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Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

Publié le lundi 1er février 2021 à 15h20min

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Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

Dans cette longue et passionnante tribune pleine d’enseignements, le philosophe Christophe Dabiré revient en long et en large sur la question de la réconciliation nationale qu’il décortique sous toutes ses facettes. Un document à lire et à conserver.

Le tristement légendaire Procuste disposait d’un seul et même lit dans lequel il faisait entrer toute personne de n’importe quelle taille qui passait par son chemin : il raccourcissait alors les personnes de grande taille, et étirait les petites pour remplir son lit…

Il en est de la « réconciliation nationale » au Burkina comme du lit de Procuste, la cruauté en moins : aucune solution aux problèmes du pays, dit-on, si les Burkinabè ne passent pas par elle, étalon unique ; elle « reste d’urgence », s’impose, incontournable. Le vivre-ensemble des Burkinabè serait menacé s’ils ne se réconcilient ou, du moins, si l’Etat ne les fait pas se réconcilier. Tous les moyens et arguments sont alors bons pour nous conduire docilement à la réconciliation, y compris la peur : « se réconcilier ou périr » !...

Les Procuste de la réconciliation nationale finissent alors par se convaincre tout seuls, plus qu’ils ne nous convainquent à vrai dire, qu’à ce son de cloche d’église il n’y a pas genou qui ne se plie, puisqu’il s’agirait du salut et du bénéfice de tous ; et qu’à leurs arguments, il n’y a pas de contre-arguments : « Quand on parle de réconciliation, on observe qu’il y a beaucoup plus de préventions, d’ignorances et de manipulations à son sujet, que de contre-arguments raisonnés et documentés », prétend M. Hermann Yaméogo. Qui même fait preuve d’ignorances et de lacunes pour mieux manipuler l’opinion sur une réconciliation que l’on prend soin de soustraire au débat aussi bien intellectuel que politique pour mieux nous l’imposer sournoisement ?

Pour autant, on ne considérera pas les lignes qui suivent comme une réponse à l’auteur de ces seuls propos, ce serait bien pauvre et inutile ; mais en même temps, sans jamais fuir, je nommerai bien l’adversaire quand mes objections et désaccords voudront se durcir en polémiques et en débats : si l’on ne fait pas que de la politique, si l’on n’a pas que le statut de politicien, et si l’on tient aussi un discours qui se voudrait publiquement intellectuel, et qui voudrait s’imposer comme le seul discours intellectuel possible sur de vastes questions comme celles de la justice, du pardon et de la réconciliation, voire de la démocratie dont on s’interdit de parler, alors il faut s’attendre à ce que des intrus de la politique (dont je suis) qui ne s’intéressent pas moins à la pensée du politique, et qui ne sont pas citoyens, s’invitent au débat, s’il y a même débat…

Dire qu’il n’y aurait pas de contre-arguments raisonnés et documentés (intellectuels au fond) aux incantations de la réconciliation nationale au Burkina Faso est une galéjade bien infatuée ! Des contre-arguments seraient légion, et bien plus dévastateurs qu’on ne pense : sauf si l’on continue de croire aujourd’hui comme hier que le Burkina Faso ne regorge que d’ « intellectuels » et de diplômés kôyô-kôyô (en dioula) à la culture spartiate et yougou-yougou !...

Il suffisait d’ouvrir le débat à la fois avec le peuple et avec les intellectuels, cela n’a jamais été le cas concernant cette question de la réconciliation nationale. Autrement dit, les Procuste de cette réconciliation, tout en répétant qu’elle n’est pas que « politique », n’en exigent et n’en attendent pas moins la mise en œuvre de la seule puissance publique et politique qu’est l’Etat : c’est au président du Faso qu’ils adressent des cris désespérés, pour le sommer de répondre à la prétendue urgence ; c’est à feu Salif Diallo qu’ils envoient des memoranda…

On veut soutenir et montrer ici que cette réconciliation n’est que politique, mais pas démocratique ; ou que cette réconciliation voudrait se faire contre la démocratie, la vraie, dont nos prêtres ou missionnaires de la réconciliation ne parlent pas, jamais, très curieusement (tout se passe comme si le discours politique burkinabè avait, au lendemain des élections de novembre 2020, mis la démocratie et ses graves insuffisances entre parenthèses pour se complaire dans les refrains et salamalecs de la réconciliation nationale) !...

Plus encore : quand nos politiciens affirment que cette réconciliation n’est pas politique, ils ne savent même pas combien ils ont raison en un sens, car ne sont mobilisés dans leur entreprise réconciliatrice que les sentiments non politiques de la peur et de l’amour plutôt que l’amitié (pour reprendre une distinction essentielle de la pensée du politique, d’Aristote à Arendt au moins)

Faute de démocratie, n’importe qui, aussi notable et « sage » soit-il, se lève et brandit des parerga, des amuse-bouches intellectuels comme des arguments inébranlables en faveur d’une réconciliation passe-partout, comme autant de fripes sur un marché de yougou-yougou (j’adore le yougou-yougou, ne m’en voulez pas, il dépanne, mais il y a bien plus élégant)…

« Il faut que les Burkinabè se parlent, dialoguent », assène-t-on, on ne sait de quelle hauteur, de quelle autorité. Tout en ne donnant jamais l’occasion à ces mêmes Burkinabè de (se) parler sur cette réconciliation dite nationale. Pour qui prend-on alors les Burkinabè ? Les connaît-on vraiment ? De quels Burkinabè parle-t-on ainsi ?

Le contexte politique burkinabè

Dès la nomination de M. Zéphirin Diabré par le président du Faso comme ministre de la réconciliation nationale, tout le monde y est allé de son scénario, et les commentaires ont plus porté, comme toujours, sur les personnes que sur la situation politique elle-même ; plus sur les personnages que sur la scène. Au point de manquer donc, me semble-t-il, l’essentiel :

1/ La question de la réconciliation nationale comme urgence des urgences qui ne tolère aucun dissensus reconduit silencieusement et sournoisement le parti unique : un seul parti domine, tandis que les autres n’existent vraiment qu’aux moments électoraux pour jouer, singer et simuler la démocratie ; ils disparaissent politiquement après chaque élection, de plusieurs façons : soit par la défaite qui les empêche de représenter le peuple, soit par leur intégration au parti dominant (le MPP en l’occurrence).

Réconciliation nationale oblige, l’opposition politique n’en est plus une, elle reste la place vide occupée par ceux qui n’ont pas gagné mais ne peuvent pas non plus se reverser simplement, et comme parti, dans la majorité même s’ils le voulaient : si le CDP ne rejoint pas la majorité MPP c’est plus par fierté politique que par impossibilité car, en droit, cette majorité est l’asile et le refuge de tous les autres partis qu’elle peut absorber à tout moment, d’une façon ou d’une autre. C’est exactement la démocratie burkinabè de/sous Blaise Compaoré, caractérisée par un multipartisme unitaire qui est, si l’on peut dire, un multi-unipartisme…

Il ne s’agit nullement alors de la loi de la majorité qui veut que la volonté de cette majorité issue des élections soit aussi la volonté de tous, mais d’une singularité burkinabè remarquable aussi bien qu’inquiétante pour la démocratie véritable. Ailleurs, on n’est pas près de voir un Robert Bobi kyagulanyi Wine rejoindre le NRM du « Mzee » Kaguta Museveni et son gouvernement en Ouganda ; pas plus qu’on ne verra un Laurent Ggabo ou un Guillaume Soro rejoindre le RHDP du président Ouattara en CI, même si là aussi on y parle de réconciliation ; et même si l’on continue de nous dire qu’en politique tout est possible : non, il y a surtout, voire rien que de l’impossible en politique véritable, ce qui la rend difficile et en fait un sacrifice…

2/ Dans ce contexte ont donc été possibles non seulement la nomination de Zéphirin Diabré de l’UPC comme ministre de la réconciliation nationale par le président Kaboré, mais aussi l’acceptation de cette nomination par l’intéressé (c’est le cas de le dire). Mais nous devons remarquer et souligner ceci : si la nomination vient bien du président Roch Kaboré, la mission de la réconciliation qui est « confiée » à zéphirin Diabré n’est pas la mission du président lui-même mais déjà le projet de Zéphirin Diabré.

Ou, en plus clair : la réconciliation nationale, telle qu’elle s’impose aujourd’hui, n’a jamais été la priorité du président Roch et de sa majorité MPP jusqu’aux résultats des élections de novembre 2020, mais a constamment été la demande pressante de l’opposition CFOP dirigée alors par Diabré, dont la CODER. Or, quand l’opposition fait de la réconciliation sa (contre-) politique pendant cinq ans, on pouvait déjà s’attendre à ce qu’elle déserte l’opposition pour une majorité prochaine si elle ne gagnait pas les élections de novembre…

La position du président Roch sur la réconciliation nationale a toujours été constante et claire : c’est la justice d’abord pour tous ceux qui ont à répondre. Je cite de mémoire quelques-unes de ses déclarations : « la réconciliation, ce n’est pas de faire rentrer 50 personnes… », « tous les exilés sont libres de rentrer, ceux qui sont impliqués dans des dossiers pendants devront répondre », « nous ne négocierons pas avec ceux qui veulent détruire le Burkina Faso » (alors que le candidat Diabré n’a jamais exclu de négocier avec les terroristes)

La seule fois où le président Kaboré a fait acception de personne exilée, c’était lorsque, candidat à Ziniaré, chez Blaise Compaoré, il a promis de préparer spécialement le retour de ce dernier qui ne serait pas comme les autres exilés, car il a été président, faisant alors entorse à son propre principe de la justice et de l’équité, puisque Zida Isaac qui était même candidat a aussi été président du Faso !... cette promesse de candidat n’a du reste pas empêché que Roch soit étrillé par le candidat Eddie Komboïgo du CDP à Ziniaré, mais sans frais. Reste qu’escorter Blaise Compaoré à son retour comme à son départ, au nom de la réconciliation nationale, et parce qu’il a été président du Faso, laisse perplexe…

De ce contexte, de cette scène se dégagent deux conséquences : d’une part, le nouveau quinquennat de Roch ne peut que retarder sur son actualité, dès lors que toute l’action des 5 ans à venir sera centrée sur la réconciliation, si elle ne sera même réduite à cette réconciliation. Autrement dit, le prochain et dernier mandat du président Roch consistera à gouverner le pays selon la politique même voulue par l’opposition du dernier mandat, opposition dont Diabré était le chef : le prochain mandat (l’actuel, si l’on veut) consistera essentiellement à gouverner … en arrière, à reculons (cela est dicté par la réconciliation nationale). D’où le remaniement ministériel, plus qu’un nouveau gouvernement. D’où le même premier ministre et presque les mêmes ministres…

D’autre part, Zéphirin Diabré est réduit à se justifier, et à justifier constamment l’acceptation de sa nomination comme ministre dans un gouvernement du MPP auquel il n’appartient pas. Contrairement à ce que l’on pense, sa mission et son action seront inséparables de cette (auto-)justification infinies, du fait même du décalage entre son parti UPC et le MPP qui restent deux partis distincts ; et surtout le décalage qui consiste à accepter une mission de réconciliation nationale conforme exactement à la politique qu’il réclamait hier quand il était chef de l’opposition, mais au moment même où il dit ne plus appartenir à l’opposition ! Je ne crois pas que Monsieur Diabré va sortir politiquement indemne de ce nœud qu’il a coulé et dans lequel il se prend lui-même. La position du président Roch est alors plus confortable : « faites ce que vous vouliez et disiez hier comme chef de l’opposition ! »…

Et c’est bien dans cette opération de justification que Zéphirin Diabré ne me paraît pas convaincant, et ne le sera jamais . Par exemple :

1/ Affirmer, comme il le fait, qu’il y a 1 million de déplacés internes qui souffrent pendant que les autres Burkinabè mènent une vie paisible dans l’insouciance, pour justifier l’urgence de la réconciliation nationale, revient à opposer les déplacés aux autres et à culpabiliser les seconds par rapport aux premiers ; comme si c’était la faute des non déplacés qu’il y ait des déplacés au Burkina Faso. Et justement, on se demande en quoi la réconciliation nationale va arrêter la souffrance des déplacés si l’Etat le premier ne peut pas assumer ses responsabilités.

Des Burkinabè vivent aussi paisiblement et très confortablement avec l’argent de la corruption pendant que d’autres, la plupart, tirent le diable par la queue ; des étudiants qui traînent sans emploi, après des diplômes, s’ils ont même réussi à valider leurs années de fac ; des fillettes engrossées par des enseignants qui sont obligées d’arrêter leur scolarité ; des villages sans ambulances, médicaments, etc… : en quoi la réconciliation nationale va-t-elle mettre fin à toutes ces souffrances des Burkinabè ?

2/ Quand Zéphirin Diabré prétend que les Burkinabè par leurs votes n’ont pas souhaité qu’il continue d’être le chef de fil de l’opposition, on croit rêver : non, les électeurs ont voté pour élire un président du Faso et des représentants du peuple, pas un chef de l’opposition !! Et si ces mêmes électeurs Burkinabè n’ont pas souhaité qu’il soit chef de l’opposition, pourquoi ne l’ont-ils pas élevé et promu président du Faso, et comment savoir avec autant de certitude que ces électeurs ont voulu qu’il soit ministre dans le gouvernement MPP (comme si Diabré tenait sa nomination non du président Roch, mais des électeurs directement) ? Il me semble plutôt que si les burkinabè voulaient clairement faire de la réconciliation nationale une priorité et une urgence, ils allaient élire Eddie Komboïgo à la tête de l’Etat, pour alterner après l’insurrection de 2014…

Cette difficulté à convaincre dans les justifications de Diabré ne peut pas étonner : c’est tout le dada de la réconciliation nationale qui n’est pas fondée, justifiée et déduite. Il est difficile et périlleux en effet de se fonder sur quelque chose qui n’est pas lui-même fondé…

Mais le portrait politique du ministre burkinabè de la réconciliation nationale apparaîtra plus nettement dans une brève mise en miroir avec l’exemple de l’Afrique du Sud où la réconciliation nationale était vraiment une urgence, et où elle a aussi échoué malgré tout

Le miroir sud-africain

Personne ne dit qu’il faut attendre de constater partout dans le monde la même situation de heurts, de déchirures et de souffrances qu’en Afrique du Sud sous l’apartheid pour commencer à parler de réconciliation nationale. Ce pays, malgré les violences profondes qui l’ont blessé, et dont il a entrepris de se guérir par la réconciliation,est loin d’être le premier pays où le monde et l’Afrique ont entendu parler de réconciliation nationale.

