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Conseil national de la jeunesse : Le nouveau bureau accuse son ministre de tutelle de « manœuvres dilatoires »

LEFASO.NET | Marcus Kouaman

Publié le mercredi 3 octobre 2018 à 23h45min

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Conseil national de la jeunesse : Le nouveau bureau accuse son ministre de tutelle de « manœuvres dilatoires »

Le nouveau bureau exécutif national du Conseil national de la jeunesse du Burkina Faso (CNJ-BF) était face à la presse, ce mardi 2 octobre 2018. Au menu des échanges, la crise ouverte entre le nouveau bureau et le Ministère de la Jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelles.

Plus rien ne va entre le Conseil national de la jeunesse du Burkina Faso (CNJ-BF), faîtière des mouvements et associations de jeunes et de jeunesse du Burkina, et son ministère de tutelle. Cette discorde, qui était latente, s’est accentuée depuis la tenue du congrès extraordinaire les 26 et 27 mai 2018 à Ouagadougou, d’où est sorti le bureau actuel du CNJ-BF. Selon les dires du nouveau président des jeunes, Moumouni Dialla, le soutien et la participation du ministère en charge de la Jeunesse ont été sollicités par correspondances. Mais l’autorité n’a pas jugé nécessaire de répondre aux correspondances, encore moins de participer comme il est de coutume au congrès extraordinaire, en apportant son appui technique et financier.

Alors que le ministère avait assisté de bout en bout, depuis 2017, au processus de relecture des textes et de dépôt des candidatures. Avant de se retirer brusquement du processus, sans explication. Au lendemain de leur élection (28 mai 2018), le nouveau bureau a, par une correspondance, demandé une audience avec le ministre de la Jeunesse.
« À notre grande surprise, nous avons vu une note du ministre de la Jeunesse, à travers les réseaux sociaux, adressée à tout partenaire technique et financier, à tout président d’institution, à tout ministre, leur notifiant que le MJFIP n’a pas pris part au processus ayant conduit au renouvellement du bureau et que, par conséquent, le ministère ne reconnaît pas le CNJ-BF comme la structure représentative des jeunes », a confié Moumouni Dialla.

Un CNJ-BF bis en gestation

Le bureau a tout de même pu rencontrer le secrétaire général du ministère et le directeur général de la Jeunesse. Lors des échanges, il est ressorti que le processus de renouvellement était illégal et illégitime, donc le ministre refuse de collaborer avec ce bureau du CNJ-BF. Foi de Moumouni Dialla, des personnes ressources sont intervenues pour résoudre ce problème mais le ministre Smaïla Ouédraogo est resté sur sa position. Ce qui fait dire aux jeunes que leur « grand-frère », c’est-à-dire le ministre, a un agenda caché. « Nous sentons que pour ses intérêts personnels, il est prêt à sacrifier et à diviser cette jeunesse unie et solidaire (…) », a lancé M. Dialla.

Pour le nouveau bureau, le ministre prépare la création d’un Cadre de concertation permanent des jeunes qui a les mêmes objectifs que le CNJ-BF. Les raisons que leur autorité de tutelle avance pour mettre en place « un Conseil bis » se résument en trois points : le manque d’unanimité chez les jeunes, l’âge des membres du nouveau bureau et le dysfonctionnement de la structure.
Des raisons qui ne tiennent pas la route, selon les conférenciers, car depuis leur venue, le bureau national s’est attelé au renouvellement des instances. Et dans ce laps de temps, sept régions ont été concernées ; les autres viendront par la suite. Ce qui prouve que la faîtière se porte bien et mène ses activités comme il se doit.

Pour la question de la limite d’âge, les textes disposent que pour être membre des instances de la faîtière, il faut avoir entre 15 et 35 ans au dépôt de la candidature. Les candidatures ayant été déposées en 2017 et la tenue de l’élection près d’un an après, les jeunes pensent que l’on ne devrait pas écarter quelqu’un pour cela. Puisqu’il était en règle vis-à-vis des textes lors du dépôt des candidatures.

Dans un souci d’équilibre de l’information, nous allons tenter d’avoir la réaction de l’autorité pour confronter les différentes versions. Nous y reviendrons donc.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
Lefaso.net

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