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Terrorisme : Nommons les choses !

Publié le jeudi 24 mars 2022 à 14h33min

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Terrorisme : Nommons les choses !

Cet écrit n’a pas pour but de dénoncer quelqu’un. Il ne s’agit pas de désigner et stigmatiser un responsable. Depuis les indépendances, nous avons joué à ce jeu. Il s’est montré vain. Chercher le responsable de nos maux a été vain. Vain dans ses résultats, vain à combler les attentes de nos populations, vain à trouver une explication et une solution opérantes.

Trouver et accabler un coupable, pourquoi s’acharner à répéter un exercice inefficace ? Il s’agit d’interroger des faits. De nous regarder nous-mêmes dans le miroir. D’observer froidement nos faillites et nos incapacités à en guérir. Nous devons dire qui nous sommes. Nous avons le devoir impérieux de regarder notre vivre ensemble. Comment il fonctionne à broyer l’homme. Cette négation du citoyen, ne pouvant entraîner l’éclosion d’une société de paix. Nous avons le devoir de dire le vrai. Sans accommodement aucun avec le réel. Tricher dans l’interprétation des faits, cela conduira inévitablement à la perpétuation de nos maux.

Pourquoi cette tâche est incontournable ? Et pourquoi nous ? Pourquoi nous ? A la vérité, la réponse tient en peu de choses. Nos nations ont été et sont faiblement scolarisées. Et même là, les chanceux qui ont bénéficié de l’instruction se sont trompés sur leur rôle. L’école ne donne pas le savoir. L’école donne les moyens de chercher, traquer et débusquer le savoir. Il se trouve que le savoir seul permet à une société de s’affranchir.

Nos parents ont accepté mille peines pour nous scolariser. Ce qui induit un devoir de reconnaissance, et un devoir de restitution. Nous devons être utiles. Autant que chacun le peut. Voilà pourquoi il nous revient d’interpréter les faits. Il faut bien se garder de toute prétention. On ne nous demande pas de dire le vrai. L’humain en est incapable. On nous demande d’initier et d’impulser un mouvement. Ce qui n’exclut pas la rigueur.

Le terrorisme djihadiste agit comme un révélateur. Comme un virus, il a besoin d’une porte d’entrée. Et même avec une porte d’entrée, pour perdurer, il a besoin d’un terreau fertile. Voilà pourquoi la tâche est incontournable de regarder nos béances, et de situer les modes d’ancrage de l’idéologie djihadiste. Il est indiqué de connaître son ennemi et ses habitudes d’action, afin de trouver comment le contrer avec une chance de réussite. On ne pourra pas faire l’économie de cette réflexion. Ce n’est plus une question académique qu’on peut se donner le loisir d’examiner en temps voulu. C’est une question d’actualité. Une actualité brûlante qui oblige à forcer la marche.

A la question « qui nous sommes ? », la réponse fait appel à de multiples aspects. Nous avons le vieux fond culturel africain. A la décolonisation, l’Homme Blanc est parti sans partir. Parce qu’il nous a laissé sa culture dans la tête. On a le religieux qui prend plusieurs formes. La religion chrétienne dans ses églises. La religion musulmane avec ses imams et ses disciples. En regardant sur la carte, nous sommes une terre d’influences culturelles. Nous sommes un enjeu, et nous nous rêvons acteur. Cette illusion d’être un acteur, convient bien à ceux qui avancent masqués. Voyons cela de plus près !

Enfant, on vous envoie à l’école publique. Et le soir, on vous envoie au catéchisme ou à l’école coranique. Dans la vie quotidienne, tout, absolument tout, vous rappelle que vous n’êtes pas Européen, et que vous n’êtes pas Moyen-Oriental. Et chacun doit construire sa personnalité avec ce magma. Ainsi fait, le chef traditionnel tient votre famille sous son autorité. L’instituteur tente de vous expliquer le monde. Le religieux bâtit patiemment le futur disciple qu’il se chargera de diriger. A la vérité, il s’agit d’une violence déguisée. Car on vous apprend à supporter votre sort. A ne pas poser de question. Donc à accepter une domination. Tout cela se fait sous la photo en grande tenue d’un Président lointain. On vous dit que vous faites partie d’une nation. Une nation dont vous avez de la peine à percevoir le plus petit bienfait. Toutes ces personnalités à qui vous devez faire confiance vous enseignent la soumission. Surtout ne pas réfléchir. Ne pas s’interroger. Ne pas chercher à comprendre.

