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Choléra : la psychose à Ouahigouya

Publié le mardi 30 août 2005 à 07h33min

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Depuis que l’épidémie de choléra a été déclarée au Burkina, les populations sont en état d’alerte. Aucun cas suspect n’a encore été constaté à Ouahigouya. Toutefois, en plus des dispositions prises par les autorités, il y a une grande sensibilisation sur les risques d’une infestation de la ville. Nous avons promené notre micro auprès de quelques habitants de la cité pour recueillir leur état d’esprit.

Ibrahim Diallo (gérant de laiterie) : " Ouahigouya est une ville à risque"

Effectivement j’entends parler du choléra et particulièrement cela me fait très peur puisque je ne connais pas cette maladie. De la manière dont on en parle, je me demande si l’épidémie n’est pas déjà arrivée à Ouahigouya. Il est dit que c’est une maladie de manque d’hygiène. Alors, il faut qu’à tous les niveaux, on soit très propre, surtout au niveau de l’agro-alimentaire. On peut dire que Ouahigouya est une ville à risque, si on regarde l’état de certains quartiers. Nous, à notre niveau, nous vendons nos produits sous emballage. Pour ceux qui veulent consommer sur place, nous leur donnons toujours du savon afin qu’ils se lavent les mains avant et après consommation. Par ailleurs, notre lait est pasteurisé à 90% et nous pensons qu’aucune maladie ne peut résister au feu.

Youssouf Ouédraogo (représentant commercial) : "Il faut être prudent"

J’entends parler du choléra dans les médias. Je sais que c’est une maladie très grave et même mortelle. C’est une maladie qui peut arriver à Ouahigouya. Il faut être prudent.

Abdina Sawadogo (employé de commerce) : "C’est la famine qui a amené le choléra"

Avant, on ne connaissait pas le choléra. C’est la famine qui a amené cette maladie. Les gens cherchent à survivre et on mange tout ce qu’on gagne.
Et puis, on est habitué à manger dans les "restaurants- par- terre" alors que là-bas, il n’y a pas de sérieux. Il faut que la mairie songe à exiger le minimum d’hygiène dans les restaurants de la ville.

Madame Bazié (restauratrice) : "C’est une maladie très dangereuse"

Nous craignons tous le choléra. C’est une maladie très dangereuse. Souhaitons que ça ne vienne pas à Ouahigouya. Les gens devraient suivre ce qu’on dit à travers la sensibilisation pour éviter l’éventualité de cette maladie, voire sa propagation. A notre niveau, nous faisons tout pour que cette maladie ne passe surtout pas par nous. Pour cela, nous mettons beaucoup l’accent sur les mesures d’hygiène.

Brigitte Burlet - Vienney (Présidente association Jérémi Rhône-Alpes- Ouahigouya) : " Les autorités font beaucoup d’efforts"

Je sais que dès que le choléra a été déclaré à Ouaga, les autorités font beaucoup d’efforts, les gens sont très attentifs. Il y a toujours des risques puisque les Burkinabè sont très mobiles ; ils voyagent beaucoup d’une ville à l’autre, par exemple à Ouaga. On peut alors véhiculer le vibrion. Je crois que les autorités sanitaires de Ouahigouya sont très conscientes de cela. Nous espérons que le vibrion, s’il arrive, ne résistera pas à la riposte.

Docteur Germain Dabiré (chef du service pédiatrique CHR de Ouahigouya) : "Les dispositions sont prises au CHR"

Nous suivons de près l’évolution de la situation au niveau national. Il y a déjà des dispositions qui ont été mises en place pour parer à toute éventualité. Au niveau du CHR de Ouahigouya, la directrice a eu à réunir le comité médical et le comité d’hygiène. On a eu à débattre sur ce sujet, et elle a donné les instructions nécessaires pour que tout ce qui doit être fait le soit lorsqu’un seul cas viendrait à être détecté.

La population peut être sereine, je pense, car à notre niveau, nous restons aux aguets. De plus, il existe une synergie entre les autorités communales et les autorités médicales. Comme cela se passe dans chaque localité, il y a un comité de crise qui existe et cela concerne toutes les autorités locales. A titre d’exemple, lorsque la directrice du CHR a recommandé que nous prenions certaines mesures, nous avons pu constater qu’il était très facile de joindre toutes les autorités concernées.

Par rapport aux dispositions prises pour lutter contre le choléra, nous savons qu’au niveau de la direction régionale de la santé, des molécules ont été prédisposées pour la prise en charge et la prévention. Au-delà de cette mesure, il y a un comité d’hygiène qui est en place pour désinfecter le milieu dans lequel évolue tout malade éventuel. Du reste, au niveau de l’hôpital, nous sommes prêts, et même que la directrice nous a mis de permanence obligatoire, durant toute cette période.

Propos recueillis par Lassina SANOU
Sidwaya

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