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Protection des enfants migrants en situation d’urgence : Des activités pour l’élaboration du plan d’action nationale

Publié le samedi 24 mars 2018 à 19h58min

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Protection des enfants migrants en situation d’urgence : Des activités pour l’élaboration du plan d’action nationale

Pendant 72 heures, du 20 au 22 mars, journalistes, acteurs de la société civile, élus nationaux, pouvoir judiciaire et forces de l’ordre et de sécurité, membres du CONASUR ont renforcé leurs capacités sur la protection des enfants migrants en situation d’urgence. L’initiative est du Centre international du développement des politiques migratoires. Cet atelier de formation s’inscrit dans le cadre de la troisième composante du projet « migrants dans les pays en crise : Soutenir une approche basée sur les faits pour une action efficace et concertée des Etats ». Mise en œuvre en collaboration avec le SP/CONASUR, ce projet est financé par l’Union européenne.

Les enfants, qu’ils soient séparés ou accompagnés, constituent un groupe particulièrement vulnérable parmi les migrants. Leurs situations est d’autant plus aggravées en période de conflits, de crises humanitaires et de catastrophes. C’est fort de ce constat que le Centre international du développement des politiques migratoires (ICMPD) a initié un atelier de formation d’acteurs, les 20 et 22 mars dernier à Ouagadougou. Le but ultime était de renforcer leurs capacités pour répondre aux besoins spécifiques et atténuer les vulnérabilités des enfants migrants dans des situations d’urgence.

Cet atelier a été une aubaine pour les participants d’échanger sur des thématiques comme la protection des enfants migrants au Burkina Faso ; la prise en compte des enfants migrants lors de la préparation aux crises. De même que l’enregistrement des enfants migrants et prise de contact ; les secours d’urgence des enfants migrants ; retour et réintégration des enfants migrants (…). Ces différentes séries de communication abordées ont été animées par Maxence Delchambre, expert international migration, Daniela Blecha, ICMPD experte et Baro Mamadou, chef département coopération et partenariat au SP/CONASUR.

Dans sa communication, M. Mamadou a donné un aperçu des différents cadres juridiques et institutionnel pour mieux protéger les enfants en mettant l’accent sur l’état des lieux. En effet, explique-t-il, on a dénombré à la période de février 2018, 11 575 personnes déplacées parmi lesquelles 6623 enfants, suite aux attaques terroristes dans la région du Sahel. Le conflit intercommunautaire survenu à Bouna en république de Côte d’Ivoire en 2016 a entrainé le retour de 2367 personnes dont 1322 enfants. Des dispositions ont été prises à cet effet. « Ces gens ont été installés sur leur site. Ils ont été pris en charge et un plan d’insertion socioéconomique a été élaboré avec l’ensemble des parties prenantes. Actuellement, ce plan est en train d’être mise en œuvre avec les partenaires techniques et financiers ».

L’objectif poursuivi à travers cette formation semble avoir atteint tant l’engagement des participants était certain, ce qui a favorisé un environnement sain de travail et d’assiduité. Le format de l’atelier, faut-il le rappeler, alternait entre des présentations et travaux de groupe par domaine d’intervention. Au sortir des trois jours, il a comblé les attentes des participants. « En temps de crise, on traite l’information dans la généralité sauf s’il y a un grave évènement qui concerne les enfants migrants. Avec la formation, j’ai compris que ces derniers ont des besoins spécifiquement en matière de communication et d’information (…) », se réjouit Denis Zoungrana, journaliste à radio Oméga.

Aussi, des recommandations et un plan d’action ont été définis. Développement d’une stratégie média sur la couverture médiatique de la protection des enfants migrants dans les situations de crise, création d’un réseau national de journalistes spécialisés sur la problématique, et renforcement des capacités, sont les activités énumérées par les hommes des médias.

« Ce plan d’action va être consolidé par les experts ici présents et renvoyé à notre niveau. Nous allons le soumettre à la session, qui est l’organe de décision du CONASUR », a fait savoir M. Baro. Et d’ajouter : « Si nous arrivons à planifier ses activités au niveau du programme national 2018 du CONASUR et mobiliser des ressources par conséquent, je pense que nous aurions fait un pas en avant ».
Chacun des participants a reçu un certificat après qu’il ait, au nom du ministère en charge de de la femme, remercié, initiateurs du projet, formateurs et toutes les bonnes volontés qui ont concouru à la réussite du séminaire.

Anaïs Elbassil, chargée de projet « migrants dans les pays en crises » (MICIC) ne manque donc pas de saisir l’occasion pour inviter les participants à mettre en pratique les connaissances acquises pour mieux protéger les enfants burkinabè. De son côté, ICMPD et le projet MICIC dont la mission est de semer des graines sur le sujet des enfants migrants pensent déjà à l’avenir. « Après cette première étape qui était de définir des priorités communes nationales, il y aura une étape de l’activité locale. Il s’agira d’une activité de renforcement de capacité (…) », a dit Anaïs Elbassil, qui souhaite revenir au « pays des hommes intègres » ; et ce, dans le cadre du nouveau programme MICIC pour l’engagement des organisations de la diaspora dans la préparation et les réponses aux crises touchant les ressortissants nationaux vivant à l’étranger.

Cette initiative vient en appui à la Stratégie nationale de la migration développée par le gouvernement burkinabè pour la période 2016-2025. « Toutes nos actions s’alignent à cette stratégie nationale et que nous essayons d’accompagner le mieux possible », avait dit le représentant de l’Union européenne à l’ouverture de la formation.

La secrétaire d’Etat Yvette Dembélé a, pour sa part, assuré que les résultats qui seront atteints vont impacter l’axe 2 « développer le capital humain », du Plan national de développement économique et social (PNDES). Elle a alors adressé ses vifs remerciements et encouragements à toute l’équipe pour avoir choisi le Burkina Faso pour cette formation.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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