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Notoriété des hommes politiques

Publié le vendredi 9 septembre 2005 à 08h14min

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Incontestablement si les logorrhées, la rhétorique, les conférences de presse, les interviews et les déclarations étaient des facteurs déterminants dans la notoriété de nos hommes politiques, Blaise COMPAORE serait « le dernier de la classe » car les populations ont compris que ceux-ci relèvent du temps médiatiques par opposition à l’action de développement. Elles veulent des actes à même de changer leurs vécus quotidiens.

Et Blaise COMPAORE, dans son calme olympien, devenu légendaire, préfère les actes à la rhétorique et autres discours ; ce qui n’est donc pas étonnant qu’en matière de notoriété, il dépasse de très loin les autres hommes politiques. C’est aussi la raison pour laquelle, ses poursuivants, Simon COMPAORE et Salif DIALLO devancent de très loin les autres. En effet, qui est convaincu que « Ouagadougou sera ce que nous voulons qu’elle soit » tandis que Salif est convaincu que le Burkia Faso peut relever le défi de l’autosuffisance alimentaire.

En tous les cas, nos hommes politiques, de l’opposition surtout, doivent enfin comprendre que la théorie, les beaux discours sont aux antipodes des aspirations des populations. Elles qui veulent des actes concrets soient que très souvent les discours sont très peu suivis d’actions à même de le sortir de leur sous-développement. Et elles sont très regardantes la-dessus. Par exemple depuis le début de la crise céréalière, on a presque tout entendu de l’opposition. Mais ces paroles ne sont pas suivies de faits qui sont plus parlants en ces temps durs.

Sauf erreur ou omission, aucun opposant n’a volé au secours des populations sinistrées du moins pour le moment. Pendant que certains préfèrent gaspiller de l’argent pour faire le tour des capitales de la sous-région, Juliette BOUNKOUGOU, SARA SEREME, Simon COMPAORE, Fatou DIENDERE, Salif DIALLO pour ne citer que ceux-là, sont aux côtés des populations à travers des dons de vivres. Et certains vont s’étonner que ces hommes politiques soient en pôle position.
L’assertion selon laquelle les opposants n’ont pas d’argent ne tient plus. Elle est même dépassée.

On se connaît ici au Faso. En fait c’est la volonté qui manque, les populations ne sont donc pas dupes. Entre choisir celui qui achète des vivres pour tel ou tel village et celui qui préfère prendre son argent pour voyager dans la sous-région, le choix est vite fait au moment des votes.
Tant que certains hommes politiques ne comprendront pas certains faits qui apparaissent comme des exigences politiques, il leur sera difficile voire impossible, de bénéficier de la confiance du peuple.

Nous prenons très souvent un fait à la limite banale mais qui a des retombées politiques inestimables : les manifestations sportives (coupe de football, manifestations culturelles, ...) organisées çà et là mobilisent. Qu’est-ce qui empêche donc un homme politique d’user de ses relations à l’extérieur pour construire un forage dans tel ou tel village. Depuis plusieurs années, avez-vous entendu un jour parler de la coupe ou d’un don de Hermann YAMEOGO ou de Philippe OUEDRAOGO ! A contrario, allez à Samba, Arbollé et autres villages dans le Passoré et demandez par exemple aux populations si elles connaissent le député Fatou DIENDERE et la réponse sera affirmative au regard de ce qu’elle fait pour les populations de la province.
Il en est de même pour les députés Sara SEREME, Blandine SAWADOGO, et bien d’autres.

La notoriété et la confiance des populations se méritent par des actes concrets, loin de rhétoriques et discours idéologiques, qui relèvent du passé ! Les populations attendent du concret et ceux qui l’ont compris seront récompensés à la hauteur de leurs actes.

La politique, la démocratie, ce n’est plus seulement mettre le cap sur Lénine, Karl Max et autres révolutionnaires il faut montrer pattes blanches à traves des actions. C’est d’ailleurs la propension à appliquer sans discernement la théorie des révolutionnaires qui a fait dire à Montherlant (1896 - 1973) que : « Les révolutions font perdre beaucoup de temps ».
Alors hommes politiques du Burkina, des actes et encore des actes ! En cette période de soudure, la politique, la vraie pour les populations, c’est des tonnes de céréales.

Par Ben Alex Béogo
L’Opinion

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