Justice pour Norbert Zongo : Journalistes et défenseurs de la liberté observent 13 minutes de silence
LEFASO.NET | Par Herman Frédéric Bassolé
Pour la commémoration du 18e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses trois compagnons, les organisations de défense de la liberté de la presse et journalistes ont tenu un sit-in silencieux de 13 minutes devant le palais de Justice, en signe de protestation contre la lenteur enregistrée dans le traitement du dossier. Pour l’occasion, elles ont remis un mémorandum au procureur du Faso près le tribunal de Grande instance de la ville Ouagadougou, Maïsa Sérémé.
Tee-shirts noirs, scotch sur la bouche, ils étaient plus d’une centaine ces jeunes, hommes et femmes venus exprimer en silence leur ras-le-bol à une justice dont l’indépendance semble être un vain mot depuis l’insurrection populaire qui a contraint Blaise Compaoré à la démission. A 15heures précises, tout le monde était assis à l’exception des journalistes venus immortaliser l’évènement. Le sit-in débute pour treize minutes d’horloge. Tout est calme. A la télé, à la radio et sur les sites d’informations, c’est aussi le black-out. Partout le message est le même « Norbert Zongo, 18 ans d’injustice. Quelle honte ! ».
Après le sit-in, l’honneur est revenu à Jean Claude Méda, président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ), de remettre le mémorandum au procureur du Faso. Cette dernière, après réception du document, a indiqué qu’après la réouverture du dossier, aucun n’effort n’a été ménagé pour interpeller et déposer les présumés coupables de « ce crime odieux ». A l’en croire, « le dossier évolue positivement ». « Notre souci c’est aussi le vôtre, c’est que l’audience soit tenue à la fin de l’instruction de ce dossier et que justice soit rendue à Norbert Zongo », a-t-elle rassuré avant de soutenir que même si le dossier connait en ce moment des hauts et des bas, la justice s’inscrit dans la dynamique de la recherche de la vérité. « Nous croyons que nous arriverons avec l’aide de tous », est-elle convaincue.
Que dit le mémorandum transmis au procureur du Faso ? En substance l’on retiendra que les organisations professionnelles refusent de cautionner cette forfaiture et sont déterminées à poursuivre le combat. Pour elles, la justice burkinabè fait honte et plus rien ne devrait justifier l’inertie des juges dans cette affaire. Pour l’heure, une question trotte dans la tête des défenseurs de la liberté de la presse. Combien de temps faudra-t-il pour que la lumière jaillisse dans ce dossier quand bien même la Cour africaine des droits de l’homme avait condamné le gouvernement burkinabè pour obstruction à la manifestation de la vérité ?
Herman Frédéric Bassolé
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