Quand le héros Yoweri Kaguta Museveni est arrivé au pouvoir en Ouganda en 1986, après 25 ans de violences et de massacres sous Milton Obote et surtout Idi Amin, c’est autour de la réconciliation nationale qu’il a rassemblé les Ouganda dans un système de gouvernement sans partis politiques (à ne pas confondre avec le mode de gouvernement d’Amadou Toumani Touré au Mali qui était un gouvernement de tous les partis politiques) : « Conformément à la philosophie, à la stratégie et à la tactique du Mouvement de Résistance Nationale dans la résolution et la gestion du conflit, nous croyons toujours que tous les conflits doivent être suivis d’une réconciliation rationnelle et de principe afin de les guérir (to heal them) complètement…Nous devrions le prendre comme un devoir patriotique de ne pas gâcher (squander) les chances de réconciliation », martelait-il en prêtant serment…

Mais, 36 ans après, c’est sous le même Kaguta au pouvoir que des Ougandais meurent pour la liberté et la démocratie comme autant de chances pour le changement : comme autant d’impossibles sous Kaguta Museveni. C’est contre ces impossibles que se bat Bobi Wine. Car il n’existe pas de possible, et donc pas de lutte possible s’il n’y pas d’impossible à
bouger et vaincre…
Zéphirin Diabré, comme beaucoup d’autres, ne mesure pas assez la part d’impossible dans l’action humaine et dans la politique en particulier. Tout serait possible. Il faudrait être d’accord avec tout le monde à la fois, contenter tout le monde en même temps : on se demande pourquoi Monsieur Diabré a encore un parti dont il est le chef, et quelle conception il a d’un parti politique !...

C’est ici que je voudrais, dans l’actuelle campagne sur la réconciliation nationale au Faso, le rapprocher du Monsieur Vérité et Réconciliation sud-africain pour mieux l’en éloigner définitivement : Desmond Tutu croyait aussi la réconciliation possible dans l’Afrique du Sud post-apartheid, plus que tout autre. Mais justement, Diabré n’est pas Tutu

Certes, comme Monseigneur Tutu a été nommé par Mandela pour diriger la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud en 1995, Zéphirin Diabré est chargé aujourd’hui de conduire la campagne de la réconciliation nationale au Burkina par le président Roch. Diabré et Kaboré ont été des « compagnons » sous Blaise Compaoré (c’est le premier qui le rappelle), comme Mandela et Tutu étaient camarades de lutte contre l’apartheid (c’est chez Desmond Tutu que Mandela a dormi le soir de sa libération en 1990).

Zéphirin Diabré est convaincu que tout est possible, qu’il ne peut pas échouer : « C’’est le genre de mission où il n’est pas envisageable d’échouer », dit-il. Mgr MpiloTutu était plus modeste qui s’en remettait à la prière pour la réussite de la Commission qu’il présidait : « je ne sais pas si je suis l’homme de la situation…mais je suis sûr que nous allons réussir, car beaucoup prient pour nous ». A la douleur des proches des victimes de l’apartheid qui venaient témoigner devant la Commission vérité et Réconciliation, il répondait : « Nous ne savons pas si nous pourrons répondre à vos demandes… Nous prions Dieu de panser vos blessures. Elles guériront un jour »

La prière, Dieu, attestent ici de la réalité d’un impossible qui limite le « tout est possible » en matière de réconciliation : il ne dépend pas de nous que des gens se pardonnent et se réconcilient. Les proches de Steve Biko n’ont jamais pardonné à son tortionnaire, et ne se sont guère réconciliés avec lui, malgré les prières de Mgr Tutu

Contre l’hypocrisie

Le motif de Dieu et de la prière ici ne vise pas à lier réconciliation nationale et religion ; on ne soutient pas que pour se réconcilier il faut croire en un Dieu et réciter des prières, mais que là où il y a de l’impossible, il faut de la spiritualité pour y correspondre. La spiritualité n’est donc pas simplement la religion (il se trouve que Desmond Mpilo Tutu était aussi un homme de Dieu) : elle signifie l’humilité qui consiste à reconnaître qu’il y a de l’impossible qui ne dépend pas de nous dans ce que nous voulons et faisons. C’est la sagesse véritable, sans laquelle on est voué soit à la cruauté de Procuste (rétrécir ou étirer une peau d’homme pour l’ajuster à un lit), soit à la comédie de l’hypocrisie, sous au moins trois formes :

I. Si nous voulons nous réconcilier avec l’autre qui refuse, ou qui n’est pas là, qui n’est plus là (mort) ; si nous voulons pardonner à quelqu’un qui refuse de se repentir, d’avouer l’inavouable : comment pardonner et se réconcilier ? La nature et l’éthique mêmes du pardon et de la réconciliation excluent que l’on force ou incite, de l’extérieur, des personnes à se pardonner et se réconcilier, comme Procuste force les personnes à s’ajuster à son lit

Le philosophe Kant mettait les souverains ou chefs d’Etat en garde contre le mauvais usage de leur droit de grâce (la grâce étant une forme imparfaite du pardon), en ces termes : ils ne peuvent que gracier les crimes qui les touchent directement en tant que souverains, et dont ils sont les victimes ; pas les crimes commis par des citoyens envers d’autres citoyens. Autrement dit, seuls les crimes de lèse-majesté peuvent être graciés, pardonnés par le souverain, pas les maux et torts que les citoyens s’infligent et subissent entre eux.

Cela veut dire deux choses : 1/ que la seule relation politique qu’un souverain peut avoir avec les citoyens en cas de crimes est juridique, c’est la justice judiciaire. En dehors du judiciaire, un souverain qui interviendrait pour effacer et pardonner des crimes qui ne sont pas de lèse-majesté sera injuste envers les citoyens victimes. 2/ Que les citoyens, s’ils se pardonnent et se réconcilient, ne peuvent le faire qu’entre eux, directement, sans intervention du souverain qui n’a pas à s’y immiscer…

Si l’on veut encore : il s’agit de pardonner et de se réconcilier (encore que tout pardon ne conduise pas à la réconciliation ) de façon juste ; de telle sorte que pardon et réconciliation ne se fassent pas dans l’injustice, voire ne soient la consécration de l’injuste. Ce qui est exclu dans l’exclusion du tiers, c’est l’hypocrisie d’un souverain qui se donnerait des apparences de vertu et de justice en graciant, pardonnant des crimes dont il n’est même pas la victime, et se mettant ainsi à la place des vraies victimes !...

Personne n’est contre le pardon et la réconciliation comme telle : on proteste ici contre le pharisaïsme d’une réconciliation qui n’est « nationale » qu’au sens où elle n’est commandée que par l’Etat, contre l’hypocrisie d’un positivisme moral donc, qui (im)pose que seule une réconciliation mise en scène et mise en œuvre par l’Etat a valeur de vertu. En d’autres termes, si les citoyens burkinabè se pardonnent et se réconcilient quotidiennement et spontanément en privé, si des familles, des couples, des camarades, des amis, des collègues, etc…, déchirés et séparés ou brouillés, se réconcilient dans l’intimité, cela n’est pas vertueux et ne mérite aucune attention ; il faut que l’Etat ou le chef de l’Etat décrète et ordonne la réconciliation pour qu’elle devienne une urgence

Ce n’est donc pas parce que la réconciliation nationale est une urgence qu’elle est ordonnée par l’Etat, c’est au contraire parce que le chef de l’Etat auquel des individus en ont appelé prend en charge la réconciliation des citoyens pour l’organiser qu’elle devient une urgence. L’urgence d’une réconciliation nationale au Burkina Faso est fabriquée par des « y a qu’à, faut qu’on », des injonctions de donneurs de leçons, qui croient se soucier du « vivre-ensemble » mais, en réalité, le rendent impossible par la peur qu’ils propagent : se réconcilier ou périr…

Bien évidemment, si l’on pense le vivre-ensemble politique comme le vivre-ensemble d’une case, d’une famille ou d’une communauté fermée (l’apartheid était aussi un vivre-ensemble, celui des Blancs entre eux !) ; et si l’on considère l’ensemble dont il est question dans le « vivre-ensemble » comme un ensemble consistant, fini, celui d’un troupeau de moutons enfermés dans un enclos, alors il ne pourra jamais y avoir de différence entre « vivre-ensemble » et périr- ensemble ! Du reste, qui a déjà vu un ensemble politique, une nation, périr comme périrait un ensemble de poulets de la grippe aviaire ? Qui ? Où ? Quand ?

Il y a incohérence à évoquer la mémoire, la réconciliation avec le passé et les morts, tout en pensant la nation comme fermée sur son présent, sans passé ni avenir. En revanche, s’il est vrai que personne ne peut se réconcilier avec des absents, morts (passé) et pas encore nés (avenir), ce n’est donc pas une réconciliation nationale qui ferait le vivre-ensemble de la nation, mais c’est le vivre-ensemble politique qui peut seul rendre possible une réconciliation. Cela veut dire que là où l’on veut aujourd’hui nous amener (la reconciliation dite nationale), nous y sommes déjà d’une certaine manière, à savoir : il faut que nous soyons ensemble pour nous réconcilier ! Si nous étions vraiment déchirés, nous ne pourrions jamais parler de réconciliation ensemble…

Car une nation même déchirée et affaiblie n’en reste pas moins une nation, un ensemble inconsistant ouvert sur un passé, sur un avenir et aussi sur les autres nations (le monde) grâce auxquels elle peut encore survivre. L’Allemagne n’a pas péri du fait du nazisme, le Japon qui a subi deux bombes nucléaires non plus ; le Libéria n’a pas disparu ; le Rwanda non plus ; toute l’Afrique est encore là, malgré des dictatures et des violences sordides…

II. Yirgou, bien sûr, Yirgou... Mais s’il faut que les populations concernées s’y réconcilient (personne n’est contre), encore faut-il tenir compte de la mise en garde kantienne : à moins que l’Etat burkinabè y soit directement impliqué avec ses Kolwéogo armés, on ne voit pas en quoi cette réconciliation des populations devrait être organisée et mise en scène de l’extérieur par des tiers ; ni pourquoi cette réconciliation à Yirgou et ailleurs devrait être la réconciliation de tous les citoyens burkinabè.

Tout comme nous avons du mal à voir en quoi, s’il y a des divisions dans notre armée, selon M. Hermann Yaméogo, c’est une réconciliation nationale organisée par l’Etat qui devrait les résorber. Le Burkina Faso a un ministre de la Défense, et l’armée a un chef d’état-major : s’ils attendent une réconciliation nationale pour mettre de l’ordre dans nos armées, les citoyens ont le droit de s’en inquiéter autant que du terrorisme, et de se demander pourquoi ils sont à leurs postes !

Dans quel pays au monde se sent-on obligé d’organiser une réconciliation nationale pour régler des conflits locaux ? Pourquoi des réconciliations tout aussi locales ne seraient-elles pas plus appropriées ? Là manquent le bon sens et le jugement, comme chez Procuste. Mais il se trouve que celui-là même qui aurait pu affirmer l’inopportunité d’une réconciliation nationale au Burkina Faso, comme il l’avait fait pour la modification d’un certain article en 2014 (Z.Diabré), est aujourd’hui celui qui est en charge de cette réconciliation nationale visiblement inopportune !...

On doit constater que le terrorisme s’est installé dans les mêmes zones qu’il frappe régulièrement : le nord, l’est, le centre-nord, au contraire de tout le sud-ouest relativement épargné (il est vrai, un prêtre vient d’y être enlevé et assassiné, et même si rien n’atteste d’un crime terroriste de plus, cette mort en porte la marque). Dans le Ioba, à Dissin, d’où vient le premier ministre, vivent des populations dagara (des dagara de tradition et des chrétiens) et mossi (musulmans) qui n’attendent pas une réconciliation nationale bricolée pour se parler. Le secret de leur cohésion tient en ceci que les mossi qui sont arrivés dans la région il y a près d’un siècle n’avaient pas de prétention sur les terres dagara, mais ont développé une activité de commerce à côté de l’agriculture pratiquée par les autochtones ; au point d’avoir incité aussi, par leur réussite, des dagara au petit commerce : une cohésion intelligente réussie par l’économique…

Or, en généralisant l’urgence de la réconciliation nationale aux populations qui ne connaissent pas de conflits, on évite soigneusement de chercher à savoir quels sont les déterminants et freins locaux à l’origine des conflits que les terroristes exploitent à leur avantage (des ONG ont publié des rapports dans ce sens, mais comme d’habitude, les hommes politiques burkinabè se fichent des analyses des experts et des intellectuels qui ne seraient pas leurs intellectuels à eux, même si ces derniers ne produisent absolument rien qui soit de l’analyse ; d’où les décisions souvent erratiques, et à la va-comme-je-te-pousse !

Par exemple : on nous assène que la réconciliation nationale est incontournable, une urgence, ce qui veut dire qu’on n’a pas à en discuter et débattre ; mais en même temps on ouvre des concertations et des fora : pour faire quoi ? Et s’il en ressortait que ce l’on croyait incontournable ne l’est pas du tout ? Ou que ce qui se disait « nationale » n’était finalement plus efficace et appropriée que localement).

