avaient compris très tôt que la curiosité était la base de l’acquisition des connaissances alors que pour mener à bien leurs missions, elles devaient maintenir les populations dans l’obscurantisme.

L’enfant idéal était celui qui savait écouter et exécuter les ordres qu’il recevait des adultes. Les parents, pour protéger leurs progénitures, perpétuaient inconsciemment ce système éducatif. Ils savaient par instinct ou par expérience, qu’être curieux était porteur de dangers dont ils ignoraient la nature et la provenance. Ils réprimaient par conséquent de façon systématique la curiosité chez leurs enfants.

La deuxième étape consistait à inculquer à l’enfant des dogmes du genre :

- « Tout ce que disent les vieux est vérité absolue » ;

- « Il existe des personnes dotées de pouvoirs surnaturels illimités, de façon innée ou acquise : ce sont les sorciers, les devins et les évocateurs des âmes de défunts » ;

- « Seules les divinités peuvent protéger les membres de la communauté contre l’action maléfique des sorciers »

- « La dépouille mortelle, dans certaines conditions, a le pouvoir infaillible d’identifier le coupable » ;

- « Il existe des fétiches qui ont le pouvoir infaillible de détecter les sorciers » ;

- “Les âmes des personnes décédées des suites d’accidents hantent tous les lieux où leur dépouille séjourne.”
- etc.

Dans ce système éducatif, les enseignements étaient dispensés par tous les membres de la communauté encadrés par les Vieux. Les illustrations étaient des contes, des légendes et de l’histoire présentés comme étant des réalités vécues par des Vieux.

Ces illustrations mettaient toujours en exergue le sort réservé aux éventuels rebelles et autres contestataires : invariablement la MORT. La remise en cause d’un de ces dogmes était le plus grave des crimes que pût commettre un membre de la communauté. Et fait exceptionnel, toute la famille du coupable subissait la sanction. Ainsi était distillée de façon permanente la PEUR qui était ensuite inoculée aux membres de la communauté.

Un enfant éduqué dans un environnement communautaire de ce type, en devenant adulte, ne pouvait se comporter autrement que comme le chien de Pavlov conditionné pour réagir de façon précise à un stimulus donné. La croyance à la sorcellerie ayant été assimilée par les membres de la communauté sous forme de dogmes, il était quasi impossible pour ces derniers de s’en défaire sans bénéficier d’une aide appropriée. En effet, les dogmes se gravaient dans leur subconscient comme un logiciel qu’on installait sur un disque dur. Malgré eux, leur personnalité s’identifiait à ces croyances qu’ils niaient souvent avec véhémence ; mais, ils étaient toujours trahis par leurs comportements et attitudes quotidiens qui en étaient fortement imprégnés.

Quand on faisait allusion à la « sorcellerie » en leur présence, les expressions « Pourquoi ceci...? » et « Comment cela...? » disparaissaient automatiquement de leur langage. Le mot « sorcier » (=excitant conditionnel) déclenchait chez eux une résurgence de la peur enfouie dans les profondeurs du subconscient entrainant la paralysie du cerveau. Ainsi le système les rendait bornés et dépourvus de tout esprit critique. Les personnes instruites n’échappaient pas à ce dressage mental. Comme le dit l’auteur dans Le Roi du Djadjo « … les Intellectuels exécutent sagement et avec application les injonctions reçues des villageois, convaincus que ces derniers détiennent entre leurs mains, leurs « racines » ». Et le Professeur Boa Thiémélè Ramsès, dans « La sorcellerie n’existe pas » renchérit : « La croyance à la sorcellerie agit sur les esprits comme une torpille paralysante ».

En effet, interrogés sur ces dogmes, les Africains instruits, dans leur large majorité, commençaient à bafouiller pour terminer toujours par « Vous savez, nous sommes en Afrique ! » ou encore « Vous savez, l’Afrique a ses mystères ! », etc., comme si le continent africain était situé sur une planète différente de la Terre.

