LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Burkina : Nos champions, nos héros

Publié le mardi 22 mars 2022 à 12h23min

PARTAGER :                          
Burkina : Nos champions, nos héros

André Marie Pouya, journaliste et consultant estime, dans cette tribune, qu’avec l’émergence de nouveaux modèles dans le domaine des sports, de la musique, etc., la jeunesse burkinabè aura de moins en moins, besoin d’aller chercher leurs héros à l’étranger.

Hugues Fabrice Zango est entré dans l’histoire du sport du Burkina Faso, le 5 août 2021, aux Jeux de Tokyo, au Japon, en offrant à son pays sa toute première médaille olympique. Le Burkinabè a arraché le bronze en triple saut, donnant aussi à l’Afrique sa première médaille olympique dans cette discipline.

Iron Biby, de son vrai nom Cheick Ahmed Al-Hassan Sanou, devient champion du mondeen soulever des bûches avec une charge de 229 kg, le 18 septembre 2021, à Glasgow, en Écosse. Déjà détenteur d’autres records dont des Guiness, il déclare, à l’occasion : « C’est très grand pour moi, parce que, depuis 2018, je cherche à briser ce record du monde. »

Diébédéo Francis Kéré, architecte burkinabé, basé à Berlin, en République fédérale d’Allemagne, se voit décerner, le 15 mars courant, la plus haute distinction du monde de l’architecture.Le jury du PrixPritzker 2022 précise ceci : « Grâce à son engagement pour la justice sociale et à l’utilisation intelligente de matériaux locaux pour s’adapter et répondre au climat naturel, il travaille dans des pays marginalisés, où les contraintes et les difficultés sont nombreuses et où l’architecture et les infrastructures sont absentes. »

Soutien et admiration

Des Burkinabè ont veillé pour suivre la performance de leur compatriote, aux Jeux de Tokyo. Le 8 août, dans la soirée, il est accueilli aux cris de « Bravo Zango ! Bravo champion ! » par des officiels, des centaines de supporters et d’amis à l’aéroport international de Ouagadougou. Appréciant ce bain de foule, le médaillé olympique a salué la mobilisation autour de lui.

Le correspondant de RFI à Ouagadougou, Yaya Boudani, précise que c’est dans une ambiance de carnaval, et au rythme de la fanfare de l’Union nationale des supporters des Étalons, que des Burkinabè ont accueilli, triomphalement, Iron Biby, le 20 septembre 2021, dans la soirée, à l’aéroport international de Ouagadougou.

M. Aristide Bazié, président de l’Ordre des architectes du Burkina, salue, le 18 mars 2022, le sacre de son collègue en ces termes : « Au-delà de Francis Kéré, c’est une fierté pour l’ensemble des architectes du Burkina Faso », Il jubile encore en ajoutant : « C’est une fierté pour l’ensemble des architectes africains en général et du Burkina Faso en particulier. »

Les jeunes Burkinabè puiseront dans le trio des héros de leur choix.Dans d’autres domaines, tels le football et la musique, d’autres héros peuvent être alignés. Dans le premier groupe, citons, entre autres, les Bertrand Traoré, Jonathan Pitroipa, Aristide Bancé, Edmond Tapsoba, Charles Kaboré, et bien d’autres figures. Dans le second, retenons quelques jeunes talents : Sana Bob, Floby, Dez Altino, Oceane, Ka Ya Woto…

Les jeunes auront,de moins en moins, besoin d’aller chercher leurs héros à l’étranger. Et cela change beaucoup de choses. Ils pourront rencontrer leurs héros, discuter avec eux et leur demander des recettes. Voir quelqu’un étant né et ayant grandi dans le même environnement que soi devenir un héros signifie aussi qu’on peut en être soi-même. Leurs héros sont des gens accessibles, désormais.

