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Décès d’un patient au CHU Souro Sanou : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

Publié le mercredi 17 mars 2021 à 11h10min

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Décès d’un patient au CHU Souro Sanou :  La famille dénonce  les traitements infligés à leur parent

Ceci est une lettre ouverte adressée au ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo. Elle est relative à la situation de TIENS BANDE T. Bernadin, patient décédé le 23 janvier 2021 au service de réanimation du Centre hospitalier universitaire Souro Sanou de Bobo Dioulasso. Par cette lettre, la famille dénonce les traitements infligés au parent malade et à ses accompagnants pour une redynamisation des conditions de prise en charge dans les formations sanitaires.

Monsieur le Ministre, Recevez tout d’abord nos félicitations pour votre nomination à la tête du Département de la Santé pour lequel, nous souhaitons vivement que des changements soient apportés afin de rendre effectif le slogan « la santé pour tous ». Acceptez nos vifs encouragements pour révolutionner le dispositif sanitaire national qui, actuellement, contribue à plusieurs égards, à endeuiller des familles par l’action de certains collaborateurs qui croient qu’ils n’ont de compte à rendre aux citoyens et aux contribuables de qui émanent leurs revenus.

Par ce canal, je vous saisis au nom et pour le compte de la Famille RAMDE-TIENSBANDE qui a perdu un fils, un frère, un époux et un père, au Service de Réanimation du Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou (CHUSS) de Bobo Dioulasso le 23 janvier 2021, car les circonstances de son décès restent troublantes.

En effet, ayant assisté notre parent, TIENS BANDE Tegawenre Bernadin dans ses derniers jours à l’Hôpital Sanou Sourou en compagnie de son épouse, nous avons un devoir de mémoire et de justice vis-à-vis de lui et de la nation burkinabè. Cette correspondance tient lieu de dénonciation des traitements infligés à notre parent malade et à ses accompagnants pour une redynamisation des conditions de prise en charge dans vos formations sanitaires.

Vous vous souviendrez qu’en octobre 2014, le slogan lancé à tue-tête a été « Plus rien ne sera comme avant’’ au Burkina Faso et nous avions grand espoir. Malheureusement, sur le plan sanitaire, les avancées annoncées n’ont pas suivi et ne sont toujours pas au rendez-vous malgré les attentes des citoyens y compris les membres de ma famille.

Aussi, mon intervention portera essentiellement sur les points ci-après :
 :Les conditions de prise en charge des malades au Service de Réanimation du Centre Hospitalier Universitaire Sanou Souro (CHUSS) de Bobo Dioulasso. ;
 La gratuité non effective des médicaments pour la prise en charge des malades de la Covid-19 ;
 La compétence et le professionnalisme de certains membres de vos équipes ;
 Les problèmes liés à la disponibilité de l’oxygène et à son caractère fonctionnel ;
 Le manque des blouses de protection pour les accompagnants et les visiteurs ;
 La non prise en charge des personnes contacts Covid-19 ;
 Le consentement non demandé pour l’intubation ;
 Le déficit de communication du staff du Service de Réanimation ;

- Des conditions de prise en charge des malades au Service de Réanimation du Centre Hospitalier Universitaire Sanou Souro (CHUSS) de Bobo Dioulasso.

Ledit Service a accueilli en son sein le Patient TIENS BANDE Tegawenre Bernadin qui est notre parent. Il nous a informés le 10 janvier 2021 d’une crise d’asthme qu’il faisait. Cela ne nous a point inquiétés car étant asthmatique depuis son très jeune âge. Le 11 janvier 2021, il a été interné à la Clinique Saint Léopold de Bobo Dioulasso. Après un séjour de 4 jours, il a été évacué le 14 janvier 2021 au CHUSS suite à un résultat positif au test de Covid-19. Il y restera jusqu’au 23 janvier 2021, jour de son décès. Il convient de noter que les membres de la famille présents à son chevet ont parfois assisté aux tergiversations des Agents du Service quant au traitement à lui procurer pourtant, nous savions tous qu’il informait toujours les Agents de Santé de ses allergies et antécédents médicaux.

La présente lettre voudrait tirer la sonnette d’alarme pour donner le contexte général du cas devenu le « Malade VIP du Service de Réanimation » tel que vos Agents l’avaient surnommé, comme s’il les dérangeait. Nous élevons également nos dénonciations les plus acerbes afin que d’autres situations similaires soient évitées et que vos collaborateurs, les medécins et infirmiers se souviennent à chaque instant de leurs différents serments par lesquels ils se sont engagés à sauver des vies et non à endeuiller les familles.

Combien sont-elles ces personnes de votre espace territorial qui n’ont point confiance en votre dispositif sanitaire ? Conduisez juste un sondage auprès des usagers de vos formations sanitaires et vous verrez la justesse des propos qui considèrent nos hôpitaux, vos hôpitaux comme des mourroirs, des lieux où aucune importance n’est accordée à la vie des patients, d’autrui.

- De la gratuité non effective des médicaments pour la prise en charge de la Covid 19

Pour revenir au cas de votre patient, notre parent défunt et concernant la Covid -19 pour laquelle il était hospitalisé dans vos locaux, le Gouvernement du Burkina Faso a annoncé tambours battants en mars 2020 la gratuité des soins pour cette maladie qui semble non encore maitrisée par vos Services et qui continuent de semer la graine de la douleur dans les ménages.

Loin de nous l’idée de ne pas reconnaitre les efforts fournis par le Gouvernement pour rendre disponibles quelques médicaments du protocole Covid-19 mais malheureusement le carnet de liaison ressortait du magasin sans approvisionnement avec pour raison essentielle le manque d’intrants. Nous avons parfois noté des incohérences entre vos Services concernant la gratuité des médicaments ; vos équipes restent encore dubitatives à ce sujet. C’était le premier échelon du caractère irréel de la gratuité.

