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Bassolma Bazié, secrétaire général de la CGT-B : « Il n’y a pas une volonté politique engagée d’améliorer de façon conséquente les conditions de vie des travailleurs »

LEFASO.NET | Par Aïssata Laure G. Sidibé

Publié le dimanche 29 janvier 2017 à 23h56min

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Bassolma Bazié, secrétaire général de la CGT-B : « Il n’y a pas une volonté politique engagée d’améliorer de façon conséquente les conditions de vie des travailleurs »

Conformément à ses dispositions statutaires, la Coordination nationale du collectif syndical de la confédération générale du travail du Burkina Faso (CGT-B) a tenu une rencontre le samedi 28 janvier 2017 à Ouagadougou.

« Harmoniser les points de vue des participants sur les grandes questions qui caractérisent le monde et particulièrement la situation nationale au Burkina Faso et renforcer le pôle du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes », tel était l’objectif de la rencontre initiée par la Coordination nationale du collectif syndical de la confédération générale du travail du Burkina Faso (CGT-B).

Le secrétaire général de la CGT-B, Bassolma Bazié qui a présidé la cérémonie avait à ses côtés ses camarades du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base, ceux de la télécommunication et le syndicat des agents du Trésor public. Actualité oblige, la crise mondiale capitaliste s’est invitée dans les débats. Et là-dessus, M. Bazié n’a pas manqué de qualifier les dirigeants burkinabè « de valets locaux » où la question de l’indépendance est politique.

Selon lui, l’indépendance économique, sociale, culturelle, et militaire est véritablement posée. Et dès lors qu’on n’arrive pas à le comprendre, dit-il, on peut s’engager à s’attaquer aux conséquences et non aux causes. C’est dans ce sens qu’il a confié avoir appelé les travailleurs à ouvrir l’esprit critique et faire en sorte de ne pas se limiter au niveau des luttes corporatives, mais adhérer aux luttes populaires.

Elever le niveau de conscience politique et syndicale pour la réussite du PNDES
A en croire le secrétaire général de la CGT-B, la mauvaise gouvernance est à l’origine de la misère des Burkinabè. « Le fait de vouloir mettre un programme d’agissement structurel appelé PNDES, avec le financement des bailleurs sur la base des dettes, sans travailler à ce qu’il y ait une gouvernance vertueuse dans notre pays, nous avons la crainte forte que ces financements seront destinés à des détournements fallacieux », a-t-il soutenu. De ce fait, il pense qu’il faut travailler à élever le niveau de conscience politique et syndicale pour espérer la réussite du Plan national de développement économique et social (PNDES).

Au titre de la justice, Bassolma Bazié a déploré l’incapacité du pouvoir en place de résoudre les dossiers pendants. Ils ont pour nom, entre autres, l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques. En ce qui concerne la sécurité, la CGT-B note des tâtonnements dans sa gestion. Par conséquent, elle a salué les luttes multiples et multiformes qui se développent au sein de l’ensemble du peuple, et soutient que le contexte sociopolitique du pays ne saurait donner place à une quelconque trêve sociale. Elle reste cependant convaincue que le changement fondamental auquel aspire le peuple ne viendra ni des élections ni d’un putsch mais de la lutte organisée et consciente des masses populaires.

« Les acquis de la rencontre gouvernement/syndicats seront fonction de la mobilisation des travailleurs, et non des humeurs du gouvernement. Il aime toujours faire des fuites en avant, il n’y a pas une volonté politique engagée d’améliorer de façon conséquente les conditions de vie des travailleurs », ajoute Bassolma Bazié.

Aïssata Laure G. Sidibé
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