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Région de la Boucle du Mouhoun : Le mal du réseau routier

LEFASO.NET | Par David Demaison Nébié

Publié le vendredi 8 décembre 2017 à 00h14min

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Région de la Boucle du Mouhoun : Le mal du réseau routier

La Région de la Boucle du Mouhoun est la première en matière d’infrastructures routières. Son réseau routier est constitué de 2.056 km de routes en terre classée dont 368,1 km de routes bitumées et environ 1.000 km de pistes rurales. Mais quel est l’état actuel du réseau routier au moment où nous sortons de la saison pluvieuse ? Le moins que l’on peut dire c’est que la situation d’ensemble est alarmante. En dehors de la dégradation, des ponts en buses et dalots sont complètement emportés par les eaux.

Pendant qu’on croit être sorti de l’ornière après les eaux et les boues d’août et septembre, des obstacles demeurent dressés contre les usagers. Au-delà de la dégradation naturelle avec le temps, il faut aussi s’intéresser à la qualité des travaux effectués par les différentes entreprises. On aperçoit à plusieurs endroits des cassis d’eau endommagés avec le ciment complètement emporté par les eaux.

Il y a aussi des ponts où on ne voit que les cailloux qui ont servi aux travaux. Les radiers servant de passages d’eau sont entièrement décimés rendant difficile la circulation aux usagers. Pour les personnes qui empruntent ces routes pour la première fois, la prudence est vivement recommandée pour éviter les accidents mortels. On se demande dans quelles conditions les marchés de ces infrastructures ont été attribués et réalisés puisqu’elles sont récentes.

Avec l’expertise qu’il y a présentement et la diversité du matériel de travail on s’étonne souvent de voir des travaux mal exécutés qui sont à reprendre chaque fois. D’autant plus que certains tronçons réalisés par les colons avec nos ancêtres sont encore praticables alors qu’ils ont été exécutés les mains nues et sans ciment. Si des « analphabètes » aux mains nues ont pu réaliser des routes qui ont résisté au temps, pourquoi de nos jours nos ingénieurs et autres diplômés des écoles renommées du monde ne peuvent pas nous construire des infrastructures durables ?

L’Etat doit-il continuer d’injecter des centaines de millions dans l’entretien des routes chaque deux ans ? Un petit calcul permet de se rendre compte que les fonds utilisés dans ces travaux d’entretien depuis des années pourraient servir à faire le bitume progressivement. Pour un pays qui aspire à quitter le sous-développement il faut que nous apprenions à utiliser rationnellement nos maigres ressources. Tout compte fait, il est probable que des gens tapis dans l’ombre s’enrichissent dans ces marchés de réfections. Ceux-ci n’ont qu’à penser un peu aux risques auxquels ils exposent les populations. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

David Demaison NEBIE
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