Les reçus aussi élevés des ordonnances prescrites plusieurs fois par jour prouvent également que la gratuité tant prônée n’était que chimère concernant la prise en charge de la Covid-19 au Faso.

Un autre cas pour illustrer cet aspect, quand la décision de l’intubation de notre parent avait été prise par vos Services, votre ‘’ Malade VIP’’ ce lundi 18 janvier, sans notre consentement, un Agent de Santé nous avait demandés de nous préparer à faire face aux produits médicaux dont les coûts seront élevés pour tirer notre parent d’affaire en plus d’être moralement forts. La famille s’est serrée les coudes comme nous le faisons toujours et notre parent n’a manqué d’aucun médicament aussi petit ou aussi onéreux fut-il. En retour, c’est votre équipe qui n’a pas joué sa partition, les sacrifices et les tests que nous devions subir pour tirer notre parent de sa maladie, nous les avons tous réussis.

- De la compétence et du professionnalisme des équipes

Monsieur le Ministre,
C’est le lieu d’évoquer les profonds questionnements sur la compétence et le professionnalisme de certains de vos collaborateurs à leurs différents postes durant notre séjour dans la formation hospitalière. Les attitudes n’ont fait nous poser des questions que nous vous retournons en termes d’évaluation de votre dispositif. En notre qualité d’accompagnants, nous avons eu à déplorer des faits qui nous ont perturbés et qui continuent de nous bouleverser.

Certes, nous ne pouvons passer sous silence le professionnalisme de certains Agents : Médecins et Infirmiers du Service de Réanimation, de la Coordination Régionale de la prise en charge de la Covid-19 et du Directeur Régional de la Santé des Hauts Bassins qui nous ont témoignés leur assistance et sympathie et qui se sont battus jusqu’au bout à nos côtés. Nous tenons à saluer leur professionnalisme et surtout leur côté humain. Il y a une autre vie en dehors du CHUSS et les valeurs humaines doivent alimenter le professionnalisme.

Le dispositif de prise en charge mérite que vous vous y attarder avec attention. Au cours de notre passage au Service de Réanimation, nous avons pu noter qu’il n’existait aucun dispositif permettant aux malades d’alarmer la salle de soins où se tenait une partie de l’équipe. A cela, s’ajoutait le fait que les visites aux patients étaient restreintes à deux (2) par jour.

En dehors des visites quels calvaires nos malades ne vivaient-ils pas ? Pour notre parent, il nous fallait lui envoyer des crédits de communication pour lui permettre de nous appeler à l’extérieur et exposer tous ses malaises et manques de prise en charge dans ses difficultés respiratoires. Et suite à ses appels, nous rentrions informer l’équipe qui encore peinaient à bouger, il restait de longs moments sans prise en charge.

Monsieur le Ministre, le traumatisme de notre séjour au Service de Réanimation nous hante toujours. Quand nous étions saisis par notre malade au téléphone et allions signaler ses gênes et malaises, certains Agents trouvaient que nous les derangions et ne bougeaient point pour prendre soin de lui.

Qu’en était-il de ces patients qui n’avaient pas de téléphone ou de crédit de communication pour signaler à leurs accompagnants leurs détresses et déboires vu que certains étaient en incapacité totale ? Nous gardons en mémoire les cas de cette patiente de la chambre voisine atteinte de tétanos que nous voyions à travers la vitre.

Le 15 janvier 2021, vu que le système d’oxygène ne semblait plus convenir à notre parent, toujours en détresse respiratoire, un des Médecins avait demandé qu’il soit « ventilé » pour l’aider à mieux se sentir. Aucune suite n’a été donnée aux instructions de ce Médecin, exposant davantage notre pauvre malade déjà fragilisé par les prestations douteuses de vos équipes.

Tellement exacerbés par les dysfonctionnements dans ce Service, nous avons lutté pour lancer l’alerte sur Ouagadougou auprès de connaissances et solliciter une meilleure prise en charge de notre parent. S’en sont donc suivis des rappels à l’ordre dans le Service pour comprendre la situation du patient TIENS BANDE pour qui plusieurs personnes se sont mobilisées. Et c’est finalement aux environs de 20h que le patient a fini par être pris en charge. C’est depuis lors que certains de vos Agents énervés l’avaient baptisé ’’ LE MALADE VIP ’’ et se demandaient qui était- il pour qu’ils eussent désormais du monde sur leur dos.

Ils feignaient de parler entre eux de ce malade atypique en notre présence dans leur salle de soin pour nous irriter. Nous avons vraiment tout supporté avec un seul objectif : qu’il retrouve la santé.

Monsieur le Ministre, un autre cas de manque de professionnalisme est le suivant. Lorsque notre parent avait été intubé, A la question de combien de temps durerait son coma artificiel, la réponse mettait l’emphase sur sa réaction au traitement. Soit nous leur concédons ce postulat. La même nuit de son intubation, nous avons remarqué qu’il faisait des mouvements et même se débattait et nous étions heureux qu’il réagisse déjà et cela a duré 48h. Pour nous, les signes de sa guérison étaient là et rassurants. C’est au 3ème jour de son intubation qu’en pleine séance de soins, un infirmier a remarqué ses bras qui bougeaient et les amples mouvements qu’il faisait dans son coma artificiel et s’est mis à crier à ses collègues : « Il bouge, ce n’est pas normal ».

Quand nous avons voulu en savoir davantage, il est ressorti que le patient ne devait faire aucun mouvement et que ses réactions et mouvements étaient liés fait que les seringues contenant les produits passés progressivement ne devaient pas être vides. Elles devaient être alimentées à un beau niveau en permanence. Malheureusement, elles étaient presque vides parce qu’un agent n’avait pas fait le travail qui était le sien. Comment qualifierez-vous tous ces écarts ? Nous dirons un professionnalisme au rabais qui a probablement contribué à coûter la vie à notre parent.

