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CEP à Bobo : Les corrections suspendues pour non paiement des indemnités

Publié le vendredi 17 juin 2016 à 01h10min

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CEP à Bobo : Les corrections suspendues pour non paiement des indemnités

Djibonété Somé est le secrétaire général adjoint de la section du Houet, du syndicat national des travailleurs de l’éducation de Base (SYNATEB). Les militants de ce syndicat observent depuis le mercredi 15 juin une suspension de la correction des copies du Certificat d’études primaires (CEP). Et pour cause : les enseignants commis à la tâche n’auraient pas perçu leurs indemnités contrairement à ceux des autres localités. De l’avis de M. Somé, cette suspension vise à interpeller les autorités qui semblent banaliser le secteur de l’éducation. Nous l’avons rencontré pour vous.

Depuis le 14 juin les enseignants ont suspendu la correction du CEP à Bobo-Dioulasso. Pouvez-vous nous dire les raisons de ce mouvement ?

Il faut noter que ce n’est pas hier que la suspension est effective. La suspension a pris effet à partir de ce mercredi 15 juin. Depuis le 14 juin effectivement, nous étions en entretien avec tous les acteurs au niveau de l’administration scolaire qui participent à l’organisation du certificat d’études primaires (CEP). Et il nous est revenu que sur les 22 CEB (circonscription d’éducation de base) que compte la province du Houet, il y a 12 qui ont leurs prises en charge en termes de secrétariat et la correction. Après les démarches, nous nous sommes rendu compte que les 10 autres devraient attendre. Mais jusqu’à quand ? C’est là la vraie question.

Les dix autres CEB concernent quelles localités de la province ?

Il faut noter que les dix autres CEB qui doivent encore attendre sont les dix CEB de la ville de Bobo-Dioulasso. C’est-à-dire de la CEB Bobo 1 jusqu’à la CEB Bobo 10. Ce sont elles qui, jusque-là, ne sont pas encore rentrés en possession de leurs frais d’indemnité de correction et de secrétariat. C’est ainsi que nous avons décidé de suspendre les activités pour interpeller les autorités qui ont en charge cette question.

La suspension va se poursuivre jusqu’à quand ?

Nous sommes toujours en entretien avec les autorités. Mais il faut noter que nous essayons de faire entendre raison. Mais vous savez qu’en la matière, lorsqu’on apprend que dans la même localité certains ont eu satisfaction pendant que d’autres doivent attendre, il y a lieu effectivement que les concernés s’inquiètent, surtout quand on se rappelle de ce qui s’est récemment passé avec la correction du BEPC.

Quelles sont les raisons avancées par l’administration financière par rapport à cette question ?

Il faut dire que jusque-là, une raison valable, je n’en sais rien. Seulement, nous sommes informés que le gestionnaire, si je ne me trompe, est allé à Ouagadougou pour chercher les chèques. Lesquels chèques jusque-là, ne sont pas encore rentrés à Bobo-Dioulasso. Et quand nous savons aussi qu’avec toutes les tracasseries qu’il faut pour positionner un chèque et puis les toucher, on se demande quand est-ce qu’on pourra avoir l’argent. Et cela nous inquiète.

Vous êtes inquiétés parce que l’argent ne sera pas payé ou parce que ça sera payé tard ?

On peut dire les deux. Surtout, il faut noter que le cas du Houet, ce sont des situations qui arrivent très souvent. La question que nous nous posons c’est de savoir pourquoi typiquement le Houet ? Qu’est ce qui bloque ? Qui bloque ? Qui est à la base de tout ça ? Nous pensons qu’avec ce mouvement, les autorités chercheront à savoir qui sont ceux qui sont à la base de cette situation-là. Quand on prend la situation des examens, tous les acteurs intervenant dans cette activité sont connus depuis le mois de Février au moins. Donc nous ne pouvons pas comprendre que pendant le déroulement des examens qu’on vienne nous parler d’un manque quelconque. Surtout que les acteurs ne sont pas nouveaux.

Avez-vous connaissance d’une personne qui pourrait entraver le paiement de vos indemnités ?

(Rire…). Je n’en sais rien. Vraiment, je n’en sais rien. Seulement que nous constatons qu’il y a un retard.

N’y a-t-il pas des innocents qui seront pénalisés par ce mouvement ? Je veux parler des élèves !

Oui ! Nous sommes conscients de cela. Et nous voulons un travail bien fait. Voilà pourquoi en fait, nous nous sommes dit, que c’est une façon juste d’interpeller. D’interpeller les autorités qui, justement par leurs actions sont en train de banaliser effectivement le secteur de l’éducation. Je pense que vous êtes témoin de ce qui s’est passé avec le BEPC. Nous ne voulons pas de résultats pareils. Nous voulons que ce soit un travail qui se fasse avec beaucoup plus de sérieux que ce que nous sommes en train de constater au niveau du MENA (Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, ndlr), surtout dans sa nouvelle version.

Quelle suite comptez-vous donner à ce mouvement ? Seriez-vous prêts à reprendre la correction en attendant que l’argent vienne ?

Sur cette question, il faut dire que nous sommes en concertation avec la base pour voir. D’ailleurs, je viens de sortir d’un entretien avec la directrice provinciale de l’éducation nationale et de l’alphabétisation qui, il faut noter, n’est plus celle-là qui s’occupe de cette question. Néanmoins, nous nous sommes dit qu’il fallait lui soumettre le problème qui, à son tour, le transmettra à qui de droit. Mais en dehors d’elle, nous sommes aussi en contact avec le DR (Directeur régional, ndlr) de l’enseignement secondaire qui assure l’intérim au niveau de la DREBA (Direction régionale de l’éducation de base et de l’alphabétisation, ndlr). C’est parce que les informations ne sont pas rassurantes et la base dit attendre effectivement de rentrer en possession de leurs fonds pour reprendre la correction.

Est-ce à dire clairement que si vous n’avez pas l’argent vous ne reprendrez pas la correction !

Cette question est difficile à répondre. Comme je l’ai dit, nous sommes toujours en concertation avec la base. Il faut aussi ajouter que si ce n’est pas au téléphone, nous n’avons pas eu de contact direct avec le premier acteur (le DR) qui gère cette question.

Propos recueillis par Bassératou KINDO
Lefaso.net

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