LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

Burkina Faso : Une diminution des prix des hydrocarbures à compter de ce 9 janvier

Publié le mercredi 9 janvier 2019 à 14h04min

PARTAGER :                          
Burkina Faso : Une diminution des prix des hydrocarbures à compter de ce 9 janvier

Deux mois après l’augmentation des prix à la pompe des hydrocarbures, le gouvernement a annoncé, ce mardi 8 janvier 2019, une baisse de 20 F CFA sur le prix du super 91, 30 F CFA sur celui du gasoil et 83 F CFA sur le prix du litre de pétrole lampant. Ainsi, le super 91 passe de 677 F CFA à 657 F CFA le litre, le gasoil de 601 F CFA à 571 F CFA et le pétrole lampant de 538 F CFA à 455 F CFA.

Le conseil des ministres du jeudi 8 novembre 2018 avait décidé de l’augmentation du prix du litre de super et de gasoil de 75 F CFA, dès le vendredi 9 novembre 2018. Le prix du gaz était resté inchangé. Suite à cette décision, la grogne sociale est montée d’un cran avec la marche-meeting organisée par la Coalition contre la vie chère (CCVC) le 29 novembre 2019.

Et depuis lors, sur les réseaux sociaux et dans les débats, la question était toujours à l’ordre du jour. Ce janvier 2019, le gouvernement a annoncé, par la voix de son ministre en charge du Commerce, une baisse des prix à la pompe du carburant, à compter du mercredi 9 janvier 2019.

Aujourd’hui, le prix du baril de pétrole à l’international avoisine 43,74 euros, soit environ 28 692 F CFA. En novembre 2018, le prix du baril a chuté de 19,3% en euros donc dans les mêmes proportions en F CFA, après une légère augmentation de 4,3% en octobre et de 7,3% en septembre. Pendant ces temps d’augmentation du prix du baril, le gouvernement burkinabè avait gardé intacts les différents prix à la pompe, supportant les déficits de recettes liés aux fluctuations.

En novembre, malgré la baisse de 19,3% du prix du baril, le gouvernement burkinabè décide d’augmenter les prix à la pompe des hydrocarbures de 75 F CFA pour le super 91 et le gasoil, entraînant une grogne sociale.

Ce qu’il faut noter, c’est que le prix brut (celui du pétrole) compte de moins en moins dans le prix du gasoil ou de l’essence à la pompe, parce qu’il y a toute une sphère d’agréments qui mine le traitement d’une ressource naturelle comme le pétrole. Si on décompose le prix du carburant, il se compose de la matière brute, à savoir le pétrole, de son raffinage, de son transport et sa distribution et enfin des taxes. Si à la pompe, on n’a pas vraiment l’impression que la baisse des cours du pétrole est répercutée, c’est parce que le cours du pétrole a une influence assez minime sur le prix de vente des carburants au litre, à cause des autres facteurs suscités.

Tout compte fait, les économistes soutiennent qu’il s’agit d’un bien inélastique, c’est-à-dire que sa demande ne varie pas ou varie très peu par rapport à son prix : peu importe que le prix augmente ou diminue, le carburant continuera à être consommé dans les mêmes quantités sollicitées. Cette situation fait que les gouvernants peuvent jouer sur la taxe des hydrocarbures pour financer leurs dépenses ou leur budget. Dans le cas du Burkina Faso, il n y a rien de sorcier, c’est la gestion des ressources qui doit être prompte.

En rappel, les analystes de la Société générale (SocGen) en France ont écrit, dans une note de recherche, que « les marchés pétroliers ont subi une aversion au risque prolongée, comme cela a été le cas sur les marchés actions, en raison de graves inquiétudes sur la croissance économique mondiale et l’évolution de la demande de pétrole ». Cette Société générale a réduit, lundi 7 janvier, ses prévisions pour le prix moyen du pétrole en 2019 en raison des inquiétudes sur la croissance mondiale qui ont alimenté l’aversion au risque sur les marchés pétroliers.

Le ministre du Commerce avance, dans son communiqué, que cette baisse a été opérée au regard de la tendance baissière du prix du baril au niveau international et qu’il s’agit d’une logique de réajustement automatique des prix des hydrocarbures.

Etienne Lankoandé (stagiaire)
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos réactions (3)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique