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Contribution à la sécurité alimentaire : Le bel exemple du Larlé Naaba

Publié le jeudi 1er septembre 2005 à 04h51min

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Le Larlé Naaba dispose d’un périmètre agricole à Pabré, petite localité située à environ 20 km au Nord de la capitale. Le ministre d’Etat, Salif Diallo en charge de l’Agriculture et son homologue des Ressources animales, Alphonse Bonou y ont effectué, samedi 27 août dernier, une visite guidée par le "maître des lieux", le Larlé Naaba.

A Ouagadougou, tout le monde sait que le Larlé Naaba n’est pas seulement un chef coutumier. Il est aussi agro-pasteur. Cette année, le Larlé Naaba a emblavé 28 hectares de niébé fourrager, 6 hectares de maïs, un hectare de sésame, 27 hectares pour les fruits et légumes.

Sur son périmètre agricole, 53 ouvriers travaillent en permanence alors que 12 autres sont dans la transformation de la tomate en jus et en purée, du lait en yaourt ainsi que la commercialisation du lait frais à Ouagadougou. " Les jeunes de Pabré et de Sourgoubila viennent à l’école de mes techniques culturales, " a expliqué le Larlé Naaba à ses hôtes au cours de la visite du samedi 27 août 2005. Une tournée qui vise, selon le ministre d’Etat, Salif Diallo, à encourager l’initiative du Larlé Naaba dans le combat pour la sécurité alimentaire au Burkina.

" Au-delà des bureaux, ceux qui disposent de moyens financiers ou matériels peuvent contribuer au développement de ce pays par le travail de la terre. Le Larlé Naaba donne un bel exemple à Pabré", s’est-il réjoui. Une satisfaction d’autant plus légitime que les deux membres du gouvernement burkinabè ont vu un champ de niébé bien ensemencé, une production de papaye estimée à plus d’une tonne 200 kg par semaine, un champ de maïs au stade de la floraison. Le périmètre agricole du Larlé Naaba retient l’attention. Le résultat est donc là satisfaisant.

"Je félicite le Larlé Naaba pour cette initiative dans le domaine agropastoral. Il a réussi en termes de production d’agrumes (papaye, banane, etc) et a su inculper aux jeunes de la région du centre, l’utilisation de nouvelles techniques culturales," a dit Salif Diallo. En effet, cette année, le Larlé Naaba en plus des cultures de contre-saison, expérimente de nouvelles variétés de maïs, d’arachide....

"Cela est très encourageant car une telle initiative crée des emplois ruraux", a indiqué le ministre Diallo. Tout en avouant que l’agriculture burkinabè est à 80% pluviale, il a rappelé qu’en plus d’adopter de nouvelles méthodes de production (semences améliorées, techniques culturales par exemple), il faut impliquer de nouveaux acteurs afin d’organiser la jeunesse rurale et d’accroître substantiellement la production nationale.

Soutenir la jeunesse

Il est 11 heures ce jour-là. Le convoi après la visite des champs d’agrumes et de maÏs est est aussi celui de niébé. Là, plus d’une centaine de sujets étaient venus soutenir leur chef, le Larlé Naaba. Entre animation musicale et désherbage, l’ambiance était bon enfant. Alors au Larlé Naaba d’expliquer à ses sujets que les 2 membres du gouvernement sont venus les encourager dans le cadre du Programme de développement solidaire du président Compaoré. En réponse, Salif Diallo, tout en félicitant les femmes, a rappelé que cette visite n’avait rien de politique. Car a t-il dit, "nous avons accompagné le Laarlé ".

A ces mots, les ovations et les coups de tambours se succédèrent. Avant de clore son propos, le ministre Diallo a promis d’offrir en 2006, de l’engrais aux femmes en vue de les soutenir. Il leur a remis une somme de 50 mille F CFA ; les hommes pour leur part, s’en tirent avec 30 mille francs. Très ému, le représentant des "sujets" du Larlé a expliqué qu’ils sont venus encourager l’initiative du chef. " Votre visite nous honore, nous manquons de mots pour vous remercier, que le ciel vous le rende," a-t-il souhaité avant que le cortège se " s’ébranle " sur Ouagadougou.

S. Nadoun COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)


Interrogé si l’activité agro-pastorale n’absorbait pas le chef, le Larlé Naaba est catégorique : " Pas du tout ". Mieux vaut ne pas avoir le temps que de l’avoir. J’estime que ces activités me permettront davantage d’être digne. La terre ne meurt pas, un paysan ne peut sortir bredouille en fin de campagne agricole comme un chasseur, a indiqué le premier producteur national de foin pour qui Blaise Compaoré et le Moogho Naaba sont ses guides.

J’ai eu le soutien moral du ministre d’Etat, et cela est inestimable. Concernant une éventuelle visite du président Compaoré sur le champ du Laarlé, il se veut modeste. Si le chef de l’Etat venait à se déplacer ici (à Pabré), ce serait le salut. Ceci dit, je ne peux pas avoir d’audace de le lui demander. Le regard par ses ministres est pour moi très important.


De Jérémy Ouédraogo, chercheur à l’INERA : "Le Larlé Naaba cultive le niébé d’une qualité à double usage : c’est-à-dire qui produit du grain et du fourrage pour l’élevage. Je suis d’autant plus satisfait que dans la conception de cette variété, il s’est agi de nourrir l’homme et l’animal. Cette variété que nous avons vue est très prometteuse.

Nous avons un champ bien ensemencé, bien fertilisé dont les plants répondent effectivement à tous les intrants qui y ont été apportés. Cela va permettre à la variété de produire tout son potentiel de rendement pour assurer une production maximale de grain et de fourrage. La composante agriculture-elevage est un élément-clé dans le succès de la production agricole ".

Sidwaya

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