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Installation de la saison pluvieuse : Déjà des dégâts

Publié le mercredi 20 juillet 2016 à 02h09min

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Installation de la saison pluvieuse : Déjà des dégâts

La saison des pluies est en train de s’installer et on déplore déjà des dégâts avec les premières grandes pluies qui commencent à tomber, notamment celles des 10 et 18 juillet 2016. Un tour dans certains quartiers de la capitale et au niveau de la principale caserne des sapeurs-pompiers, nous a permis de nous faire une idée de la situation qui prévaut.

C’est surtout la pluie du 10 juillet dernier qui aura marqué pour le moment les esprits. En effet, la situation est déjà préoccupante.
Le lieutenant Hervé Kinda, commandant de la compagnie de sapeurs-pompiers de Ouagadougou a bien voulu nous donner quelques informations sur les interventions majeures que lui et ses hommes ont effectuées au cours de ces périodes. Il a révélé des cas d’inondations survenues lors de la pluie du 10 juillet dernier.

On peut citer le cas des urgences de l’hôpital Yalgado Ouédraogo qui était sous les eaux. Il y a aussi le pont Bangré-Wéogo où un véhicule a failli être emporté par les eaux. Au niveau du pont du stade Réné Monory, c’est un individu qui était en train d’être emporté par les eaux qui a été repêché par les sapeurs-pompiers à l’aide de cordes. Le parking souterrain de l’UEMOA était aussi devenu une retenue d’eau, inondé qu’il était. A Tanghin, les pompiers ont dû aspirer de l’eau qui avait envahi une cour.

La pluie du 18 juillet 2016 n’a pas été aussi de tout repos pour les « soldats du feu » transformés en « soldats des eaux » à l’occasion. Une intervention majeure visant à retrouver un homme emporté par les eaux au niveau du pont de Zamsé (au niveau de la MACO) était toujours en cours le lendemain 19 juillet à notre passage dans la caserne principale des pompiers autour de 09H15mns. Les chances de survie de cette personne semblaient minces, à moins qu’il ait pu s’agripper à un arbre pendant que les eaux l’emportaient vers le parc Bangré-Wéogo, nous a confié un élément.

Le lieutenant Kinda a aussi fait cas de légères inondations à Cissin et à Tanghin encore. Un caïman est aussi sorti de son espace vital à cause de la crue.
A Karpala, le constat est que les populations ont les pieds dans l’eau, les cours sont inondées, les routes impraticables à la moindre pluie et des arbres déracinés par la violence des vents. En plus du fait que ce quartier soit situé à une basse altitude, il n’y a aucun caniveau pour drainer rapidement les eaux de pluies. C’est donc la croix et la bannière pour les populations de Karpala ainsi que les populations des quartiers similaires qui manquent de caniveaux ou qui ne sont pas situés en hauteur.

Comme conseils, le lieutenant Kinda invite les populations à éviter de traverser les cours d’eau pendant les fortes pluies ou à patienter le temps que l’eau s’écoule. Il faut aussi surveiller les enfants et empêcher qu’ils aillent se baigner ou trainer près des points d’eau. De même, il faut éviter d’être près des poteaux électriques et ne pas s’abriter sous les arbres. Egalement, il faut éviter de jeter les ordures dans les caniveaux pour ne pas entraver le cours normal de l’écoulement des eaux. Enfin, il conseille de faire des trous au niveau des murs si une cour est inondée, pour permettre l’évacuation des eaux. En tout état de cause et dans les situations de noyades ou d’inondations, il appelle les populations à faire recours à leurs services en appelant gratuitement le numéro vert des sapeurs-pompiers au 18.

Le studio « Abazon » de l’artiste musicien Smokey parti en fumée

A notre arrivée sur les lieux de l’incendie ce 19 juillet 2016 aux environs de 13 heures, tout n’était que ruines et désolation à l’exception des murs de la maison noircis par la fumée. Par petits groupes, des connaissances de Serge Bambara alias « Smokey », dont « Sams’K le Jah » tous deux membres du « balai citoyen » et d’autres personnes devisaient.

Kady Bambara/Traoré, la femme de l’artiste et gérante du studio nous adjoint un guide pour la visite de ce qui reste du studio. Rien que du cramé et des tas d’immondices d’appareils partis en fumée sous la furie des flammes.

C’est après la visite des dégâts que nous allons chercher à connaître les causes du sinistre. C’est aux alentours de 19h30mns nous confie-t-elle, que des voisins l’ont contactée pour signaler que de la fumée sortait du studio. A son arrivée, les plafonds étaient en flamme et avec l’aide de jeunes du quartier, ils ont essayé vainement de maîtriser l’incendie jusqu’à l’arrivée des sapeurs-pompiers. Ce sont ces derniers qui viendront finalement à bout des flammes aux environs de 23H30mns.

Quant à la cause probable de l’incendie, elle nous informe qu’il y avait une coupure d’électricité dans la zone comme l’ont renseignée ses voisins. Et que c’est justement lorsque le courant électrique a été rétabli, que les voisins ont su un peu plus tard que c’est du studio que partait la fumée. Aussi, elle dit ne pas vouloir s’aventurer très tôt dans des déductions ou déclarations hâtives en attendant que la police scientifique qui est passée faire les constats d’usage, ne donne la conclusion de ses investigations.

Aucune hypothèse n’est à écarter donc, même si certains font vite de penser à un incendie criminel. En se basant bien sûr sur le caractère très engagé de « Smokey », aussi bien sur le plan musical que de son action au niveau du « balai citoyen ».

Des pertes subies, elle nous dira n’avoir aucune idée sur la valeur de l’ensemble en termes monétaires. Mais elle nous dira que c’est le fruit de toute une vie de travail qui est parti en fumée. C’est donc encore sous le choc qu’elle nous a rappelé le passage des soldats de l’ex-régiment de sécurité présidentielle pendant la tentative de coup d’Etat. Passage qui avait occasionné beaucoup de dégâts que la maison était en train de surmonter par l’acquisition d’autres appareils pour la poursuite du travail.

Une fois de plus donc, le malheur frappe le studio « Abazon » et par ricochet ses propriétaires. Rien n’est resté après le passage du feu à part quelques papiers qui ont pu être sauvés. Et ceci, en l’absence du maître des lieux qui se trouve actuellement hors du pays.

Angelin Dabiré
Lefaso.net

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