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Filière coton burkinabè : Il pleut des lauriers sur la SOFITEX

Publié le mercredi 8 juin 2005 à 06h52min

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Après le prix de la Francophonie économique qu’elle a reçu le 20 mars 2005 au palais royal de Rabat, la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) vient à nouveau d’être distinguée à l’échelle internationale.

Cette fois, c’est le trophée international de l’industrie (dans la catégorie cotonnière) qui lui a été décerné par l’Institut international de promotion et de prestige (IIPP). C’était le lundi 6 juin 2005 en fin de journée au palais présidentiel.

Lundi en fin d’après-midi, on eût dit que les participants au récent Sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) jouaient les prolongations à la présidence du Faso, ou que, un semestre après, il y avait une session de rattrapage pour une catégorie socioprofessionnelle qu’on aurait oubliée lors des traditionnelles présentations de vœux.

En fait, rien de tout cela n’expliquait la présence de ces cylindrées aussi rutilantes les unes que les autres, et des personnalités qu’elles venaient déverser par vagues entières. "Ce n’est pas petit boucan hein !", lance un confrère dès qu’il pénètre dans la salle du palais présidentiel, pleine comme un œuf.

Les premiers responsables de l’Etat, amenés par le président Blaise Compaoré, le premier ministre Ernest Paramanga Yonli, et l’occupant du perchoir, Roch Marc Christian Kaboré ou le ministre du Commerce Benoît Ouattara, côtoyaient la crème des affaires du Burkina.

On aperçoit El hadj Oumarou Kanazoé, le président de la Chambre de commerce, Barro Djanguinaba, Gaspard Ouédraogo, le PDG de la BIB, Seydou Diakité de la SNTB, Mamady Sanoh, le coordonnateur du Groupe IPS au Burkina, et Célestin Tiendrébéogo, le DG de la SOFITEX, objet des attentions du jour...

L’unanimité s’est faite autour du lauréat

Rien que du beau monde, mais aussi de simples mortels parmi lesquels des cotonculteurs amenés par François Traoré, le président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B).

Un parterre on ne peut plus riche venu assister à la remise à la SOFITEX, du trophée international de l’industrie (catégorie cotonnière), distinction la plus haute de l’IIPP, l’Institut internationale de promotion et de prestige, représenté lundi soir par Gisèle Rutman, présidente du Comité exécutif et du comité consultatif ; Olivier Giscard d’Estaing (1), membre du Conseil économique et social français et président de la section française de la Ligue européenne de coopération économique ; et Denis Breton (2), physicien, membre de l’Académie des sciences de New-York et du Comité de sécurité nucléaire au commissariat à l’énergie atomique de France.

Le 11 mai 2005, après examen du dossier et une visite guidée des usines et services de la SOFITEX réalisée du 6 au 10 mai 2005, l’Institut décidait, à l’unanimité des voix, d’attribuer à la tête de pont de la filière cotonnière du Burkina sa distinction la plus prestigieuse et de dimension internationale réservée au groupe leader.

"De la treizième place en Afrique dans ce secteur d’activité, écrivent les membres de l’IIPP, la SOFITEX a su se hisser à la seconde place (derrière l’Egypte NDLR) grâce à son directeur général, M. Célestin Tiendrébéogo, qui a su conduire à cette position de leader, l’entreprise qui, aujourd’hui, réalise un chiffre d’affaires de 370 millions d’euros, et fait vivre plus de 2 millions de Burkinabè".

La filière coton contribue, en outre, pour près de 40%, dans la formation du PIB et représente 60% des recettes d’exportation de notre pays, désormais premier producteur d’Afrique noire avec quelque 630 000 tonnes de coton graine.

A cette croissance quantitative est venu se greffer le label qualité, reconnu à l’échelle mondiale par le Comité consultatif international du coton (CCIC), qui a classé l’or blanc burkinabè au 4e rang mondial, juste après les Etats-Unis, la Grèce et le Pakistan.

C’est tous ces efforts qui valent à la SOFITEX cette pluie de lauriers. Tous les intervenants du lundi soir, de Gisèle Rotman à Blaise Compaoré en passant par Olivier Giscard d’Estaing et Denis Breton, ont de ce fait vanté les mérites de son directeur général et de son personnel mais aussi et surtout des producteurs et des autres maillons de la chaîne cotonnière.

Le symbole d’une résistance et d’un espoir

Célestin Tiendrébéogo, pour qui cette reconnaissance internationale est une invite à persévérer dans l’effort, cachait mal son émotion et son trac que sa voix trahissait.

