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Soutenance de thèse : Minata Béatrice Tapsoba Ouédraogo se penche sur la problématique de la professionnalisation de la fonction de chef d’établissement

Publié le vendredi 27 septembre 2019 à 15h00min

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Soutenance de thèse : Minata Béatrice Tapsoba Ouédraogo se penche sur la problématique de la professionnalisation de la fonction de chef d’établissement

La mention « très honorable » pour Minata Béatrice Tapsoba Ouédraogo. Elle a soutenu sa thèse de doctorat, le 25 septembre 2019 à l’université Nobert-Zongo de Koudougou, qui portait sur le thème « L’insuffisance de professionnalisation et stratégies identitaires des chefs d’établissement publics d’enseignement post-primaire et secondaire du Centre et du Plateau central : revalorisation de la fonction et amélioration des styles de gestion ».

Après six ans de recherches approfondies en sciences de l’éducation, Minata Béatrice Tapsoba Ouédraogo peut désormais dormir tranquille. En effet, devant un parterre de chercheurs, elle a prouvé qu’elle était à la hauteur du titre de docteur. Une quinzaine de minutes a suffi pour convaincre, à travers un exposé limpide et précis, qu’elle était nantie d’expériences et de matière grise. Pour preuve, le président du jury n’a pas tardé à s’exclamer : « Que vous êtes généreuse ! En si peu de temps, vous avez tout dit ».

Ce 25 septembre 2019 à l’Université Nobert-Zongo de Koudougou, Minata Béatrice Tapsoba Ouédraogo a été enregistrée comme « docteur ès sciences de l’éducation ». Précédemment doctorante en sciences de l’éducation dans ladite université, avec à son actif plusieurs années dans l’enseignement, madame Tapsoba a été élevée au grade de docteur, pour avoir produit un outil scientifique « pouvant améliorer la gestion des établissements scolaires au Burkina Faso, tout en apportant du neuf au système éducatif en cours », selon ses propos.

Ce travail est « l’aboutissement d’un travail de recherches de six années », qui a pour point de départ un questionnement relatif à « l’existence d’un cercle vicieux qui handicape la dynamique de professionnalisation des chefs d’établissement ». Pour elle, « la situation de cette fonction au Burkina Faso est marquée par l’absence d’une politique de formation initiale et continue, d’un statut spécifique ; la prise en compte insuffisante de compétences professionnelles dans la procédure de nomination ; la prédominance de la culture administrative bureaucratique ; de même que la dégradation constante du climat scolaire. Il en résulte un cercle vicieux qui engendre un malaise identitaire au sein des chefs d’établissement ».

Selon les explications de Minata Béatrice Tapsoba Ouédraogo, « l’intérêt de ce travail est à la fois académique, managérial et pédagogique. Au plan académique, il enrichit le débat sur la problématique de la professionnalisation de la fonction de chef d’établissement, au regard de la faiblesse de la production scientifique dans ce domaine. Au plan managérial, il touche aux mécanismes et aux stratégies de gouvernance de nos établissements. Au plan pédagogique, ce sont les paradigmes de formation des chefs d’établissement qui sont interrogés ».

On retiendra de cette thèse quatre pistes de valorisation de la fonction de chef d’établissement : « la formalisation de la formation initiale et continue des chefs d’établissement à travers la création d’emplois d’administrateurs des lycées et collèges pour enclencher le processus de professionnalisation ; le changement de paradigme dans la conception et la conduite du dispositif de formation des futurs administrateurs des établissements ; la socialisation professionnelle de ces administrateurs, par la création et l’animation d’une association professionnelle mais aussi par l’élaboration d’un code de déontologie. Enfin, l’impulsion d’une culture de la reconnaissance au travail avec la promotion des valeurs du vivre-ensemble, la dépolitisation de l’administration et le projet d’établissement comme outil de pilotage ».

Pr Félix Valleant, co-directeur de la thèse, « le jury a très bien apprécié le travail, aussi bien dans le fond que dans la forme. La mention est méritée. C’est une femme qui se bat. Je dis aux autres femmes, quand on se bat, c’est possible ».

Pour le nouveau docteur, « c’est un sentiment de fierté et de satisfaction parce que le jury a estimé que mon travail a apporté quelque à la science et au traitement de certaines questions sociales, en particulier le problème de la formation initiale et continue des chefs d’établissement ». Aux femmes, elle lance ce message : « Une femme a plusieurs rôles, elle doit pouvoir les combiner efficacement et travailler au développement de son pays. J’ai toujours défendu cette position et je souhaite que les jeunes filles et les jeunes femmes sachent que rien n’est fermé, il faut un peu de volonté et beaucoup de sacrifices ».

De son coté, Pr Afsata Paré/Kanoré, co-directrice de thèse, a estimé que « c’est une thèse de référence, utile et sociale ». Pour l’heure, Dr Minata Tapsoba Ouédraogo à plusieurs objectifs. L’un d’eux est de « contribuer à la qualité de l’éducation dans mon pays. C’est un devoir pour moi, en tant que technicienne et chercheure, de rendre compte à mon ministre de tutelle pour enrichir les innovations en cours ».

Edouard K. Samboé
samboeedouard@gmail.com
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 28 septembre 2019 à 14:50, par Gabriel Amour MOUITY IBOUANGA En réponse à : Soutenance de thèse : Minata Béatrice Tapsoba Ouédraogo se penche sur la problématique de la professionnalisation de la fonction de chef d’établissement

    La problématique de la formation en administration et gestion scolaire a constitué la fin de notre parcours à l’Université Laval à Québec, au second cycle.
    Comme la toute fraîche docteure, nous estimions que la qualité de l’éducation reposerait en la formation et la professionalisation de ce corps de métier. Être enseignant n’est point synonyme être chef d’établissement. C’est-à-dire pourvu de savoir, savoir-être, savoir-faire puis savoir-faire-faire. Bref, l’on sortirait, par ce fait, du manque d’importance à cette fonction qui doit obéir aux exigences de la nouvelle gourvernance dont le fil conducteur est le projet, ici, celui de l’établissement décliné et à travers lequel se focalise l’attention des acteurs et partenaires de l’éducation.
    Puisse pour ce travail commis, les politiques africains changer de paradigme, pour une école avant gardiste et innovée aux fins de s’inscrire dans le renouveau des enjeux éducatifs.
    Merci !

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