Il est possible que l’organisation sociale et politique de ces régions martyrisées par le terrorisme soit de nature à provoquer les conflits avant même que le terrorisme ne s’y installe ; ou que le terrorisme soit la protestation contre une organisation sociale et politique inégalitaire et immuable. La réconciliation nationale ne serait alors que la vraie fausse solution à ces conflits structurels mais somme toute locaux et spécifiques : voire la pire des solutions, puisqu’elle ne répondra à ces conflits qu’en apparence et en surface, offrant à l’Etat une bonne conscience imméritée, alors qu’en profondeur continueront de travailler les déterminants qu’on ne voudra pas avouer : hypocrisie ; fuite…

Au lieu d’inciter donc les populations à changer leurs habitudes à terme pour mieux s’adapter les unes aux autres (à se moderniser tout simplement), la réconciliation nationale maintiendra l’organisation sociale et politique de ces régions pour ne demander qu’aux hommes et femmes de se parler et dialoguer, et y jouera contre le changement : restez comme vous êtes, pourvu que vous viviez bien ensemble… Alors que c’est le mode même du vivre-ensemble et de son organisation qu’il faudrait changer et faire évoluer…

III. Nous n’ignorons pas et n’oublions pas que certains parmi les zélateurs de la réconciliation nationale qui en font leur gri-gri, certains appellent à la réconciliation tout en se faisant les avocats du régime de Blaise Compaoré, si ce n’est de Blaise Compaoré tout court. Ils ne sont donc pas neutres. Ils ne sont pas sans ressentiment. Ils devraient commencer par se réconcilier avec eux-mêmes d’abord avant de parler de réconciliation nationale…

Se réconcilier s’entend : avec soi-même et avec un autre. Dans la tradition juive, que M. Hermann Yaméogo évoque superficiellement sans convaincre, le retour sur soi est la première condition du pardon. Ce retour se dit « techouva », qui signifie repentir, changement, retour au bien, retour en soi-même comme guérison de l’âme, enfin retour…d’exil.

S’il n’y a pas de repentir, sans la techouva donc , il ne peut y avoir de pardon, encore moins de réconciliation. Sans réconciliation avec soi-même, il n’y a pas de réconciliation possible avec l’autre. Sans être guéri de l’intérieur, on ne peut aller vers l’autre pour lui parler, demander pardon, et même parler de réconciliation, si ce n’est dans l’hypocrisie et la feinte.

Hermann Yaméogo se trompe lourdement de penser évoquer la place qu’occupent le pardon et la réconciliation dans les sociétés et civilisations humaines, et dans les religions pour en dicter l’urgence et la nécessité au Burkina, car il ne se pose absolument pas la question de savoir pourquoi justement les hommes entretiennent ce rapport privilégié au pardon et à la réconciliation ; comme si le pardon et la réconciliation pouvaient être célébrés seuls sans le mal : ce n’est pas parce qu’ils sont bons, mais précisément parce qu’ils sont méchants, étant capables des pires maux et violences les uns envers les autres ; maux et violences d’autant pires qu’ils vivent ensemble, le mal le plus déchirant étant le mal politique, c’est-à-dire le mal commis par l’Etat ou le chef de l’Etat (dictateur, autoritaire) contre des citoyens ! De la même manière que « sans la présence du malheur, la pitié ne pourrait exister » (Arendt), de même le pardon et la réconciliation ne sauraient exister sans la réalité du mal et de la souffrance causés à autrui.

Si l’on dit, comme le fait Hermann Yaméogo dans une interview, qu’au contraire de la Transition post-insurrectionnelle, c’est sous Blaise Compaoré que les efforts ont été entrepris pour une vraie réconciliation nationale, on ne doit pas aussi dissimuler, si l’on n’est pas hypocrite, que ces efforts étaient aussi à la mesure de l’atrocité des maux causés et observés sous le régime du même Compaoré : à crimes odieux et inédits, grands efforts de réconciliation !

Si dans un pays l’on arrête tous les jours des pédophiles que l’on jette en prison pour qu’ils ne nuisent plus, on ne se réjouira pas de ces arrestations, mais on s’inquiétera plutôt de la fréquence et de la multiplication des cas de pédophilie dans le pays : de même, on ne considérera pas comme une vertu, si l’on est honnête, des efforts d’une réconciliation qui n’a réconcilié personne au Burkina Faso, et à laquelle le président Blaise Compaoré était obligé par la situation des crimes multiples et écœurants…

Il est vain de nous présenter une anthropologie (conception de l’homme) déformée, faussement optimiste (les hommes seraient naturellement bons parce qu’ils ne peuvent vivre sans pardon ni réconciliation) pour servir la cause d’une réconciliation mal pensée dans son rapport au pardon lui-même mal pensé sans le repentir à son tour réduit à de la contrition publique…

C’est parce que l’homme est méchant, d’abord porté vers le mal avant le bien, que le pardon est conditionné à une demande explicite de pardon et au repentir comme reconnaissance du mal ou du tort faits à l’autre homme, pas à Dieu. Voilà pourquoi chez les Juifs, le Kippour ne consiste pas à pardonner aveuglement et bêtement pour se réconcilier, jamais :

« Les fautes envers Dieu sont pardonnés par le jour du pardon ; mais les fautes envers autrui ne lui sont pas pardonnés le jour du pardon, si au préalable il ne l’a pas apaisé » (Traité « Yoma », qui régule le rituel de Yom Kippour ou jour du pardon). Le meilleur apaisement de l’autre offensé, surtout s’il n’est plus là, mort, serait aussi de subir le châtiment de la justice, pas seulement de se rependre en repentance et aveux hypocrites pour échapper à la punition méritée…

Remarque : la techouva juive n’est pas la contrition chrétienne ; elle est d’abord relation éthique à l’autre homme et pas, comme dans la contrition chrétienne (à laquelle des « sages » burkinabè nous appellent, et sur le modèle de laquelle a eu lieu l’opération « vérité et réconciliation » en Afrique du Sud), relation religieuse à Dieu. Dans la relation de pardon, Dieu n’intervient pas, elle se passe d’homme à homme, dans la sincérité sans médiation, sans tiers ; que ce tiers soit Dieu ou l’Etat (on retrouve la mise en garde kantienne à propos de la grâce des criminels).

Emmanuel Lévinas : « La vraie corrélation entre l’homme et Dieu dépend d’une relation d’homme à homme, dont l’homme assume la pleine responsabilité, comme s’il n’y avait pas de Dieu sur qui compter ». Et : « …le prochain, mon frère, l’homme infiniment moins autre que l’absolument autre, est, en un certain sens, plus autre que Dieu : pour obtenir son pardon le jour du Kippour, je dois au préalable obtenir qu’il s’apaise »…

Ceux qui ont soutenu le régime Compaoré jusqu’à la débâcle, ne devraient pas nous parler de réconciliation nationale alors qu’ils continuent de le défendre. On devrait au minimum se méfier de cette posture, et de la possibilité d’hypocrisie et d’insulte à nos intelligences que dissimule un désir de réconciliation essentiellement tourné vers le passé (le régime des Compaoré), qui fait de la Transition post-insurrectionnelle la blessure absolue contre laquelle nous devrions plutôt tous nous réconcilier ; et dont nous devrons guérir…

Hannah Arendt : « L’hypocrite, comme le mot l’indique (celui-ci signifie ‘comédien’, en grec), quand il prétend faussement à la vertu, joue un rôle de façon aussi logique que l’acteur de la pièce qui doit s’identifier lui aussi à son rôle pour les besoins de la comédie. Il n’existe pas d’alter ego devant lequel il puisse apparaître sous sa forme véritable… Sa duplicité, pour cette raison même, revient vers lui comme un boomerang, et il n’est pas moins victime de son mensonge que ceux qu’il a entrepris de tromper… L’hypocrite est réellement pourri jusqu’au cœur ». On peut donc être pourri jusqu’au cœur, et tenir ou usurper le langage du cœur pour nous mener docilement à la réconciliation, si nous n’y prenons garde. On peut donc dénoncer les crimes et les maux, et s’en indigner, mais faire consensus avec le mal et les criminels…

De l’hypocrisie, que certains, au Burkina Faso, commencent par s’en guérir avant de nous asséner leurs incantations de réconciliation nationale !

L’autre mort de Norbert Zongo

« - Vous avez abattu Schipiwo Mtimkkhulu ?
-  C’est exact
-  Et Niewoudt a abattu Topsy Madaka ?
-  C’est exact
-  Qu’avez-vous fait des corps ?
-  Nous les avons mis sur le feu, nous avions préparé une couche de braise
-  Et vous avez versé de l’essence dessus ?
-  C’est exact
-  Et le feu a brûlé pendant six heures ?
-  C’est exact ».

Ceci n’est pas une fiction, ni de la métaphysique : ce sont les aveux de deux tortionnaires et assassins blancs sud-africains devant la Commission « Vérité et Réconciliation », Nicholas Van Rensburg et Gideon Niewoudt. Pendant que les corps des deux jeunes combattants noirs de l’apartheid brûlaient, ils buvaient de la bière, et prenaient du bon temps…

Schipiwo a commencé la lutte à la mort de Steve Biko dont il a assisté aux obsèques en 1977, au sein du Congress of South African Students (COSAS). Comme les grands héros de toujours, il s’est engagé et combattait pour les valeurs humaines de liberté, de dignité et de justice comme s’il voulait délibérément la mort à chaque instant, et la défiait, comme si la mort n’était rien : arrêté et empoisonné en prison, plusieurs fois torturé jusqu’à la paralysie, en chaise roulante, mais sans abandonner, il a fini par être abattu à la frontière du Lesotho. Non seulement abattu, mais brûlé. Au récit de la scène, son jeune fils s’est évanoui dans la salle… L’un des deux nazi Blancs, Niewoudt, était aussi celui-là qui a torturé Steve Biko jusqu’à la mort…

Cette mort-là, la mort de Schipiwo et de son compagnon Topsy, comme de tant d’autres sous l’apartheid, est aussi la mort du journaliste Norbert Zongo au Burkina Faso, sous le régime des Compaoré (qu’ils en soient coupables ou pas n’est pas notre affaire ici, mais c’était sous leur régime à coup sûr). Une autre mort, ou une mort absolument autre, différente, une mort qui n’est pas nôtre, qui ne nous ressemble pas, à nous autres négro-africains, même s’il nous arrive aussi de (nous ) tuer : pas seulement par balles, mais par le feu, une mort de four crématoire, une mort-holocauste… Un crime contre l’humanité, qui brûle un humain comme une proie animale de chasse grillée pour en offrir les entrailles et le sang à la brousse d’où elle est prélevée : lui qui aimait la chasse !...

Mais même cette symbolique échappe aux assassins de Norbert Zongo et compagnons, ainsi qu’à leurs commanditaires. Tout se passe comme s’ils avaient copié, dépaysé et importé au Burkina Faso une mort dont ils se sont inspirés, et dont seuls peuvent mourir ceux qui, comme Schipiwo et d’autres, Norbert Zongo, ne peuvent pas se taire devant l’injustice si on ne les élimine pas : les aveux des nazi sud-africains ont lieu en septembre 1997, Norbert Zongo est assassiné et brûlé un an plus tard en décembre 1998…

Face à une telle mort, tous ceux qui demandent d’activer nos valeurs négro-africaines comme antidotes pour mieux y répondre à des fins de réconciliation ne savent pas ce qu’ils racontent, qui qu’ils soient, quels que soient leurs titres. Soit leur culture est insuffisante ou défaillante, yougou-yougou, soit ils sont hypocrites. Qu’ils nous fournissent des exemples de meurtres négro-africains où le feu est utilisé pour tuer ou pour faire disparaître un corps humain. Il y a une différence abyssale entre arrêter la mort au corps inerte qui ne respire plus, comme à un interdit, et poursuivre la mort
contre un corps humain déjà mort et sans défense ; entre ôter la vie et ôter le (corps) mort aux vivants : par le feu (Schipiwo, Norbert Zongo et d’autres), ou par de l’acide sulfurique (Patrice Lumumba). Pour la première fois peut-être en négro-Afrique, au Burkina Faso, une mort de Blancs nazi et racistes singée et commise par des nègres au pouvoir (commanditaires et assassins) contre un Nègre et ses compagnons…

Quand le crime dépasse et nie l’humanité de l’homme à ce point, il serait injuste et criminel de le pardonner par une simple contrition publique sans aveu, sans techouva en quelque sorte, sans rien qui apaise si ce n’est pas la justice : la mère de Schipiwo et les proches de Steve Biko n’ont jamais pardonné au tortionnaire Niedwoudt qui a péri en prison d’un cancer généralisé ; tout comme les proches de Chris Hani n’ont voulu entendre parler de pardon et de réconciliation avec ses assassins… Dieu seul pourrait pardonner ce genre de crime, pas un humain ; peut-être un chrétien, pas un Juif, ni un Nègre… Du reste, qui pourrait pardonner, hypocrisie à part, à la place de Norbert Zongo lui-même qui n’est plus là ?

