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Commémoration du 29ème anniversaire décès de Thomas Sankara : Faible mobilisation à Dagnoën

LEFASO.NET | Par Angelin DABIRE

Publié le lundi 17 octobre 2016 à 00h00min

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Commémoration du 29ème anniversaire décès de Thomas Sankara : Faible mobilisation à Dagnoën

1987-2016, voilà maintenant 29 ans que le président du Conseil national de la révolution (CNR), le capitaine Isidore Noel Thomas Sankara, tombait sous les balles meurtrières d’un commando à Ouagadougou, précisément au sein du conseil de l’entente où il avait ses quartiers. Une cérémonie de recueillement et de dépôt de fleur en sa mémoire, a eu lieu le 15 octobre 2016.

Un fait qui n’est pas passé inaperçu lors de cette cérémonie commémorative, a été l’absence de leaders politiques sankaristes, très connus de longues dates pour leurs actions pour la manifestation de la vérité.

De même, aucune présence des représentants du collectif des avocats de la défense en charge du dossier dont Me Bénéwendé Stanislas Sankara, Ambroise Farama et Me Julien Lalogo, qui avaient tenu quelques jours avant ce 15 octobre, une conférence de presse pour se prononcer sur l’évolution du dossier.

En plus, la mobilisation n’était pas celle des grands jours avec beaucoup de chaises sans occupants. Au sujet de cette faible mobilisation, Marie Alphonse Ouédraogo, porte-parole du Collectif des partis et formations politiques, des organisations de la société civile et des sympathisants du mouvement sankariste, a fait savoir que les absents étaient de cœur avec eux. Et que beaucoup n’ont pas trouvé nécessaire de faire le déplacement de Dagnoën, du fait que les restes du défunt président ne s’y trouvent plus, car exhumés à des fins d’autopsie à l’étranger.

Qu’à cela ne tienne, le représentant a livré son discours, l’essentiel selon lui, étant que le message soit entendu par qui de droit. De son allocution, on retiendra que les tombes du président du CNR, et ses 12 camarades, ont été ouvertes le 25 mai 2015, et les restes emportés pour les besoins de la justice.

Marie Alphonse Ouédraogo, a dénoncé le fait que la tombe du leader du CNR ne soit plus gardée depuis l’exhumation des restes. Il s’est alors demandé, si les restes de Thomas Sankara et ses compagnons d’infortunes, une fois le travail des experts fini, seront ramenés au cimetière de Dagnoën.

Le constat sur place, et ce qui restait des tombes de Thomas Sankara et ses compagnons, ont été envahi. En effet, on y trouve des personnes qui y ont enterré leurs morts. Sur place, les organisateurs, avaient eux-mêmes du mal à retrouver l’emplacement exact de la tombe du président du CNR.

Ils ont fait savoir que l’ancien président, Blaise Compaoré avait dit que le père du CNR, étant un militaire, devait être enterré au cimetière militaire de Gounghin, au lieu, selon eux, que les restes reviennent au cimetière de Dagnoën. Ce qui a fait dire au représentant du collectif, qu’ils pourraient se satisfaire du fait que les restes de Thomas Sankara reposent définitivement en ces lieux.

Année 2017, déclarée « année Thomas Sankara »

Au cimetière de Dagnoën, a été réitéré la détermination de voir enfin jugé le dossier Thomas Sankara et de ses compagnons. Mais bien avant d’en arriver là, le porte-parole désigné a fait savoir que le président Blaise Compaoré, ayant élevé Thomas Sankara au rang de héros national, des dispositions devraient être prises par le nouveau pouvoir, en vertu du principe de la continuité de l’Etat, pour voir enfin se réaliser les principales aspirations et préoccupations de tous les patriotes. Ces préoccupations ont été citées : la justice rendue à Thomas Sankara et à ses camarades en 2017 ; une reconnaissance et des hommages de la nation rendus au père de la révolution lors de l’organisation d’une sépulture digne du héros de la nation en cette même année 2017 ; une réconciliation de tous les fils et filles du « Pays des hommes intègres » avec eux-mêmes et avec leur histoire pour la paix et le bonheur de tous. La volonté de voir organiser des funérailles nationales et une reconnaissance officielle pour le père de la révolution a été dite.

Le pouvoir a été interpellé à poser des actes forts qui entrent dans le cadre de la réhabilitation du président Thomas Sankara. Et cela, indépendamment de la procédure judiciaire en cours.

Le porte-parole a prévenu que 2017 sera une année de lutte pour l’aboutissement du dossier Thomas Sankara. Raison pour laquelle, le concept de « année Thomas Sankara » a été avancé pour 2017.

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