Un citoyen modèle, c’est un esprit qui proscrit toute idée de révolte. Adulte, on est coincé entre les mâchoires d’une machine impitoyable. On a oublié votre région ? On se rappelle subitement votre existence lorsque le politicien a besoin de votre suffrage ? Quand vous rencontrez l’Etat, c’est souvent la matraque du policier ? Tout cela devient normal. Pour les partages, on vous demande de patienter. Pour les prélèvements et les corvées, votre nom vient en première position. Vous avez des difficultés à comprendre ce qui se passe ? Le religieux sort de son silence et vient vous expliquer les desseins secrets du Créateur. Cette connivence entre le pouvoir politique, la chefferie traditionnelle, les guides religieux, ce n’est pas une alliance de circonstance. Ce n’est pas une alliance contre-nature. Ce sont les différentes facettes d’une même médaille. C’est ainsi que les ponctions trouvent une justification. Et c’est face à une société poreuse de toutes parts, que se dresse le djihadisme.

Ce nouvel acteur est en terrain connu. Il n’est qu’une fraction de la religion venue de l’Orient dans les caravanes des conquérants et des marchands d’esclaves. Et il a beau jeu, puisqu’il vient prêcher le bien. N’oublions pas ce parcours étudié pour vous empêcher de penser par vous-même. Ce savoir qui pourrait vous ouvrir les yeux et vous inciter à la lutte de libération, ce savoir ennemi est regardé comme impie. Chercher à comprendre devient un grave péché. Il y a mieux. On vous explique que ce qui vous arrive est une punition à cause de vos péchés. Et qui vous a enseigné ce péché ? Soit c’est le responsable de la religion chrétienne, donc un adversaire du djihadisme. Soit c’est un savant européen, et c’est la pire chose. Cette femme ou cet homme vient vous expliquer la science. Quel crime ! Chercher à comprendre ce que Dieu lui-même a créé, interdit ! Il n’y a pas mieux pour fossiliser la pensée. Et on joue sur du velours.

Venir dire à un homme que tout ce qui lui arrive est la faute de quelqu’un d’autre, voilà du bon miel ! Dans toutes les sociétés humaines, et sur tous les continents, la technique du bouc émissaire fonctionne. Un exemple. Dans la bouche de tous les politiques en Europe, il est entendu que tous les problèmes de la société viennent de l’immigration. Et la population gobe ça. Pourtant, l’immigré vient vendre sa force de travail. Il ne vient pas percer un coffre. Il ne vient pas piquer les richesses minières d’un pays. Malgré cette évidence, tout le monde est persuadé que l’immigré, c’est le problème. Allons sur d’autres continents ! Des Européens ont pris tout leur temps pour décimer les populations amérindiennes et dresser la fière Amérique. Ensuite de quoi, on a envoyé des bateaux chercher des noirs en Afrique. Regardez sur la carte, c’est juste en face. Vous n’allez pas me croire. Un jour, des politiciens sont montés sur une estrade pour théoriser « le problème noir ». D’autres ont dit « la question noire ». Et bien évidemment, cette entourloupe politicienne a fonctionné à plein tube. Dire, « c’est la faute à autrui », c’est le gros lot assuré.

On a parlé de faillite de la démocratie européenne dans nos pays africains. Et cette idée a trouvé des foules d’adeptes. Faut-il être fou ! La démocratie, c’est juste une technique politique. Et le découvreur d’une technique ne peut s’en prévaloir de toute éternité. De toute façon, ce n’est pas la population d’une nation qui se rassemble pour inventer quelque chose. C’est un chercheur assez fou pour y croire, et qui travaille seul dans un atelier sordide. Tout le monde utilise internet. Je n’ai toujours pas trouvé quelqu’un pour rejeter cette technique occidentale. Je n’ai jamais entendu quelqu’un enseigner que la Charia proscrit l’utilisation de la kalachnikov. Pourtant, cette arme est un pur produit du communisme athée. Ce communisme qui dit avec ferveur « Ni Dieu, ni maître ! ».