Au fait, Zéphirin Diabré, ministre de la réconciliation nationale, va-t-il demander l’arrêt de la procédure d’extradition de François Compaoré au nom de la réconciliation ? S’il ne le fait pas, cela voudra dire que la justice est la seule meilleure réponse, et que nous devons nous en contenter… Les victimes des crimes et assassinats nous ont-elles signifié et confié qu’elles ne voulaient pas de justice mais une réconciliation nationale ? Nous n’avons pas le droit de parler à leur place, contre leurs attentes. Nous n’avons pas le droit, qui que nous soyons, de nous approprier leur douleur pour la manipuler et soumettre à nos fins inavouées…

Une pensée étriquée et obtuse de la justice, même de la part de juristes, voudrait qu’elle ne soit que loi du talion, vengeance, représailles, châtiment ; alors qu’elle reste, dans un Etat démocratique du moins, la meilleure réconciliation possible entre humains, entre vivants et morts ; car la justice pense avant tout à ceux qui sont absents à jamais, les morts, elle est leur seul Dieu et leur mémoire pour la collectivité et le vivre -ensemble. Aucune réconciliation nationale ne pourra leur demander pardon, ni recevoir en retour leur pardon, ni même savoir s’ils pardonnent ou pas, car elle ne reste qu’un échange entre vivants

On oppose la justice rétributive à une « justice restauratrice » comme si la première ne restaurait ni ne reparait rien, et comme si à la seconde ne manquait rien d’injuste.

Hegel : 1/ « Il est très facile de montrer l’absurdité de la peine comme talion (ainsi vol pour vol, brigandage pour brigandage, œil pour œil, dent pour dent, qui nous représentent le criminel borgne et édenté)), mais le concept n’a rien à voir avec cela, seule l’idée de cette égalité spécifique est responsable de ces images. La valeur comme l’équivalence interne de choses qui dans leur existence externe sont spécifiquement très différentes, est une notion qui apparaît déjà dans les contrats, ainsi que dans l’action civile contre le crime (…). C’est alors l’affaire de l’intelligence de chercher l’approximation de l’égalité de valeur »

Dit autrement : la justice n’est vengeance que si l’on tient le châtiment du criminel pour identique en nature au crime. Juger un crime de façon juste est une affaire d’intelligence qui consiste à rechercher non une égalité de nature entre les deux, mais une égalité de valeur (tout comme une maison et une somme d’argent sont égaux en valeur sans être de même nature).

2/ « Au point de vue objectif, il y a réconciliation par annulation du crime, dans laquelle la loi se rétablit elle-même et réalise sa propre validité. Et au point de vue subjectif du criminel, il y a réconciliation avec la loi connue par lui et qui est valable pour lui aussi, pour sa protection. Il trouve lui-même, par la suite, dans l’application de cette loi qu’il subit la satisfaction de la justice et par conséquent subit une action qui est sienne »…

Réconciliation du criminel avec le vivre-ensemble politique ET réconciliation du criminel avec lui-même : voilà la vraie justice dans son concept…

La réconciliation nationale contre la démocratie

Cette réconciliation nationale semble si « consensuelle » qu’elle n’a même plus besoin d’être validée et légitimée démocratiquement. On y marche à pas forcés. Il fut un temps où l’Assemblée débattait pour modifier un article, où l’on aimait faire référence au peuple, au référendum, à la démocratie pour un seul homme, pour dire qu’on était démocrate.

Aujourd’hui, pour une question prétendument plus importante et urgente qu’une réconciliation de toute la nation, on n’entend que le bruit de quelques voix particulières qui ne représentent pas le peuple, il n’y a pas de débats entre les vrais représentants du peuple (s’il y en a même qui ont des opinions divergentes sur la question de la réconciliation). A quoi serviront les concertations et les fora, puisque tout est déjà acté et convenu, puisqu’il y a déjà consensus : une réconciliation nationale ou rien !...

En comparaison (il faut supporter la comparaison si l’on veut faire comme les autres !), c’est pourtant sous une Afrique du Sud encore tenue par le pouvoir raciste finissant que des discussions ont eu lieu (accords politiques de 1993 entre ce pouvoir et les mouvements de résistance noirs), en passant par de longs débats houleux au nouveau Parlement sous Mandela qui ont conduit au vote de la loi sur la Promotion de l’Unité nationale et de la Réconciliation en 1995, suivi de la nomination de Mgr Mpilo Tutu à la tête de la Commission Vérité et Réconciliation cette même année.

En Afrique du Sud, on avait donc préparé, construit et fortifié démocratiquement un vrai consensus avant d’en arriver aux « hommes de la situation » : au Burkina au contraire, on nomme d’abord « l’homme de la situation », avant même de définir démocratiquement les contours de la situation, pour ouvrir et entamer des concertations et discussions rendues déjà inutiles par un consensus factice et non démocratique dès le départ départ ; un ministre pour fabriquer après coup la situation de réconciliation et justifier ainsi de sa nomination…

On évoque la « justice transitionnelle », d’une part, pour en dissimuler la finalité première qui est, comme la notion de « transition » l’indique pourtant, passage d’un état non démocratique à plus de démocratie. Or le Burkina Faso est seulement devenu plus démocratique et plus libre depuis octobre 2014, de sorte qu’il n’a plus besoin de transition vers la démocratie, puisqu’il y est déjà, quitte à consolider sa démocratie. D’où la question : à quoi sert une justice transitionnelle au Burkina si ce n’est contre la Transition post-insurrectionnelle de 2014 ?

La réconciliation nationale sera alors la revanche contre la Transition, une sorte de deuxième transition contre la Transition (avec la complicité active des insurgés d’hier), qui ne se fait pas en regardant l’avenir mais en regardant ce que l’insurrection et la Transition ont déconstruit (soyons attentifs aux griefs répétés d’un Herman Yaméogo et contre la Transition et contre la démocratie telle qu’elle s’est exprimée récemment dans les urnes !) ; bref, une transition qui va du présent pour se tourner vers le passé censé meilleur, et non du passé vers l’avenir. Ou, si avenir il y a, il faut qu’il ressemble au passé : nous y allons à pas forcés…

On parle de « démocratie consensuelle », d’autre part, mais en même temps, lorsqu’il s’agit de réconciliation, on court-circuite les voies propres de la formation du consensus démocratique qui n’est jamais (un) donné mais un processus, voire un procès. Ne considérer dans le consensus que la cohésion et l’absence de conflits, donc une prétendue réconciliation, reviendrait même à manquer complètement la démocratie dans son concept, puisqu’il y a une cohésion démocratique qui ne repose pas du tout sur le consensus, mais est faite de conflits. La démocratie consensuelle est la mort de la démocratie

Que l’on prenne la peine de se demander, au Burkina Faso, pourquoi de grandes vraies démocraties comme les Etats-Unis et la France, qui sont traversées par des siècles de violences, de haines et de conflits internes qui perdurent et se rappellent encore à nous aujourd’hui (il suffit de sortir de son trou et d’ouvrir les yeux sur ce qui se passe dans le monde !), n’ont jamais organisé et n’organiseront sans doute jamais des réconciliations nationales pour l’esclavage, pour les colonisations, pour les crimes racistes, pour les attentats terroristes, pour les gilets jaunes, pour l’invasion du capitole, etc… Pourquoi pas une réconciliation nationale aux USA, en France ? Parce qu’il y a la démocratie ; parce qu’il y a des institutions démocratiques fortes qui constituent les solides remparts du vivre-ensemble. Parce que la vraie démocratie est la meilleure réconciliation nationale…

Et si la démocratie y était consensuelle, cohésion sans conflits, la cause des dominés de l’Histoire que sont les Noirs, par exemple, et leur mémoire dans ces pays de grandes haines historiques n’y auraient jamais ni d’écoute ni de place. Le conflit, qui n’est pas l’hostilité, sert aussi à se faire entendre. Car il faut bien créer dans le consensus des lignes de fuite , des brèches, pour se faire reconnaître et réclamer justice, respect, dignité et liberté. Ne pas briser et bousculer le consensus, lui vouer un respect d’esclave et de sous-homme, aurait été de continuer indéfiniment à baisser les yeux et le front devant le mépris et la haine :

Quand Christiane Taubira a bataillé en France pour faire reconnaître la traite et l’esclavage des Noirs comme crime contre l’humanité, elle a été insultée et traitée de singe, précisément parce qu’elle brisait un consensus national sur le passé de la France. Si elle ne jurait que par le consensus, il n’y aurait pas eu cette avancée-là qui fait aussi progresser la démocratie française. Les martyrs de la liberté et de la justice n’ont jamais été consensuels.

La critique de la justice rétributive qui punit le crime n’est que l’aveu d’une institution judiciaire défaillante pas (toujours) juste. Mais alors ce n’est pas la justice en elle-même qui est fautive, c’est l’institution, l’appareil judiciaire. Du coup la réconciliation nationale vient comme un expédient commode à la faiblesse et à la défaillance du système judiciaire. De même, si l’on soutient qu’il y a des divisions dans l’armée et que l’on attend une réconciliation nationale pour les résorber et apaiser, c’est que nous avons des ministères pour rien, et que nos institutions ne fonctionnent pas : la réconciliation nationale faute d’institutions fortes est une réconciliation par défaut qui ne pourra jamais remplacer les institutions ni combler leur vide ou faiblesse…

La force de ces institutions étant liée à la santé d’une vraie démocratie, on ferait mieux, au Burkina Faso, de fortifier la démocratie plutôt que de chercher des expédients et des raccourcis à terme inefficaces dans les salamalecs de la réconciliation : vous ne pourrez pas toujours gouverner par réconciliation nationale, mais vous aurez toujours besoin d’institutions démocratiques fortes : ce serait la meilleure façon de vous réconcilier aussi avec les générations futures…

A force de trop compter sur une réconciliation nationale mal pensée pour résoudre les problèmes structurels de fond au Burkina Faso, et même pour sortir du sous-développement (la démocratie serait une voie bien plus sûre), on s’expose à un échec certain. Arrêtons de mentir aux populations : une réconciliation nationale ne leur apportera pas plus d’accès à la santé et à l’éducation ; ni la sécurité, puisque l’on prétend arrêter la terreur en se réconciliant, alors que toute réconciliation avec l’ennemi n’intervient qu’à la fin des hostilités ; et puisque négocier ou pas avec les terroristes n’a aucun sens, et ne dépend pas de nous, ces derniers, qui ne sont ni des indépendantistes ni des sécessionnistes, ayant délibérément choisi la terreur qu’ils considèrent comme plus efficace que toutes les voies habituelles du dialogue et du consensus, qu’ils n’ignorent pas.

Le discours moral et religieux de la réconciliation nationale qui attire les cœurs sensibles et les fleurs bleues qui n’ont jamais fait de mal à une mouche, et dont se pare la politique, ne perçoit même pas le terrifiant signal qu’il envoie aux terroristes, comme un permis de tuer : continuez vos massacres et assassinats, un jour (bientôt) nous vous pardonnerons et nous nous réconcilierons comme des frères et sœurs, car nous sommes au Burkina Faso, pays des « sages », des réconciliations à répétition et du consensus !...

Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE

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Vos commentaires

  • Le 30 janvier 2021 à 00:48, par Zach En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    C’est vrai, la reconcialiation est une valeur a cherir. Des questions par rapport a ce qui se passe a Ouaga.
    -  C’est quoi exactement la reconciliation tant recherchee ? Ca va retablir le President Yameogo dans ses droits de chef d’Etat ? Ca va revoir les differents coups d’Etat ? (assasinats) C’est juste pour que les exiles rentrent ? Ou, c’est la somme de toutes ces questions ? etc..
    -  Nous assistons a des activites du ministere de la reconciliation. Le 1er ministre a bbeaucoup communique sur le PNDS. Pourquoi ne pas enjoindre la communication, plus elargie a tous, en depassant meme les organizations/personnes ressources pour que des gens comme moi puissent comprendre la situation.
    -  Il faut ouvrir le debat et laisser les gens s’exprimer. Le ministre de la reconciliation n’a pas encore decline son plan. Je propose de regarder vers le Rwanda, un pays qui a regarde vers nous et qui a reussi a sauver tant de choses que nous avons perdues.
    Nous avons ete geniteurs de plein de choses et de valeurs ! Prenons le temps et faisons bien les choses.

  • Le 30 janvier 2021 à 01:40, par Lamda En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Trop long, mais je n’ai pas pu m’empêcher de lire jusqu’au bout. M DABIRE, vous avez tout dit, montrer le chemin a suivre, éclairer les gens qui s’embrouillent inutilement.
    Le résumé pour moi c’est que les gens refusent de de s’amender et reconnaitre les crimes qu’ils ont commis.
    Ils exigent la réconciliation a travers UN DECRET

  • Le 30 janvier 2021 à 07:51, par ARMAND En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Merci pour votre point de vue explicite donc très long. J’espère que les uns et les autres prendront le temps de vous lire. En particulier les acteurs de cette réconciliation. Sans oublier les Lookman et autres ABLASSÉ et Hermann. Tout est dit en tout cas. Comment passer l’éponge sur certaines cruautés. Ce n’est pas une histoire de la communauté musulmane ou de l’église. Au coup d’État contre SANKARA les acteurs de l"époque ont obligé des gens à creusé leur tombe puis les abattre. Une cruauté que Zephirin a dû avoir vent. Celui qu’on a abattu ne peut se relever pour boucher sa tombe et montrer ou il a été enterré. Aller se recueillir sur la tombe de son parent est une pratique en Afrique. Donc la réconciliation ce n’est pas une histoire des femmes de Tanguin...Que le ministre se rassure

  • Le 30 janvier 2021 à 07:55, par Le Vigilent En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Oui, le débat est ouvert !
    Commençons par concilier nos visions sur « la réconciliation nationale » : quels sont les problèmes nationaux importants que l’on ne peut résoudre autrement qu’a travers cette réconciliation nationale ? Cette réconciliation nationale mettra-y-elle fin, et de façon définitive aux problèmes qu’elle est censée résoudre, et surtout aux causes profondes de ces problèmes ?