Cette formule lapidaire de « L’Afrique a ses mystères », justifiait des comportements et attitudes qui défiaient le simple bon sens. Sinon, comment comprendre que des personnes instruites pussent accepter un seul instant cette absurdité de la dépouille mortelle qui serait capable de faire mouvoir des hommes qui la portaient. Et pourquoi cette soumission aveugle à des us et coutumes en déphasage avec l’évolution de la société ? « Parce que c’est la tradition ! », répondraient des gens. Une parfaite illustration de la démission et de la paresse intellectuelles de la part de l’élite africaine dénoncées par le Professeur Boa T. Ramsès. Une culture figée est vouée à disparaitre. L’élite africaine doit veiller à débarrasser constamment les éléments caractéristiques de la culture africaine des scories afin de préserver les fondamentaux.

Aucun des pouvoirs « surnaturels » attribués aux sorciers ne peut résister à une analyse critique sérieuse. Le drame est que même les grands Scientifiques africains ne se risquent à une telle démarche et pour cause ? La crainte d’être anéantis par les forces « invisibles » des sorciers ; de grands pouvoirs « surnaturels » qui hélas ! se sont brutalement volatilisés dès les premières attaques terroristes dans certains pays.

Si la grande ouverture des communautés africaines au monde extérieur a été fatale à la survie des confréries dont les membres se sont mués en mercenaires criminels ou vendeurs d’illusions, les impacts des actions de ces sectes sur la vie communautaire sont restés malheureusement intacts : la peur du sorcier est, jusqu’à ce jour, omniprésente dans tous les secteurs d’activités, compromettant ainsi de façon profonde le développement des pays africains.

Pour désamorcer un piège, il faut en connaitre le fonctionnement. Les Intellectuels africains se retrouvent aujourd’hui confrontés à un gros problème : l’accès au monde des initiés leur a été refusé dès leur inscription à l’école coloniale. En effet, dans chaque village, cohabitaient deux mondes : le monde des profanes représenté par les populations laborieuses réduites à jouer les rôles de marionnettes d’une part et celui des initiés, une infime minorité, qui tirait les ficelles d’autre part. Tout enfant admis à l’école coloniale perdait automatiquement la possibilité d’intégrer un jour le monde des initiés (à quelques exceptions près) parce qu’en embrassant une culture étrangère, il devenait incontrôlable par les confréries.

Il est grand temps que les Intellectuels africains mobilisent leurs énergies pour décrypter le langage des confréries et les indices laissés par elles. Il parait évident, que ce soit la seule voie qui s’offre à eux pour démystifier la sorcellerie qui, au XXIème siècle, constitue un obstacle majeur au développement socio-économique et politique du continent noir. »

Bali NEBIE
Enseignant à la retraite/ Ecrivain

Tel : +(226)66158655
Mail : bedoa@gmx.fr
Chevalier de l’Ordre National
Sources :
- La Sorcellerie n’existe pas. (Essai).BOA Thiémélè Ramsès : Ed. du Cérap, 2015
- Le Roi du Djadjo. (Roman) Bali NEBIE : Editions Kraal, 2012
- La Sorcellerie, un géant tigre de papier. (Essai). Bali NEBIE : Editions Poun-yaali, 2021

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Vos commentaires

  • Le 15 avril 2022 à 13:34, par Un africain En réponse à : Afrique : Pourquoi la croyance à la sorcellerie reste presqu’intacte chez les Africains depuis des générations ?

    Pourquoi mélanger toute les croyances. Vous présentez le tout en un paquet à prendre ou à laisser. Croire aux sorciers n’imposent pas de croire qu’un cadavre peut désigner celui qui l’a tué. Et que dire des religions chrétiennes et toute leur croyance ? C’est l’Afrique toujours ? Il est important de dénoncer des faits précis dans une localité ou régions précises, mais il ne faut pas insulter les africains en masse. Nos sociétés ont traversé des siècles... Et c’est quoi le développement que vous proposez ? Celui des blancs ?

  • Le 15 avril 2022 à 17:30, par Ed51 En réponse à : Afrique : Pourquoi la croyance à la sorcellerie reste presqu’intacte chez les Africains depuis des générations ?

    Je ne crois que ce que je constate.
    J’ai pu constaté que des événements hautement improbables pouvaient survenir, de même que des guérisons incompréhensibles. Depuis, je dis que la rationalité n’explique pas tout et parfois on est aidé sans comprendre.
    Alors, je peux dire, qu’il faut se réjouir du positif quand il arrive, sans pour autant escompter que tout va se faire tout seul.
    On peut s’interroger pourquoi le négatif survient.
    Et je ne suis pas en Afrique.

  • Le 15 avril 2022 à 18:41, par adidiam En réponse à : Afrique : Pourquoi la croyance à la sorcellerie reste presqu’intacte chez les Africains depuis des générations ?

    Réflexions stimulantes ; elles gagneraient cependant en cohérence en considérant la contradiction de raisonnement suivante : "Au Cours de leur formation assurée par de vieux Maîtres érudits, les néophytes s’ouvraient petit à petit aux mystères de la vie. Ils apprenaient à connaitre véritablement la nature et les lois de l’univers." En somme selon monsieur Nébié,voilà une société capable de donner une formation scientifique à de futur initiés-sorciers tout en laissant la grande masse dans la peur et l’ignorance et le sous-développement !! c’est tout de même curieux !!!!
    Non, la réflexion doit prendre de la hauteur comme le suggère le commentaire précédant et ne pas céder au ’’Nègre bashing ’’. Je suggère à monsieur Nébié de la profondeur historique et un peu de perspectivisme : en lisant Pierre Bamony qui dit des choses intéressantes sur la sorcellerie en Pays Léla (même si j’ai beaucoup de réserves) ;Théophile Obenga et Cheikh Anta DIOP sur les cosmogonies africaines ; en lisant Mbog Bassong intellectuel camerounais et grand initié et dans la culture Bassa (voir son blog), en lisant Davi Kopenawa Chamane indien dont le livre "La Chute du Ciel " peut être téléchargé gratuitement sur Z-lib.org, Il peut lire aussi un Philippe Descola " Par delà nature et culture’’ ou Henri Atlan ’’Croyances : comment expliquer le monde ?’’ ou encore Edgar Morin vieux sage centenaire de l’Occident sur le cartésianisme face aux sciences de la complexité, tous de vrais scientifiques (ils ont beaucoup de vidéo sur le net)
    Avec ces nouvelles orientations dans ses recherches j’espère que monsieur Nébié comprendra que la civilisation occidentale est dépassable. Et que c’est justement la plénitude culturelle Nègre que portent nos sociétés villageoises africaines contemporaines et les peuples dit autochtones de l’Amazonie entre autres, qui, avec leurs "Métaphysiques cosmomorphes’’ pourront sortir la société-monde du péril de l’Anthropocène et de la Globalisation.
    A propos de Djihadisme, monsieur Nébié pense t-il que l’Etat post-colonial produit et nourrit pas l’Occident pourra nous sortir d’affaires ?
    Vous voulez une preuve de l’ingéniosité sociale de nos sociétés villageoises contemporaines ? : les sécheresses des années 73 et 80 ont provoqué un déplacement massif de populations notamment du plateau central vers l’Ouest du pays qui les a intégrées sans grand bruit ! comparez cela au spectacle de la gestion de nos 2 millions PDI des attaques Djihadistes.
    Nous devons et pouvons accompagner la dynamique d’historicité des sociétés africaines, à charge pour l’élite intellectuelle acquise à la Renaissance Africaine de conquérir et faire prospérer son autonomie intellectuelle et culturelle en faisant confiance au génie ancestral nègre qu’à mis en évidence et magnifié Chekh Anta DIOP et bien d’autres !

  • Le 15 avril 2022 à 19:15, par Passakziri En réponse à : Afrique : Pourquoi la croyance à la sorcellerie reste presqu’intacte chez les Africains depuis des générations ?

