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Gouvernance forestière : Un groupe de plaidoyer demande l’harmonisation et la vulgarisation des textes

Publié le mardi 31 juillet 2018 à 17h23min

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Gouvernance forestière : Un groupe de plaidoyer demande l’harmonisation et la vulgarisation des textes

Dans le cadre de sa caravane de plaidoyer pour une bonne gestion des ressources naturelles, le Groupe de recherche-action pour la gouvernance forestière (GAGF) était à Kongoussi, dans la province du Bam, le 25 juillet 2018. La communication principale présentée par Dr Paul Sawadogo, député à l’Assemblée nationale et membre du GAGF, portait sur : « La vulgarisation et l’application des textes législatifs et réglementaires en lien avec les activités du secteur agro-sylvo-pastoral ». Des échanges, il ressort que les textes existent, mais ne sont pas toujours appliqués. Pis, ils sont méconnus par la plupart des acteurs du domaine.

La gestion décentralisée des ressources naturelles est considérée comme une source de bonne gouvernance. Au Burkina, les dispositions juridiques pour une bonne gestion de ces ressources existent. Il s’agit, entre autres, de la loi d’orientation relative au pastoralisme ; la réorganisation agraire et foncière ; le régime foncier rural ; le code forestier ; le code de l’environnement ; le code général des collectivités territoriales ; la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, halieutique et faunique… Ces lois et leurs décrets d’application ont permis de définir le rôle et la responsabilité de chaque acteur.

forte mobilisation des acteurs locaux

Mais ils présentent des insuffisances. Certains se contredisent ou se chevauchent et ne sont pas tous assortis de textes d’application. Les contradictions et chevauchements des textes occasionnent leur mauvaise application. Une harmonisation et une vulgarisation de ces textes s’imposent. Toute chose qui permettra de mieux protéger les ressources naturelles et en faire une source de revenus pour les populations.

les textes exisnet, assure Dr Paul Sawadogo

Dans sa communication, le député Paul Sawadogo a rappelé que la volonté politique, en témoigne l’adoption de plusieurs textes de loi en lien avec les ressources naturelles, y compris la Constitution en ses articles 14 et 29. « Donc, les acteurs sont invités à s’approprier ces textes, à demander des relectures lorsqu’ils sont inadaptés et surtout interpeler lorsqu’ils estiment que les textes actuels ne sont pas appropriés », a lancé le communicateur.

la salle de conférence de la mairie a refusé du monde

Ainsi, le groupe de plaidoyer recommande l’harmonisation des textes d’application dans le domaine agro-sylvo-pastoral dans le sens d’une meilleure complémentarité entre les textes émanant des différents secteurs du domaine ; d’une meilleure prise en compte de la responsabilité des collectivités territoriales dans la gestion des ressources naturelles ; de la prise de décrets d’application des codes forestiers et de l’environnement ; de la vulgarisation des textes au sein des collectivités territoriales, notamment à travers des ateliers d’appropriation.

coordonnateur de DRYDEV

Grâce à l’appui technique et financier de l’ONG Tree Aid, il est mis en œuvre le cadre du programme DRYDEV dans la région du Centre-Nord. Clotaire Sawadogo est le coordonnateur de DRYDEV au Burkina.
Par le biais de la politique du faire faire, ce programme intervient, entre autres, dans la protection de l’environnement, la régénération assistée du sol. « Pour les questions de gestion forestière, nous renforçons les compétences au niveau des producteurs locaux, nous développons les compétences avec les partenaires techniques de l’environnement.

vue de la communication en Power Point

Egalement, nous participons au reboisement avec la formation de pépiniéristes, la disponibilisation des plants à coûts bas. Ensuite, il y a la transformation des produits forestiers où nous intervenons pour démontrer l’importance de l’arbre », a-t-il expliqué. L’objectif étant de faire de l’arbre une source de revenus au profit des populations. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Moussa Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 1er août 2018 à 07:53, par SANOU Bala Wenceslas En réponse à : Gouvernance forestière : Un groupe de plaidoyer demande l’harmonisation et la vulgarisation des textes

    L’harmonisation des textes, comme l’un des aspects nécessaires à la mise en œuvre effective des textes législatifs et réglementaires ! Oui, c’est certainement un aspect important ; mais est-ce cela seulement ? Je pense qu’il faut en plus établir le coût des mécanismes d’application des textes, et définir une stratégie de mobilisation structurelle des ressources pour supporter ces coûts. En effet, en plus de l’harmonisation des textes, il est indispensable d’évaluer les charges humaines et financières nécessaires à la facilitation de la mise en œuvre des textes législatifs et réglementaires. Cela va mobiliser des institutions étatiques et non étatiques, et leur fonctionnement durable implique une mobilisation de ressource financière. Comment mobiliser durablement ces institutions et les ressources financières en dehors des appuis ponctuels des projets et programmes de développement ?
    L’application de nos politiques publiques (même les plus pertinentes) reste hélas trop tributaire des financements externes. Un exemple flagrant en la matière reste l’inachèvement de la mise en place des instances foncières locales (SFR, CFV et CCFV) indispensables à l’offre d’un cadre institutionnel favorable à l’application du régime foncier rural adopté à travers la PNSFMR (2007) et la loi 034-2009 + la loi 034-2012.
    A la date d’aujourd’hui, après la fin du compact MCA/MCC, quel est le budget de l’Etat qui est mobilisé annuellement pour poursuivre l’extension de la mise en place des instances foncières locales entamée sous le MCA/MCC ? C’est à travers d’autres projets et programmes que l’extension de la mise en place des instances foncières locales se fait. Parmi ces projets/programmes publics je peux citer le PACOF/GNR (financement AFD), le PASAE et le Nertamba (financement FIDA), le PNGT (financement Banque Mondiale), le ProSol/GIZ (financement Allemagne),... Oui, il existe un programme porté par la DGFOMR ; mais qu’est-ce que cela représente en terme d’engagement budgétaire de l’Etat ? Et les financements prévus parviennent à quelles échéances aux structures étatiques chargées de leur mise en œuvre ?
    Trop de questions qui montrent qu’on a beau harmoniser les textes d’application, si nous ne répondons pas de façon consistante à la mobilisation des ressources humaines et financières nécessaires, nos politiques publiques (dont celles forestières) resteront inapplicables et inappliquées pour longtemps.

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