  • Le 30 janvier 2021 à 12:50, par ollo En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    J’ai beaucoup apprécié cet écrit et je l’ai lu sans sauter une virgule. J’ai souvent appelé les intellectuels à jouer leur rôle parce que leur absence sur le scène du débat conduit le pays dans l’impasse, la nature ayant horreur du vide. Nous sommes très souvent gouvernés par des humeurs et de la passion ! J’ajouterai comme contribution, que dans les villages, lorsqu’on parle de réconciliation, il y a un environnement qui l’accompagne. les parties en conflit mette balle à terre, apaisent leurs propos et leurs attitudes pour pour montrer une certaine repentance.. Par cette attitude, tout le monde montre sa bonne foi à aller à la réconciliation. Que voyons- nous au Burkina pendant qu’on parle de réconciliation ??? Qu’est-ce qui a changé dans l’attitude des gens ??? On a même le sentiment que les provocations ont décuplé et certains phénomènes comme l’incivisme aussi bien de la population que des gouvernants ont atteint leur paroxysme. Si les gouvernants veulent vraiment la réconciliation, qu’ils commencent d’abord par se réconcilier avec les valeurs de l’Etat et la loi fondamentale tout court, en rétablissant l’autorité de l’Etat, en faisant en sorte que la justice ne donne l’impression que d’être là pour punir les faibles, en mettant un terme à ce que la presse dénonce à longueur de journée, en mettant l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. C’est seulement cela qui va créer un environnement favorable à la dite réconciliation, sinon, le reste n’est qu’hypocrisie et calculs mesquins au prifit de certains hommes et non au profit de la nation. SVP Webmaster

  • Le 30 janvier 2021 à 14:27, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Ha oui ! Mon grand-père est bon ! Mais hélas, ces gens lisent mais ne comprennent pas. Ils écoutent mais n’entendent pas.

    Tu l’as dit, ils nous conduisent à marche forcée vers un "retour vers le futur" qui ne dis pas son nom.

    Cette réconciliation-amnistie, amnésie des crimes et réhabilitation des criminels, avec l’injonction qui sera faite aux victimes, par un ordre "moral", religieux et étatique "de pardonner" sans vérité, sans reconnaissance des crimes, sans repentance, sans demande de pardon,, c’est ce qu’ils veulent nous fabriquer.

    Et pour faire passer la pilule, on veut nous coudre un habit bigarré, un fourre-tout dans lequel on veut inclure Yirgou, les déplacés, l’armée, les "sorcières" de Tanghin et j’en passe.

    La révolution a surpris des gens. Le 15 Octobre a surpris des gens. Les mutineries ont surpris des gens. L’insurrection a surpris des gens. Pourtant, après coup, à chaque fois les témoins ont dit que tous les prémices étaient là et visibles. Y aura-t-il une différence cette fois et sauront-ils nous épargner une crise inutile en voulant forcer ?

    Mais on les regarde venir avec leurs gros sabots... Pour ma part, je me demande quel est celui des danseurs qui, dans ce ballet mal réglé, sera le premier à venir yaada-yaada prononcer le mot "amnistie" ? J’ai ma petite idée...

  • Le 30 janvier 2021 à 17:53, par dougoutigui En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Une tribune d’une très haute teneur d’intellection....Merci Philosophe... ...Merci Thésée.

  • Le 30 janvier 2021 à 19:14, par Ka En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Petit frère Christophe Dabiré : Te voilà encore avec une Belle analyse simplement citoyenne pour nous éclairé. Je retiens ces paragraphes qui m’interpellent : "’’’’’’’ La position du président Roch sur la réconciliation nationale a toujours été constante et claire : c’est la justice d’abord pour tous ceux qui ont à répondre. Je cite de mémoire quelques-unes de ses déclarations : « la réconciliation, ce n’est pas de faire rentrer 50 personnes… », « tous les exilés sont libres de rentrer, ceux qui sont impliqués dans des dossiers pendants devront répondre », « nous ne négocierons pas avec ceux qui veulent détruire le Burkina Faso. »

    La plus remarquable c’est ce que tu confirmes : ’’’’’Il me semble plutôt que si les burkinabè voulaient clairement faire de la réconciliation nationale une priorité et une urgence, ils allaient élire Eddie Komboïgo à la tête de l’Etat, pour alterner après l’insurrection de 2014…’’’’’’
    Quand le crime dépasse et nie l’humanité de l’homme à ce point, il serait injuste et criminel de le pardonner par une simple contrition publique sans aveu, sans techouva en quelque sorte, sans rien qui apaise si ce n’est pas la justice. Tous les moyens et arguments sont alors bons pour nous conduire docilement à la réconciliation, y compris la peur : « se réconcilier ou périr » !

    Plus loin tu dis, ’’’’cette difficulté à convaincre dans les justifications de Diabré ne peut pas étonner : c’est tout le dada de la réconciliation nationale qui n’est pas fondée, justifiée et déduite. Il est difficile et périlleux en effet de se fonder sur quelque chose qui n’est pas lui-même fondé… « Il faut que les Burkinabè se parlent, dialoguent », assène-t-on, on ne sait de quelle hauteur, de quelle autorité. Tout en ne donnant jamais l’occasion à ces mêmes Burkinabè de (se) parler sur cette réconciliation dite nationale. Pour qui apprend-on alors les Burkinabè ? Les connaît-on vraiment ? De quels Burkinabè parle-t-on ainsi ? Et ainsi de suite.’’’’’’’’’’

    Christophe si tu me lis très souvent sur ce forum, j’ai toujours confirmé que La réconciliation n’est pas un projet de gouvernance et est vide de contenu. Tant que Blaise Compaoré et son frère François Compaoré ne rentrent pas au Burkina par la justice, il n’y aura pas de vraie réconciliation. Et la démarche de ceux qui ont fait la réconciliation pour leurs fonds de commerce c’est, si les criminels ne peuvent pas rentrer, par ce qu’ils ont peur de la justice, il n’y a pas réconciliation. Que Z. Diabré réfléchisse deux fois avant de berner le peuple.

    Christophe tu as tout dit par cette définition : ’’’’’’Plus encore : quand nos politiciens affirment que cette réconciliation n’est pas politique, ils ne savent même pas combien ils ont raison en un sens, car ne sont mobilisés dans leur entreprise réconciliatrice que les sentiments non politiques de la peur et de l’amour plutôt que l’amitié (pour reprendre une distinction essentielle de la pensée du politique,’’’’’

    Tu as Conclu en disant : ’’Ailleurs, on n’est pas près de voir un Robert Bobi kyagulanyi Wine rejoindre le NRM du « Mzee » Kaguta Museveni et son gouvernement en Ouganda ; pas plus qu’on ne verra un Laurent Ggabo ou un Guillaume Soro rejoindre le RHDP du président Ouattara en CI, même si là aussi on y parle de réconciliation ; et même si l’on continue de nous dire qu’en politique tout est possible : non, il y a surtout, voire rien que de l’impossible en politique véritable, ce qui la rend difficile et en fait un sacrifice...’’
    Merci mon petit frère pour cette analyse clairvoyante.

  • Le 30 janvier 2021 à 20:36, par Paty En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Malgré la longueur on est tenu en haleine et happé par votre écrit jusqu’à la fin. C’est une merveille de contribution intellectuelle, une fresque, un chef d’oeuvre, très riche. Tout y est, on apprend beaucoup en vous lisant, on corrige aussi quelques opinions qu’on avait avant sur cette fameuse réconciliation nationale. Bravo

  • Le 30 janvier 2021 à 23:31, par RV En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    La première des intelligences est la Culture. Elle nous dit d’où l’on vient, indique où nous sommes et nous montre où nous devrions aller. Nous devrions nous armer d’humilité ! Oui, d’humilité !!!. Oui, si le propre de la philosophie est la négation, il est dangereux d’être dans la contre-vérité.
    1) De la démocratie. Roch a été élu et dispose d’une majorité parlementaire. Il est fondé a œuvrer pour la réconciliation nationale. Comme vous êtes fondés à lancer une pétition contre la réconciliation nationale. Le forum national est une ouverture démocratique non obligatoire à saluer.
    2) Du triptyque Vérité Justice Réconciliation. Celà a toujours été défendu par DIABRE. Et même aujourd’hui. Personne n’a le pouvoir d’arrêter la justice dans les dossiers de crimes de sang.
    3) De la réconciliation nationale. Dire que YIRGOU est une question locale, c’est dire que quand on a mal au pied, le corps n’est pas touché. Des burkinabè sont assassinés chaque jour sans que ça ne fasse du bruit. Les assassinats de SANKARA et ZONGO sont des crimes d’État soit parce que l’État est impliqué ou a failli. Le Burkina est un État nation. Tout ce qui implique l’État implique la nation.
    Je salue et invite les intellectuels à nous éclairer mais il faut éviter les procès d’intention. Enfin, ce qui était impossible hier est possible aujourd’hui.

    • Le 31 janvier 2021 à 18:15, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

      @RV : Vous dites : "Personne n’a le pouvoir d’arrêter la justice dans les dossiers de crimes de sang."

      Si, justement certains veulent l’arrêter, la justice !

      Car derrière cette fameuse "réconciliation nationale", chacun a sa propre lecture et pour certains, si elle doit être conduite par le gouvernement et une majorité de partis politiques parlementaires c’est justement pour déboucher sur une loi d’AMNISTIE qui va arrêter la justice !

      C’est cela l’alerte, la mise en garde contre les agendas cachés derrières les jolis termes, et non une "pétition contre la réconciliation nationale". C’est bel et bien "un procès d’intention", et c’est mieux que le fait accompli.

      Le président Roch Kaboré, même élu à 90% et même avec l’accord de 100% des députés n’est pas légitime pour d’une part "ordonner" aux victimes de pardonner, et d’autres part accorder le pardon aux bourreaux.

      Le pardon et la réconciliation ne se décrètent pas par un gouvernement ou une assemblée. Or, c’est exactement ce qu’une loi d’amnistie soit disant "consensuelle" va faire.

      Notre "bon et brave" président Kaboré peut être tenté de la leur donner, au nom de la "paix", mais au grand dam de nous autres assoiffés de justice et frustrés de vérité qui ne l’avons pas élu pour ça. On sera encore parti pour cinq à dix ans d’autres combats pour l’annuler au lieu de se développer ou de combattre le terrorisme.

      On les voit venir et on crie "au loup" avant ! A bas la réconciliation-amnistie !!!

    • Le 1er février 2021 à 17:09, par Sébastien En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

      RV, tu parles d’humilité et tu te permets de vouloir donner des leçons de philosophie à un vrai philosophe avec des affirmations prétentieuses et hasardeuses comme "la première des intelligences est la Culture", "le propre de la philosophie est la négation". Ah bon ?? Vraiment ?? "Le burkina est un Etat nation. Tout ce qui implique l’Etat implique la nation". Mon Dieu, tu ne sais manifestement pas ce que c’est qu’un Etat-nation ! Et puis le philosophe DABIRE serait dans quelle contre-vérité ? Mon frère ou ma soeur, si tu t’es foulé une cheville, mets de l’huile sur tout ton corps et masse-toi bien le dos et les oreilles, comme tu dis que quand on a mal au pied c’est tout le corps qui est touché. Franchement si tu fais ça, c’est que tu n’es pas normal-e ! Revois tes arguments. Merci

  • Le 31 janvier 2021 à 00:19, par jeunedame seret En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Monsieur DABIRÉ, que vous êtes vraiment un éducateur et aussi créateur. Car vous avez pris assez de temps pour nous fournir ce ce long écrit instructif. Avec ces illustrations portées sur les vrais paramètres de réconciliation que le Faso n’a jamais posés. Mot ridicule. Car tous ses coefficients d’apparentes équations n’ont aucune variable de quoi dépendre. Et monsieur le SINISTRE de la réconciliation joue au comédien ou son rôle dans le but de divertir ou d’afficher nos bassesses démocratiques ? Les hommes intègres ne sont pas toujours capables de discernement ! Quand ils sont dans une situation déplorable, il leur est fréquemment impossible de comprendre comment ils en sont arrivés là. J’ai admiré cette comparaison au jeu théâtral et cette mention sur l’ignorance ou négligence de la réalité. « Quand le crime dépasse et nie l’humanité de l’homme à ce point, il serait injuste et criminel de le pardonner par une simple contrition publique sans aveu, sans techouva en quelque sorte, sans rien qui apaise si ce n’est pas la justice ». Il nous manque au Faso aussi une vraie limonade pour nous purger les sentiments, et nous permettre les valeurs dont les choix nous faciliteront l’adaptation de nos applications. En attendant, on pouvait céder ce mot réconciliation déjà sans éthique démocratique, aux stratégies d’éducation, ou à la limite en faire une morale de vie sociale discrète plutôt que de le lire ouvertement dans les discours et ministères politiques. La réconciliation n’étant pas une thérapie immortelle, alors, le mieux serait aussi de faire de notre vie une source d’inspiration pour autrui avec une bonne éducation à la responsabilité surtout. MERCI DABIRÉ ; de nous avoir stimulés la lecture et ouvert les débats. Cela pourrait nous limiter les obstinations au Faso et nous nous éviter de sombrer dans la folie.

  • Le 31 janvier 2021 à 05:11, par yelmingaan blaan saa hien En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Les professeurs agrégés de philosophie ont parlé !avant eux, les politiciens calculateurs ou constructifs ont parlé ;les haineux revanchards aussi !ils convient d écouter a présent les victimes et familles endeuillées:sont ils malgré tout promptes a tenter cette réconciliation que les prophéties des "spécialistes"déclarent mort-née en se disant que "l expérience vaut mieux que la science"surtout qu il "n y a rien de si extravagant,de si contraire a la raison,qui ne trouve quelque philosophe pour le présenter en vérité"dans un mépris souverain des faits ?

  • Le 31 janvier 2021 à 10:14, par walay En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    WOW ! Dja y en a qui n’ont pas fait des études pour rien. Monsieur Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE vous n’êtes pas un intellectuel à la culture yougou yougou, je valide. Ko yougou yougou LOL. En plus vous avez de l’humour !!!!!