    Chacun peut croire à ce qu’il veut. Mais quand les droits les plus élémentaires que sont ceux à la vie et la dignité sont atteints bora ces croyances, le droit doit sévir pour remettre chacun à sa place.

    Passakziri

  • Le 15 avril 2022 à 19:40, par Bernard Luther King ou le Prophète Impie En réponse à : Afrique : Pourquoi la croyance à la sorcellerie reste presqu’intacte chez les Africains depuis des générations ?

    - Chers Ainé, il me semble que vous vous trompez gravement en invitant les intellectuels à chercher à comprendre la sorcellerie. La sorcellerie, quelle que soit la definition qu’on en donne, est dangereuse. N’exposez pas les intellectuels à des electrocutions spirituelles inutiles. Je vous ai suivi dans vos efforts de reflexions et de contributions periodiques très louables. Mais d’office, je pense que vous faites la confusion entre la sorcellerie et l’occultisme. La sorcellerie est juste une categorie parmi tant d’autres de l’occultisme.
    - Vous voyez la difference entre un ingenieur de mecanique evec un diplome universitaire et un mecano de Ouaga sous un kailcedrat, la sorcellerie ressemble un peu au niveau des mecano sous les arbres. Des gens qui decouvrent et bricolent avec certaines lois des mondes superieurs sans y comprendre grand chose.
    - Si d’ailleurs l’Afrique n’avance pas, c’est entre autres à cause de notre RTA, des aspects spirituels de nos cultures. Seule l’aprrentissage de la reflexiion rationnelle peut nous faire avancer.
    - De plus, les modèles de statut de la sorcellerie dont vous parlez ne correspondent pas du tout au modèle de beaucoup de nos sociétés traditionnels.
    - Recentrez vos reflexions sur la notion de l’occultisme même dans vos livres dejà ecrits. Les pouvoirs de sorcellerie sont vrais même s’il y a aussi des actes de mystification et d’intimidation. On ne joue pas avec un sorcier vaudou. Cependant, il puissance et puissance ! Le baton de Moise transformé en serpent a fait d’une bouchée les serpents transformés des puissants magiciens de Pharaon. Et ça, c’est pas bouche drap !
    -  Prenez Haiti, un des pays les plus heroiques. Regardez les. En plus des pesanteurs coloniales, c’est avant tout leur culture du VAUDOU qui les met en retard. Or ils sont sur un autre continent. Comme quoi, chassez le naturel, il revient au ralenti !
    De la part d’un ex-demonologue

  • Le 15 avril 2022 à 19:49, par Yiriba En réponse à : Afrique : Pourquoi la croyance à la sorcellerie reste presqu’intacte chez les Africains depuis des générations ?

    Quelle magnifique article ! Merci énormement M. NEBIÉ d’avoir produit et publié ce concentré d’analyse objective. La sorcelerie, que même l’éducation avancée ne peut effacer des conscienses, est le véritable frein au dévelopement du continent. Les réligions monothéistes longtemps présentes dans le continent ne parviennent pas non plus à l’extirper. Les Africains sont à l’aise avec deux ou plusieurs croyances contradictoires, les unes contre des autres avec la sorcelerie constituant la pierre angulaire.
    La sorcellerie vous fait reculer devant toute action jugée contraire aux fondements de fonctionnement des sorciers. Alors, si les Africains veulent habiter des maisons modernes avec eau et électricité, rouler sur des routes butimées, se soigner dans des hôpitaux équipés, visiter d’autres continents, se rassembler dans des stades à grande capacité, se défendre efficacement, produire suffisament de la nourriture pour des millions de citoyens non-agriculteurs, communiquer par air, etc.., la solution ne viendra pas rapidement par la voie de la sorcellerie. En prenant notre indépendance, nous esperions que nous nous engagerions dans la democratie et de la science. Mais malheureusement nous nous sommes enfoncées encore dans la sorcelerie en relativisant ou comparant la supériorité de la science par rapport à la sorcellerie. La science n’appatient à aucun peuple exclusivement dans le monde. Si vous apprennez la science, elle vous appartient et vous l’utiliser dans votre vie. Vous avez appris et compris la table de mutiplication ? Elle vous appartient, et vous l’utiliser dans les domaines applicables dans vos activités. Cest la même chose pour tous les domaines traités par la science, et il n’y a pas lieu d’avoir un complexe par rapport aux révélations de cette dernières. Apprenez-la, comprenez-la et appliquez-la dans votre vie, elle appartient définitivement à vous cette connaissance. D’aucuns diront que la sorcellerie fait partie de nos coutumes et cultures. Faut-il pour autant accepter ce qui est faux et constitue un recul dans la sorcellerie ? Un indice évocateur : on ne peut nier que partout en Afrique où on croit à la sorcellerie , la pauvreté et la misère humaine sont très élévées. Et qu’on le veille ou pas, à long terme, ceux qui maîtrisent et croient à la force de la science, s’imposeront à ceux qui s’attachent aux forces mystiques. Car, il faut croire à la sorcellerie pour qu’elle existe. Merci à M. Nebié pour avoir ouvert ce débat qui nous touche collectivement.

