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Burkina Faso : Ce que Mousbila Sankara retient aussi de Maurice Yameogo

LEFASO.NET | Oumar L. OUEDRAOGO

Publié le vendredi 4 août 2017 à 23h34min

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Burkina Faso : Ce que Mousbila  Sankara retient aussi de Maurice Yameogo

Le 1er août dernier, Mousbila Sankara, à la tête d’un groupe, lançait l’Association pour la renaissance d’une citoyenneté Nouvelle (A.R.C.N) qui se veut un ‘’regroupement de citoyens déterminés à redonner un souffle nouveau au Burkina par la recherche d’hommes et de femmes à même de servir d’exemples pour les générations montantes’’. L’occasion fut belle pour eux pour rendre hommage à des figures, disparues et vivantes, du Burkina. Sur la short-List, le père de l’indépendance, feu président Maurice Yaméogo.

Pour une sortie qui a lieu à seulement quelques jours de la commémoration du 57ème anniversaire de la proclamation de l’indépendance, l’on peut dire qu’il n’y avait pas meilleur cadre pour rendre hommage au père de l’indépendance, Maurice Yaméogo. Retenons au passage que Mousbila Sankara (Ingénieur de télécommunication à la retraite), fut, entre autres, ambassadeur du Burkina en Lybie sous la révolution. Avec ses co-dirigeants de l’A.R.C.N, ils n’ont donc pas manqué l’occasion de prendre en exemples, des devanciers, ces Burkinabè qui ont payé de leur volonté, leur bonne foi, leur altruisme, leur patriotisme et même de leur vie pour l’actuel Burkina. Ainsi, Mousbila Sankara (tout en rappelant que l’homme est neuf et non dix), a ouvert un pan sur le père de l’indépendance. Sur un ton à la fois de regret et de révolte, il a confié... : ’Maurice Yameogo méritait mieux qu’un tribunal spécial où il a été humilié ; parce que, pour chasser l’armée française d’un territoire décolonisé, c’est un acte de bravoure et d’engagement. Aujourd’hui, qui sait que Maurice (Yameogo) a pris cet acte ? Nous ne l’avons pas magnifié, ni en son temps, ni après’’.

Le président de l’A.R.C.N déplore que les Burkinabè n’aient pas su préserver la fibre patriotique, pointant au passage les nombreux actes de malversations, de corruption, de gabegie, d’injustice..., qui caractérisent la société burkinabè. Pour lui, dans ce contexte de ‘’crise de valeurs patriotiques’’ des figures Burkinabè méritent d’être promues.

« Maurice Yaméogo avait réussi à ce qu’il y ait un Traité d’amitié et de Coopération entre la Haute-Volta et la Côte d’Ivoire, au point qu’on avait même parlé de double nationalité. On ne voyait pas des wagons déverser des gens qu’on a chassés, il n’y avait pas d’opération Bayiri sous Maurice Yaméogo. C’est une qualité pour le départ et la mise en place de ce que nous cherchons vainement aujourd’hui : la libre circulation des personnes et des Biens. Maurice Yaméogo n’a pas eu besoin de tout cela. S’il l’a réussi avec la Côte d’Ivoire, il aurait fallu que le Mali le réussisse avec le Sénégal ou la Guinée (Conakry), le Ghana avec le Togo et le Burkina avec le Ghana ... et tout était réalisé. Mais, jusqu’à présent, on n’a pas eu un président qui renonce à une portion de sa souveraineté pour le bien de l’Afrique de l’Ouest. Donc, Maurice Yameogo mérite bien... Ceux qui l’ont connu savent bien que c’était un homme », a magnifié le Sankariste en cette matinée au Centre national de presse Norbert Zongo. Mousbila Sankara appelle de tous ses vœux donc, des Burkinabè à même de se sacrifier pour leur Patrie. Ce, d’autant qu’il reste que les Burkinabè disposent de moyens que de volonté.
« Ne pas voler ne demande pas autre que notre simple volonté. Planter des arbres ne demande autre que la volonté », tient-il en exemples.

Toujours dans le même registre, Mousbila Sankara est certain que pour faire « notre » propre sécurité, on n’est pas obligé d’aller chercher une force étrangère. « Bientôt, on va nous demander des documents pour circuler ici ; parce que nous aurons des check-point (poste de contrôle) où des militaires d’autres armées vont nous demander : ‘’où vous allez ?’’. C’est petit-à-petit on perd ce qu’on est. Dieu a mis dans la cervelle de chacun, ce qu’il faut pour réaliser ce dont il a besoin. C’est quand nous nous laissons guider par la paresse où la précipitation que nous sommes souvent obligés d’aller vendre notre âme pour des choses qui, parfois, ne nous apportent rien », a enseigné Mousbila Sankara, renvoyant chaque Burkinabè à la méditation.

Oumar L. Ouédraogo
(oumarpro226@gmail.com)
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