Fort heureusement que pendant que certains nous rabrouaient et nous trouvaient insupportables quand notre malade sollicitait de l’assistance au regard de ses difficultés respiratoires, d’autres étaient disponibles et enclins à prendre le temps pour nous rassurer et fournir les soins adéquats.

- Des problèmes autour de l’oxygène et de son caractère fonctionnel au Service de Réanimation

Monsieur le Ministre,
Le 14 janvier dès son hospitalisation il se plaignait de difficultés respiratoires sans que ses alarmes ne soient prises en charge de la plus optimale des manières ; le suivi laissait à désirer.

Un des exemples les plus piteux dans un Service dit de « réanimation » a été le manque de contrôle de l’oxygène placé à notre malade. Souvent, il ressentait un manque d’humidification de l’oxygène (il fallait mettre de l’eau dans un support externe. Quand l’eau tarissait, l’air ou l’oxygène séchait et fragilisait sa respiration). Ce problème a été signalé plusieurs fois mais sans aucun changement.

Son épouse qui avait vu un infirmier gérer ce problème à la Clinique avait demandé à un Infirmier de l’assister pour lui permettre de soulager son époux vu qu’on tardait à venir à son secours. Depuis lors, c’était elle qui s’en occupait pour humidifier son oxygène. L’oxygène au CHUSS qui était sensé l’aider à respirer l’éloignait de la vie par la négligence de ceux qui étaient censés protéger sa vie.

Son état ayant commencé à se dégrader et n’ayant toujours pas de réponse appropriée à ces malaises et douleurs, Bernadin TIENS BANDE a rassemblé le peu de force qu’il avait pour lancer l’alerte sur son compte Facebook : @Tiens Bandé Bernadin, post capturé et relayé par nombre d’amis.
Même après son décès, ce post nous a encore valu des menaces et d’autres problèmes liés à l’organisation de ses obsèques. Nous pourrions vous en dire davantage.

Ce cri de détresse lancé par lui le 15 janvier vient une fois de plus mettre à nu les insuffisances du dispositif sanitaire au Burkina Faso alors que le pays s’est engagé dans les Objectifs de Développement Durable (ODD).

- Du manque de blouses de protection pour les accompagnants et les visiteurs

Monsieur le Ministre,

Certains Agents au Service de Réanimation ont dû surmonter en notre présence les reproches de leurs collègues pour pouvoir nous trouver des blouses de protection. Ils récriminaient en disant que c’était leur stock à eux. Ceci pour vous faire comprendre que l’indisponibilité des blouses de protection est une triste réalité et que nous, accompagnants avons été exposés dans vos Services parce que nous devions nous occuper de notre frère, de notre époux. Bref, il est notre parent et que ne surmonterions-nous pas pour qu’il puisse se lever, se rétablir et rentrer chez lui. Nous avions pour devoir de veiller sur lui en tout temps durant son séjour chez vous vu que vos Services ne garantissaient pas sa sécurité.

Dans toutes vos campagnes de sensibilisation et d’adoption de nouveaux comportements au profit des Agents de Santé en période de Covid-19, n’avions-nous pas entendu dire que les blouses et certains équipements sont à usage unique ? Dans notre cas, quand il arrivait que l’accompagnante principale dispose d’une blouse avec la gentillesse d’un de vos Agents, parce que notre malade est devenu comme la bête à abattre (« il n’y a pas de blouse disponible », le refrain quotidien dont ne se lassaient pas vos équipes), elle devait la garder 24h voire 48h pour être certaine de pouvoir avoir accès à son époux.

Que dalle pour les Agents de Santé qui nous regardaient sans la moindre préoccupation de nous protéger. Il était courant pour nous de rentrer nous occuper de notre malade sans protection sans que cela ne dérange personne. Dans ces situations, quelles sont vos responsabilités si dans ce Service de Réanimation, un de nous, accompagnants, avait été aussi contaminé par la Covid-19 ou tout autre maladie ou même trépassé avec notre parent au pire des cas, de par votre faute ? On nous dira de ne pas porter de plainte car ce sera la volonté de Dieu qui se serait réalisée. Est-ce normal très chère autorité ? Non, non et non, nous avons assez des manques de prise de conscience et de responsabilité de ceux qui sont sensés nous protéger.

Sentant le risque grand et aussi pour être en adéquation avec les mesures et les conseils à nous donnés par ce gentil Médecin du Service dont nous ne cesseront de tarir d’éloges pour son accueil, sa disponibilité et surtout son professionnalisme, nous avons sollicité et obtenu d’une bonne volonté, qui compatissait à notre douleur un don de dix (10) blouses.

Pour multiplier nos chances de prendre soin de notre parent, le protéger et nous avec, nous avons lancé un SOS sur Ouagadougou 48 h durant pour l’achat des blouses à nos frais. Là encore, c’était le parcours du combattant aussi bien à Bobo Dioulasso qu’à Ouagadougou pour palier votre dispositif défaillant. Des blouses ont été achetées chez un vendeur de matériel bio medical au prix unitaire de 4950 FCFA pour notre usage au CHUSS.

Combien de personnes peuvent faire cette gymnastique et disposer d’équipements adéquats pour leur protection et la prise en charge de leurs parents ? Nos cœurs saignent encore plus quand nous savons que le patient Lambda qui est sans ressources et sans connaissance ou réseau à actionner pour solliciter une simple prise en charge, ne parlons pas encore de prise en charge adéquate et meilleure.

- De la non prise en charge des personnes contacts

Autre fait, ayant été des personnes contacts avec un cas Covid-19, à aucun moment, le dispositif ne nous a orientés vers un centre pour le test. Il a fallu une fois de plus nous débrouiller pour se renseigner et attendre quelques jours que les réactifs soient à nouveau disponibles au CHUSS pour passer au test. Ces situations n’accroissent-elles pas le degré de contagion et de propagation de la maladie dans les différents espaces où nous les accompagnants du malade sommes passés ? Le dispositif ne devrait-il pas s’améliorer en faisant du dépistage systématique des personnes contacts de malades Covid-19 une priorité ?

