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Reprise des élections de conseils de collectivités : Faire élire les maires directement

Point de vue

Publié le samedi 4 mars 2017 à 14h30min

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Reprise des élections de conseils de collectivités : Faire élire les maires directement

Je voudrais saluer la décision courageuse du gouvernement qui a dissout ce 1er mars 2017 seize conseils de collectivités où le fonctionnement était délibérément bloqué, du fait de l’égoïsme de l’homme (qu’il s’agisse du parti au pouvoir que de l’opposition). Et les conséquences de ces attitudes égocentriques, à n’en pas douter, ont sévèrement affecté et continuent de détruire la vie des populations de ces localités.

Au niveau du disfonctionnement de ces entités, on peut noter, entre autres méfaits, le sabotage du travail de l’adversaire politique, le blocage des délivrances des actes administratifs, la perte de ressources, le laxisme…

Sur le plan humain, le comportement de ces conseillers d’un nouveau genre a mis en péril la vie de milliers de personnes, dans un univers qui était déjà hostile à l’épanouissement des populations. On a assisté alors à la croissance du niveau pauvreté, à la désorganisation du tissu social, à la division entre familles et entre villages, etc.

En conséquence, ces disfonctionnements sus-mentionnés ont occasionné, dans certains cas, le départ des partenaires techniques et financiers, une absence de plans de développement communaux, une prise en otage du mode de gouvernance de l’autorité administrative qui veut observer une neutralité dans ce branle-bas.

Pourtant, en optant pour la décentralisation dans les années 2005 (loi n°055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant Code général des collectivités territoriales au Burkina Faso), les pouvoirs publics entendaient conférer aux populations les possibilités de s’auto développer sans attendre l’intervention de l’Etat qui tarde trop souvent à venir.

Ainsi, si cette gouvernance locale a pignon sur rue dans bien de communes, certains individus ont vite fait de comprendre ce changement majeur autrement, manipulant les textes à leur guise. Et c’est cette race qui abuse des textes qu’il faut travailler à extirper des rangs des honnêtes citoyens, pour ne viser que l’intérêt supérieur des populations.

C’est pourquoi, dans le cadre de la reprise des élections dans les 15 communes et le Conseil Régional du Sahel ainsi que les élections complémentaires, nous voudrions proposer une nouvelle façon de faire. Car, sauf erreur de notre part, nous pensons que tous les problèmes que vivent ces entités territoriales tirent leur origine dans le processus de désignations des maires. C’est-à-dire, un processus en deux étapes : les populations élisent d’abord les conseillers qui à leurs tour désignent les maires. Et, c’est cette deuxième étape qui donne lieu à ce qu’on considérer comme « la nuit des longs couteaux ».

Nous proposons donc qu’au cours de ces scrutins que les populations élisent directement leurs maires et leurs conseillers. Pour ce faire, il suffira tout simplement d’introduire un petit réaménagement technique dans le code électoral. Dur reste, étant donné que la population concernée n’est pas nombreuse, nous sommes convaincus que les difficultés qui apparaitront pourront être maitrisées. Et cela ferait l’objet d’un test pour le Burkina.

Ben Issa SAWADOGO,
Expert en communication pour le développement
isawadogoben@gmail.com

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