Après avoir dédié son trophée au président du Faso (fait, séance tenante, membre d’honneur de l’IIPP par Mme Rotman), il a dit sa reconnaissance au Gouvernement et à leur ministère de tutelle, aux cotonculteurs et à leur organisation faîtière, aux travailleurs de la SOFITEX, au programme coton de l’INERA ainsi qu’au pool bancaire national et international sans lesquels le plan de relance de la production cotonnière, entamée en 95-96 n’aurait pas produit les résultats spectaculaires que l’on voit aujourd’hui.

Par delà ces acteurs, c’est même toute la nation burkinabè qui vient d’être honorée, a-t-il ajouté.

Pour le président du Faso, la distinction de l’IIPP, matérialisée par un trophée en bronze massif sur lequel est gravé le nom de la société, "En même temps qu’il distingue l’un des fleurons de l’industrie burkinabè est aussi une marque de reconnaissance fort méritée pour des milliers d’agriculteurs, qui ont réussi à faire de la culture du coton, un des piliers du développement économique et social du Burkina".

C’est aussi pour lui le "symbole d’une résistance légitime et d’un immense espoir".

Résistance devant les effets pervers d’une mondialisation non régulée, de l’érection par les pays riches de barrières non tarifaires pour empêcher l’accès à leurs marchés, et de l’octroi d’énormes subventions à l’exportation au mépris des règles de l’OMC, toutes choses qui mettent en péril les filières cotonnières africaines.

Mais aussi espoir "pour un commerce international plus équitable et pour une mondialisation à visage humain". Et Blaise Compaoré de conclure : "Cette distinction est perçue par nous comme une réaction à l’indifférence et un réel plaidoyer de ses promoteurs pour un monde plus juste et plus solidaire".

Ousséni Ilboudo

Notes : (1) Le frère de Valéry, l’ancien président français, et non son fils comme dit dans l’une de nos précédentes éditions.

(2) Père de Thierry Breton, actuel ministre des Finances de France.

L’IIPP en bref

Fondée en 1963 à Genève, admise en 1977 à coopérer avec l’UNESCO et représentée par ses membres, aussi prestigieux les uns que les autres, dans 75 pays, l’Organisation a pour vocation la recherche, à travers le monde, d’hommes, d’institutions, de groupements et d’entreprises dont les activités, les réalisations et les travaux, exemplaires, méritent d’être désignés et mis en lumière à l’attention d’une large audience par la remise d’une distinction internationale.

Pour ce faire, l’IIPP dispose, entre autres organes, d’une commission d’études qui rassemble les informations et constitue les dossiers sur les candidatures à examiner et d’une commission d’attribution qui décide, comme son nom l’indique, des attributions dans quatre départements :
- Economie et industrie ;
- sciences et technologie ;
- l’humanitaire et le social ;
- culture et tourisme.

Le trophée international est la plus haute distinction de l’Institut. Trois autres, de moindre importance, sont également décernés. Il s’agit, par ordre décroissant, du Prix de promotion international, du Mérite du développement et de la Médaille internationale humanitaire. La SOFITEX est la première société en Afrique noire à laquelle le nec plus ultra de l’IIPP a été remis. Parmi les récipiendaires illustres on peut citer MSF, Action Aid, le Secours catholique, le Secours populaire, la NASA, l’équipe du commandant Cousteau, IBM, Microsoft, Porsche, Alcatel, Ericson, Telefonika, etc.

Autant dire que la nationale des fibres textiles est entrée dans la cour des grands. Dans le comité d’honneur et consultatif de l’IIPP, une famille mondiale où se côtoient le prestige et le rayonnement, on retrouve des noms aussi connus que Raymond Barre (PM sous Giscard D’estaing), Dominique Strauss-Kahn (ancien ministre français de l’Economie et des Finances), Bill Gates, PDG de Microsoft, Etienne-Emille Baulieu (président de l’Académie des sciences de France), Simone Veil (ex-ministre français et ancienne présidente du Parlement européen), Mohammed Kabbaj (ancien ministre marocain des Finances), John Kaboré, ambassadeur et ancien sous directeur général de l’UNESCO... Des personnalités qui ont tous tenu des rôles de premiers plans dans leur pays ou sur l’échiquier international ou qui se sont illustrés dans divers domaines comme l’économie, les sciences, la technologie, etc.

O.I.
L’Observateur

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