- Du consentement non requis pour l’intubation

Monsieur le Ministre,
Vos agents ont décidé dans la nuit du 18 janvier 2021 d’intuber le sieur Bernadin TIENS BANDE sans avoir au préalable requis le consentement de sa famille et de lui-même. Il était bien conscient, jouissant de toutes ses facultés mentales. Suite à l’indisponibilité de certains médicaments dans les pharmacies de garde, l’intervention a été reportée au mardi matin pour rassembler tous les produits manquants. Pour nous, il n’avait donc aucune urgence vu que l’équipe médicale nous a permis d’attendre le jour pour compléter les ordonnances.

Notre parent avec qui nous avons communiqué dans la nuit du 18 et le 19 janvier au matin était très sceptique quant à l’intervention (intubation). Il opposait un refus catégorique parce qu’il n’avait aucune confiance en votre dispositif sanitaire. Il nous l’a signalé sans cesse (Cf SMS). Il nous demandait d’être vigilants avec vos Agents, au regard du manque de professionnalisme de certains d’entre eux.

Une structure sanitaire peut-elle faire une telle intervention sans un consentement écrit de la famille du patient surtout que l’urgence n’a pas été décrétée ? Nous estimons que le choix de décider en toute liberté n’a pas été donné à notre parent et à sa famille. L’équipe lui a juste présenté selon eux un des avantages qui consistait à le préserver d’un coma naturel pour protéger son cerveau en intégralité. Toujours selon vos spécialistes, le coma artificiel allait le sauver. Ici encore, maitrisaient-ils tous les paramètres de l’intubation ?

Le mardi 19 janvier au matin, il y a eu une importante coupure d’électricité au CHUSS et le relais ne s’est pas fait, notre parent disait encore ’’ Tu vois, imagine que pendant l’intervention cela se produit, pas d’électricité, ce sera la catastrophe, je n’ai pas du tout confiance’’. Il a même exprimé ses craintes à un agent qui l’a rassuré que les dispositifs d’électricité étaient autonomes à la Réanimation mais nous étions dans l’obscurité, il nous est revenu que c’était une coupure générale à Bobo Dioulasso. Nous n’entendions que le bruit des moniteurs et des onduleurs dans les salles des patients.

De façon spécifique, le jour de l’intubation, vers 10h notre frère m’a demandée au téléphone d’aller le rejoindre de toute urgence dans sa salle pour parler à l’équipe et leur expliquer son refus catégorique de se faire intuber, il n’en voulait pas. Son épouse à son chevet était témoin.

Dans ma course pour pouvoir aller l’ écouter et le rassurer que tout se passera bien pour sa guérison, je me suis heurtée au refus catégorique d’un Responsable du Service de Réanimation soi-disant qu’il était avec l’Equipe, déjà en préparation pour l’intervention et que la présence de son épouse à ses côtés lui suffisait. Malgré mon insistance, je n’ai pas pu voir mon frère, ni échanger avec l’équipe soignante. J’ai été très décontenancée.

Malheureusement, ce schéma de notre frère est devenu monnaie courante et ces dernières semaines les scenarii sont idem à Ouagadougou et Bobo Dioulasso : l’intubation dans la prise en charge Covid-19 est aujourd’hui synonyme de plusieurs décès qui se suivent et se ressemblent. Des cas sont connus. Quel dommage pour notre siècle en évolution et notre pays.

 Le déficit de communication du staff du Service de Réanimation.

Monsieur le Ministre,
Toutes les situations ici relatées ne sont malheureusement qu’une fine illustration du déficit de communication entretenu.

Outre cela, au Service de Réanimation que nous avons fréquenté pendant 10 jours, nous avons vu des patients demandant de l’aide notamment de l’eau à boire ou à être mieux coucher dans leurs lits mais personne ne les assistait. On menaçait même certains accompagnants qui tentaient d’aller à la rescousse de leurs malades. Est-ce là le combat pour le Burkina Prospective 2025 ?

Le clou ou si vous préférez la chute, ce sont les deux derniers jours de notre séjour au CHUSS, du 22 au 23 janvier. Dans la soirée du 22, et ayant décidé de veiller personnellement mon frère, après 22h-23h, je passais chaque heure devant sa salle vitrée pour sa surveillance et suivre les constances sur les deux moniteurs sur lesquels il était branché.

Entrée à 1h 45, silencieuse et postée à un coin de la vitre, j’ai surpris et suivi 15 mn durant, deux Agents de Santé paniqués par je ne sais quelle gaffe qu’ils avaient causé sur mon frère, étaient perplexes et cherchaient visiblement à résoudre un problème ou à réparer quelque chose qui leur avait échappée. Ils tâtonnaient en réalité. Je suis restée silencieuse dans mon coin pour mieux comprendre ce qu’ils feraient. A un moment donné, l’Agent qui faisait face à la vitre s’est rendu compte de ma présence et m’ont alors intimer l’ordre d’aller patienter dehors sur le banc.

Toujours au cours de la même nuit, vu que je passais chaque heure vérifier l’état de santé de notre parent intubé et sans défense, j’ai remarqué des anomalies sur un des deux moniteurs. Celui-ci faisait ressortir à un moment donné des Apnées Sévères mentionnées à l’écran en rouge enregistrées avec de grandes fluctuations au niveau de la tension : des pics comme des chutes, j’ai attiré plusieurs fois l’attention d’un des membres de l’équipe de nuit mais il semblait me prendre pour une analphabète en voulant me faire croire que ces constantes n’étaient à pas considérer mais nous devons nous fier au second moniteur. Nul besoin d’être un Dr ou Pr en médecine pour lire les constantes sur les moniteurs et faire son devoir d’accompagnant : surveiller, informer et alerter en cas de nécessité.