  • Le 15 avril 2022 à 20:51, par Mahama En réponse à : Afrique : Pourquoi la croyance à la sorcellerie reste presqu’intacte chez les Africains depuis des générations ?

    Dans une précédente tribune sur ce même site, Mr BALI a affirmé que la sorcellerie n’existait pas. Alors que comprendre en définitive des dires de Mr BALI ?

  • Le 15 avril 2022 à 22:43, par Meme pipe meme tabav En réponse à : Afrique : Pourquoi la croyance à la sorcellerie reste presqu’intacte chez les Africains depuis des générations ?

    Mais c’est le meme principe que les occidentaux utilisent dans leur religions quand ils disent : Heureux ce qui croient sans avoir vu"
    On demande a la communauté de croire béatement le leader religieux sur parole sans chercher a le pouequoi et le comment.
    En occidenyt rappelez vous les sorcieres etaient brulées ; ce qui veut dire que cette croyance existait ou existe encore en Europe.
    En Europe meme les chat etait torturés et brulés vif pour faire peur au poulation lorsque ces dernier niolait de doleur avant de mourir.
    Les Africain on une autre approche mais le concept est le meme.
    La ou nous sommes d’accors c’est quand les Africain disent que ca ne marche pas sur le blanc. On comprend donc que des lors qu’on n’est pas formaté pour avoir peur ca ne marche plus la sorcellerie.

  • Le 16 avril 2022 à 01:22, par Mossi Incirconcis En réponse à : Afrique : Pourquoi la croyance à la sorcellerie reste presqu’intacte chez les Africains depuis des générations ?

    Tres decu par cet ecrit. S’ agit - il de votre opinion ou bien c est base sur la recherche ? Aucune documentation. Quand vous parlez d’ homme - lion, la, moi je suis imbibe des traditions mais des traditions de chez moi. Pour quoi ne pas nuancer ? Le burkina n’ est pas culturellement uniforme. Faut paas nous melanger. C’ est pas rigoureux, prof !
    Est-ce que les mossi voleurs de l’ eau dans la farine, la et moi un vrai san, on est meme pareil ? Ils ne sont meme pas circoncis. Yoo golongo !!!

  • Le 16 avril 2022 à 12:10, par BOA Thiémélé Ramsès En réponse à : Afrique : Pourquoi la croyance à la sorcellerie reste presqu’intacte chez les Africains depuis des générations ?

    Réflexions sérieuses, documentées et bien argumentées. C’est en cherchant à comprendre ce phénomène de la sorcellerie que nous allons faire disparaître à la fois son caractère illusoire et mystificateur. Le fait social de la sorcellerie doit être compris. La manière ancienne d’éduquer au respect des valeurs morales par la peur de la sorcellerie doit laisser la place à l’éducation moderne fondée sur l’interrogation, la curiosité, le doute, le partage des savoirs.

    Merci au prof Bali Nébié.

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