Ce n’est donc pas la technologie le problème. Ce n’est pas la science le problème. Le problème, c’est que la science, le savoir, tous ces produits de l’esprit permettent de comprendre les trucages. Et donc de rejeter les truqueurs. Et là, ça ne passe pas !

Le djihadisme nous connaît. Il épouse nos modes de pensée. Tout commence par là. Il connaît nos lâchetés. Et il vient proposer des fausses solutions censées combler l’absence d’Etat. Le djihadisme a des mentors sur la scène internationale. Ce qui lui procure des financements et des moyens matériels. Il peut donc faire des actions de bienfaisance très ciblées. Le djihadisme a l’argent, et il arrive dans des contrées accablées par la pauvreté. C’est bien connu : celui qui paie commande. Il recrute donc à tour de bras. Bref, le djihadisme a l’idéologie qui explique tout, il connaît notre société, et il a les moyens de sa guerre.

Le combat doit donc être multiforme. Il y a le plus urgent. Et là, il faut que les armes parlent. Et il y a le long terme. Les guides religieux, toutes obédiences confondues, doivent sortir de leur silence. Dire que ce que le djihadisme véhicule n’a strictement rien à voir avec l’enseignement de la religion. L’Etat doit arrêter de faire le mort. On ne peut plus abandonner des populations entières à leur sort. La République, c’est légalité des droits et l’égalité des devoirs. Il ne peut pas y avoir des privilégiés et des délaissés. Cultiver les frustrations ne nous mettra jamais à l’abri des désagréments. Bien au contraire !

La diplomatie doit également intervenir dans cette affaire. Si des confréries religieuses peuvent développer une action diplomatique efficace, qu’est-ce qui handicape le bras de nos Etats sur la scène internationale ? Il faut que nous ayons le courage d’aller dire aux pétro-monarchies de faire leurs querelles chez eux. Ce n’est pas fraternel, ce n’est pas humain de venir faire des tueries chez nous, sous prétexte de religion. Nous sommes souverains. C’est ce qui est dit dans les papiers officiels. Cette souveraineté internationale nous donne le droit de dire qui et quoi nous voulons accepter dans nos territoires.

Cet écrit est une esquisse. Il n’a pas pour but d’aborder tous les aspects de la question. De toutes façons, on ne peut pas demander un tel exercice à un cerveau humain. Nul ne peut se dresser, et prétendre qu’il a appréhendé à lui tout seul la totalité de cette problématique. Toutefois, cet écrit appelle à la réflexion. Donc aux contributions. C’est ensemble que nous réussirons un échange enrichissant pour tous. En tout cas, c’est ma conviction.

Sayouba Traoré
Journaliste, écrivain.

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Vos commentaires

  • Le 24 mars 2022 à 15:15, par Badaru En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    Dire des choses vraies n’est pas la vérité. L’écrit est tendancieux dès l’instant où l’auteur désigne le djihadisme comme l’auteur exclusif de nos malheurs. Or en réalité on a affaire à la coalition de tout ce que la région compte comme coupeurs de route trafiquants de drogue orpailleurs et même bandits ordinaires. C’est le fruit de toutes les injustices crimes impunis et impunité dans lesquelles baignent nos pays. Sans lutte contre la corruption l’impunité le vol l’injustice et tous les maux dont nous souffrons rien n’est possible. Cerise sur le gâteau une régionalisation intégrale mal comprise et mal pensée à accru le fossé entre les populations. La RÉCONCILIATION et toutes les autres théories fumeuses n’est que la poudre aux yeux. Pire en faisant forcément le lien entre DJIHADISME terrorisme et ISLAM vous risquez d’ouvrir la boite de Pandore. Or au Burkina compte tenu de la structure de la population la plupart des victimes du TERRORISME sont musulmans. Mais la pensée unique le veut ainsi..

