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Ouverture de la chasse : Les vieilles habitudes refont surface

Publié le mercredi 31 décembre 2003 à 11h58min

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La chasse est ouverte depuis le 1er décembre 2003. La cérémonie marquant l’événement de façon officielle est intervenue le 20 décembre dernier à Konkombouri dans la Kompienga. Malheureusement, il n’y a pas seulement que les chasseurs en règle qui renouent avec leur activité. Les adeptes de la battue ont eux aussi repris le chemin de la brousse et le braconnage sévit.

Ces individus qui opèrent dans l’illégalité massacrent le gibier. Ils tuent tout ce qui leur tombe, sous la main, même les espèces protégées. Ni les femelles en gestation, ni celles qui allaitent, ni même les petits ne sont épargnés. De tels individus sont un danger pour la faune qui pourtant constitue une ressource inestimable pour l’ensemble du pays. Des Européens et habitants d’autres continents dépensent des fortunes uniquement pour voir et filmer les espèces sauvages dans leur milieu naturel. Ce qui procure de l’argent à l’Etat.

Les mordus de la chasse sportive, des safaris et autres expéditions de chasse aux gros gibiers, les amateurs de trophées sont prêts à payer des sommes énormes rien que pour pouvoir s’adonner à leur activité favorite. La faune est une source de revenu. Que se passera-t-il donc si ce patrimoine que sont les animaux sauvages venait à disparaître ? Assurément, ce serait une grande perte pour le pays tout entier. Et c’est pourtant ce qui risque d’arriver à la longue si l’on n’y prend garde. En effet, pour le commun des mortels au Burkina, l’animal de brousse appartient à celui qui le capture ou qui le tue. On ne comprend pas toujours ici le pourquoi des mesures restrictives de la loi en matière de chasse. Ce qu’il faut savoir, c’est que même vivants, les animaux sauvages sont utiles en raison non seulement de l’attirance des touristes et des chasseurs d’image, mais aussi pour le rôle que ces animaux jouent dans l’équilibre de l’écosystème.

Par ailleurs, chasser le gibier n’est pas une mauvaise chose en soi si c’est pour se nourrir. Il faut seulement que ce soit fait dans la légalité et aussi dans le respect de la faune afin de permettre aux différentes espèces sauvages de se reproduire et de se perpétuer. Malheureusement des gens peu scrupuleux pillent systématiquement (même en période de fermeture de chasse) cette ressource comme si elle était inépuisable. En plus, ils le font à leur seul profit. Parfois ces individus bénéficient de complicités au sein des populations. De telles pratiques sont à proscrire parce que lourdes de conséquences pour notre patrimoine faunique. Ce sont des cas à dénoncer et à combattre. Il s’agit là d’un impératif et chaque Burkinabé doit s’impliquer dans la lutte contre le braconnage, le pillage de notre bien commun. Il y va de l’intérêt de tous.

Sibiry KONE
Sidwaya

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