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Journée nationale du paysan à Kaya : Un gendarme agresse un journaliste, le président du Faso réagit

LEFASO.NET | Herman Frédéric Bassolé

Publié le samedi 13 mai 2017 à 01h10min

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Journée nationale du paysan à Kaya : Un gendarme agresse un journaliste, le président du Faso réagit

A quelques minutes de l’ouverture de la 20e édition de la Journée nationale du paysan dans la ville de Kaya, un gendarme a agressé le président de l’association des journalistes du Burkina (AJB). Solidaires envers leur confrère, les journalistes présents avaient décidé de boycotter la couverture de l’événement, mais la guerre n’aura pas lieu.

Plus d’une trentaine de journalistes attendaient sous un soleil ardent, l’ouverture de la Journée nationale du paysan, cette grande messe du secteur agricole qui se deroule chaque année sous haute sécurité en présence du Chef de l’Etat. Aucune place pour les hommes et femmes de médias. Ayant appris le mécontentement de ceux-ci, des membres du comité d’organisation decident d’installer une tente avec des barres de fer qui tiennent à peine. La tente installée, pas de chaises. Mais, l’on rassure les journalistes. Pendant ce temps, des invités occupent la tente sous l’oeil impuissant des organisateurs. Pendant que les journalistes ruminent leur colère, il y a du grabuge à l’arrière d’une tente. A peine nous sommes nous retournés pour comprendre ce qui se passait, nous apercevions un homme renversé littéralement par-dessus une corde. Il s’agit de Guezouma Sanogo, le président de l’association des journalistes du Burkina (AJB).

Vite, les journalistes et quelques badauds s’ameutent. Que s’est il passé ? Se demandent les uns et les autres. Pendant que chacun cherchait à comprendre les faits, deux gendarmes quittent les lieux avant la formation de l’attroupement. L’un deux, le regard froissé, est celui qui a passé par dessus bord le président de l’AJB. Selon les propos de ce dernier qui portait son badge presse de l’événement, c’est lorsqu’il a voulu passer par-dessus une corde attachée presqu’à même le sol entre deux tentes, que le pandore l’a aussitôt saisi et l’a agressé. Face à ce énième incident commis par un agent des forces de sécurité à une grande cérémonie, les journalistes décident de boycotter l’événement. Au même moment arrive le président du Faso pour le début de la cérémonie. Guezouma Sanogo est conduit à l’intérieur d’une ambulance pour recevoir des soins.

Le chef de la sécurité présidentielle, le colonel Baggnan arrive et essaie de calmer les nerfs en promettant de prendre les mesures nécessaires après identification du gendarme fautif. La directrice générale de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), Danielle Bougayiré s’est insurgée contre cette agression et demandé toutefois l’indulgence des journalistes. Elle leur a demandé de couvrir l’événement en attendant que les choses soient tirées au clair à la fin de la célébration. "Même si c’était moi à l’instant T, j’allais manifester et me mettre devant. Mais ce n’est pas la faute des paysans", a-t-elle fait remarquer.
“Au nom du monde paysan, retournons travailler", a demandé le président de l’AJB. Après un moment d’hésitation, les journalistes décident in fine de dégainer leurs cameras et dictaphone.

A la fin de la cérémonie, le président du Faso s’est exprimé sur l’incident : "Je regrette sincèrement ce qui s’est passé car il n’est pas normal qu’à notre époque encore de telles choses se passent. Je voudrais simplement présenter mes voeux de prompt rétablissement à M. Sanogo. J’ai toujours dit et répété que la sécurité doit d’abord respecter les individus. Cela est une priorité et même si nous assurons la sécurité, nous devons garder notre sang froid pour éviter de tels dérapages qui dénaturent notre démocratie".
A bon entendeur...

HFB
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