  • Le 31 janvier 2021 à 16:48, par caca En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Ce machin de réconciliation nationale du deuxième mandat est vouée à l’échec. Depuis 6 ans vous avez engagés des poursuites judiciaires contres les frères Compaoré. Le dossier Thomas Sankara, le dossier Norbert Zongo, la haute cour de justice contre le dernier gouvernement de Blaise Compaoré. Tout cela a donné quoi comme vérité et justice ? Même le procès du putsch manqué avait plutôt la vertu de soulager la conscience du Gal Diendéré et non la justice pour les victimes et les ayants droits.
    Si votre l’échec de traduire les frères Compaoré se transforme en réconciliation nationale, un nouveau échec est déjà programmé. Comme Zeph qui a organisé une résistance illégale contre un pouvoir légal et légitime puisse reconcilier les burkinabé dont certains ont perdu leurs maisons et entreprises ? Pour reconcilier des burkinabé, il faudrait un gouvernement neutre. Pas des criminels contre des criminels.

  • Le 31 janvier 2021 à 18:39, par Dibi En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Un pays est riche de ses intellectuels critiques, non opportunistes et non abonnés à leur ventre.
    On veut des intellectuels comme vous, Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE, qui donnent espoir à l’avenir commun de notre peuple.
    On aime des intellectuels comme vous, qui ouvrent des voies fécondes au débat d’idées, qui élèvent le niveau de conscience politique de notre peuple et qui s’appuie critiquement sur son histoire et ses acquis socio- philosophiques.
    On déteste, on hait même les satrapes criminels, les prédateurs néocoloniaux de tous acabits, les féodaux à bonnets rouges ou blancs, les pseudo-intellectuels charognards et les bandes de petits politiciens corrompus (pour rappel, le Burkina-Faso est classé 10ième pays le plus corrompu au monde) et toute la pourriture qu’ils sont ; des débilités culturels, atteints de nanisme politique, intellectuel et donc inaptes à la construction d’un Etat souverain viable, émancipateur et protecteur pour tous les enfants et composantes sociales de notre peuple.
    On hait tous ces gens qui n’ont que l’ambition étroite de leurs intérêts personnels ou de serviteurs zélés du néocolonialisme qui étouffe notre peuple dans sa quête de progrès social et de lucidité historique.
    Et merci à vous de nous aider à comprendre notre passé pour le rendre utile à notre présent et futur ; pour rendre justice à ceux et celles que notre passé a écrasé, nié, piétiné, assassiné dans leur quête et lutte pour leur dignité, pour notre dignité !
    Merci à vous, Mr Dabiré, de remettre à l’endroit et sur ses pieds le débat relatif à la réconciliation nationale que d’autres tentent de noyer dans l’oubli et l’inversion réactionnaire féodo-néocolonialiste de l’histoire récente de notre peuple.
    Votre analyse nous donne des raisons de ne pas désespérer de cette intelligentsia culturellement enracinée dont vous êtes un exemple ; à l’inverse de ces scribouillards opportunistes qui nous pompent l’air avec des succédanés de cours de droits administratifs institutionnels pour concours d’entrée en écoles de police ou d’agents administratifs, pendant que le pays s’effondre dans le délitement social, la corruption, l’incompétence et la faillite globale.
    De ceux-là, on attend qu’ils se positionnent dans le débat de fond sur des question de fond et non nous divertir sur des définitions de dénominations administratives, protocolaires ou diplomatiques. On attend mieux ; et brillamment comme vous le faites, Mr Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE !
    Na an lara, an sara !
    La Patrie ou la mort !

  • Le 31 janvier 2021 à 19:14, par Ka En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Je reviens avec un autre commentaire dire merci aux trois internautes de bonne foi qui ont conclu avec des extraits de cette analyse pertinente, que le Burkina est malade de ses dirigeants manipulateurs. L’internaute Lamda nous dit : Le résumé pour moi c’est que les gens refusent de de s’amender et reconnaitre les crimes qu’ils ont commis.

    Et l’internaute ARMAND nous apprends qu’Au coup d’État contre SANKARA les acteurs de l’époque ont obligé des gens à creusé leur tombe puis les abattre. Une cruauté que Zéphirin a dû avoir vent.

    Et la jeunedame seret nous conclut avec ce paragraphe qui dit tout. « Quand le crime dépasse et nie l’humanité de l’homme à ce point, il serait injuste et criminel de le pardonner par une simple contrition publique sans aveu, sans techouva en quelque sorte, sans rien qui apaise si ce n’est pas la justice ».

    En lisant un internaute manipulateur qui ne sait plus quoi dire au lieu de la fermer comme d’autres pro-criminels qu’on attend plus sur ce forum, car ils ont compris, que ceux dont ils soutiennent ont saigné les cœurs des familles des victimes, et qu’ils doivent faire profil bas pour que la justice fasse son travail, car, toutes les gesticulations sont parfaitement contre-productives, et s’ils continu de dire que ceux qui demandent justice avant la réconciliation sont des haineux, n’arrangent pas les affaires des criminels devant la justice. Les motivations de ceux qui demandent que la justice soit faite avant la réconciliation, sont parfaitement claires et devraient donner à réfléchir à tous les illuminés qui gravitent autour, et promettent a Blaise Compaoré des jours heureux sans la justice.

    Revenant la lutte pour la réconciliation qu’à adopter l’honorable Z. Diabré et mentionner par Christophe Dabiré, le problème de notre ex-chef de l’opposition devenu membre de la majorité, c’est qu’il fait partie de ces hommes politiques de notre pays peu courageux, qui n’initient pas à fond leurs objectifs, mais qui sont très alertes pour réaliser les rêves des autres qui osent. L’histoire de notre pays impose un réveil à ses fils et à ses filles : Et Thomas Sankara l’a bien compris avant d’autres.

    Non, nous ne pouvons pas pas apprécier ce que font les autorités de notre pays, surtout ce qu’elles disent qu’elles font et qu’en fait elles ne font pas. Comme promettre la justice pour réconcilier le peuple qui n’avance pas que de tourner autour du pot pour faire rentrer d’autres sans la justice ? On est dans le mensonge, la manipulation. Et ce n’est pas à force d’autosatisfaction et d’autocélébration béate et d’abrutissement des masses qu’on progresse.

    Ce qui ne regarde que Ka, les visites des pros-supposés accusés pour la réconciliation sont inutiles. Car, les criminels ont transgression des lois. Ce qu’ils ont fait est criminel et ils doivent être traités comme tels.

    Ceux qui refusent que la justice se fasse avant la réconciliation, arrêtent de confondre le Burkina avec l’impunité que eux ils veulent, et le Burkina qui avance avec la justice que les Burkinabé veulent. Ceux qui ont endeuillé le Burkina ont défiguré le pays et doivent payer leurs actes. En faisant la réconciliation sans la justice, que se passera-t-il ? Comment on saura qui a fait qui, qui doit quoi à qui, seront des questions difficiles pour rendre justice. Se réconcilié sans la justice, la suite sera ‘’’’’qui a menti à qui au commencement semble être le fondement de la vérité qui fera tombé le château de carte et les convictions qui furent à la base de tout.’’’’

    Indépendamment de l’aspect moral, sur lequel je ne me hasarderai pas à porter un quelconque jugement de valeur, ‘’ce n’est pas avec une seule personne qu’on se réconciliera. La question est de savoir qu’après tous ces tras-la-la, le mot je suis réconcilié sera dans les cœurs des Burkinabé ? C’est pourquoi je conclu en disant que la réconciliation est l’œuvre de tous, elle n’est pas l’apanage ni l’exclusivité du microcosme politique, qu’il soit ou non représentatif. S’il y a une volonté ferme et clairement revendiquée du peuple à se réconcilier, la réconciliation s’imposera d’emblée aux décideurs et il leur suffira d’en prendre acte. Tant qu’il subsistera des foyers de haine profonde et viscérale comme on veut imposer au Burkinabé le retour des accusés sans passé par la justice, la réconciliation ne pourra avoir lieu.

  • Le 1er février 2021 à 11:36, par M.S. En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    M. Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE, merci pour cette tribune. Veille citoyenne, sans répit ! Chapeau à vous, pour cette sonnette d’alarme, de manière préventive, comme du reste vous n’aviez eu de cesse de faire quand la partie tend vers des zones d’incertitude sinon de turbulence. J’ai aimé, entre autres, "... de telle sorte que pardon et réconciliation ne se fassent pas dans l’injustice, ne soient pas la consécration de l’injustice ...", et j’ajouterai, ne soient pas une prime à l’impunité. Je suis cependant optimiste, au regard des leçons que je crois que nous avons tous tirés de l’échec de la journée nationale de pardon, simplement parce qu’il nous a manqué le courage de respecter la prescription du Collège de Sages : le triptyque Vérité, Justice, Réconciliation (qui elle englobe le Pardon) ; mais aussi au regard de l’engagement du Président du Faso de faire de ce triptyque un passage obligé. Prenons notre mal en patience pour attendre que le Ministre d’Etat chargé de la Réconciliation et de la Cohésion nationales nous déroule sa Feuille de Route après ses consultations/concertations. Tout ce qui est étalé pour être séché ne peut échapper aux rayons du soleil. Allons toujours doucement quand on est pressé ; c’est la seule façon d’aller sûrement à bon port.

  • Le 1er février 2021 à 12:21, par Mafoi En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Chapeau bas l’artiste car tu es un Homme bien,tu es un Homme bon,tu es un Homme juste,tu es un Homme "intellectuellement" calé contrairement aux accumulateurs de diplômes yougou yougou qui passent leur temps à débiter des âneries dans la presse.En résumé,n’est pas intellectuel qui veut mais qui peut.En tout cas depuis que ces petits plaisantins avaient commencé à nous divertir avec cette histoire,je me suis toujours dit si c’est vraiment du même Faso qu’il s’agissait car ces terroristes de la manipulation ne reculaient/ne reculent devant rien pour faire avaler leur pilule.En effet si c’est pas pour comparer le Burkina Faso à l’Afrique du Sud pendant l’apartheid,c’est le Rwanda avec le génocide des Tsusi avec son million de morts et autant de blessés mais paradoxalement lorsque je leur demande de me conter le cas de notre voisin,la CI,ces plaisantins préfèrent boucher les oreilles,fermer les yeux.Donc pour conclure,ces individus font de la science fiction

    • Le 1er février 2021 à 17:14, par Ka En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

      Mon ami internaute Mafoi, le jeune Christophe Dabiré l’homme intègre qui a puisé sa philosophie au bord du Rhin à l’Est de la France, pouvait prendre la place de son ainé le deuxième Burkinabé pour faire avancer le pays des intègres : Car, depuis que je le lis, il sait ce qu’il dit, surtout d’où il vient, et d’où il va. Merci pour ta critique intègre destinée à un jeune intègre nommé Kwesi Debrsèoyir Christophe Dabiré.

      Ma conclusion en parcourant tous les commentaires qui se tournent vers la réconciliation sans la justice, je disais à mes sœurs et frères du ’’Mouvement Brassard Noir’’ qui ont eu la phrase exacte pour définir la réconciliation qui est ’’’’il n’y aura pas de réconciliation sans la justice.’"’’ Et comme les cries sont nombreuses soient dans les maquis, comme dans les réseaux sociaux, je reconfirme qu’un régime qui refuse d’entendre les critiques, et, pire, qui les fait taire par tous les moyens possibles et imaginables, n’a aucun avenir dans notre pays ou les soulèvements populaires sont des armes puissantes.

      Mais comme je l’ai toujours dit, le président Roch Kaboré est un homme de parole, et il était le premier à dire à son peuple que la réconciliation passe d’abords par la justice pour apaiser les cœurs des Burkinabé. Et voilà ce que notre président a dit :
      ’’’’’’’’Nous devons tout faire pour que la justice soit rendue dans toutes (les) affaires sensibles pour aider notre peuple à se réconcilier avec son histoire, pour ramener la paix des cœurs et créer les conditions propices à la contribution de tous les Burkinabè à l’œuvre de construction nationale", a déclaré M. Kaboré.

      "La réconciliation nationale reste un enjeu majeur que nous devons réussir, dans l’intérêt supérieur de la nation", a-t-il dit.
      La justice militaire, une juridiction d’exception, doit solder une longue série de dossiers, dont principalement ceux du putsch manqué de septembre 2015 et de l’assassinat du "père de la révolution" burkinabè, le capitaine Thomas Sankara, tué lors du coup d’Etat qui porta l’ex-président Blaise Compaoré au pouvoir en 1987.
      Également en instance, le dossier du journaliste d’investigation Norbert Zongo, tué en 1998 avec trois compagnons, a connu une évolution avec la mise sous contrôle judiciaire de François Compaoré, frère du président déchu Blaise Compaoré, poursuivi pour "incitation à assassinats".

      M. Kaboré a dit "saluer l’avancée des dossiers pendants devant la justice", tout en rappelant aux acteurs chargés de les vider que "la soif légitime de justice des Burkinabè reste intacte."’’’’

      Mon ami Mafoi : Qu’on utilise des personnes utilisables pour berner le peuple, depuis Maurice yaméogo à nos jours, ‘’’’’quand le peuple Burkinabé dit que ça ne se fait pas, ça ne se fait pas.’’’’’ Ce n’est pas avec les obséquieuses louanges et les cirages de pompes à tout vat qu’on se réconciliera le peuple, mais quand les criminels se présenteront devant les juges pour payer leurs actes afin d’apaiser les cœurs des familles endeuillées, quitte à ce qu’elles soient désagréables a des personnes qui sont de haut rang.

  • Le 1er février 2021 à 15:53, par Passakziri En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Un bel aricle saisissant et très convainquant. Si seulement RMCK, Zeph et les disciples de la rocambolesque reconciliation le lisaient !
    Merci au philosophe .