Monsieur le Ministre, est-ce à dire que le dispositif de prise en charge des malades de la Covid-19 n’est pas encore maîtrisé par certains de vos Agents ? Si c’était le cas, ils auraient pu se référer à leur hiérarchie pour éviter de sacrifier un patient ayant déjà trop souffert et subit les affres des soins en réanimation.

Nous sommes tous conscients que l’équipe de garde du 22 janvier 2021 a commis des dégâts sur notre parent au point de nous faire tourner en rond en ne nous laissant pas le voir à 6h quand l’heure de son alimentation par la sonde était arrivée. Jusqu’à 10h, nous n’avons pas eu accès à lui, il était prétexté des prélèvements, ou des rencontres avec un Responsable du Service qui devait rencontrer la famille et était porté disparu à la fin. Ladite rencontre eut lieu tardivement pour nous annoncer que la santé de notre parent se dégradait et que Bernadin TIENSBANDE était devenu le malade le plus important du CHUSS au regard de son état.

Toute l’équipe de la Réanimation était en alerte et à la recherche de solutions pour le garder en vie. L’équipe qui a pris le relais le 23 janvier a souligné plus tard vers 12h qu’elle avait enregistré de nombreuses anomalies au cours de la nuit dans sa prise en charge qu’il a fallait rattraper et gérer. Cependant, à voir l’expression des visages, nous avons commencé à nous poser des questions.

Je vous épargne la suite des choses et nous pourrons encore vous présenter les reçus de la dernière ordonnance qui nous avait été commandée, d’une valeur de 53 000F, que nous avons honorée pour que peu de temps après la nouvelle fatidique nous tombe dessus comme un couperet.
Nous ne demandons pas la pitié ou la sympathie de la part de vos Services ou de votre Ministère mais nous tenons à ce que la vie humaine soit mieux respectée dans vos locaux et formations sanitaires.

Au regard de toute cette peinture du Martyr qu’a été notre parent au CHUSS et pour toutes les victimes de la négligence de certains Agents de Santé, nous espérons de tout cœur que vous apporterez la lumière qui redorera le blason du Ministère de la santé du Burkina Faso tout en inspirant confiance aux populations même les plus pauvres en votre dispositif sanitaire.

Le cas vécu à l’Hôpital Sanou Sourou, au Service de Réanimation qui a endeuillé notre famille n’est pas le seul au Burkina Fao. Toujours en lien avec la Covid-19, les dénonciations sont légion dans la prise en charge. On peut quitter la médiocrité pour l’excellence. Certains pays avec peu de moyens y parviennent pourquoi pas le Burkina Faso ? Qu’est ce qui nous manque ?

Hier, il y a eu le Sénateur Marvin Sawadogo, aujourd’hui il y a Bernadin TIENS BANDE et c’est certain que la liste s’est allongée depuis le 23 janvier 2021. Et notre profond désir est que cela s’arrête avec plus de professionnalisme et de conscience de la part de vos Agents dans l’exercice de leur noble mission. L’hôpital est un lieu pour sauver la vie et non pour la perdre.

Beaucoup de formations sanitaires trainent leurs cohortes de décès à cause du manque de professionnalisme, du manque d’équipement et aussi du silence coupable de certaines familles. Laissons Dieu faire son œuvre dans nos vies quant aux engagements pris par nos Décideurs, les Partenaires au Développement et les Agents de Santé qu’ils soient pris à coeur et mis en oeuvre pour le bien-être des populations sans distinction de classe sociale et de partis politiques dans l’équité. La santé est un droit pour tous.

Tout en souhaitant que notre appel soit entendu et trouve un écho favorable à l’action, Monsieur le Ministre, je vous souhaite une bonne réception et vous assure de nos encouragements à conduire à bien votre Département.

TIENSBANDE Soutongo Régina
Tél : (+226) 70 73 91 65
Email : reginabande@gmail.com

Ampliations :
-  SEM le Président du Faso
-  SEM le Premier Ministre
-  Ordre des Médecins

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Vos commentaires

  • Le 16 mars 2021 à 23:29, par Urbain Kaboré En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent au ministre de la Santé

    Regina, j’ai lu ta lettre en intégralité. Je me garde de faire des commentaires de quelque nature que ce soit envers ou en faveur de qui que ce soit.
    Beaucoup de courage à toi et à ta famille. Que son âme repose en paix auprès du Seigneur qui sait tout et qui saura vous consoler.

    • Le 17 mars 2021 à 11:03, par Danton En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent au ministre de la Santé

      @Urbain Kabore. Et pourtant il faut condamner avec force ce qui se passe en cemoment dans nos hopitaux publics. Peut-etre n’avez-vous jamais fait l’experience du calvaire que le personnel medical- tous grades confondus- fait subir aux pauvres malades en detresse. Le mal est plus profond que vous ne pouvez imaginer, mon cher : une de mes collegues a du payer 25,000F pour faire delivrer par un medecin un certificat medical a sa mere qui devait se faire evacuer en Europe. Et ca se passe a l’Hopital de District de Bogodogo, ou la bonne dame etait internee pour insuffiusance renale. Regina, je comprends votre douleur et je compatis en toute honnetete. Que ceux et celles qui se moquent de la vie d’autrui parce qu’ils sont dans une position qui leur permet de le faire aujourd’hui, en paieront le prix tot ou tard. Etre medecin ou infirmier n’est pas force si vous n’avez pas de respect pour la vie humaine. Il vaut mieux changer de metier. Au risque ou vont les choses, les Burkinabe n’auront plus que mepris et haine pour ces personnes qui se gargarisent de leurs titres ronflants et pedants de Prof ou Dr de ceci ou de cela. Mais en attendant qu’on en arrive la, IL VA BIEN FALLOIR FINALEMENT NETTOYER CETTE CHIENLIT DE L’INCURIE DE NOTRE CORPS MEDICAL QUI CONTINUE DE NOUS ENDEUILLER DANS LES HOPITAUX PUBLICS ! Qui vivra, verra.