  • Le 24 mars 2022 à 15:23, par Zampa En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    Mon type si on t’a payé pour venir dédouaner la France dit le clairement parce quoi qu’on disent l’Afrique est dans cette situation du fait des occidentaux et cela depuis des siecle.
    Les Ancien negriers sont les ancetres des colonisateur qui eux meme sont les ancetres des néocolons eux meme ancetre des terroistes pour la recolonisation de l’Afrique. Tout intellectuel qui ne sait pas cela est malhonnete. Donxc ne vient pas nous raconter des bobards ici. Quand on a rien a dire on se tait ; c’est plus honorable.
    Vouloir occulter cela c’est de la malhonneté intelectuelle. Tu tournes en rond sans donner de noms alors meme que tu dis vouloir aller droit au but. Il faut appeler "un chat un chat" mais pas un petit felin poilu qui miaule.
    C’est justement en ne dennoncant pas la France et mentant a la population que Rock a preté le flanc à Damiba et s’est fait renversé. Damiba aussi est dans les memes mensonges et ambiguités a flirter avec l’est descendant des negriers. L’épée d’Amocles pese sur sa tete Soyez en sure car il est meme plus ambigue dans ses choix que Rock donc il subira la colere du peuple. Wait and see.

  • Le 24 mars 2022 à 15:25, par RAZOUGOU En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    J’ai lu et j’ai apprecié votre de la question.
    Pour ma part, je ne sens pas du tout la contributions des dignitaires religieux musulmans dans la lutte contre le terrorisme. Ces fous de Dieu recitent des versets coraniques pendant leurs actions ; Ils vont même jusqu’à imposer la charia qui est une dictrine islamique.
    Le terrorisme a donc des liens incestueux avec la religion musulmane.
    Malheureusement, on refuse d’en parler, de l’admettre.

  • Le 24 mars 2022 à 15:52, par Wena Saam Yandé ! En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    "Les guides religieux, toutes obédiences confondues, doivent sortir de leur silence. Dire que ce que le djihadisme véhicule n’a strictement rien à voir avec l’enseignement de la religion". Mr Sayouba, je ne vous cerne pas. De quelles obédiences parlez-vous ? Comment peut-on demander à un guide religieux dont sa religion ne prône pas le djihad, donc qui est sensé ne pas connaître ce que c’est, de véhiculer un message sur le djihad ? Moi je pense que chacun doit prendre c’est responsabilité, en commençant par vous-même, d’interpeller directement, sans détour, ceux dont la religion prône le djihad, au lieu de chercher des voies de contournement. Si, comme vous le dite, "que le djihadisme véhiculé n’a strictement rien à voir avec l’enseignement de la religion", mais, c’est à ceux qui pratiquent la religion où le "vrai djihad" est enseigner, d’avoir le courage de dénoncer et de combattre ce "djihadisme qui n’a rien n’à voir avec l’enseignement religieux". Même si ce combat nous incombe tous, mais c’est d’abord une question de « vrai » et ou de « faux » djihad, et des convictions à défendre.

    • Le 29 mars 2022 à 16:52, par TOGSIDA En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

      Merci mon frère pour vos commentaires que j’approuve entièrement car il est plus élégant de RECLAMER LES DENTS DE LA PANTHERE A CELUI QUI A CONSOMME LA TETE

  • Le 24 mars 2022 à 16:00, par Lepeul En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    Moi je me demande si on se pose vraiment la bonne question :
    Est-ce vraiment du terrorisme religieux ?
    Est ce que le problème n’est pas ailleurs.
    Pour ça il faut identifier les vrais acteurs, la bonne cause, et ensuite combattre...
    J’ai toujours dit ici tout ça est lié à la misère et à l’urbanisme.
    — Créer des mégapoles des villes ou on vit heureux pas que à Ouaga et Bobo.

  • Le 24 mars 2022 à 16:18, par SOME En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    Cher ami saouba comme tu as raison ! « L’école ne donne pas le savoir. L’école donne les moyens de chercher, traquer et débusquer le savoir. Il se trouve que le savoir seul permet à une société de s’affranchir. »
    Oui nous fumes des acteurs de la revolution qui fut trahie de facon si honteuse. Et sous la revolution tu te soutiens nous appelions cette maladie de la « diplomite »

    « Nos parents ont accepté mille peines pour nous scolariser. Ce qui induit un devoir de reconnaissance, et un devoir de restitution. Nous devons être utiles »
    Oui nous disons que nos diplomes doivent servir au peuple et non nous servir. Et c’est ceux qui ont acquis un certain savoir et a meme de comprendre la situation nationale et la mettre en lien avec la marche du monde qui doivent faire ce travail.

    Et a la revolution «  Cette illusion d’être un acteur, », nous avions cherché a en faire une realité : nous avions cherché a nous en debarrasser et debarrasser le pays de cette mentalite de soumis qui subissent leur destin.

