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Situation nationale : La CODER propose un Forum national comme passerelle pour la réconciliation nationale

LEFASO.NET | Par Oumar OUEDRAOGO

Publié le mercredi 15 février 2017 à 10h12min

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Situation nationale : La CODER propose un Forum national comme passerelle pour la réconciliation nationale

La Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER), porté sur les fonts baptismaux en octobre dernier, a tenu ce mardi, 14 février 2017 à Ouagadougou, une rencontre des députés des partis membres pour une synergie d’action en vue de la réconciliation nationale.

Pour le président de la CODER, Me Gilbert Noël Ouédraogo, il s’agit, via ces échanges, de partager avec les élus nationaux, les actions qui ont été menées par la Coalition, de sa création à ce jour, et partant, de recueillir leurs avis et suggestions pour la poursuite des actions de l‘organisation.

« La CODER a été créée au regard de la situation de notre pays qui commandait que les formations politiques se mettent ensemble pour pouvoir œuvrer à faire en sorte que la réconciliation nationale soit une réalité dans notre pays, le Burkina-Faso », rappelle Me Ouédraogo. A l’en croire, la CODER est donc une offre politique portant sur la justice, la paix, la relance économique et la réconciliation nationale.

« Nous avons également pensé qu’au-delà de ces questions, nous devons travailler à remettre la nation burkinabè au travail car, quoi qu’on dise, depuis 2014, le pays traverse des moments difficiles. Et nous n’avons pas pu enclencher le processus de remise au travail de la nation », diagnostique le président de la CODER, Gilbert Noël Ouédraogo pour qui, le contexte social est difficile (séries de mouvements sociaux à répétition qui requièrent que des solutions soient apportées de manière pérenne).

Pour les responsables de la Coalition, des solutions ne peuvent être trouvées qui si l’économie burkinabè est relancée. Cette relance passe d’abord, exaltent-ils, par le paiement de la dette intérieure, la bonne gouvernance et une bonne gestion économique. ‘’Nous avons pensé qu’il est important de sauvegarder la démocratie dans notre pays ; ce qui implique que nous soyons tous égaux en droits et que nous soyons tous considérés au même titre parce que, nous sommes des frères et des sœurs, nous sommes des Burkinabè et la démocratie ne fait pas d’exception quand il s’agit de l’application des règles (de droit). Les règles sont les mêmes pour tous’’, lance le président de la CODER, Me Ouédraogo.

« Notre objectif, c’est faire de la réconciliation au Burkina-Faso, une réalité » …

C’est fort de l’ampleur du chantier de réconciliation nationale, que les responsables de cette organisation politique ont initié ces échanges avec les élus nationaux de ses partis membres. « Car, nous savons que dans le processus de réconciliation nationale et de consolidation de la démocratie, les élus ont un rôle important à jouer », justifie Gilbert Noël Ouédraogo, se référant aux lois qui peuvent être votées à l’Assemblée nationale dans ce cadre.

Occasion pour lui également de rappeler les actions qui ont été jusque-là menées par la CODER parmi lesquelles, on note les contacts avec des organismes extérieurs, des personnalités morales et physiques, des Chancelleries (notamment la délégation de l’Union européenne).Toujours au chapitre des actions, on loge la conférence publique régionale du centre sur la réconciliation nationale (http://lefaso.net/spip.php?page=web-tv-video&id_article=74888&rubrique4). La même activité est annoncée à Bobo-Dioulasso le week-end prochain. La vision de la réconciliation de la CODER étant qu’il faut, poursuit son président, « travailler d’abord à pouvoir avoir un dialogue, qui va permettre de se dire les vérités et à l’issue duquel, l’on pourra aller à la justice et à la réconciliation nationale ».

Pour Dr Ablassé Ouédraogo, ce passage est capital d’autant plus que, la réconciliation doit se faire entre les Burkinabè, entre eux-mêmes. Dans ce cas de figure, soutient-il, le député a une responsabilité à assumer là où il se trouve, tant à l’Assemblée nationale que dans la localité dans laquelle il a été élu. « J’en profite pour dire que le député de Le Faso autrement, qui devait être-là, se trouve en ce moment à Koudougou avec le ministre de l’Education nationale. Mais à tout moment, il peut arriver. C’est-à-dire que nous, à la CODER, nous sommes un bloc, nous sommes un front. Notre objectif, c’est faire de la réconciliation au Burkina-Faso, une réalité ; en n’oubliant pas, en n’effaçant pas notre histoire. Il faut accepter de s’asseoir, de se parler, de se définir un destin commun pour notre pays. C’est cela l’important au niveau de la CODER et les députés sont ici dans cet esprit », soutient le premier président de la CODER, Dr Ablassé Ouédraogo.