    • Le 21 mars 2021 à 00:19, par kabore tani En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent au ministre de la Santé

      Triste réalité. Puisse til reposer en paix et voir la sainte face de Dizu

  • Le 17 mars 2021 à 07:33, par LE COUSIN DU VILAIN En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Vraiment du courage Madame TIENSBANDE Soutongo Régina ! Surtout soyez forte car vous aviez un défi devant vous qui est la protection de la famille du défunt. Que son âme repose en paix !

  • Le 17 mars 2021 à 08:45, par levieux sage En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Aussi, mon intervention portera essentiellement sur les points ci-après :
     :Les conditions de prise en charge des malades au Service de Réanimation du Centre Hospitalier Universitaire Sanou Souro (CHUSS) de Bobo Dioulasso. ;
     La gratuité non effective des médicaments pour la prise en charge des malades de la Covid-19 ;
     La compétence et le professionnalisme de certains membres de vos équipes ;
     Les problèmes liés à la disponibilité de l’oxygène et à son caractère fonctionnel ;
     Le manque des blouses de protection pour les accompagnants et les visiteurs ;
    S.O.S. Le Gouvernement. le Parlement.toutes les autorités, tout le personnel de la santé, tout les burkinabé sont interpellés.
    Soyons optimistes. Demain sera encore meilleur.
    """"""""""""""""""""NO COMMENT""""""""""""""""""""""""""
     La non prise en charge des personnes contacts Covid-19 ;
     Le consentement non demandé pour l’intubation ;
     Le déficit de communication du staff du Service de Réanimation ;

  • Le 17 mars 2021 à 09:47, par AICHA En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Très triste ce témoignage. ça fait très mal. Que dieu apaise vos cœurs et que le défunt repose en paix. j’espère que votre message sera lu et pris en compte par qui de droit pour le bonheur et la vie des patients et leurs parents. Même si je suis tentée de dire que c’est peine perdue, il est important de dénoncer toujours. Viendra un jour « ou » nous serons entendu par de bonnes personnes qui se préoccupent de la vie humaine. La vie est sacrée. Malheureusement nous avons plutôt des travailleurs affairistes dans nos hôpitaux que de professionnels de santé qui se soucis du serment pris pour sauver des vies. J’espère que Dr Charlemagne fera bouger les lignes.

  • Le 17 mars 2021 à 09:59, par SOME En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Madame toutes mes felicitations et remerciements pour votre courage. Mais avant tout chose, toute ma compassion ! votre position, meme si elle ne ramera pas votre parent mort de par le manque d’humanisme et de professionnalisme de ces personnels sans coeur, aura le merite de l’honorer.

    Je parle de courage car au dela de sourou sanou, c’est, comme vous le dites, tout le système de sante qui est pourri. Il n’y a meme pas besoin de faire quelque sondage que ce soit. C’est tellemebnt evident. Tous ces beaux discours de politiciens n’y feront rien tant que le politicien ne prendra pas ses responsabilités pour etre ferme. Sous la revolution de thomas sankara, personne n’aurait osé se comporter ainsi : la sanction lui tombait dessus immediatement.

    Nos centres de santé, sourou sanou, etc sont des mouroirs, a tel point que personne ne veut y aller. Je connais des parents du village qui refusent d’etre evacué sur Bobo a cause des mauvais traitements, a un tel point qu’ils croient meme que ce sont les medecins qui les tuent expres.

    Au dela de la phrase devenue eculée du type « plus jamais ca, on ne doit plus voir ca, etc », il faut que des gens soient effectivement sanctionnés. Dans cette meme ville de bobo, des personnels d’une maternite avaient laissé mourir une femme en train d’accoucher parce que c’était l’heure de leur feuilleton televisé !! Et dire que c’etaient des femmes qui savent ce que accoucher veut dire !

    Il est clair que nos professionnels manquent de competence et surtout de morale professionnelle. Pour moi, pour que tout cela ait une chance de s’arreter un jour, il faut commencer a porter plainte et poursuivre son dossier jusqu’au bout, meme si cela necessitera encore plus d’argent pour « corrompre » encore été encore pour faire avancer le dossier.

    Oui ainsi est devenu notre faso ! Devant toutes ces morts, les parents devraient apprendre a exiger des autopsies et a poursuivre en justice. Mais helas, c’est encore un histoire d’argent. Vous savez quoi ? je suis convaincu que votre parent a été « tué » expres ! Parce que vous avez osé leur mettre la pression de faire leur boulot. On sait depuis juin dernier que l’intubation est une des causes principales des deces car elle produit la tempete immunologique qui tue le patient. Alors vous n’avez plus rien a perdre ! D’autant plus que le medecin ne peut legalement faire un acte alors que le patient refuse de facon claire et nette.

    Comme vous le dites si bien, s’il en est ainsi du « patient VIP » (sic, merci du respect porté a lui !), qu’en est –il du pauvre paysan sans le moyen quelconque et qui ne connait personne ? Mais au dela du comportement des personnels de la sante, il se pose en fond la question de la formation meme : que leur inculque –t-on durant leur formation ? Sont-ils là pour soigner ou juste pour avoir un boulot et gagner de l’argent ? « L’hôpital est un lieu pour sauver la vie et non pour la perdre. » Si « La santé est un droit pour tous » ; soigner est un devoir, une obligation pour un professionnel de la sante. Portez plainte, madame.