    Toutes ces personnalités à qui vous devez faire confiance vous enseignent la soumission. Surtout ne pas réfléchir. Ne pas s’interroger. Ne pas chercher à comprendre. » voila ceux que nous appelions la petite bourgeoisie intellectuelle. Et c’est celle là qui est la source des problemes de nos pays et plus particulierement au burkina

    « Le problème, c’est que la science, le savoir, tous ces produits de l’esprit permettent de comprendre les trucages". Oui c’est pourquoi les concepts, les mots doivent etre changés

    « Il faut que nous ayons le courage d’aller dire aux pétro-monarchies de faire leurs querelles chez eux. Ce n’est pas fraternel, ce n’est pas humain de venir faire des tueries chez nous, sous prétexte de religion. Nous sommes souverains »
    Quand un certain general est proche ami des petro-monarchies, quand on va se promener enturbané dans le nord, quand on facilite l’acces aux sous, etc quelle autonomie peut-on pretendre se prevaloir ?
    Notre probleme c’est nos soi disants intellectuels
    SOME

  • Le 24 mars 2022 à 16:19, par AMKOULEL En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    Cher ainé, j’ai beaucoup aimé la première partie de ton analyse qui jette un regard, foncièrement indépendant, sur l’Homme africain, sur la société africaine. Chacun nage dans ce magma fait du vieux fond africain, d’une part de religieux chrétien(occident) ou musulman(orient) pour se construire une personnalité propre. Cet effort de constat, il y a très peu d’intellectuel qui en est capable, d’une part, et très peu en a le courage de le poser sur la place publique, d’autre part. Pour cela, je vous tire mon chapeau cher ainé.
    Par contre, quant aux solutions esquissées, je me permet de contester une d’entre elles : le rôle du religieux chrétien(occident) ou musulman(orient). Pour ma part, je le considère comme étant partie intégrante du problème, et par ce fait, il ne saurait être partie prenante de la solution. Ce fond religieux, chrétien(occident) ou musulman(orient), est en définitive, ce qui contribue le plus à fossiliser l’intellect africain, qui congèle les intelligences africaines, et qui a réduit, depuis le IXème siècle, le fond africain que nous portions fièrement à sa portion la plus exigue aujourd’hui. Cher ainé, c’est bien ce fond religieux chrétien(occident) ou musulman(orient) qui active, guide, contrôle l’action de l’Homme africain et de la société africaine. Faire appel à ce fond religieux chrétien(occident) ou musulman(orient) pour trouver une solution reviendrait à continuer de ruser et de tricher avec nous-même encore.
    La solution, la plus courageuse serait de retrouver ce vieux fond africain, le dépoussiérer, le réhabiliter à l’aune du monde moderne actuel et y plonger dedans. Comme l’a dit un homme politique contemporain, on ne combat pas une religion, on revient tout simplement à la sienne.

  • Le 24 mars 2022 à 16:21, par Paul En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    Réaction au COM de Zempa : Si après 62 ans d’indépendance, on est toujours à se lamenter que c’est la faute de la France et des colons, c’est se dédouaner à bon compte de nos propres turpitudes en matière de très mauvaise gouvernance. Et, à ce rythme, quand on fêtera les 100 ans d’indépendance en 2060, on sera toujours au même stade. Si nous sommes au fond du gouffre aujourd’hui, il faut se poser les bonnes questions au niveau de nos pays ? Sankara a montré l’exemple pendant 4 ans en comptant sur la mobilisation citoyenne du peuple comme la bataille du rail, les 3 luttes, etc. et, n’a pas fermé la coopération occidentale mais a su l’orienter vers nos priorités nationales de développement à l’époque comme la réalisation de centaines de barrages pour le bonheur des 6-7 millions de burkinabè à l’époque !

  • Le 24 mars 2022 à 16:37, par kantigui En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    Mon frère, je crois que tu ne pratiques pas ce que toi tu prônes à savoir dire la vérité car un chat est un chat. Dans ton écrit, tu es en retard d’appréciation car aujourd’hui nous avons les preuves que ce qui passe au Sahel n’est pas le fait des jihadistes mais plutôt un conglomérat de terroristes , coupeurs de route et autres forces du mal aujourd’hui les premières victimes sont les populations musulmanes donc il n y a pas de raison d’insinuer quoi que ça soit ! aujourd’hui les multiples analyses indexent la responsabilité de la France dans ce qui se passe, donc il ne faut pas tourner autour du pot si tu crois que ta retraite française t’empêche de dire toute vérité vis à vis de tes amis ne viens pas nous mélanger !