    Passakziri

  • Le 1er février 2021 à 16:53, par Negblanc En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Jamais vu un article qui a fait autant d’unanimité ! Faut-il que nous nous contentions de cela ou que faire pour que ce genre d’analyse ne parte pas aux oubliettes ? Il nous faut d’autres formes de lutte savoir inventer, créer pour faire bouger les choses comme il faut. J’espère que cet article serve surtout à cela !

  • Le 1er février 2021 à 19:15, par Sidpassata Veritas En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Félicitations et merci au philosophe de nous donner un éclairage non seulement qui force l’admiration, mais aussi élève le niveau du débat et de la réflexion autour de ce thème de la réconciliation.
    Je partage tout ce qui a été si clairement présenté et le veut souligner cette pratique vicieuse de consensus qui travestit la démocratie en infantilisant les citoyens. Ce qui est souvent déclaré consensuel au Burkina, ne l’est que par ceux qui ont voix à un chapitre hors institution et créer hors-la-loi par le politique : C’est par exemple le cas du HCRUN et aussi collège de constituant qui a élaboré le projet de nouvelle constitution sous l’autorité de RMCK. Ce projet de constitution a été baladé dans les régions, soi-disant pour consulter les citoyens à la base, mais même cette consultation est une arnaque. J’ai été désigné pour participer aux échanges, mais dans la salle il y avait que quelques personnes qui avaient le texte sous les yeux. La majorité de ceux qui était dans la salle n’ont jamais lu le texte avant et ne l’avait pas pendant. Jusqu’à ce jour, le texte de ce projet de constitution, soi-disant consensuel, n’est toujours pas rendu publique alors que le pouvoir MPP pensait faire adopter par l’Assemblée nationale.
    Nelson MANDELA disait au gouvernement de l’apartheid qui voulait tout décidé de ce qu’il pensait bon pour les noirs que "faire pour nous sans nous, c’est faire contre nous". Le consensus déclaré à la place des citoyens c’est comme ce pardonne qu’on veut donner et recevoir pour les victimes et sans les victimes (ceux qui sont morts surtout).

  • Le 2 février 2021 à 00:32, par RETRO En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Merci Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE.

    Ce sont des écrits de ce genre que nous voulons. Vous aviez sacrifié votre temps pour nous instruire. Ca vaut la peine car le problème de la réconciliation mérite vraiment une réflexions approfondie. Vous avez montré qu’il existe des hommes qui ont étudié pour être utile a la société. Si chacun dans son domaine prenait le temps d’écrire comme vous le pays allait avancer encore plus. Peut être que quelqu’un (un juriste de préférence) écrira pour nous définir ce que c’est que la réconciliation et les gens comprendrons davantage que ce que vous dites est pertinent.

  • Le 2 février 2021 à 03:50, par yelmingaan blaan saa hien En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Dans sa vie de Thésée, Apollodore rapporte la légende suivante : « Son sixième exploit fut le meurtre de Damastès que certains appellent Polypémon. Celui-là habitait au bord de la route. Il possédait deux lits, l’un très petit et l’autre très grand ; et tous ceux qui passaient par là, il leur proposait d’être ses hôtes. Mais, ensuite, ceux qui étaient petits de taille il les allongeait dans le grand lit et il leur déboîtait toutes les articulations jusqu’à les faire devenir aussi grands que le lit ; et les grands, par contre, il les mettait dans le petit lit, et il sciait les membres de leur corps, qui dépassaient1. »

    Un seul lit, toutefois, est mentionné dans la version classique, telle que la rapporte Diodore de Sicile : « Après cela, Thésée tua Procruste, qui demeurait à Corydalle, dans l’Attique. Procruste contraignait les voyageurs de se jeter sur un lit ; il leur coupait les membres trop grands et qui dépassaient le lit, et étirait les pieds de ceux qui étaient trop petits. C’est pour cette raison qu’on l’appelait Procruste2. » Le nom de Procruste, utilisé par Diodore, est plus conforme à l’étymologie (προκρούω, j’étire avec violence) que celui de Procuste, généralement adopté en français. "Question a tous ;a ceux qui s extasient pour se valoriser et aussi a ceux qui sont sincères même s ils ne savent pas qu ils n ont pas bien compris:que peut représenter,dans ce contexte Burkinabè de réconciliation en marche,les deux lits de procuste ?

    • Le 2 février 2021 à 15:46, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

      Mon cher @yelmingaan blaan saa hien :

      Je vais m’essayer à l’exercice, mais en choisissant le deuxième version, celle avec un seul lit. Ce lit, c’est le terme générique de "réconciliation nationale".

      Le voyageur de grande taille, c’est le non insurgé revendiqué.

      Il estime qu’aucun crime n’a été commis, la mort de Thomas Sankara n’est pas un assassinat mais un malheureux accident, que le "drame de Sapouy" n’a rien à voir avec le régime Compaoré, qui au demeurant a été le meilleur depuis les indépendances.

      L’insurrection populaire est un coup d’état dont les responsables sont les actuels dirigeant qui doivent être tous emprisonnés. Si des réparations et excuses sont dues, ce serait à ceux qui, comme lui ont été touchés par l’insurrection. Et bien entendu, pour lui revenir au pouvoir est un droit inaliénable, ce que doit permettre une "réconciliation" sous forme d’amnistie avec retour triomphal des "exilés".

      Le voyageur de petite taille, c’est l’insurgé type.

      Il voudrait savoir comment sont morts les gens depuis 1984, où sont les corps de ceux qui ont disparu, qui les a tués et pourquoi. Il voudrait une version finale et définitive du 15 Octobre 1987 et du 13 Décembre 1998, ainsi que le pourquoi et le qui de la mort du juge Nébié. Il voudrait qu’on retrouve et sanctionne ceux dont les balles ont fauché des élèves et des civils innocents pour l’exemple.

      Il était contre la modification de l’article 37 et a applaudit l’insurrection. Il est une victime directe ou collatérale des années Compaoré et voudrait, à défaut de dédommagement, savoir et comprendre ce qui s’est passé, quitte à pardonner par la suite s’il le peut.

      Il a peur que les bourreaux d’hier reviennent au pouvoir, ce que la mansuétude du pouvoir MPP rend plausible. Pour cela il a peur de trop parler, et voudrait être rassuré par des arrestations et des condamnations qui rendraient la chose moins facile. Pour lui, la "réconciliation" ce sont les aveux des bourreaux et leur condamnation, à charge pour les victimes de pardonner ou pas.

      Quand à Procustre (ou Procuste à loisir), ce serait notre "pauvre" ministre d’état à la réconciliation et la cohésion nationale, qui voudrait faire tenir chacun de ces personnages dans le même et unique lit, quitte à "raccourcir" l’un et à "étirer" l’autre !

      Un travail... d’Hercule !

      P.S. : Papou vous avait dit de laisser faire la justice, au cas par cas. Vous n’avez pas voulu, ko "réconcilier ou périr". Voilà maintenant, gros français et casse-tête... grec !

    • Le 3 février 2021 à 12:55, par Mangemil En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

      Mon cher Yelmingaan, c’est casser inutilement les cheveux en 4. Pourquoi ? Parce que c’est exactement la même chose de disposer de 2 lits, l’un pour raccourcir et l’autre pour agrandir, que d’avoir 1 seul lit qui fait les 2 taches , c’est juste plus économique pour Procuste !!!!! Au lieu de 2 tu as 2 en 1. Donc cela ne change rien rapporté à la réconciliation nationale au burkina faso ; car dans l’un ou l’autre as c’est le même Procuste et non 2 qui raccourci ou agrandit. Ton problème est un vrai faux problème de .. Procuste !!!

      • Le 3 février 2021 à 15:51, par yelmingaan blaan saa hien En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

        hum !un hôte qui n a qu un lit !un hôte qui a deux lits et qui choisit toujours le mauvais pour assouvir son t.o.c !et ceux donc qui auraient la juste taille ,pourraient ils lui permettre d "assouvir son besoin ?"mais bon !ok

        • Le 4 février 2021 à 12:13, par Mangemil En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

          Justement, je crois qu’il ne faut pas s’accrocher à la lettre de la légende ! Quelqu’un qui recherche la bonne taille proposerait un lit pour chaque personne, mais cette légende pointe la cruauté et le manque de sagesse de Procuste qui ne réfléchit pas à adapter les personnes à leur taille, c’est pas ça qui l’intéresse, mais à adapter les personnes à la taille de son seul et unique lit. DABIRE montre magistralement comment des situations diverses sont toutes ramenées à la seule réconciliation nationale. A la limite Procuste est bête et pas intelligent , il est persuadé qu’il n’y a qu’une seule et bonne mesure, son lit ! Or cette mesure est plutôt synonyme de démesure !! Bref il faut prendre en compte le fait que Procuste n’est pas un hôtelier avec plein de lits, mais un brigand coupeur de route. Une légende a toujours plusieurs versions, mais avec le même message

  • Le 2 février 2021 à 07:47, par Lucy En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Un éclair dans la nuit,
    Enfin se lève le matin,
    Les morts revivent,
    SANKARA, ZONGO, et les autres,
    Les fils du ciel et de la terre,
    BURKINA FASO
    Que les sages se taisent, et écoutent enfin le fou !

  • Le 2 février 2021 à 08:54, par Bala Wenceslas SANOU En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Concilier ou reconcilier ?
    J’ai pris le temps de lire et relier l’article pour être certain de l’avoir compris. Ensuite j’ai pris le temps de lire et relire un tant soi peu la situation dite "nationale" par rapport à laquelle il est question de réconciliation et de cohésion.
    En prenant à mon compte l’article et les commentaires fort riches, j’ai une petite préoccupation. Avons-nous vraiment jamais été ensemble comme nation ? J’ai l’impression que les élans qui permettaient d’y aller ont toujours été savamment arrêtés par les bons soins d’autres concitoyens. Comment réussir à réconcilier des gens qui n’ont dans tous cas jamais été conciliés ???
    Bonne chance nous tous, ne nous trompons pas de trajectoire.

  • Le 2 février 2021 à 09:02, par Ka En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Internaute Negblanc je confirme : C’est un article bien pensé et bien écrit, une réflexion simple et limpide. Aujourd’hui, il ne sert a "rien" de rentrer dans la politique pour savoir que c’est un tombeau ouvert pleins des manipulateurs et des menteurs. Et cette très belle analyse enrichissante nous éclaire. Déjà sur FACEBOOK il y circule. Alors prenez des dispositions pour qu’elle puisse paraître dans les quotidiens du pays, car tout le monde n’a pas accès aux réseaux sociaux pour connaître la situation nationale telle qu’elle est, surtout de nos "hommes dits politiciens et leur vie de caméléon pour berner le ‘’peuple :" Et cette Analyse d’un intellectuel avisé mérite beaucoup de réflexions.

  • Le 2 février 2021 à 10:56, par L’animiste En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Pendant longtemps, on a triché avec les mots "Pardon" et "Réconciliation" au Burkina et il faut mettre un terme à ce théâtre qui risque de nous couter cher à court ou moyen terme. Ceux de notre génération ont vu le travail abattu par le Collège des Sages dans les années 2000 (présidée par l’Evêque Anselmne SANON de Bobo) et dont les résultats ont été publiés semble-t-il contre contre le gré de certains caciques du régime Compaoré. Il semble que c’est cette publication ordonnée par Kadré Désiré Ouédraogo, qui a précipité son remplacement à la tête du Gouvernement (les acteurs concernés confirmeront ou infirmeront un jour cette information !). Blaise Compaoré désemparé par le contenu du rapport du Collège des Sages, s’est donc précipité pour organiser une sinistre Journée nationale du Pardon le 31 Mars 2001 ( pendant des années, la date anniversaire de cette fameuse journée a été Jour férié au Burkina). On se rappelle aussi qu’au cours de la cérémonie de la Journée du Pardon, les représentants de plusieurs composantes de la Nation ont lancé ensemble des Colombes blanches, symboles de Paix. Curieusement, la colombe lancée par Blaise Compaoré lui-même a refusé de voler et s’est aussitôt posée ! Etait-ce un signe que même Dame Nature à travers cette Colombe a refusé de participer à ce jeu de cirque et n’a pas voulu cautionner la sale manœuvre du régime de Blaise Compaoré qui a juste fait un simulacre de demande de Pardon pour permettre à ses hommes de mains de continuer à torturer ou à tuer physiquement ou économiquement des citoyens de ce pays ? En 2008, il y a eu les émeutes de la faim et cela n’a pas été suffisant pour alerter le régime Compaoré jusqu’en février 2011 avec les révoltes parties de Koudougou pour gagner l’ensemble du pays avec toutes les victimes surtout civiles. La suite, on la connaît avec l’insurrection de 2014. Il nous appartient cette fois-ci , le Président Roch en tête et son illustre super-Ministre de la réconciliation, Zéphirin DIABRE, de faire en sorte que le processus en cours ne connaisse pas le même sort car le brave peuple des victimes et des ayants-droits des victimes décédées et tous les hommes épris de justice et de paix ne doivent pas trahis une fois de plus. Par conséquent, au lieu de faire du boucan, Mr DIABRE a intérêt à faire un travail en profondeur de sorte que les résultats servent utilement de repère aux générations futures ! Merci Mr DABIRE d’avoir attiré notre attention une fois de plus ! Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

  • Le 2 février 2021 à 13:04, par Thién En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Formidable travail !!!
    Très belle analyse de quelqu’un qui surprend par sa connaissance et son intelligence !
    Le Burkina manque de ce genre d’intellectuels qui ont pour objectifs que de construire !
    En sommes, on aurait voulu connaitre de telles personnes dans ce pays depuis longtemps....la connaissance et le maitrise de son sujet !
    Merci monsieur le philosophe car l’homme ne vit pas uniquement de pain !
    Avec tout ce qui vient d’être dit, le poste de réconciliateur et son occupant doivent disparaitre pour ne pas constituer un fardeau pour le pays !

  • Le 2 février 2021 à 15:06, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    @L’amnistie : Je suis désolé de vous dire que le ver est déjà dans le fruit. Les premiers pas de la fameuse réconciliation font craindre que la voie choisie soit une impasse, à moins d’être corrigée.
    Et c’est en cela que l’interpellation de l’auteur est salutaire. J’avoue que j’étais optimiste à la nomination de Diabré. Mais les éléments de langage et le format choisis sont inquiétants.

    * Concernant le président du Faso : Alors qu’il a soutenu le triptyque "Vérité - Justice - Réconciliation" depuis sa campagne de 2015, Roch Kaboré, sans doute poussé à la faute par les insistances de ses adversaires et de la communauté internationale, a fini par promettre une "action" dans le "premier semestre après les élections".

    Or, comment peut-on être sûr que la vérité et la justice auront été dites dans ce premier semestre, pour parler de réconciliation ? Le procès Sankara n’est pas ouvert, celui de Norbert Zongo n’est pas relancé, le procès en appel des auteurs du coup d’état est encore devant nous, L’affaire du juge Nébié n’est même pas à l’ordre du jour. Et je ne parle même pas des milliers de victimes moins médiatisés.
    Le fait même de programmer dans un temps très limité la "solution" de cette "affaire" dont on lui rabâchait les oreilles est un piège dont il faut sortir.

    * Concernant le ministre de la réconciliation : Zéphirin Diabré lui aussi a toujours préconisé "Vérité - Justice - Réconciliation" Mais il semble que dans son rôle de CFOP qui voulait faire plaisir à son principal allié d’alors, le CDP, le contenu de cette réconciliation ait bien changé selon l’interlocuteur à partir de 2016.

    Quand il se trouve avec son allié, il semble épouser leurs thèses : Les morts du régime Compaoré ne sont que des morts parmi d’autres depuis l’indépendance. A défaut de pouvoir tous les investiguer et juger, il faut passer l’éponge. Il n’y a rien à confesser. Les injustices, si elles doivent être corrigés, doivent être prises en ordre inverse dans le temps, la première étant l’insurrection qu’ils qualifient de coup d’état. On devrait donc les rétablir dans leurs droits (leur ouvrir à nouveau les allées du pouvoir, punir les insurgés et dédommager leurs biens touchés) avant de parler de toute autre affaire.

    Quand il se trouve avec ses militants et électeurs potentiels, il retrouve sa première ligne, et dit que la vérité et la justice sont incontournables. C’est d’ailleurs en grande partie ce flou artistique qui lui a coûté cher politiquement en Novembre2020.

    Or, depuis qu’il a été nommé ministre d’état pour la réconciliation, il semble que ce soit la première attitude qui prenne le dessus, comme pourrait le laisser penser le grand nombre de "problèmes" qu’il semble inclure dans la réconciliation nationale.
    Continuer à boire la bière à Ouaga pendant qu’il y a des déplacés à Kaya, les vieilles de Tanghin, les violences inter communautaires de Yirgou, les mésententes entre chapelles musulmanes ou militaires pour et contre le coup d’état "le plus bête du monde", tout cela c’est dans la "réconciliation nationale" au même titre que la centaine de morts violentes non résolues des années Compaoré.

    Le rapport du conseil des sages avait bien circonscrit les choses, en parlant de "violence en politique". Mais cette nouvelle approche dilue les choses à un niveau tel qu’on s’étonne que les "problèmes de couple" n’aient pas encore été ajoutés à la liste !
    De quoi échafauder une montagne assez haute pour pouvoir dire "Waï... cest trop, il faut faire amnistie on va passer à autre chose, sinon on sera encore là l’année prochaine".

    Or, nous entendons bien être encore là l’année prochaine, car les procès iront pour la plupart en appel, car certaines vérités vont sortir enfin quand les gens auront moins peur de dénoncer des gens en pensant qu’ils peuvent revenir au pouvoir. Nous espérons bien qu’on nous dise qui a tué Nébié et pourquoi.

    Conclusion : Il faut revoir le démarche pour définir la réconciliation nationale, circonscrire les choses et donner le temps au temps pour respecter la démarche Vérité, Justice, Réconciliation.

    30 ans d’injustice ne se résolvent pas en un semestre ! Tout au plus peut on définir un canevas et un chemin, ce qui risque de ne pas plaire à ceux qui doivent passer par la case justice... A moins de leur promettre l’amnistie.

  • Le 2 février 2021 à 17:24, par Ka En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    ’’’’’A’’’ l’internaute RETRO : J’ai toujours partagé les analyses de l’auteur, et même j’ai eu le privilège de le rencontrer à l’Est de la France. Mais ici, je lui tire le chapeau pour avoir éclairé avec philosophie la réconciliation à la trappe. D’autres internautes ne sont pas enclins à lire sa longue analyse pleine de philosophie modérée par rapport à leurs préjugés, mais je leur dit que ça vaut la peine de la lire plusieurs fois pour mieux l’analyser : Tu dis que ’’’’’’Peut être que quelqu’un (un juriste de préférence) écrira pour nous définir ce que c’est que la réconciliation et les gens comprendrons davantage que ce que vous dites est pertinent.

    Mon frère RETRO, tout est dit dans cette analyse, et d’autres internautes intellectuels dans cette analyse a ne citer que Sidpawalemde Sebgo, complètes sans pudeur la philosophie de l’auteur en parlant de la réconciliation. Demander à un juriste d’écrire pour nous définir ce que c’est que la réconciliation, ne nous avancera pas, car, le plus grand nombres de nos juristes sont très partisans, et désinformeront en leur faveur la clarté de cette analyse. C’est pourquoi je ne cesse de le dire dans ce forum depuis plus de dix ans, que le malheur de notre pays vient de ce que nos intellectuels à défaut d’être dépositaires de la vérité, n’ont même pas l’humilité d’en être assoiffés ; et ainsi faisant, ils servent comme des agents de marketing payés pour fabriquer des vérités qui les éloignent de la réalité.

    Je suis d’accord avec 98% des commentaires faites par des internautes de bonne foi comme l’auteur l’est, en invoquant de la situation socio politique de notre pays, surtout sur la question de la réconciliation nationale.

    Pour Ka, la question qu’on doit répondre avant de parler de la réconciliation ‘’’’’c’est l’épineuse question du pardon et de l’oubli que 99% des internautes s’interrogent à travers cette analyse pertinente ; Et la constante sous-jacente de la représentativité : Qui représente qui, qui parle au nom de qui ? Qui légitime qui ? Ce ministre de la réconciliation, qui représente-t-il en réalité ? Dans ce Faso non réconcilié, telles sont les questions étouffées mais qui s’expriment au besoin avant de dire qu’on veut réconcilier le peuple Burkinabé.’’’’’ Sinon, je peux confirmer en disant, quand la conscience nationale est corrompue, c’est le triomphe du clientélisme, et de l’opportunisme.

    L’internaute Sidpawalemde Sebgo répondant a un internaute ’’’l’amnistie’’’ dit ceux-ci : Or, comment peut-on être sûr que la vérité et la justice auront été dites dans ce premier semestre, pour parler de réconciliation ? Le procès Sankara n’est pas ouvert, celui de Norbert Zongo n’est pas relancé, le procès en appel des auteurs du coup d’état est encore devant nous, L’affaire du juge Nébié n’est même pas à l’ordre du jour. Et je ne parle même pas des milliers de victimes moins médiatisés.

    Sidpawalemde Sebgo a totalement raison, car, Roch Kaboré sur RFI avant l’élection du 22 Novembre disait ceux-ci dont je reprends : Pour le président-candidat du Faso, la question de la présence de Blaise Compaoré au niveau de la réconciliation nationale n’est pas une nécessité absolue. Puisque, avance-t-il, « il y a un mandat d’arrêt qui a été lancé. Il faut d’abord lever ces obstacles avant que les choses ne puissent se faire ».

    Oui le ministre de la réconciliation et son mentor savent très bien que la démocratie et l’état de droit vont de pair. Donc l’impunité et la démocratie sont incompatibles. Et ceux qui se sont livrés à des exactions ou à des mises en coupe réglée de leurs pays et pensent s’en tirer à bon compte (par exemple par l’exil doré ou pas) doivent payer pour leurs méfaits afin que la réconciliation soit une réalité.

    C’est à cause de cela, Quand on est pour "un Faso en paix,’’ où chaque Pouvoir exerce sans interférence de l’un sur l’autre", on ne se précipite pas voir les pros-accusés avant les parents des victimes pour une réconciliation nationale et faire après des déclarations dans un style inutilement pompeux. Et je profite dire a ces pro-des supposés accusés, surtout ceux qui soutiennent que Blaise Compaoré doit rentrer sans la justice, ignorent que le peuple retient de lui, ‘’’’’qu’il a été pris la main dans le pot de confiture, et il doit assumer ses responsabilités.’’’’ Quand vous cherchez vous a berner le peuple avec votre "amicale pour les accusés" cela prend l’apparence d’un syndicat de malfaiteurs.

    En lisant plus de 50% des commentaires sur la réconciliation de cette analyse, on sent qu’il a un mensonge dans l’avancer de cette réconciliation. Et « le mensonge dégrade la dignité de l’homme, il suppose dans celui qui l’emploie le dessein prémédité de vouloir tromper. De quel œil le menteur peut-il être regardé dans le monde par les gens sensé et raisonnables ? ». De toutes les façons, DESMOND MPILO TUTU, archevêque anglican sud-africain, prix Nobel de la paix en 1984 a dit que : « Notre valeur dépend intrinsèquement de ce que nous sommes. En ajoutant à cela que : « Rester neutre face à l’injustice, c’est avoir choisi son camp ».

    La réconciliation n’est pas un projet de gouvernance et est vide de contenu. Parce que Blaise Compaoré n’est pas au Burkina il n’y a pas de réconciliation. La réconciliation est l’œuvre de tous, elle n’est pas l’apanage ni l’exclusivité du microcosme politique, qu’il soit ou non représentatif. S’il y a une volonté ferme et clairement revendiquée du peuple à se réconcilier, la réconciliation s’imposera d’emblée aux décideurs et il leur suffira d’en prendre acte. Sans que les criminels payent leurs actes pour apaiser les cœurs des Burkinabé, il n’y aura pas de réconciliation. Personne au Burkina n’a la clé de réconciliation. Ou bien on est réellement réconcilié, ou bien on n’est pas réconcilié du tout : Avec cette affaire de "réconciliation démagogique instrumentale" qu’on veut imposer au peuple comme les larmes de crocodile a l’stade du 4 Aout en 2001, c’est de la foutaise.

  • Le 2 février 2021 à 17:44, par la force révolutionnaire En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    vraiment je ne comprends rien du tout et la journée du pardon de mars de blaise compaore que les anciens chefs d’états se sont ridiculisés en y allant est devenu quoi.
    la réconciliation pour paraphraser un vieux crocodile est un comportement et non un fora ou des décrets. le peuple burkinabè est en paix la preuve le lendemain de l’insurrection les burkinabë sont sortis comme un seul homme et nettoyer la ville de ouaga sans rancœur..

  • Le 3 février 2021 à 13:00, par Papa En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Monsieur DABIRE est une force (intellectuelle) tranquille. A chaque fois qu’il sort sur les sujets sérieux et graves et qu’il frappe, il frappe fort et juste !

  • Le 5 février 2021 à 12:10, par SOME En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Mon frere Debrsèoyir, felicitations ! voila le genre d’ecrits qu’on prend plaisir a lire. Voila ce qu’on appelle un intellectuel et non un diplomé.

    J’ai toujours dit que les burkinabe n’ont pas besoin de reconciliation : ils vont se reconcilier de quoi ? Qui est en guerre avec qui ? Nous avons besoin de justice pour des crimes qui relevent de la justice.

    «  s’il est vrai que personne ne peut se réconcilier avec des absents, morts (passé) et pas encore nés (avenir), ce n’est donc pas une réconciliation nationale qui ferait le vivre-ensemble de la nation, mais c’est le vivre-ensemble politique qui peut seul rendre possible une réconciliation. Cela veut dire que là où l’on veut aujourd’hui nous amener (la reconciliation dite nationale), nous y sommes déjà d’une certaine manière, à savoir : il faut que nous soyons ensemble pour nous réconcilier ! Si nous étions vraiment déchirés, nous ne pourrions jamais parler de réconciliation ensemble »

    « on nous assène que la réconciliation nationale est incontournable, une urgence, ce qui veut dire qu’on n’a pas à en discuter et débattre  » Voila qui dit tout !
    SOME

  • Le 5 février 2021 à 15:11, par Sidnoma En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    Monsieur Kwesi D. C. DABIRE, que puis-je dire d’autre ?...
    Que le Seigneur continue de vous bénir...
    Ce qui est écœurant, c’est le gaspillage de l’argent du contribuable qui n’y comprend que dalle !

  • Le 5 février 2021 à 23:36, par ya Siida En réponse à : Le lit de Procuste de la « réconciliation nationale » au Burkina Faso

    SOME

    C’est ce que je voulais dire. Qui est en guerre avec qui ? Nous avons besoin de justice pour des crimes qui relèvent de la justice. La justice d’abord si il y a des gens qui pensent que les choses ne vont pas comme ils le souhaitent. Là ils auront en face d’eux des professionnels pour les guider. Au moment de la révolution quand les choses n’allaient pas comme le souhaitaient les révolutionnaires, c’est la justice avec Tribunaux Populaires de la Révolution (TPR) que les autorités ont fait appel même si tout n’a pas été correct. Pour corriger les erreurs, c’est la justice qui a été encore appelée pour les réhabilitations lorsqu’il le fallait.

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