    Votre reaction actuelle émouvra plein de monde, ca bougera peut etre en haut, et puis quelque temps apres, tout continuera comme avant et votre parent sera mort pour rien et votre energie depensée pour rien. A nous de faire arreter l’impunité ! Vous menez un vrai combat. Courage et tout mon soutien a vous. Votre lutte est notre lutte a tous !
    SOME

  • Le 17 mars 2021 à 10:06, par ancien En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Yaako Régina,
    Que l’âme du défunt repose en paix.
    Malheureusement le service de santé ne fait pas exception au désordre que l’on observe dans l’administration burkinabè.
    Croyez-moi, le maitre mot c’est la corruption ; dans un pays corrompu le travail bien fait n’est plus une vertu. L’argent ou rien.
    Il faut un président courageux avec une équipe courageuse pour remettre le pays à l’ endroit.

  • Le 17 mars 2021 à 10:12, par Wendmi En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Que l’âme du défunt repose en paix. Amen
    Le sujet est assez délicat surtout que le poids de la douleur est toujours pesant sur la famille du défunt. Je m’en voudrais de mettre en cause le niveau de formation de nos agents de santé ; mais une chose devra changer dans nos structures sanitaires à savoir : l’approche du soignant ou aide soignant vis-à-vis des patients et de leurs accompagnants.
    Pour avoir assister mon défunt papa (qu’il repose en paix) au CHU-Yalgado Ouédraogo pendant plus d’un mois j’ai appris ce qu’on appelle la maîtrise de soi. Les va et vient entre la salle de garde des infirmiers pour solliciter un appui car : la veine est bouchée, la sonde urinaire a lâché, le patient se plaint de douleurs, pour un prélèvement sanguin pour le labo, ....j’en ai tout vu en terme d’indifférence. Devant la télé de la salle de garde bien climatisée, je reçois comme réponse : "j’arrive". Le pire pour toi, est lorsque dans ton impatience, tu repars pour signifier que tu avais sollicité un appui. Ah là, tu peux chercher un endroit pour ruminer ta colère car la réponse que tu reçois te laisse pantois.
    Ceci pour dire que le récit de la dame peut être vu sous l’angle de la douleur parce qu’on a perdu un proche, un être cher ; mais nous devons à toute évidence admettre avec force que l’approche que les soignants et les aides soignants ont à l’égard des usagers des structures sanitaire mérite que la formation dans les écoles professionnelles soit revues.

  • Le 17 mars 2021 à 10:39, par Mimi En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Grande sœur Regina j’ai les larmes aux yeux en lisant votre récit j’imagine la douleur et la souffrance !!!!Que le seigneur apaise vos cœurs et courage courage !! chacun paiera de ses actes tôt ou tard sur cette terre.

  • Le 17 mars 2021 à 11:01, par NEBIE philippe En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    A la lecture des faits je suis bouleversé, et j’espère que justice sera faite !!!!!

  • Le 17 mars 2021 à 11:05, par HUG En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    On avait chante que la fonction publique hospitalière allait aider les malades .A l époque j avais ris. Maintenant les retombées financière s sont tombées depuis longtemps les luttes sont finies. Maintenant les conditions de travail se sont détériorées mais ce n est pas le problème de personnes.le syntsa est devenue aphone. Paix a l âme du disparu et courage a la famille

  • Le 17 mars 2021 à 11:14, par Goudiaba En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Que l’âme du défunt repose en paix. Ceci dit ça n’arrive pas qu’aux autres et c’est seulement quand ça nous arrivé qu’on sort du silence, en vous lisant, j’ai eu l’impression que vous dénoncez quelque chose de nouveau, hélas, votre patient, paix à son âme a vécu, ce que tas d’autres vivre tous le jours. Malheureusement pour ma part, le ministre ne peut absolument rien faire face à une telle situation tout simplement parce qu’il n’est pas dans la conscience de ceux qui font l’abus. Votre lettre resterait morte comme tas d’autres tant qu’il n’y aurait pas de conscience individuelle surtout pour le personnel soignant dans nos hôpitaux. J’aurais aimé dire qu’il faut des actions plus en créant des associations de lutte contre ce type de phénomènes mais encore hélas elles restent plus corrompues. La conscience, reste la seule chose qui peut lutter comme type de désagrément et nous y en sommes très loin. Nous avons l’habitude de dire que c’est la volonté de Dieu sans savoir que très souvent cette même volonté est accompagnée par nous les humains. Encore toutes mes condoléances et que tous nos reposent en paix.

  • Le 17 mars 2021 à 12:19, par Sam En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Merci pour cet article qui pourrait être d’une grande utilité dans l’analyse fonctionnelle de l’hôpital SOURO SANOU. J’espère que les problèmes de dysfonctionnement identifiés seront pris en compte. Je pense que c’est pour tous ses soucis dans nos hôpitaux, que nos dirigeants se soignent à l’extérieur et en particulier en Europe. (Excepté Pierre N’Kourounsisa), la plus part de nos dirigeants Africains meurent toujours dans les hôpitaux étrangers. Dommage !

  • Le 17 mars 2021 à 13:53, par lapatriote En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Mes larmes coulent. Paix a l’ame du disparu et surtout beaucoup de courage a vous.
    Merci d’avoir partage cette experience douloureuse, souvent on ne le fait pas se disant que le mal est deja fait. J’en suis sure il y a des centaines et des centaines de temoignages qui restent dans le silence, helas.
    J’ai fait la maladie, Dieu Merci je m’en suis sortie mais je vous assure que j’ai traine le poids de la depression avec moi pendant un long moment. Votre temoignage me rappelle beaucoup de choses mais pour ce qui me concerne, c’est le moindre mal, bref.
    Le mal de notre societe est tres profond et quand ca arrive dans les structures sanitaires, ca devient catastrophique.
    Pour le covid, les gens en ont simplement fait un business du plus petit au plus grand. on se bouscule pour faire partie des equipes de risposte mais ceux qui sont prets a servir ne sont pas nombreux.
    Dieu donne la sante a tous et courage a toutes les familles affectees

  • Le 17 mars 2021 à 14:36, par Danton En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Il se trouve que le President et son PM n’ont pas la meilleure appreciation de l’etat de delabrement du systeme de sante. J’ai l’impression qu’ils nomment des ministres pour gerer les problemes du ministere de la sante, plutot que des personnes avec un plan pour soigner les Burkinabe.Tant que la tendance sera de nommer des medecins comme ministres au lieu de chercher la bonne personne avec un bon plan, ce n’est pas demain la veille qu’on deracinera les mauvaises habitudes enracinees dans le ministere de la santequi s’appellent paresse, affairisme, arrogance, et j’en passe.