  • Le 24 mars 2022 à 16:48, par Passakziri En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    ....."Le combat doit donc être multiforme. Il y a le plus urgent. Et là, il faut que les armes parlent. Et il y a le long terme. Les guides religieux, toutes obédiences confondues, doivent sortir de leur silence "
    Cette partie du texte m’a beaucoup plu . Depuis ces années que nous nous débattons dans notre bourbier, les réligieux et les traditionnels ont été sans voix à mon humble avis. Nous n’avons pas su opposer un autre discours face à celui de ceux d’en face , banderoles noires et écritures arabes en mains. Par peur peut-être de toucher les sensibilités ? Personne n’est dupe pour croire que les âmes perdues representent un groupe précis de notre pays, car nous sommes tous leurs victimes. Pourquoi ne disons-nous pas alors à ceux qui souillent nos principes que nous ne sommes pas solidaires de leurs actes. Ailleurs nous aurions assisté à des mobilisations monstres pour dénoncer les actes posés. Malheureusement chez nous c’est l’atonie et l’inertie totales .

    Passakziri

  • Le 24 mars 2022 à 17:18, par sayouba traore En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    Je fais une réponse globale. Hélas, je n’ai été payé par personne pour écrire ce texte. J’aurais bien aimé avoir cet argent, moi. Si vous avez bien lu ce texte, c’est un appel à contribution. Si vous avez des idées, un corpus de réflexions, faites nous partager. Est-ce qu’on peut imaginer une initiative de ce genre, sans qu’on vienne le polluer avec des récriminations et autres ? Est-ce que nous pourrons un jour avoir une discussion fraternelle dans ce pays ? Vos différentes réactions laissent entrevoir un avenir sombre. Le fracas des humeurs, le choc des certitudes, si cela vous plaît, moi je ne souhaite pas cela pour notre patrie. Si vous avez quelque chose à m’apprendre, une suggestion à faire, attirer mon attention sur quelque chose, avez-vous vraiment besoin de ce ton vengeur ? Est-ce que je vous ai fait quelque chose de mal. Pardon quoi ! Redevenons des sœurs et des frères !

  • Le 24 mars 2022 à 17:31, par Negblanc En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    En lisant les deux premières réactions on sent que ça être très difficile comme vous dites. Si djidisme ne se réclame pas de l’Islam de quoi se réclame t il ? État islamique et al qaida serait de nouveaux croisés chrétiens ? Ensuite l’écrit ne dédouane pas l’occident vous lisez en diagonal. Et Sayouba a bien raison avoir fait des études ne signifie pas qu’on a le savoir ! Au moment où il nous invite à réfléchir sur qui nous sommes vous faites aucune contribution si non des invectives en droite ligne de ce que les ennemis attendent. Qui sommes nous ? Des chrétiens ou musulmans avant d’être moaga, bobo, peul, burkinabé ? Autour de quoi qui est fondamental pouvons-nous nous unir pour exister la est la question !

