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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Ma mère est partie malheureuse », témoigne la fille du journaliste Paulin Bamouni

Publié le mercredi 12 janvier 2022 à 15h56min

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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Ma mère est partie malheureuse », témoigne la fille du journaliste Paulin Bamouni

Le procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons a amorcé un nouveau virage, ce mercredi 12 janvier, avec le passage des ayants droit des victimes. Un exercice cathartique auquel s’est livré la fille cadette du journaliste Babou Paulin Bamouni, conseiller de Thomas Sankara et responsable de la presse présidentielle.

Lorsque son père tombait sous les balles assassines au côté de Thomas Sankara, Céline Bamouni n’avait que 11 ans. Sa sœur aînée avait 13 ans et son petit frère en avait 2. Sa mère devenue veuve à l’âge de 33 ans a dû les élever seule, mais a rendu l’âme en juin 2020, 33 ans après les faits.

Aujourd’hui âgée de 46 ans, Céline Bamouni a pris la parole pour exprimer « la douleur et le chagrin » qu’a vécu sa famille jusqu’à l’ouverture du procès. Elle a révélé avoir appris le décès de son père le 16 octobre 1987. « On ne savait pas s’il était mort, s’il avait été capturé ou s’il avait réussi à fuir. Dans mon esprit d’enfant, je me disais toujours qu’il avait réussi à trouver une cachette (…) On n’a jamais vu le corps. On partait se recueillir sans savoir s’il faisait vraiment partie des victimes », a raconté Céline Bamouni.

Elle a affirmé au tribunal que son père était le deuxième d’une fratrie de 12 enfants et était le seul à avoir fait de hautes études. Pilier de la famille, sa mort aurait entraîné le départ prématuré de son père et de sa mère.

« C’est vrai que j’avais 11 ans et ma grande sœur 13. Mais mon frère n’a pas connu notre père. Quand on lui parle de notre père, il ne sait pas de qui on parle. Ma mère est morte sans savoir qui a massacré et inhumé sauvagement son mari. Elle est partie malheureuse. Elle a été traumatisée. Avec ce procès, nous avons commencé à être guérie mais la douleur est là », a conclu Céline Bamouni.

Notons qu’après son témoignage, le président a fait appel aux ayants droit des autres victimes, mais personne d’autre ne s’est présenté à la barre. Avant Céline Bamouni, la Chambre de jugement a entendu les ayants droit de Amadou Sawadogo et de Walilaye Ouédraogo. La famille de Thomas Sankara, elle, n’a pas souhaité prendre la parole. L’audience a été suspendue et reprendra le lundi 24 janvier 2022 avec l’étape des plaidoiries des avocats des parties civiles.

LeFaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 janvier 2022 à 16:39, par Sacksida En réponse à : Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Ma mère est partie malheureuse », témoigne la fille du journaliste Paulin Bamouni

    Courage et Beaucoup de prieres a toutes ces Familles de nos Patriotes et Heros Revolutionnaires tombes des armes intellectuelles et de competences au Services Exclusifs de leur Patrie et du Peuple Burkinabe contre bien sur le neocolonialisme et l’imperialisme Occidental et leurs valets locaux Africains. Soyez fortes et fieres de vos peres car il ne sont pas morts et victimes pour rien. Si le Burkina Faso est aujourd’hui a amorce une sortit certainement du sous developpement economiques et sociales, cela est en partie le resultat que vos peres et pionniers du Combat liberateur du Burkina Faso et de l’Afrique. Paix eternelle a l’Ame de nos Patriotes et Panafricanistes revolutionnaires. Salut

  • Le 12 janvier 2022 à 18:33, par HUG En réponse à : Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Ma mère est partie malheureuse », témoigne la fille du journaliste Paulin Bamouni

    Recit pathetique.Si l insurrection populaire avait atteint le resultat escompté on allait dissoudre le cdp comme les freres musulman en egypte.Allons seulement.Combien des familles ont ete detruites par un assoifé de pouvoir refugié maintenant dans sa belle famille en changeant sa nationalité

  • Le 13 janvier 2022 à 10:26, par jan jan En réponse à : Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Ma mère est partie malheureuse », témoigne la fille du journaliste Paulin Bamouni

    Chère Céline Bamouni, la situation que vous avez traverse est regrettable, mais cette situation c’est les chers "révolutionnaires" dont votre père était membre qui ont instauré ce système de tueries des adversaires politiques au pays, de l’instauration de procès staliniens pour rabaisser et humilier leurs aînés à qui ils doivent tous. Les familles de ceux que la révolution a tué ont souffert peut-être plus que la vôtre, eux n’ont pas eu l’opportunité d’aller en occident s’installer et refaire leur vie comme vous, Mme Sankara et autres. Qui règne par l’épée péri par l’épée dit l’adage

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