  • Le 17 mars 2021 à 17:28, par Alex En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Toutes mes condoléances et ma vive compassion. Je pense qu’il faudrait déposer une plainte en bonne et due forme au parquet qui enquêtera et situera les responsabilités. Sinon, le ministère ne pourra rien contre ses agents médiocres et indélicats.
    Je pense que la représentation nationale devrait voter des lois pour punir ces inconscients qui jonchent nos centres sanitaires, de la prison en allant à une interdiction d’exercer si les responsabilités sont établies. Autrement dit, il y a trop de "charlatans" dans nos structures sanitaires. Paradoxalement,il faut voir les mêmes agents dans les centres privés. On dirait le jour et la nuit. C’est quelle inconscience et méchanceté comme ça ?

  • Le 17 mars 2021 à 17:31, par Gongoni En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Mon frère DANTON comme tu as bien vu .
    En effet, à bien s’informer ,à bien mener un petit sondage au sein du personnel de santé ,on apprendra que tous les ministres de la Santé dont on dit du bien depuis longtemps , et qui ont apporté un minimum de changement positif au système de santé burkinabè et à la marche de nos centres de soins ,sont les ministres de la Santé qui ne sont pas issus du corps de la médecine à commencer par l’actuel Premier ministre DABIRE Christophe .
    Il y a tellement de problèmes de personnes ,de clans ,de conflit d’école et /ou d’université ,de différences de durée et de niveau de spécialisation, de classement catégorielle ,de conflits d’intérêts etc. dans ce milieu, qu’effectivement, aucun médecin nommé ministre de la Santé ne pourra y mettre de l’ordre . Et ce n’est pas par hasard, que le tout nouveau ministre de la Santé Charlemagne OUEDRAOGO n’a pas pu se contenir à sa prise de service, et s’est lui même trahi en parlant de clans . Il sait bien de quoi il parle puisqu’il a son clan avec qui il va diriger le ministère en matant les autres clans .

  • Le 17 mars 2021 à 17:31, par Gongoni En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Mon frère DANTON comme tu as bien vu .
    En effet, à bien s’informer ,à bien mener un petit sondage au sein du personnel de santé ,on apprendra que tous les ministres de la Santé dont on dit du bien depuis longtemps , et qui ont apporté un minimum de changement positif au système de santé burkinabè et à la marche de nos centres de soins ,sont les ministres de la Santé qui ne sont pas issus du corps de la médecine à commencer par l’actuel Premier ministre DABIRE Christophe .
    Il y a tellement de problèmes de personnes ,de clans ,de conflit d’école et /ou d’université ,de différences de durée et de niveau de spécialisation, de classement catégorielle ,de conflits d’intérêts etc. dans ce milieu, qu’effectivement, aucun médecin nommé ministre de la Santé ne pourra y mettre de l’ordre . Et ce n’est pas par hasard, que le tout nouveau ministre de la Santé Charlemagne OUEDRAOGO n’a pas pu se contenir à sa prise de service, et s’est lui même trahi en parlant de clans . Il sait bien de quoi il parle puisqu’il a son clan avec qui il va diriger le ministère en matant les autres clans .

  • Le 17 mars 2021 à 20:13, par Olga En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Maman Michou, maman Gina, pépé, mémé, enfants et toute la famille yako ! J’ai de la chair de poule en lisant ce récit !!!!Que le seigneur apaise vos cœurs et courage courage !! Rien ne ramènera notre papa Bernadin, mais espérons que d’autres familles ne soient plus endeuillés pour des mépris pareils.

  • Le 18 mars 2021 à 11:36, par Le Duc de Balkui En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Bon courage à vous Regina et a toute la famille.
    On en prend conscience que lorsque cela nous arrive à nous même et nul est à l’abri même pas ceux qui sont nantis.
    Faites un tour aux urgences de l’hôpital YALGADO et vous comprendrez la situation de délabrement de notre système de santé.
    Des malades jonchés à même le sol dans les couloirs..
    Des brancardiers pas du tout courtois etc...
    Je propose que le PF, le PM ou le PA face une visite surprise aux urgences peut-être que cela pourrais changer la donne un tant soit peu.

  • Le 20 mars 2021 à 13:08, par Biyen En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Que ça fait mal !!
    Malheureusement ici on remet tout sur Dieu comme si Dieu est un assassin.

  • Le 31 janvier 2022 à 21:14, par Bationo Richard En réponse à : Décès d’un patient au CHU Souro Sanou : La famille dénonce les traitements infligés à leur parent

    Paix à l’âme du disparu..le pire que je crains finira par arriver car certains accompagnants se rendront justice sous l’effet de la colère.Et là j’en appelle au bon sens du personnel soignant tout grade confondu car malgré l’assurance de la grève de vos collègues suite á ce qui pourrait vous arriver,vous serez le grand perdant car faire au moins12 années d’études (1ere année à la spécialisation)et se voir poignarder ou blesser au point de nécessité une retraite anticipée.Nul besoin de vous rappeler que nous évoluons dans une sorte de jungle où les exemples sont légions.violer votre serment peut paraître banal mais apprendre à sauver vos vies doit être un impératif.

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