  • Le 24 mars 2022 à 19:31, par Damis En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    Aux internautes "Badaru" et "ZAMPA", j’ai lu vos commentaires et il n’y a rien à dire ! Vous avez tout dit.
    Quant à l’auteur de l’écrit, il rame dans le vide et cela voudrait dire : soit il le fait exprès, soit il n’a aucune notion de la face cachée du terrorisme.
    Cela dit, je voudrais ajouter ce : le "terrorisme" ou le "djihadisme" est un phénomène créé par certains pays occidentaux pour continuer contrôler certains pays du tiers monde pour dominer le monde. Pour le cas du Burkina, comme le 1er internaute l’a déjà dit, il s’agit en réalité d’une coalition de tout ce que le pays compte comme coupeurs de route, trafiquants de drogue et autres métaux précieux, orpailleurs bandits, bandits ordinaires profitant des situations similaires pour apporter leur touche. C’est aussi, effectivement, le fruit de toutes les injustices crimes impunis et impunité dans lesquelles baignent nos pays qui ont aggravé le phénomène. Mais ce sont les occidentaux qui ont créé le phénomène, l’entretiennent, l’accompagnent et l’activent en fonction des circonstances. Pour le savoir, les leaders de ce phénomène sont connus mais rien ne peut leur arriver. Eux-mêmes ne viennent pas sur le terrain pour le combat mais ils envoient les laissés-pour-compte (ceux qu’ils recrutent régulièrement et envoient sur le terrain qu’ils paient cher et à la tâche) pour faire le sale boulot. C’est une coalition de des bandits, qui sont armés par leur maîtres qui ne sont rien d’autres que certains pays occidentaux.
    Quand à l’idée de lier ce phénomène à l’Islam, c’est archi faux car ceux qui sont bien cultivés savent que l’Occident détestent la religion islamique, et c’est dans ce sens qu’ils mènent une lutte hardie contre cette religion. Ainsi, ils recrutent leurs victimes (certains enfants vivant souvent dans des situations défavorables, certains sont nés musulmans, d’autres non), les financent afin qu’ils jouent le jeu.
    Il n’y a qu’à regarder le cas du Burkina pour s’en rendre compte. Par exemple, depuis l’apparition du phénomène, tous les leaders musulmans qui ont tenté de sensibiliser la population pour leur dire que ce qui se passe ne relève pas des enseignements de l’Islam se sont faits enlever et exécuter. C’est pourquoi les prêcheurs sont prudents dans ce qu’ils disent depuis un certain temps, sinon ils risquent leur vie, puisque ces bandits vivent avec nous tous les jours ; ils n’hésitent pas à traquer quiconque joue en leur défaveur.
    Il faut dire que ces terroristes ont utilisé plusieurs stratégie pour déstabiliser le Burkina : au départ ils s’attaquaient qu’aux militaires seulement ; n’ayant pas eu une révolte des militaires et de la population, ils inclurent les administrateurs civils (préfets, maires, représentants de l’Etat...) ; rien. Ils créent la zizanie entre les confessions religieuses (tuerie des prêtres, des pasteurs, et mêmes des imams...) ; rien. Ils sèment la pagaille entre groupe ethniques (cas de Yirgou et Barsalogo entre Mossi et Peulhs) ; rien. Leur dernière cartouche est qu’il faille cibler toute la population, avec le cas des femmes canardées au retour du puits quand elles sont allées chercher l’eau, bruler les vivres, endommager les points d’eau...!
    A ceux qui pensent de "façon courte" que l’agissement de ces bandits armés relèvent de l’Islam, allez-y comprendre tout ce scénario...
    En réalité, la zone sahélien était jadis dédiée aux trafics de tout genre, et les dirigeants du Burkina (sous Blaise) collaboraient avec bandits armés avec la complicité de certains occidentaux (de bon gré ou mal gré... est-ce cela arrangerait aussi Blaise d’autant plus que c’est un canal pour s’enrichir ?). Avec la crise en Lybie, ces bandits armés ont vu une opportunités de revendiquer la zone sahélienne comme territoire, mais tout pays qui collaborerait était systématiquement épargné (le cas du Burkina sous Blaise). Avec l’arrivée du pouvoir de Roch, étant issu de l’insurrection populaire ne pouvait jouer à ce jeux comme Blaise. Le phénomène est systématiquement activé parce, non seulement les dirigeants sembler prendre une tournure qui n’arrangeait pas les occidentaux, mais ils refusaient toute collaboration avec des sanguinaires. C’est pourquoi le 1er attentat est survenu avant même la formation du 1er gouvernement de Rock, comme une alerte.
    Comme certains le disent souvent, il ne faut pas remuer le couteau dans la plaie en indexant les musulmans, car en aucun cas, depuis que le Burkina Faso existe, jamais un groupe islamique n’a prôné ce que ces kaafir (ennemis d’Allah) sont entrain de faire. Quelqu’un qui a un minimum de connaissance sur l’Islam ne peut attribuer ces agissements de ces bandits armés comme ceux d’un musulman. La preuve, rare sont ces familles qui n’ont pas plusieurs confessions religieuses, notamment musulmans et chrétiens.
    L’auteur de cet écrit ferait mieux de s’informer sinon ce faisant, lui même aide le terrorisme sans se rendre compte car ils ont besoin que la population reste dans l’incompréhension totale pour s’éterniser.
    Aujourd’hui ce phénomène a pu bien s’installé puisqu’ils recrutent régulièrement au sein de la population, notamment ceux qui aiment la vie facile, de même que certains politiciens sans morale. C’est un phénomène que seule l’union sacrée des personnes de bonnes peut venir à bout, sinon, les accusations de part et d’autre ne serviront à rien !
    Que Dieu nous fasse sortir de cette situation, en éclairant aussi la lanterne de nos dirigeants sinon c’est vraiment compliqué.

