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Crise postélectorale au Gabon : Le destin du Peuple entre les mains de Marie-Madeleine

Ceci est une tribune de Raoul MOBIO sur la crise née de la présidentielle gabonaise.

Publié le mercredi 21 septembre 2016 à 18h48min

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Crise postélectorale au Gabon : Le destin du Peuple entre les mains de Marie-Madeleine

267.667 Kms de territoire suspendus...aux épaules d’une Dame, d’une seule, Marie-Madeleine MBORANTSUO. A quelques heures de la date fatidique du 23 Septembre, la Présidente de la Cour Constitutionnelle du Gabon s’écroulera t-elle avec la Nation toute entière ou saura t-elle faire descendre sereinement cette pression ‘’insupportable’’ qui pèse sur ses épaules ?

Une équation d’un caractère remarquablement inextricable dont l’issue semble pourtant fatalement évidente... Dans un contexte où le système BONGO fait face à sa pire secousse depuis 40 ans, imaginer un scénario catastrophe dans lequel les chiffres annoncées le 31 Août dernier par la Commission électorale et donnant Ali BONGO vainqueur avec 49.85 % des suffrages exprimés dans un scrutin à tour unique, seraient remis en cause par la plus haute instance juridique, empesterait infailliblement la trahison... Oui, surtout pour une Dame qui doit tout à un clan auquel elle est intimement liée tant au niveau de sa vie privée que professionnelle.

Ex-compagne du Président Omar BONGO, à qui elle a par ailleurs donné trois enfants, cette juriste-fiscaliste a connu une ascension fulgurante à la tête du système juridique Gabonais en se voyant confier dès 1983, la présidence de la chambre des comptes de la Cour suprême avant d’être nommée en 1998, Présidente de la Cour constitutionnelle. Depuis, cette fidèle parmi les fidèles est devenue indéboulonnable.

De toutes les crises qu’a connues le Gabon depuis le décès d’Omar BONGO en Juin 2009, Marie-Madeleine a constamment servi de clé de voûte au maintien d’un régime de plus en plus contesté. Notamment en Septembre de cette même année (2009), lors du scrutin présidentiel anticipé qui s’était rapidement mué en crise postélectorale avec son corollaire de victimes. L’intransigeance du verdict de la Cour avait alors achevé de convaincre de la partialité de celle qui la dirige. Du moins pour les pourfendeurs du régime, dont certains en étaient alors des laudateurs, et qui ont décidé, sept ans après, de forcer la main à l’histoire en déposant malgré tout leur recours devant l’institution.

Pour l’Union des Forces de Changement et son champion Jean-PING, la seule issue possible des délibérations de la Cour doit statuer en défaveur de l’Héritier du trône. Une posture manifestement insurrectionnelle qui place plus que jamais l’ex belle mère du mentor du Parti Démocratique Gabonais (PDG) au centre de tous les enjeux de cette crise étatique. Car pour l’opposition, toute décision contraire conduira à ‘’une instabilité durable et profonde’’ selon les termes de celui qui réclame à cor et à cri la victoire à la présidentielle. Des propos qui à l’évidence relèvent d’un appel au soulèvement général, nonobstant les multiples initiatives régionales et internationales en faveur d’un règlement pacifique de la crise.

Face à la rigidité des positions, la ‘’Dame de fer’’ de Libreville saura t-elle se donner les moyens de faire prévaloir le droit sur les pressions de tous bords ? Sans doute, la native de Franceville ne quitte plus son cierge pour implorer la force de la Sainte Vierge...

Raoul MOBIO

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