… D’où le Forum national sur le dialogue pour commencer

« Nous pensons aussi que les rencontres que nous faisons, les sortie, doivent avoir pour but de nous permettre de rencontrer tous ceux qui peuvent apporter quelque chose dans le processus de réconciliation nationale au Burkina : les personnalités morales, les personnalités physiques. Nous devons échanger avec ces personnalités et l’objectif est qu’à terme, nous puissions organiser un Forum national sur la réconciliation nationale. Ce Forum a pour but d’unir notre démarche, de nous entendre sur un minimum consensuel sur comment aller à la réconciliation nationale. Aujourd’hui, nous avons constaté que tout le monde parle de la réconciliation nationale. Mais, de quelle réconciliation nationale s’agit-il ? Quelle est la procédure pour y aboutir ? », s’interroge Gilbert Noël Ouédraogo.

Il estime qu’il faut donc qu’à un moment donné, les Burkinabè puissent accorder les violons sur la démarche même de la réconciliation nationale avant de se projeter véritablement sur le processus de réconciliation nationale. Selon ses explications, la CODER va poursuivre, les jours à venir, les échanges avec plusieurs personnes physiques et morales dont le Conseil constitutionnel, la Coalition des Forces démocratiques pour un vrai changement (CFDC), le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), les ambassadeurs (de France et des USA déjà annoncés), la Coalition Ditanyè, le Cadre d’expression démocratique (CED), le cadre de concertation national des organisations de la société civile (CCNOSC), l’Unité d’action syndicale (UAS), les autorités du pays en commençant par le Président du Faso, l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP).

Exprimant sa fierté par rapport au chemin parcouru par la Coalition dans la quête de la réconciliation nationale, Me Gilbert Noël Ouédraogo note que le sujet n’est plus un tabou pour les Burkinabè. ‘’Au moment de la création de la CODER, la question de réconciliation n’était pas le premier sujet qui était à l’ordre du jour. Mais aujourd’hui, tout le monde parle de réconciliation ; la seule interrogation est maintenant de savoir de quelle réconciliation s’agit-il. D’où la nécessité d’accorder les violons, pas seulement au niveau des politiques mais de toutes les composantes de la société ; parce que, à la CODER, nous pensons qu’il n’appartient pas à un groupe donné, de dire comment la réconciliation nationale doit se faire.

C’est à l’ensemble des Burkinabè de déterminer comment ils vont le faire. Ce, d’autant plus que la réconciliation va s’appliquer à tout le monde’’, souligne M. Ouédraogo, précisant que pour son organisation, « réconciliation » ne signifie pas « enjamber des cadavres, bien au contraire ». Ce qui est prôné, dit-il, c’est l’application de la même justice pour tous. « C’est à ce prix que la réconciliation nationale se fera. Sinon, toutes autres formes de justice ne pourraient pas conduire à la réconciliation nationale », relève le président de la CODER.

Pour des précisions sur le Forum national de réconciliation, Amadou Dabo de l’UNDD, souligne qu’il est un cadre par lequel, la CODER va réunir d’abord ses partisans pour partager la démarche à adopter pour aller à la réconciliation nationale. Ce Forum va être sanctionné par un appel au Président du Faso afin qu’il puisse réunir tous les Burkinabè dans un cadre national de dialogue, passerelle pour la réconciliation nationale. Selon ses explications, des crimes politiques, il y en a et ils ne datent pas uniquement des 30 et 31 octobre 2014 (insurrection populaire). C’est pourquoi, exhorte-t-il au dialogue pour solder tout ce passif afin d’éviter également de léguer ‘’aux enfants, la haine des tueries politiques’’.

« Le Forum national, c’est d’abord dans le cadre de la sensibilisation. Maintenant, si tout le monde est d’abord, l’idée sera transmise au Président du Faso », précise Amadou Dabo.

Oumar L. OUEDRAOGO
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