    Vive le Burkina libre !
    La Patrie ou la Victoire, nous Vaincrons certainement !

    • Le 24 mars 2022 à 22:06, par Passakziri En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

      C’est vraiment pénible de lire de tels commentaires comme le votre. Malgré les efforts des uns et des autres je ne constate aucun changement. Ca ne présage rien de bon pour l’avenir de notre pays, voire de toute notre sous-région.

      Passakziri

  • Le 25 mars 2022 à 12:37, par Dedegueba Sanon En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    Le grand frère Sayouba, se donne la peine d’ouvrir un débat, certains internautes le lisent superficiellement, sans même tenir compte des insuffisances du texte qu’il annonce, et même du fond, comme s’ils avaient une dent contre lui, se ruent sur lui pour l’agresser. Il ne faut nullement jeter le bébé avec l’eau du bain. Personnellement je trouve du bon dans son texte, je lui concède également des insuffisances, mais il s’en était dédouané en évoquant les limites de son texte. Moi j’ajouterai à tout ce qu’il a dit, la responsabilité de la conscience nègre. Effectivement c’est facile de trouver un bouc émissaire, mais posons nous la question de notre responsabilité dans ce désastre ?
    L’arbre généalogique d’aucun noir ne le mène vers Noe(Nouhoun) ou Jacob (Yacouba) . Je parle des melanodermes bien entendu. Ce qui veut que les judéochrétiens et musulmans nègres ont une histoire religieuse plus récente que celle de leurs ancêtres. C’est en cela que les africains ont péché, Sayouba ne fait même pas cas de nos religions ancestrales. Et c’est la tendance, on parle rarement de ces religions, car l’Afrique est plus perçue comme une réserve de matière première, mais pas comme une réserve culturelle, économique et civilisationnelle. On nous a appris à l’école occidentale, comme coranique que ce que nos ancêtres faisaient n’était pas recommandé par Dieu. Et nous les avons reniés pour devenir des judéochrétiens et musulmans d’adoption, parfois plus extrémistes même que ceux qui nous ont imposé leurs religions.
    Pour faire court, je pense qu’il faut changer en profondeur et revenir sur nos valeurs africaines. Le développement va de paire avec la culture et le respect de ce qu’on est, et de ce qu’on a. Malheureusement ceux qui peuvent vraiment changer le paragdime actuel ne sont pas souvent ceux qui ont le pouvoir. Le terrorisme que nous subissons est la résultante d’un fiasco culturel qui puise sa source dans notre histoire ancienne et récente , mais aussi dans notre façon d’être, c’est à dire le prisme par lequel nous mêmes nous nous voyons. Tant que nous ne prendrons pas conscience que le noir doit compter, les autres continueront de faire sans nous. Et je termine en disant que nous avons avec Macron à l’Elysé une chance inouïe de nous afranchir de la tutelle occidentale pour grandir. Car jamais l’Elysé ne nous aura produit un président aussi maladroit et menteur pathologique. Il nous donne tous les arguments, par ses maladresses et son mépris affiché pour les africains, pour rompre les amarres, mais il faut évidemment une bonne dose de courage pour le faire. Pour l’instant seuls les maliens essayent de le faire, seuls et difficilement parce que les autres, trouillards attendent que le Mali terrasse le fauve avant de venir pour l’achever. Or il aurait fallu (ou il faut) le terrasser ensembles.

  • Le 27 mars 2022 à 08:30, par Marc Labor En réponse à : Terrorisme : Nommons les choses !

    Bravo à l’auteur et aux commentaires sérieux (ils ne le sont pas tous). La condition nécessaire, mais malheureusement pas suffisante, à tout progrès est la liberté de parole et de discussion. Je vois qu’elle se réduit au Mali, je vois qu’elle est inexistante dans les zones terroristes.

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