Dans les années 1970, certains jeunes adoptaient des idoles étrangères, sur le plan musical, par exemple. La démarche accouchait de noms et de surnoms florissants. Ainsi, le musicien camerounais Elvis Kémayo avait inspiré des fans qui s’appelaient « les Frères Kémayo de Tanghin ». La musique zaïroise avait favorisé l’émergence de « Ouédraogo Karim-Zaïrois ». Ces appellations côtoyaient d’autres surnoms non moins flamboyants comme « Vincent de l’Or dit-le-Diamant », « l’Impératrice Congo Eulalie » … Les Voltaïques, amateurs de musique, faisaient fonctionner leurs méninges à fond, en la matière. Tandis que maintenant les jeunes auront cette possibilité de se surnommer avec des noms du terroir.Une nationalisation des héros, des modèles, des idoles et des émotions esthétiques…

André Marie POUYA
Journaliste & Consultant

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 22 mars 2022 à 12:30, par PIONG YANG En réponse à : Burkina : Nos champions, nos héros

    Je vous remercie pour votre écrit. Mais KA YA WOTO n’est nullement un modèle. Il n’est pas un promoteur de valeur, et il faut le dire. Tout les succès n’ont pas la même valeur, et il faut le reconnaitre. Cité des gens qui rament sur les vagues indignes de l’ignorance juvénile à coté de sommités comme KERE, J. AONGO, IRON B. et autres, c’est indécent et il faut faire attention.

  • Le 22 mars 2022 à 12:46, par Validé En réponse à : Burkina : Nos champions, nos héros

    Je suis parfaitement d’accord avec vous et je milite que nous soyons fiers de nos jeunes héros Les jeunes aujourd’hui ont de la chance d’avoir des star nationales comme modèles parce qu’il sont connus à l’étranger. En notre temps on subissait la domination de l’étranger.
    Dans le domaine du football par exemple après le match historique entre le kadiogo et les Léopards du Zaïre , les noms des footballeurs zairois ont été empruntés par de nombreux footballeurs voltaiques de l’époque : Mapulanga , lobilo , MBouanga , etc. Les autres africains MOUKILA , N ’JO Léa , Faras ont aussi donner leur noms aux voltaiques. J ’ai pleuré de joie en entendant un jour le ditanyé chanté dans un stade à l’étranger

    Soyons fiers de nos héros ! J’étais triste de voir Bertrand Traoré descendu en flammes par certains critiques lors de la dernière CAN ,et même une tentative d’incendie de son domicile parait il. Ce jeune homme malgré son salaire mirobolant a fait le sacrifice de venir défendre les couleurs nationales par patriotisme et je le respecte.
    Tout près de nous , il y a Yero
    Il ya certainement dans les villes , villages et quartiers des milliers d’autres jeunes héros inconnus dans leur domaines respectifs ou des burkinabés de l’ étranger qui font honneur à notre pays. Hommage à tous
    Bel article

  • Le 22 mars 2022 à 14:33, par Validé En réponse à : Burkina : Nos champions, nos héros

    Je suis parfaitement d’accord avec vous et je milite que nous soyons fiers de nos jeunes héros Les jeunes aujourd’hui ont de la chance d’avoir des star nationales comme modèles parce qu’il sont connus à l’étranger. En notre temps on subissait la domination de l’étranger.
    Dans le domaine du football par exemple après le match historique entre le kadiogo et les Léopards du Zaïre , les noms des footballeurs zairois ont été empruntés par de nombreux footballeurs voltaiques de l’époque : Mapulanga , lobilo , MBouanga , etc. Les autres africains MOUKILA , N ’JO Léa , Faras ont aussi donner leur noms aux voltaiques. J ’ai pleuré de joie en entendant un jour le ditanyé chanté dans un stade à l’étranger

    Soyons fiers de nos héros ! J’étais triste de voir Bertrand Traoré descendu en flammes par certains critiques lors de la dernière CAN ,et même une tentative d’incendie de son domicile parait il. Ce jeune homme malgré son salaire mirobolant a fait le sacrifice de venir défendre les couleurs nationales par patriotisme et je le respecte
    Bel article

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique