An VI de l’insurrection populaire : La CDAIP réclame justice pour les martyrs
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En prélude à la commémoration de l’an VI de l’insurrection populaire d’octobre 2014, la Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou a animé, le 22 octobre 2020, un point de presse. Après avoir dépeint la désillusion dans laquelle vivent les Burkinabè, les conférenciers ont annoncé la tenue d’un meeting le 31 octobre 2020 à la Maison du peuple de Ouagadougou, pour réclamer justice pour les martyrs de l’insurrection.
A quelques jours de la commémoration de l’an VI de l’insurrection populaire d’octobre 2014, la Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou se désole de la conduite des dossiers judicaires par le pouvoir actuel.
Ainsi, cette année, le souvenir de l’insurrection sera célébré sous le signe de « la revendication de la justice pour les martyrs des événements d’octobre 2014, de la dénonciation de l’entente électoraliste des partis politiques au mépris des aspirations du peuple pour la justice sociale et économique, de la dénonciation de la corruption systémique et de l’accaparement du foncier par les riches ».
En effet, pour la CDAIP, le pouvoir MPP et ses alliés, depuis leur arrivée au sommet de l’Etat, ont opté pour une liquidation systématique des acquis engrangés par le peuple et des espoirs placés en l’insurrection populaire. « Ils n’ont pas hésité, par exemple, à criminaliser l’insurrection dans le nouveau Code pénal. Ce qui est une haute trahison vis-à-vis du peuple insurgé ; et cela avec la complicité des autres forces politiques électoralistes », font remarquer les conférenciers.
« La gabegie est érigée en mode de gouvernance par le pouvoir en place. Tous les secteurs d’activité sont marqués par des scandales de détournements ou de corruption », a enfoncé le premier responsable de la CDAIP, Elie Tarpaga. Selon lui, en cinq ans, les emplois dans la Fonction publique ont été réduits de plus de 50%, passant de près de 11 000 postes en 2016 à moins de 5 000 cette année. « Cela apporte la preuve que le pouvoir actuel, comme celui de Blaise Compaoré, est plus préoccupé d’être le meilleur élève de la Banque mondiale et du FMI, quitte à se présenter comme un destructeur de la jeunesse qui a pourtant réalisé l’insurrection dans l’espoir d’un avenir meilleur », brandissent les conférenciers.
Sur le plan de la justice, c’est l’imposture totale, à en croire la CDAIP. Le dossier des martyrs de l’insurrection populaire est en passe d’être sacrifié sur l’autel des intérêts communs entre les forces politiques électoralistes et contre-révolutionnaires. Et comme si cette provocation du peuple ne suffisait pas, le Président Kaboré s’engage à faire rentrer ceux qui ont fui la colère du peuple, dont Blaise Compaoré, dans un délai de six mois, s’il est réélu au soir du 22 novembre 2020. « Cela ressemble fort à un deal politique entre amis qui peut être résumé ainsi : si vous me permettez d’avoir mon deuxième mandat, j’épargnerai à vos mentors la prison », a résumé Elie Tarpaga.
Au vu de cette situation, la CDAIP appelle les Burkinabè à se démarquer des élections en les boycottant activement. Car le pouvoir en place et ses alliés ont tenté à multiples tentatives de liquider les acquis de l’insurrection. Toutefois, la coordination invite le peuple à marquer d’un sceau indélébile les dates des 30 et 31 octobre 2020 ; à poursuivre la lutte pour la justice pour les martyrs de l’insurrection populaire, pour la défense et l’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire dans la perspective d’un changement politique véritable pour le peuple.
Au peuple, la CDAIP demande une mobilisation dans les quartiers, secteurs et villages pour dénoncer la corruption en général et celle au sommet de l’Etat en particulier. Elle invite aussi le peuple à se mobiliser massivement pour prendre part au meeting de commémoration de l’an VI de l’insurrection populaire, qui aura lieu à la Maison du peuple de Ouagadougou, le samedi 31 octobre 2020 à partir de 9h.
Issoufou Ouédraogo
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