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Forêt communale de Fada N’Gourma : La Fondation Konrad Adenauer outille les comités de gestion et de surveillance

Publié le vendredi 7 juin 2019 à 13h15min

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Forêt communale de Fada N’Gourma : La Fondation Konrad Adenauer outille les comités de gestion et de surveillance

La Fondation Konrad Adenauer a organisé, les 6 et 7 juin 2019 à Fada N’Gourma, une session de formation à l’endroit des membres du comité de gestion et de surveillance de la forêt communale du secteur 9, afin de leur permettre de mieux connaître leurs rôle et fonction dans la mise en œuvre de la charte foncière pour une gestion durable de la forêt.

En vue de réglementer l’utilisation des ressources naturelles de la forêt du secteur 9 de Fada N’Gourma, d’une superficie de 325 hectares, la commune s’est dotée d’une charte foncière en octobre 2018, grâce à la Fondation Konrad Adenauer, sollicitée à cet effet.

Cette charte comporte des dispositions qui autorisent et interdisent un certain nombre d’activités à l’intérieur de la forêt dont les vigies sont les comités de gestion et de surveillance. Ceux-ci doivent connaître leurs rôles et jouer pleinement leur partition pour une gestion durable de la forêt. D’où l’organisation d’une formation, les 6 et 7 juin 2019, par la Fondation Konrad Adenauer qui a également réuni les représentants des services techniques de la commune (mairie, environnement, élevage, agriculture).

Le Haut Commissaire de la Province du Gourma a présidé la cérémonie d’ouverture de la formation

Pour une gestion durable de la forêt

Animée par le consultant en droit public, Kélguingalé Illy, cette formation a permis aux participants, à l’issue de modules théoriques et pratiques, de connaître davantage leurs missions.

Ainsi, le rôle du comité de gestion sera de gérer les actions quotidiennes de protection de la forêt. Il s’agira de mobiliser les partenaires, les cotisations et les fonds, de conduire les actions d’aménagement de la forêt afin qu’elle puisse être au service des populations.

La formation a été animée par le consultant en droit public, Kélguingalé Illy

Quant au comité de surveillance, il aura pour rôle d’empêcher que les exploitants des ressources naturelles puissent pénétrer de façon frauduleuse dans la forêt. Les membres de ce comité devront donc faire respecter les dispositions de la charte en protégeant la forêt contre toutes les activités interdites comme les feux de brousse, la coupe abusive du bois, la pratique de la chasse, la pêche avec usage de pesticides, le défrichement des champs, la cueillette des fruits non-mûrs, la construction de maisons à usage d’habitation, etc.

Une loi élargie

Cette formation a aussi été l’occasion pour les participants de s’imprégner des innovations apportées à la loi 034-2009/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural. Ces innovations, a rappelé le formateur, concernent entre autres la fin du monopole de l’État sur les terres rurales, la reconnaissance et la protection des droits fonciers coutumiers formalisés à travers l’attestation de possession foncière, l’organisation des transactions foncières, l’agro-business, les conditions de mise en valeur des terres, la création des structures villageoises et communales de sécurisation foncière, la prise en compte des coutumes ou pratiques locales à travers des conventions locales ou chartes foncières.

Une vue des participants

Ce qui est permis dans la forêt

En outre, un rappel du contenu de la charte foncière de la forêt communale a été fait aux participants. L’on retiendra que le document autorise des activités telles que le ramassage de bois mort, la production apicole, piscicole et sylvicole, l’extraction de plantes médicinales, le tourisme, la cueillette de produits forestiers non-ligneux, la recherche scientifique.

À cela s’ajoutent quelques activités encouragées dans la forêt. Il s’agit notamment de la plantation d’arbres, de la culture fourragère, de la récupération des terres dégradées, de la réalisation de pare-feu verts de protection.

Pour plus d’efficacité

Pour compléter la formation reçue, les deux comités ont élaboré, chacun, à la suite d’exercices pratiques, un plan d’actions qui prévoit des activités de sensibilisation, l’équipement des surveillants, notamment la pose de bornes ou de balises, la construction de la clôture de la forêt et d’une maisonnette pour le comité de gestion pour contrôler les entrées, la plantation d’arbres et d’arbustes, etc. À en croire Dramani Ouédraogo, coordonnateur du projet « Un seul monde sans faim - les droits fonciers des femmes en Afrique de l’Ouest », ces plans d’actions feront l’objet de recherche de financements.

Le plaidoyer

« Seul on va vite, mais ensemble on va loin », a rappelé le deuxième adjoint au maire de la commune de Fada. Il a joint sa voix à celle du haut-commissaire de la province du Gourma, Adama Jean Yves Béré, pour exprimer sa gratitude à la Fondation Konrad Adenauer auprès de qui, il a d’ailleurs plaidé pour l’élaboration de chartes foncières d’autres forêts de la province, afin d’éviter qu’elles ne soient sources de conflits.

Dramani Ouédraogo, coordonnateur du projet « Un seul monde sans faim »

En rappel, cette formation entre dans le cadre du projet « Un seul monde sans faim - les droits des femmes à l’accès à la terre en Afrique de l’Ouest » mis en œuvre par la Fondation Konrad Adenauer au Bénin, au Togo et au Burkina Faso (dans les provinces du Gourma, de la Tapoa et du Séno).[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 juin 2019 à 10:22, par Un Fadalais En réponse à : Forêt communale de Fada N’Gourma : La Fondation Konrad Adenauer outille les comités de gestion et de surveillance

    Pourquoi les gens sont si malhonnêtes ? Le nom de la Coopération Autrichienne n’a pas été évoquée même une seule fois. Pourtant c’est sous le financement de cette Coopération qu’un projet exécuté par le PNUD (le COGEL je crois) a commencé à travailler dans cette forêt pour son classement, la rédaction de sa Charte, l’investisssement d’un forage dans la forêt, le financement de l’Apiculture, etc. avant que le MEEVCC ne fasse des caprices et retarde énormément le projet en question jusqu’à l’abandon par le PNUD. Alors il y avait un calcul et une pensée machiavélique en dessous ? Voilà comment agissent les fonctionnaires de l’État : sournois, hypocrites et capteurs de fonds. Ce même Coordonnateur Dramani a été quelquefois consultant dans le cadre de ce même projet COGEL et le voilà Coordonnateur avec la Fondation Konrad Adenauer !!! Hè ! Burkina Faso !!!

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